lundi 26 décembre 2016

The Thing (2011) de Matthijs van Heijningen

Avec Mary Elizabeth Winstead, Joel Edgerton, Adewale Akinnuoye-Agbaje, Ulrich Thomsen, Eric Christian Olsen, Trond Espen Seim, Kristofer Hivju, Paul Braunstein, Kim Bubbs, Jo Adrian Haavind, Carsten Bjornlund, Jorgen Langhelle.
The Thing 
La qualité du film est de construire et d'alimenter tout ce que l'on trouve dans le film de John Carpenter (The Thing, 1982). C'est-à-dire que le film prépare tout ce qu'il faut et explique comment on est arrivé à l'état de la station norvégienne quand les Américains vont la visiter dans le film de John Carpenter.
Ainsi il explique bien toutes les choses qu'il y a en entrée du fil de Carpenter. Par contre, ce film est beaucoup plus explicite sur la représentation du monstre et ceci probablement grâce à l'utilisation des effets numériques qui permettent de le décrire plus facilement. C'est d'ailleurs intéressant decomparer cette créature numérique, quelque part beaucoup moins impressionnante que les créatures et les effets de Rob Bottin dans le film de John Carpenter qui étaient faits devant la caméra.
Le film n'est par contre pas du tout intéressant sur sa distribution qui est archétypique: le casting type marche à fond et nous savons dès leur première apparition tous les personnages qui vont disparaître.
Le film n'est pas réussi non plus avec son utilisation de personnages américains, au nombre de trois,  personnages inexistants dans le film de 1982. Quant à Mary Elizabeth Winstead, elle à l'air d'y croire.
Au total, le film ne brille pas par sa mise en scène, mais survit grâce à sa filiation avec le film de 1982.

dimanche 25 décembre 2016

Jason Bourne (2016) de Paul Greengrass

Avec Matt Damon, Tommy Lee Jones, Alicia Vikander, Vincent Cassel, Julia Stiles, Riz Ahmed, Ato Essandoh, Scott Shepherd, Bill Camp, Vinzenz Kiefer, Stephen Kunken, Alexander Cooper, Gregg Henry, Neve Gachev.

Nous ne pouvons qu'être déçus par ce nouvel épisode de la franchise avec Jason Bourne. Nous y retrouvons la même chose que les précédents épisodes. Le chef de la CIA corrompu. L'atout indestructible (Vincent Cassel) et qui fait tout pour détruire Jason Bourne et que Jason Bourne achèvera (beau combat violent dans les sous-sols à la fin entre Vincent Cassel et Matt Damon). Nous y retrouvons Julia Stiles, mais malheureusement elle est vite éliminée, alors qu'elle apportait des éléments intéressants dans les épisodes où elle apparaissait. Et bien sûr on retrouve ensuite les scènes d'action donc: poursuites à pied, courses automobiles, qui tout en étant efficaces, sont un peu ennuyeuses. 
Encore une fois parce que nous avons déjà vu ce genre de chose dans les trois épisodes de la franchise et qu'ici il n'y a rien de nouveau. Même si les séquences sont plus lisibles que les deux précédents du même réalisateur. Et bien sûr, il y a Matt Damon, dans son meilleur rôle pour une très bonne interprétation, encore une fois dans cette franchise.
Jason Bourne [DVD + Copie digitale]Ce quatrième de franchise s'intéresse au commencement: comment Jason Bourne s'est enrôlé et quel a été le rôle de son père. Mais  tout ceci est convenu, déjà vu, et ennuyeux il faut le reconnaître.
Les scénaristes et le réalisateur se sont contentés de reconduire ce qui avait déjà été fait peut-être pour faire oublier l'épisode avec Jeremy Renner. Mais il ne suscite que l'ennui et le déjà vu. Il vaut mieux donc pour l'instant rester sur la plutôt bonne impression laissée par la trilogie initiale qui a donné à Matt Damon ses meilleurs rôles.
Côté distribution nous restons sur notre faim. Tommy Lee Jones fait le minimum syndical et manque de substance. Vincent Cassel dans le rôle de l'atout fait son job, là aussi très typé, très fonctionnellement. Seule Alicia Vikander s'en sort et fournit un peu de matière nouvelle.
Par contre, là où le film est peut-être plus intéressant, est dans sa tentative de le ramener à des préoccupations numériques avec le lien vers le réseau social.
C'est donc une impression mitigée, voire à peine passable. Voyons voir s'il y a une suite. Mais il fallait peut-être changer de point de vue ou de metteur en scène. Et peut-être revenir au premier de franchise, à Doug Liman.

Les Premiers Les Derniers (2015) de Bouli Lanners

Avec Albert Dupontel, Bouli Lanners, Suzanne Clément,  Michael Lonsdale, David Murgia, Aurore Broutin, Philippe Rebbot, Serge Riaboukine, Max Von Sydow.

