lundi 14 mai 2018

Tueurs (2017) de François Troukens et Jean-François Hensgens

Avec Olivier Gourmet, Lubna Azabal, Kevin Janssens, Bouli Lanners, Natacha Règnier, Tibo Vandenborre, Bérénice Baoo, Karim Barras.
Tueurs - DVD + Digital UltraViolet

Un policier teigneux et sec, qui conduit sa progression dramatique avec ce qu'il faut de retournements. Et où l'histoire est à l'envers: c'est le gangster qui doit se débrouiller pour prouver qu'il n'est pas coupable. Dans un film où il n'y a pas un seul personnage sympathique et recommandable.
Le film reste efficace tant que le spectateur ne comprend pas ce qui se passe, c'est à dire tant qu'il reste du point de vue de Olivier Gourmet qui lui aussi découvre les choses et se demande ce qui se passe. À partir du moment où le spectateur connait l'origine, le film est moins réussi et tarde à trouver sa singularité, et le film devient plus poussif: quand il sort de la dynamique d'enquête vers la résolution une fois les explications connues de toutes et tous (spectateur, "gentils", "méchants", policiers).
Coté distribution le film est très solide, mais une mention particulière à Lubna Azabal qui pique la vedette à Bouli Lanners lors de chacune de ses apparitions.
Il manque un petit plus pour faire passer le film de la catégorie polar efficace à polar de référence. Peux être la dimension politique, mise en avant en prologue, puis à peine effleurée ensuite...

Pere Fils Thérapie ! (2016) de Emile Gaudreault

Avec Richard Berry, Waly Dia, Jacques Gamblin, Baptiste Lorbert, Damien Jouillerot, Féodor Atkine, Julie Ferrier, Philipinne Leroy-Beaulieu, Rachid Badouri.

Père fils thérapie ! - DVD + Copie digitaleEncore une comédie de groupes. Film policier dans un contexte original: thérapie de groupe entre pères et fils, lors d'une marche en montagne. Film policier, car dans le groupe s'est incrusté un faux père et fils, mais vrais policiers,qui participent à la thérapie afin de mener une enquête.
L'ensemble est bien écrit. Les scénaristes se sont amusés à composer des couples plus ou moins improbables. Avec des séquences de thérapies qui fournissent l'élément comique. Et avec un flux dramatique lié à l'enquête, qui finalement est la partie la moins réussie. Cette partie intéresse peu.
La direction d'acteur est sans invention, servant une distribution sans invention, mais efficace.
Le filmage est facile, sans réflexion de mise en scène, au service de l'histoire et des acteurs.
L'ensemble n'est pas inoubliable, mais la progression du film maintient l’éveil. Peut-être que la vraie originalité ou ambition dramatique aurait été de ne pas le dire au spectateur, mais de le laisser le deviner.


dimanche 13 mai 2018

Le Sens De La Fête (2017) de Eric Toledano et Olivier Nakache

Avec Jean-Pierre Bacri, Gilles Lellouche, Eye Haïdar, Jean-Paul Rouve, Vincent Macaigne, Alban Ivanov, Benjamin Lavernhe, Suzanne Clément, Judith Chemla, William Lebghil, Antoine Chappey.


Le film de groupe refait une apparition. Ici il s'agit des aventures d'une société qui organise des mariages. Société dirigée par un patron sympathique et pas très méchant (Jean-Pierre Bacri en mode nominal). Avec une multitude de personnages: employés, client.
Le Sens de la fête Edition spéciale Fnac DVDLe film est un hymne aux petits patrons. Avec leur vie pas facile entre la vie personnelle et les employés et la satisfaction des clients. Nous sentons un effort, mais que le sujet est effleuré. Le film ressemble plus à un agrégat des acteurs du moment: comment les avoir et les faire jouer ensemble.
A ce titre,  Jean-Paul Rouve et Vincent Macaigne sont des caricatures d'eux même: il est temps de changer les personnages interprétés afin de ne pas tomber dans le prévisible; les personnages de demeurés qu'ils interprètent de film en film deviennent lassants.
Ce n'est pas renversant, avec le sentiment d'assister à un téléfilm sympathique, sans ambition autre que de faire se succéder des scènes de drames, qui fonctionnent, mais qui n'ont rien de mémorable. Nous sentons que l'ambition a été de faire coller ensemble des scènes où les différents personnages apparaissent, mais ils n'ont d'interaction entre eux qu'à travers le personnage de Jean-Pierre Bacri. Qui n'est ni sympathique ni détestable, juste un pivot sans substance. Nous nous moquons de ce qui lui arrive personnellement.

