samedi 28 mars 2015

Dumb & Dumber (1994) de Peter et Bobby Farrelly

Avec Jim Carrey, Jeff Daniels, Lauren Holly, Mike Starr, Karen Duffy, Charles Rocket, Victoria Rowell, Joe Baker, Hank Brandt, Teri Garr.

Les frères Farrelly au top de leur verve scatologique. A contrario de leur verve poétique (par exemple Marie A Tout Prix). Leur créneau dans le cinéma US grand public est d'oser montrer ce qu'on ne montre jamais: des pets et des toilettes qui ne fonctionnent pas, de la morve, se moquer d'un enfant aveugle, couper la tête d'un oiseau, les différences de classes, et bien sur les pitreries d'adultes (en fait des enfants dans un corps d'adulte).
Dans le genre, c'est une réussite, qu'il n'ont plus égalée.

Classe tous risques (1960) de Claude Sautet

Avec Lino Ventura, Jean-Paul Belmondo, Sandra Milo, Marcel Dalio, Michel Ardan, Simone France, Michèle Méritz, Stan Krol, Evelyne Ker, Betty Schneider.

Un film bizarre sur l'amitié et la parole donnée, et donc la trahison.
Pas commun que ce film noir, film de gangsters, par diverses composantes: les deux enfants que trimbale Lino Ventura, ou le traitement des femmes, qui est à la fois standard et différent.
Lino Ventura fait du Lino Ventura. Le personnage de Belmondo est plus mystérieux et l'on ne comprend pas ses motivations, ce qui le rend intéressant. 
Le film n'est pas commun dans ses tonalités par rapport à des standards du genre, qui sont plus schématiques (ici par exemple, le magot n'est plus un enjeu), plus noirs (ici pas de choses trop glauques ou liées au bas fond de l'humanité) ou plus amusants par leurs dialogues ou leur cocasserie (ici pas une once d'humour ou de second degré).
Une curiosité.

The Iceman (2012) de Ariel Vromen

Avec Michael Shannon, Winona Ryder, Chris Evans, Ray Liotta, David Schwimmer, Danny A. Abeckaser, John Ventimiglia, Ryan O'Nan, McKaley Miller, James Franco, Stephen Dorff.

La grande carcasse de Michael Shannon est utilisée ici pour peindre la vie d'un tueur en série, au service de la mafia locale, bon père de famille, mais boucher pour gagner sa vie: plus de 100 personnes assassinées sur commande. Dont certaines pour son utilité personnelle. Et ce sans que sa famille soit au courant.
Reconstitution, interprétation, déroulement sont au top. Il nous est dit que c'est inspiré de faits réels. Pas de répétition dans ce scénario au service d'un personnage qui n'exprime pas beaucoup d'émotion.
Le film fait le bon choix de ne pas expliquer les motivations ou ne tente pas d'expliquer pourquoi cette personne tue. Il y a bien un flashback qui montre que son père le battait, mais le film n'insiste pas trop.

Evasion (Escape Plan, 2013) de Mikael Hafstrom

Avec Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger, Jim Caviezel, Faran Tahir, Amy Ryan, Sam Neill, Vincent D'Onofrio, Vinnie Jones.

Bonne série B au scénario très jeu vidéo, sur une variante rigolote du film de prison.
Nos deux stars des années 80 s'en sortent bien. En particulier Arnold Schwarzenegger qui réalise probablement sa meilleur performance d'acteur de tous les temps dans ce second rôle.
Sylvester Stallone est dans sa mythologie: pas trop high tech, très physique, avec le masochisme qui lui sied.
Jim Caviezel campe un méchant pas inhabituel mais plus élégant que d'habitude.
Beau travail sur les décors: la prison, assez impressionnante, et les décors environnants (bonne idée et bonne surprise quand on nous montre où se trouve la prison).

Une Vie Meilleure (2011) de Cédric Kahn

Avec Guillaume Canet, Leïla Bekhti, Slimane Khettabi, Abraham Belaga, Nicolas Abraham.

Un drame sur l'endettement et la difficulté à vivre quand on a pas d'argent pour vivre. Avec en perspective les marchands de sommeil et la débrouille.
Guillaume Canet très bon. Leila Bekhti est en retrait, mais son personnage disparait pendant une bonne partie du film. Ce qui rend le film intéressant et lui permet de bifurquer et de produire un canevas que l'on ne devine pas, le film se concentrant sur le couple constitué de l'homme et l'enfant.
Un bon drame.

Hippocrate (2014) de Thomas Lilti

Avec Vincent Lacoste, Reda Kateb, Jacques Gamblin, Marianne Denicourt, Félix Moati, Carole Franck, Philippe Rebbot, Julie Brochen, Jeanne Cellard.

Comédie dramatique se déroulant dans le milieu hospitalier avec les yeux d'un jeune interne. Plutôt un drame si l'on considère ce qu'on nous montre sur les moyens dont disposent les médecins et les infirmières. Encore un drame quand le film évoque la fin de vie et l'acharnement thérapeutique. Ce faisant le film pause un certain nombre de questions au spectateur, et le fait réfléchir.
Bonne direction d'acteur pour l'ensemble de la distribution. Avec Reda Kateb effectivement très incarné. Vincent Lacoste étant un peu en retrait, peut être est ce lié à son personnage qui subit l'histoire et les évènements.