Les premiers les derniers DVDLe moins que nous puissions dire est le ton personnel du film. Le tout dans une ambiance de fin du monde, une atmosphère irréelle, effectivement originale et assez prenante. Nous ne comprenons pas forcément les motivations des personnages. Mais ce n'est pas grave. C'est une des forces du film: que des non-dits.
Il y a plusieurs histoires en parallèle qui a certains moments se recoupent. Les deux fuyards qui ont volé un téléphone portable, et qui sont recherchés par deux chasseurs de prime (Albert Dupontel et Bouli Lanners). L'histoire d'amitié entre nos deux chasseurs de primes. Il y a aussi l'étrangeté des personnages rencontrés au cours de ce cheminement. Mais aussi cette femme rencontrée par le personnage d'Albert Dupontel. Où le groupe dirigé par Serge Riaboukine qui amène une violence certaine.
C'est donc au total un objet filmique qui possède sa propre atmosphère, avec son propre ton, et une certaine originalité.
À la fin du film nous restons un petit peu dubitatifs sur ce qui s'est passé et surtout pourquoi. Cela reste quand même une curiosité certaine.









Prometheus (2012) de Ridley Scott

Avec Noomi Rapace, Logan Marshall-Green, Michael Fassbender, Charlize Theron, Idris Elba, Guy Pearce, Sean Harris, Rafe Spall, Emun Elliott, Benedict Wong, Kate Dickie.


Prometheus Combo Blu-ray 3D + 2D + DVDPrometheus est à la fois classique, sans invention  dans son histoire, ses sous-intrigues et son déroulement: il est possible de  deviner dès le début qui va mourir, que les deux qui se séparent du groupe vont disparaitre, que l'architecture et les enchainements ne sont pas surprenants voire prévisibles.
Nous sommes par contre devant une direction artistique phénoménale, des moments poétiques (la visualisation des galaxies et des planètes, l'enregistrement des ingénieurs qui courent dans les coursive de leur vaisseau) .
le prologue n'est pas sans rappeler l'ouverture de Shining ou le final de 2001 L'Odysse de L'espace - Ridley Scott ne se cache pas d'avoir été traumatisé par Stanley Kubrick -.
On trouve par ailleurs bien des éléments de la série Alien: beaucoup de coursives sombres, de l'humidité, du gore, des vilaines bestioles pas du tout amicale, des bestioles que l'on montre frontalement, ou que l'on suggère (pénombre, écran).
Un film somme en quelque sorte. Qui n'est pas une prequel. Ni un reboot. Mais qui pourrait être un film dérivé (un spin-off).
Un film explique d'où viennent les créatures de la franchise Alien que nous connaissons déjà. Il explique aussi qui les a créés et pourquoi. Des humains cherchent à savoir d'où vient la race humaine et le film fait des hypothèses là-dessus. Le film nous laisse entendre que les humains ont été créés par des extraterrestres, mais aussi qu'ils essaient ou vont tenter de détruire la Terre. Nous imaginons que la suite de ce film sera de tenter de savoir pourquoi ces créatures veulent faire ça.
Une des autres qualités du film est sa distribution. Noomi Rapace, Charlize Theron, Idris Elba et Michael Fassbender. Ce film prend un peu le contre-pied de la franchise Alien: Michael Fassbender est le robot de ce film, pas forcément malfaisant vis-à-vis des humains, car il permet de sauver à la fin un des personnages. Mais néanmoins il est celui qui sème la discorde et introduit les virus extérieurs au sein de l'équipe. Michael Fassbender excelle dans ce personnage au physique lisse et au comportement ambigu.


samedi 24 décembre 2016

Les Inconnus Dans La Ville (1955, Violent Saturday) de Richard Fleischer

Avec Victor Mature, Richard Egan, Stephen McNally, Virginia Leith, Tommy Noonan, Lee Marvin, Brad Dexter, J. Carrol Naish, Ernest Borgnine, Sylvia Sidney, Billy Chapin.

Le premier élément surprenant ce sont les pelles mécaniques que l'on voit au début du film et qui rappelle, le Soleil Vert (1972) du même Richard Fleischer.
Les Inconnus dans la ville - Édition CollectorEnsuite ce sont les magnifiques couleurs signées De Luxe et l'utilisation d'un format Cinémascope qui à l'époque était une nouveauté, mais qui ici ressemble à une forme artistique, presque irréelle avec ces couleurs. Ce format large permet de composer des plans qui peuvent rappeler des toiles d'un Edward Hopper. Avec à la fois l'utilisation des décors, de la largeur du plan, de la profondeur de champ et des mouvements d'avant en arrière.
Ensuite c'est une direction d'acteur qui permet de mettre en évidence toute la population de cette ville et tous les personnages que nous suivons de près. Ces personnages vont se rejoindre à un moment donné dans le film, mais nous ne le savons pas pendant un certain temps. Il y a un ingénieur des mines, il y a le directeur de la banque, il y a le patron de la mine, il y a sa femme, il y a les inconnus dans la ville (ceux du titre), qui, l'on comprend petit à petit, sont en train de préparer l'attaque de la banque. Il y a aussi une infirmière, et une bibliothécaire, qui contribuent aux éléments dramatiques.
La mise en scène utilise beaucoup la largeur du Cinémascope. Il y a beaucoup de plans d'ensemble,  de plans américains et au fur à mesure que l'intensité entre les personnes il cadre de plus en plus près jusqu'à quelques plans rapprochés; mais le film ne contient aucun gros plan. Le Cinémascope est utilisé aussi pour mettre en évidence les décors et pour avoir en permanence dans le champ visuel une ligne, un cadre, quelque chose qui tire un trait et qui attire l'oeil: une fenêtre, un escalier.
Nous sommes aussi étonnées de cette scène d'intimité en pyjama où Lee Marvin qui n'arrive pas à dormir viens voir le patron de la bande, le réveille, pour parler de son ex-femme; scène étonnante où l'on a l'impression que deux vieux copains qui parlent, ou en fait surtout un seul, Lee Marvin, avec l'autre qui écoute et qui se dit qu'il doit en passer par là (il est visiblement habitué).