samedi 12 mai 2018

Sully (2016) de Clint Eastwood

Avec Tom Hanks, Aaron Eckhart, Laura Linney, Anna Gunn, Autumn Reeser, Jerry Ferrara, Sam Huntington, Holt McCallany.
Sully - Blu-ray + Copie digitale
Clint Eastwood s'en sort bien avec cette histoire vraie, bien écrit: l'histoire vraie est racontée avant ou après le crash, avec un Tom Hanks en pilote un peu mystique.
La qualité du film est de garder une part de mystère sur le personnage du commandant de bord. Personnage avec beaucoup d'expérience, mais un peu planant ou donnant l'impression d'être dans un état second. Quelque part surement compréhensible après ce qu'il a vécu. Et ainsi, autre qualité du scénario, c'est de ne pas tenter d'expliquer pourquoi le commandant de bord c'est comporté comme il s'est comporté. L'interprétation de Tom Hanks permet de toujours laisser un voile qui ne rend pas les choses limpides.
Le scénario imbrique l'avant, l'après, le pendant, en un découpage judicieusement agencé et en n'annonçant pas au spectateur où il se trouve: à lieu de le déduire de la scène qu'il voit. Bonne idée qui implique le spectateur, qui finit par comprendre où cela se trouver, mais nécessite qu'il soit très attentif.
Seul élément qui gène, mais nous imaginons basé sur  la réalité, est le coté geignant de la femme du commandant de bord (Laura Linney). Nous pouvons même nous demander qu'elle est l'utilité de l'ensemble des scènes avec la femme du commandant de bord. Peut-être pour équilibrer le côté mystique du personnage avec une réalité terre à terre (leur problème d'argent par exemple).
Un classicisme intelligent.

La Planète Des Singes : Suprématie (2017) de Matt Reeves

Avec  Andy Serkis, Woody Harrelson, Judy Greer, Amiah Miller.

Les ordinateurs et les images générées par ordinateur progressent perpétuellement et produisent ici des singes d'un réalisme époustouflant au niveau des textures et des expressions faciales. Cela est un peu moins vrai dans les séquences d'action ou lorsqu'ils marchent. Néanmoins le spectateur à du mal à voir la différence avec de vrais singes.Et cela constitue le clou principal du film: il est hallucinant de ce point de vue.
La Planète des Singes : Suprématie (Blu-ray 3D) - Combo Blu-ray 3D + Blu-ray + Digital HD - Édi...Ceci étant dit, le film n'est pas là. Le film est conduit par un vrai scénario et une histoire plutôt travaillée. Scénario qui ménage finalement assez peu de séquences d'action, au profil d'une histoire qui fait le lien avec le film de Franklin Schaffner (La Planète des Singes, 1968), mais qui est travaillée: notre méchant,Woody Harrelson, est finalement en guerre avec d'autres humains; ou alors la rencontre avec le singe qui parle qui vient d'un zoo est vraiment une très bonne idée. L'intégration de la petite fille dans le groupe de singe est aussi une bonne idée.
Bref ce troisième de reboot n'est pas traité à la légère, mais au contraire très écrit et bien mis en œuvre. Une réussite.
Dans les éléments négatifs, il y a le peu de subtilité dans l'interprétation de César: sa mine renfrognée perpétuelle (il est dans des mimiques qui sont souvent les mêmes d'une séquence à l'autre) manque de subtilité (l'ordinateur est piloté par les expressions faciales d'Andy Serkis) et nous ennuie un peu. D'ailleurs  et c'est un peu surprenant, le personnage de César est le moins intéressant.
Et nous ne sommes pas surpris de la fin. Mais elle apporte un soulagement après la suite d'évènements intenses qui constituent le film.
Le film finalement sacrifie assez peu au dictat des séquences d'action. Le film en renferme deux: une au début  et une à la fin. Entre les deux est un voyage, pas initiatique, mais de survie. Qui donne la substance au film. 
Vivement la suite.