Saint Laurent (2014) de Bertrand Bonello

Avec Gaspard Ulliel, Jérémie Renier, Léa Seydoux, Louis Garrel, Amira Casar, Aymeline Valade, Helmut Berger, Micha Lescot, Valeria Bruni Tedeschi, Dominique Sanda, Valérie Donzelli.

Ce Saint là se considère comme un Saint mais ne se comporte pas comme un Saint. Nous comprenons le titre.
Ensuite, le film est formellement très intéressant. Assez peu de dialogue. De longues séquences. Une musique utilisée à bon escient et pas envahissante. Le film intrigue. Pas vraiment le personnage. Là aussi le film n'est pas prolixe sur la création, sur l'artiste (pour faire le lien avec le film concurrent sur le même sujet).
Pour continuer sur la forme, le casting est réussit. Et Gaspard Ulliel est très bon.
Au total un objet intéressant. Qui si l'on se prête au jeu de la comparaison avec l'autre film sur YSL, s'en sort mieux, car plus mystérieux, moins explicite.

mardi 24 mars 2015

Kingsman: Services Secrets (2015) de Matthew Vaughn

Avec Colin Firth, Samuel L. Jackson, Taron Egerton, Mark Strong, Michael Caine, Sofia Boutella, Mark Hamill, Sophia Cookson.

Un film anglais sur des agents secrets anglais et concurrents des Services Secrets officiels. Ce n'est pas un copain à James Bond, mais un concurrent.
Un concurrent plus rigolo, plus violent et plus secret encore (sic!). Dans un esprit plus bande dessinée et énorme.
Sur la forme le film est efficace et soutien l'intérêt pendant sa première moitié, quand on découvre les choses et pendant l'entraînement du "petit", excellent Taron Egerton. Ensuite, une fois que le méchant est établi et son plan dévoilé (car il en faut un dans ce genre de film), le film devient un peu ennuyeux (ça dure 2 heures...) et on a hâte que cela finisse.
On retiendra de superbes bagarres à la pinte de bière, au parapluie, l'arme blanche et le poing.

Vivre, Mourrir, Recommencer, Edge of Tomorow (2014) de Doug Liman

Avec Tom Cruise, Emily Blunt, Bill Paxton.

Petite réussite que ce film de science-fiction qui reprend le principe du personnage qui meurt et revient à sa situation de départ, et ce à chaque fois qu'il meurt. Ici l'officier Tom Cruise se retrouve embarqué  de force (il est plutôt un gratte papier de bureau et pas une bête de guerre) dans un débarquement en Europe pour contrer une invasion extraterrestre. Chaque fois qu'il meurt, il revient au début du débarquement. Le principe du film est construit sur la progression de la connaissance du terrain (à chaque mort et retour, il a la mémoire de ce qui s’est passé et donc se comporte un peu différemment à chaque fois) par le personnage.
Le film imprime la mémoire surtout par sa première heure où les choses se mettent en place.
Ensuite le film arrive à a résolution de son conflit, et fait survivre ses personnages: ils ont réussi à détourner le cours de la guerre. Cette partie là est plus dans le spectaculaire et plus monotone (dépêchez-vous d'en finir).
C'est bien sûr techniquement parfait. Et les extra-terrestres assez terrifiants.
Les trois acteurs principaux sont très bons. La performance de chacun et chacune est mémorable. En particulier Bill Paxton, abonné visiblement pour l'éternel maintenant aux personnages de militaires.
De la belle ouvrage, un peu moins stupide qu'un Transformers. Encore un bon choix pour Tom Cruise.

lundi 16 mars 2015

Match Retour (Grudge match, 2013) de Peter Segal

Avec  Sylvester Stallone, Robert De Niro, Kevin Hart, Alan Arkin, Kim Basinger, Jon Bernthal.

Intéressant: la confrontation des mythologies. Celle de Stallone, qui ici ne surprend pas et qui est dans la continuité de ses personnages (franchise Rocky par exemple). Et celle de De Niro, qui ici reprend les éléments de son interprétation dans Raging Bull.
À ces deux personnages s'ajoute la performance d'Alan Arkin, hilarante, bienvenue et jouant sur les poncifs du vieillissement.
Le concept du film est rigolo, bien amené et fonctionne, bien que l'on sait très bien que tout ceci est improbable et surtout au service d'acteurs vieillissants et vieillis qui essayent de retrouver leur gloire. Le film pourrait même être une métaphore de la situation des deux acteurs: à la recherche de leur gloire perdue, il cherche leur revanche. Bien que Sylvester Stallone a su se trouver une nouvelle franchise (The Expandables) et retrouver le devant de la scène. Ce qui n'est pas le cas de Robert de Niro; qui n'existe que par le souvenir de ses films avec Martin Scorcese. Ce n'est néanmoins pas complètement juste, car ici Stallone ne cherche pas à revenir sur le devant de la scène. Et dans la réalité extradiégétique, c'est ce film lui-même qui pourrait être un véhicule pour une renaissance de De Niro. Mais l'alter-égo de la renaissance de Sylvester Stallonne serait plutôt Arnold Schwarzenegger.
À la réalisation il y  a un tâcheron sans personnalité et responsable du pire (Max La Menace) comme du passable (Mi-temps au Mitard), qui se révèle ici plutôt bon directeur d'acteur: Sylvestser Stallonne, Arkin, Kevin Art, Kim Basinger, tous bons. De Niro nous rappelle quant à lui qu'il n'est pas un bon acteur: il passe encore sont temps à grimacer. Même s'il a pu faire illusion, c'est probablement un des pires acteurs de sa génération.