Chinese Zodiac (2012) de Jackie Chan

Chinese Zodiac Blu-RayAvec Jackie Chan, Oliver Platt, Shu Qi, Daniel Wu, Laura Weissbecker, Stephen Chang, Caitlin Dechelle, Xingtong Yao.

C'est bien une superproduction de Jackie Chan. Nous y retrouvons toutes les caractéristiques de ses superproductions: tournage international dans de multiples pays (Vanuatu, Chine, Australie, la France pour l'exotisme). Le film contient son lot de séquences spectaculaires et amusantes en même temps comme savent si bien le faire Jackie Chan et son équipe de cascadeurs. Ici on ne devine pas trop l'emploi de doublure. Même si on détecte bien les fils de sécurité qui ont été enlevés numériquement. Comme à chaque fois avec ses productions chinoises, l'humour est balourd, mais le film est sauvé par sa dimension d'aventure où les séquences sont enfilées sans temps mort et avec régularité: cela se passe sur l'eau dans les airs sur un volcan ou dans la jungle. C'est très varié. Avec une perte du sens de l'ensemble, mais ce n'est pas grave, car la scène suivante contient son lot de spectacle, d'action et d'aventure et qui ne nous laisse pas beaucoup de temps pour réfléchir, car ce n'est pas nécessaire.
C'est plutôt une bonne livraison de spectacle familial pour Jackie Chan.

lundi 12 décembre 2016

Le Convoi (2015) de Frédéric Schoendorfer

Avec Benoît Magimel, Reem Kherici, Mahdi Belemlih, Tewfik Jallab, Amir El Kacem, Léon Garel, Foëd Amara, Alain Figlarz.

Le ConvoiC'est un road-movie (nous suivons quatre voitures, go fast, qui transportent du cannabis depuis le sud de l'Espagne vers Paris) qui mélange à la fois des séquences presque sans dialogue et des scènes de dialogues entre les couples de conducteurs, qui sont par moment hilarants. L'ensemble garde une partie de son mystère jusqu'à la fin où l'on comprend que les choses ne vont pas se dérouler comme prévu, bien évidemment avons-nous envie de dire. Le film est assez peu explicatif, ce qui est très bien. Par exemple, le personnage de Benoît Magimel garde sa part de mystère. Les autres semblent motivés par l'argent facile. Un autre pour sauver son frère. Le film bénéficie aussi d'un beau travail sur la photo avec des couleurs qui donnent au film un ton, une ambiance de fin, une ambiance de fin de période.
Le film contient des scènes d'action, sèches, bien troussées. Une des réussites du film est d'adopter complètement le point de vue des trafiquants, et de ne jamais donner le point de vue de la police ou de ceux qui les poursuivent. C'est une bonne posture qui permet de garder certains effets de surprise.
Le film apporte aussi une dimension documentaire, probablement basée des informations réalistes, avec par exemple l'utilisation des bidons d'essence, les changements de téléphones portables; tout ceci donne un côté documentaire.
Le personnage de la fille qui est prise en otage, mais qui finit par s'identifier à eux (quelque part probablement via un syndrome de Stockholm): nous ne saurions pas dire si cela est réaliste ou si cela est purement d'un intérêt scénaristique; mais ce personnage paraît un peu ajouté de force. Seul bémol d'un bon film par ailleurs.

mardi 29 novembre 2016

Le Combat Ordinaire (2015) de Laurent Tuel

Avec Nicolas Duvauchelle, Maud Wyler, André Wilms, Liliane Rovère, Olivier Perrier, Jérémy Azencott, Randiane Naly, Gérard Bohanne.
Le Combat ordinaireC'est l'histoire d'un photographe de guerre qui ne veut plus faire de photographie. Ce n'est pas expliqué, mais cela sert de toile de fond à son retour vers sa famille où il retrouve son père atteint de la maladie d'Alzheimer. À côté de chez lui habite un officier français à la retraite, ancien de la guerre d'Algérie, qui visiblement a commis des tortures. Il rencontre une fille qui veut un enfant de lui. Notre pauvre photographe, c'est-à-dire Nicolas Duvauchelle, n'en peut plus, est sujet à des crises d'angoisse, et a de grosses difficultés à vivre; il va même jusqu'à consulter un psy. Les aléas de la vie sont le canevas du film. Ou le combat ordinaire de la vie?
Le film est réussi dans son évitement des flash-backs. lI utilise par contre une voix off qui n'apportent rien, mais nous remercions le réalisateur de ne pas nous avoir infligé des flash-backs traumatiques à la fois des guerres qu'il a photographiées voire de la guerre d'Algérie (pour le père ou le voisin, car nous apprenons que son père à fait la guerre d'Algérie, mais n'en à jamais parlé).
Le film qui au total prend son temps, déroule sa petite musique, progresse par petites touches, par moment très contemplatives. Le film donne une part importante aux animaux; le chat, la chouette, et puis sa copine est vétérinaire. Le film contient aussi une petite touche de social avec les ouvriers des docks de Lorient en cours de disparition, les ouvriers, pas les docks.
La force du film est l'interprétation de Nicolas Duvauchelle qui porte le film. L'ensemble de la distribution est d'ailleurs de bonne qualité et de bon niveau. Au total un film qui progresse à sa vitesse, qui n'est pas extraordinaire, mais qui se laisse visionner.

lundi 28 novembre 2016

Crazy Kung Fu (2004) de Stephen Chow

Avec Stephen Chow, Wah Yuen, Leung Siu Lung, Dong Zhi Hua, Chiu Chi Ling, Chan Kwok Kwan, Tin Kai Man, Huang Sheng Yi. Yuen Qiu, Chiu Chi-ling, Yu Xing, Lam Tze Chung.
Crazy Kung-Fu
C'est bien un film fou. Qui pourrait d'ailleurs être un dessin animé: le film contient les exagérations que peuvent se permettre les dessins animés.
Le premier problème du film est la dimension culturelle sûrement très chinoise (sic!) qui sert de base à l'humour.  Un humour pas forcément imaginé ou conçu, compréhensible pour ou par des Européens. C'est très pataud. Les acteurs grimacent. C'est vraiment très médiocre sur le plan humoristique. Et qui font passer les simagrées d'un Jackie Chan pour le summum de la subtilité.
Le deuxième problème est la direction des acteurs, leur interprétation, qui est catastrophique: ils passent leur temps à surjouer, à grimacer, à ouvrir la bouche.  C'est consternant à ce niveau-là, mais il semblerait que ce soit une norme ou un nécessaire pour faire de l'humour en Chine probablement?  Ou à Hong Kong.
Le côté fou du film est aussi ailleurs. Il est au niveau des combats et des chorégraphies qui sont délirantes et qui mélangent l'utilisation de la gestuelle traditionnelle du kung-fu avec ce que permettent de faire les effets spéciaux et les effets numériques par ordinateur. Nous sommes dans l'exagération et le cartoon. Et d'ailleurs cela ne marche pas trop mal: il est possible d'apprécier ces délires et ces chorégraphies qui sont neutralisées par leur énormité (de prime abord c'est très violent).
Selon certains standards cela pourrait être vraiment un navet, mais cela semble ressembler à une superproduction.
Le troisième élément du film qui ne fonctionne pas: l'histoire sentimentale avec la marchande de glaces et les flash-backs associés, avec les images de l'enfance: c'est débile, ridicule et n'apporterait rien au film; mais il doit y avoir une dimension culturelle...
Mais cela reste néanmoins une espèce de curiosité, uniquement pour grands enfants.

Criminal - Un Espion Dans Ma Tête (2015) de Ariel Vromen

Avec Kevin Costner, Gary Oldman, Tommy Lee Jones, Gal Gadot, Jordi Mollà, Michael Pitt, Amaury Nolasco, Ryan Reynolds, Alice Eve, Antje Traue, Scott Adkins, Lara Decaro, Freddy Bosche.

Criminal - Un espion dans la têteDéception pour ce sous Jason Bourne.  Kevin Costner a du bien s'amuser, mais l'on devine toutes les articulations dramatiques ou retournements. Pas de surprise dans le déroulé du film donc. La forme ne remonte pas le niveau et ne permet pas de sauver le film: passable, aucun brio, voir quelquefois manquant de lisibilité dans le découpage.
Côté distribution, Kevin Costner est une vraie bonne idée.  Le reste de la distribution n'a rien de mémorable; le personnage de Gary Oldman fait tellement d'erreurs qu'il n'a aucune crédibilité. La femme de Ryan Reynolds bascule trop vite vers son nouveau mari et la fin est bien sûr ridicule. Et Tommy Lee Jones est complètement transparent comme second rôle de luxe.
Nous avons le sentiment que le scénario aurait pu être plus travaillé avant d'être passé par les images. Il est probable que cette production a voulu naviguer sur la vague de la tentative de redémarrage de la franchise Jason Bourne qui d'ailleurs a été un échec.
Dommage, car Kevin Costner est plutôt très bien dans ce personnage de méchant qui bien sûr a des raisons de l'être et qui peut-être ne l'est pas vraiment. Le ridicule du film est d'essayer de nous faire croire qu'il pourrait être sauvé par l'amour. Cela pourrait presque être un nanar.
Ariel Vromen avait commis l'agréable The Iceman (2012). Peut-être qu'ici les poids conjugués de la superproduction et de sa star l'ont restreint.

jeudi 17 novembre 2016

The Finest Hours (2015) de Craig Gillespie

Avec Chris Pine, Casey Affleck, Ben Foster, Holliday Grainger, John Ortiz, Kyle Gallner, John Magaro, Eric Bana, Beau Knapp, Josh Stewart.
The finest hours DVDVoici l'exemple d'un bon navet en bonne et due forme.  Encore un film où l'origine véridique du sujet induit une croyance qui fait croire que cela fera un bon film. Ce n'est malheureusement pas le cas. Ce n'est pas la distribution qui est professionnelle, mais plutôt la direction d'acteur du metteur en scène qui est très lourde: nous ne nous identifions à aucun personnage. Chris Pine fait tout ce qu'il peut pour paraître crédible, pour avoir l'air d'être concerné, mais on y croit pas. Casey Affleck toute mâchoire serrée n'est pas crédible pour autant.  À part les métiers techniques - décorations, images numériques - rien ne fonctionne dans ce film. Les séquences spectaculaires sont bien faites, mais il n'y en a pas beaucoup. Bref c'est raté. En voyant le logo Disney nous avions pris peur, et malheureusement nous avions raison.

Warcraft (2016) de Duncan Jones

Avec Travis Fimmel, Toby Kebbel, Robert Kazinskyl, Paula Patton, Ben Foster, Dominic Cooper, Ben Schnetzer, Robert Kazinsky, Clancy Brown, Daniel Wu, Ruth Negga, Anna Galvin.

Warcraft Le Commencement Edition spéciale Fnac DVDSuccès damnés du Seigneur des Anneaux en moins ennuyeux. Nous ne rappellerons jamais assez le mal fait par Tolkien à l'heroic fantasy, médiocre référence à cet univers riche et variée.
Ici nous sommes un peu au-dessus de la moyenne, sans être novateurs, car tout est prévisible. L'histoire est plutôt complexe, voire compliquée, avec beaucoup de dialogues et de personnages pour ce premier de série.Normal pour installer l'univers.
La distribution formatée est à l’œuvre avec Ben Foster qui est encore et toujours le méchant de service.
Nous regrettons le manque d'invention, dans le sujet et les motivations des personnages, que ce soit les gentils et les méchants.  Ici d'ailleurs,  et c'est une qualité du film, est son relatif faible manichéisme.
Décors, costumes, maquillages, images numériques, tout est au top. Le film pourrait devenir intéressant s'il comportait des éléments inhumains ou pervertis. En ce sens le Conan le Barbare avec Arnold Schwarzenegger contenait au moins quelques éléments érotiques et adultes tout en étant ridicule bien sûr. Ici cela manque même si Paula Patton contribue à un certain érotisme.

mardi 8 novembre 2016

Légendes Vivantes (Anchorman 2: The Legend Continues, 2013) de Adam McKay


Avec Will Ferrell, Steve Carell, Paul Rudd, David Koechner, Christina Applegate, Dylan Baker, Meagan Good, Judah Nelson, James Marsden, Greg Kinnear, Josh Lawson, Kristen Wiig, Fred Willard, Chris Parnell, Harrison Ford, John C. Reilly, Jim Carrey, Kirsten Dunst, Liam Neeson, Sacha Baron Cohen, Vince Vaughn, Marion Cotillard, Will Smith, Kanye West.

Légendes vivantes (Anchorman 2 : la légende continue)Cet Anchorman 2 est une bonne surprise. Il est même supérieur au précédent et constitue un sommet du genre: production Apatow, Will Ferrell, Steve Carell, un sens de la distribution phénoménal.
Will Ferrell est au top et infuse son génie dans ce personnage à la fois bête et humain. Qui passe de présentateur vedette, à présentateur minable de parc d'attractions aquatiques, à improvisateur d'informations en continu, à patineur sur glace, à aveugle, à père, par exemples!
David Koechner est une ancre de la bêtise à lui tout seul. Le travail d'interprétation extrêmement subtile de Kristina Wiig lors de ses duos avec Steve Carell est d'anthologie.
Le monde des médias et de la télévision est croqué avec brio. Le film en profite pour conter l'avènement des chaines d'information continues. Sur fond des années soixante-dix avec costumes, musique funk ou disco. Avec un dosage réussi d'énormités et de bêtises. Un chef d'oeuvre.

Saint Amour (2015) de Benoît Delépine et Gustave Kervern

Avec Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, Gustave Kervern, Ana Girardot, Solène Rigot, Izïa Higelin, Michel Houellebecq, Ovidie, Andréa Ferréol, Xavier Mathieu, Pascal Merle, Frédéric Felder, Blutch.

Saint Amour DVDSaint Amour est la réussite du duo Benoît Delépine et Gustave Kervern. Sur un canevas truculent comme ils savent faire,  servit ici pas Depardieu et Poelvoorde, ils arrivent à être moins lourds, plus précis dans leurs messages. Souvent leurs films contenaient des éléments sympathiques et d'autres moins réussis. Ici ils trouvent le bon équilibre. Le film réussit le juste équilibre entre le pathétique, l'altermondialisme, l'anarchie, le drame, le comique, c'est à dire l'ensemble des éléments constituants les films du duo.
Histoire de paysans paumés, un père et son fils, Depardieu et Poelvoorde, qui partent faire la tournée des vins. Un road movie donc, au cours duquel ils vont croiser des personnes et des personnages. De la famille Houellebecq à l'agent immobilier Ovidie ou à la retraitée Andréa Ferréol ou encore la femme cherche des spermatozoïdes pour son dernier ovule. Cette progression et les différentes rencontres se prêtent bien à l'évolution des deux personnages principaux.

samedi 5 novembre 2016

The Duchess (2008) de Saul Dibb

Avec Keira Knightley, Ralph Fiennes, Charlotte Rampling, Hayley Atwell, Dominic Cooper, Simon McBurney, Aidan McArdle, Mercy Fiennes Tiffin.
The Duchess

On reste dubitatif devant ce genre de produit. Prompt probablement à satisfaire les Anglais nous imaginons. Le film anglais de costumes est un sous-genre à part entière; et les différentier relève de l'archivisme plus que du choix esthétique ou de mise en scène.
Que ces personnages hautins puissent passionner pourquoi pas. Ici le prisme est la condition des femmes de la noblesse qui n’était de toute évidence pas facile. Keira Knightley a beau avoir une bonne volonté, son mari forcé, Ralph Fiennes, est un coincé des sentiments et des protocoles, mais il reste énigmatique pendant tout le film. Le spectateur partage ses turpitudes, mais le film ne décolle pas pour prendre son envol, n'arrivant pas à choisir entre le prisme politique - et le partie libéral - ou le prisme du droit des femmes. C'est un bel exercice appliqué. Mais à ne pas choisir, il perd le spectateur.

jeudi 3 novembre 2016

Braqueurs (2016) de Julien Leclercq

Avec Sami Bouajila, Guillaume Gouix, Youssef Hajdi, Kaaris, Redouane Behache, Kahina Carina, David Saracino, Alice de Lencquesaing, Baya Belal.
Braqueurs DVD 
Excellent polar, sans gras, variant les points de vues des casses, avec un montage tout en ellipses qui provoque intérêts, suspense et surprises (le réalisateur a bien compris que ce n'est pas la même chose). Les auteurs ne nous montrent pas le détail et ne nous disent pas comment les choses vont se dérouler. Ce qui laisse le soin au spectateur de combler les ellipses ou de deviner ce qu'il ne lui a pas était montré. Le tout avec des dialogues à l'économie.  Une très belle réussite. Et comble de maîtrise,  le film dure 80 minutes.  Ses auteurs ont tout compris.

Marie Curie et La Lumière Bleue (2016) de Marie Noëlle

Avec Karolina Gruszka, Arieh Worthalter, Charles Berling, Iza Kuna, Malik Zidi, André Wilms.

Un film historique, ou plutôt contant l'histoire de Marie-Curie, sa vie sentimentale, sa vie de famille et la manière dont elle élève ses filles avec sa sœur, et sa vie professionnelle dans un monde d'hommes, ses recherches et ses difficultés dans un milieu constitué d'hommes et refusant que les femmes puissent être douée. Marie Curie leur démontre qu'ils se trompent et le film raconte tout ceci.
Bien incarné (belle distribution) et bien interprété. La réalisatrice se permet même des moments esthétiques de bon aloi. Belle distribution avec Karolina Gruszka en tête.
La réussite du film est le dosage entre éléments historiques sur les recherches de Pierre et Marie Curie, l'histoire sentimentale personnelle de Marie Curie, une ambition esthétique adroitement dosée et les éléments historiques en arrière-plan.

Hunger Games - La Révolte : Partie 1 et Partie 2 (2015) de Francis Lawrence

Avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Woody Harrelson, Elizabeth Banks, Julianne Moore, Philip Seymour Hoffman, Jeffrey Wright, Stanley Tucci, Donald Sutherland, Willow Shields, Sam Claflin, Jena Malone, Wes Chatham, Natalie Dormer.

Hunger Games - La Révolte : Partie 2Hunger Games - La Révolte : Partie 1 Blu-rayÀ la nullité du deuxième de franchise (Hunger Games - L'Embrasement, 2013) succèdent ce troisième épisode découpé en deux parties de deux heures chacune. Et là, la franchise suscite à nouveau l'intérêt: ce mélange de futur (les éléments technologiques: véhicules, armes) et d'ancien (la décoration chez le dictateur Snow), de technologies (ce monde futuriste où la communication est une arme) et de nature (beaucoup de paysages naturels verdoyants) suscitent l'intérêt. D'ailleurs, il est possible de passer directement au premier épisode à ceux-ci, ce qui donne une vraie trilogie.
C'est là où le film est le plus intéressant, dans l'utilisation que fait chaque camp de la communication et de l'image, de l'image de Katniss Everdeen alias Jennifer Lawrence. Chaque camp essayant de contrôler les foules. Y compris la dictatrice Alma Coin alias Julianne Moore. Ce qui donne une ambiguïté de bon aloi et une conclusion sympathique.
Ce troisième épisode découpé en deux morceaux est très bavard, et parsemé de séquences d'actions assez spectaculaires.
Au total une bonne surprise. On regrette quand même les exubérances vestimentaires du premier épisode qui fournissaient un peu d'humour et de légèreté.

mardi 11 octobre 2016

Oeil pour Oeil (Lone Wolf McQuade, 1983) de Steve Carver

Œil pour œil Blu-ray
Avec Chuck Norris, David Carradine, Barbara Carrera, Leon Isaac Kennedy, Robert Beltran, L.Q. Jones, Dana Kimmell, R.G. Armstrong, Jorge Cervera Jr., Sharon Farrell, Daniel Frishman, William Sanderson, John Anderson, Robert Arenas, Tommy Ballard, Jeffrey Bannister.

C'est l'histoire d'un western qui n'en est pas un. Western spaghetti en plus avec cette musique qui singe Ennio Morricone. C'est l'histoire d'un Ranger, J.J. McQuade, qui est souvent torse nu (l'épilation n’était pas encore à la mode), en sueur, qui  poursuit des trafiquants d'armes. Le méchant est David Carradine, qui est mâchoire serrée et sourire sardonique pendant tout le film (encore moins expressif que Chuck Norris) et qui en rajoute un peu trop dans le rôle du méchant. Le combat final avec Chuck Norris où ils s'affrontent à mains nues est plutôt bien emballé et pas spectaculaire, assez sale dans la forme, ce qui donne une rugosité appréciable à la bagarre.
Barbara Carrera étonne par ses tenues sans soutien-gorge que l'encodage Blu Ray met bien en évidence.
Curieusement, Chuck Norris est inexpressif dans les séquences d'action ou de postures viriles (tous les poncifs sont là: on lui colle un équipier dont il ne veut pas, il fait justice lui-même, il n'aime pas son chef qui lui rend, il a un gros flingue, et ne devient pas content quand on tue son chien - un loup ici - etc.), mais il est plutôt bon et étonnant lors des quelques scènes romantiques ou familiales (avec sa fille, son ex ou sa  nouvelle maitresse Barbara Carrera).
Ensuite, autre étonnement, si le film met en avant Chuck Norris, il n'est pas tout le temps au centre du film, le film prenant soin de développer d'autres personnages en parallèle, et par exemple de faire partager la tête d'affiche avec son acolyte mexicain et un agent du FBI. Et avec les décors du film, tourné à El Paso et les environs, qui évoque une multitude de westerns tournés dans ces décors.
Le film de Steve Carver est à voir comme un florilège de poncifs (autre poncif rigolo: le méchant nain ricanant) à une époque où la série B avait pour ambition de raconter une histoire avec une complexité qui se fait rare de nos jours dans les productions d'action.

samedi 24 septembre 2016

Toni Erdmann (2016) de Maren Ade



Avec Peter Simonischek, Sandra Hüller, Michael Wittenborn, Thomas Loibl, Trystan Pütter, Hadewych Minis, Lucy Russell, Ingrid Bisu.

Toni Erdmann, malgré ses 2h45 de durée, emporte l'adhésion et reste captivant de bout en bout.
Sur un canevas vu à de multiples reprises, Maren Ade calque des préoccupations qui vont de l'intime au politique, du familial au social, de la comédie au drame, du rituel au protocole, du karaoké au théâtre, du dominant au dominé. Le film recèle différents niveaux de lecture. Toute cette richesse, sans appuie de musique (quasi inexistante) mais servi pas sa distribution, qui fonctionne parfaitement pour tous et toutes, en particulier ses deux acteurs principaux, le père qui se prend pour Toni Erdmann et sa fille, qui survie et s'humanise au cours du métrage. D'ailleurs le film, centré sur le père, bascule progressivement sur sa fille.
Un film moderne, d'une richesse fantastique, qui traite en même temps l'intime et le politique, sans être un drame psychologique ni un film politique. Et qui contient des scènes jamais vues jusqu'à maintenant. Un film vrai. 

La Tour 2 Contrôle Infernale (2015) de Eric Judor

La Tour 2 contrôle infernale Blu-ray
Avec Eric Judor, Ramzy Bedia, Marina Foïs, Philippe Katerine, Serge Riaboukine, William Gay, Grégoire Oestermann, Lionel Beyeke.

Ils vont à fond dans la débilité. Ce film est un antépisode à La Tour Montparnasse Infernale (2001): il explique comment ils sont devenus "gogols".
Ils osent; on se dit "mais ils ne vont pas le faire", mais si. L'absurdité est le mode opératoire de nos deux nigauds. Les acteurs autour ne sont pas en reste et fournissent leur dose avec alacrité.
Ils y vont à fond et quelque part réussissent dans le n’importe quoi une espèce de summum de l'absurdité. Et à ce titre, les séquences avec les éperviers, ou alors les séquences avec Philippe Katerine, qui fait le méchant en chef, sont d'anthologie. Ainsi que les séquences avec les représentants de l'état, ministre, militaires: ils sont mémorables.
On peut reprocher à l'ensemble un manque de rythme, qui est très saccadé, mais l'énormité l'emporte finalement.

Série Noire Pour Une Nuit Blanche (Into The Night, 1h55, 1985) de John Landis

Série noire pour une nuit blanche - Édition Collector Blu-ray + DVD
Avec Jeff Goldblum, Michelle Pfeiffer, Stacey Pickren, Carmen Argenziano, Dan Aykroyd, Bruce McGill, John Landis, Kathryn Harrold, Paul Mazursky, Carl Perkins, Art Evans, David Bowie, Roger Vadim, Vera Miles, Irène Papas, David Cronenberg, Don Siegel, Lawrence Kasdan, Jonathan Demme, Jonathan Lynn, Amy Heckerling, Daniel Petrie, Andrew Marton, Sue Dugan, Elizabeth Solorzano, Rick Baker, Don Siegel, Jim Henson, Jack Arnold.

Revoir Into The Night (finalement le titre français, par son énormité et son ridicule, rejoint le ton du film) c'est plonger dans les années 80. C'est Jeff Golblum, qui traine sa carcasse malgré lui dans cette histoire rocambolesque où son insomnie l'emmène vers Michelle Pfeiffer. La diaphane Michelle Pfeiffer, justement, traine derrière elle des terroristes, des policiers, des espions anglais, des tueurs professionnels, en donnant toujours l'impression qu'elle y est pour rien. Et ceux qui sont censés l'aider, lui veulent du mal aussi: son frère, son amant vieillard. Et sa copine, actrice, perpétue le mythe de la blonde...
Le film est très marqué par la musique rock électronique d'Ira Newborn. Ainsi que par les coupes de cheveux et les costumes, délicieusement rétro.
John Landis filme Los Angeles comme nul autre. C'est aussi son sens de la distribution. Et fondamentalement, c'est sont art du travail du film de genre, ici le film Noir, dans un monde tragi-comique dont il est le seul capable. Rajoutant du loufoque et de la mélancolie dans un genre, en le tordant, mais avec révérence. Innocent Blood (1992), Susan A Un Plan (2005) ou Le Loup Garou de Londres (1981) sont de cette veine-là. Ici ce sont les Iraniens, qui chaque fois qu'ils poursuivent nos personnages principaux, se bousculent, se cognent, se marchent dessus, et apportent un décalage, probablement réaliste, et qui constitue un gag récurrent. Ou alors ce sont les décors de studio que Jeff Golblum prend pour vrais. Ces petits décalages sont typiques de l'humour de John Landis. Le film s'essouffle un peu sur son dernier tiers et le rythme ralentit. Néanmoins le film reste une proposition de film Noir, décalé, mais dense et unique.

Destination Finale 3 (2006) de James Wong


Destination finale 3 - Édition Interactive Collector

Mary Elizabeth Winstead, Ryan Merriman, Texas Battle, Jamie Isaac Conde, Amanda Crew, Agam Darshi, Sam Easton, Patrick Gallagher.

Un bon film pervers qui tue des étudiants, certains très crétins, certains très adolescents. Les délices de ce genre de film est d'attendre patiemment comment un ou une imbécile va mourir, c'est-à-dire le ou les prochains meurtres. Car ici ils sont enchainés comme des perles. Le film respecte son cahier des charges et tue régulièrement et de manière horrible nos étudiants. Et on ne culpabilise pas. Le film développe un certain brio pour chaque meurtre (c'est le challenge des scénaristes pour chaque meurtre: y arriver alors que ça parait improbable), présenté sous forme d'accidents que seule une fille présage. Nous apprécions particulièrement celui dans les cabines à UV, délicieusement horrible, ou lors celui dans le hangar logistique avec le pistolet à clous.
 La distribution et la direction d'acteur fonctionnent (Mary Elizabeth Winstead y croit). C'est de la mécanique très rodée et huilée (voir les multitudes de franchises du même acabit - Vendredi 13, Halloween ou Scream par exemple). Cela fonctionne. Et c'est heureusement court (juste 90 minutes).

Delta Force (1985) de Menahem Golan


Delta Force Poster

Avec Chuck Norris, Lee Marvin, Martin Balsam, Joey Bishop, Robert Forster, Lainie Kazan, George Kennedy, Hanna Schygulla, Susan Strasberg, Bo Svenson, Robert Vaughn, Shelley Winters.

Voilà un nanar des familles. Qui dispose d'une multitude de décors, dont celui d'un Boeing 707 et de décors extérieurs plutôt impressionnants.
Lee Marvin, très professionnel, fait le service minimum avec des postures très mécaniques, sans trop y croire, mais avec conviction (en grand professionnel, il y arrive !). La distribution est digne d'un film catastrophe avec sa pléiade d'anciennes stars, qui possèdent chacune quelques lignes de dialogues. Ici s'agit plutôt d'un film catastrophique, mais qui reste sympathique. Car coté dialogues ineptes, voire nuls, et c'est peut être pour ça qu'il n'en a pas trop, le clou du spectacle est Chuck Norris.
Chuck Norris, que l'on voit peu d'ailleurs. Car le film, et c'est une de ses qualités, passe beaucoup de temps avec les terroristes et les otages. Ce qui nous permet d'apprécier la performance d'anthologie de Robert Forster dans le rôle du terroriste en chef des Palestiniens (le film n'est pas très clair d'ailleurs, mais comme ils sont obsédés par les Israéliens...).
Le film serait même honnête, mais il devient catastrophique quand Chuck Norris est dans le plan.
Les décors multiples, les moyens  (véhicules, motos, Boeing 707, les décors) font que le film n'est pas une série Z. Mais est il est un mauvais film sympathique.
Les séquences d'actions sont très molles. La doublure de Chuck Norris n'est pas raccord ce qui fait que l'on voit assez bien que c'est lui ou sa doublure lors de séquences en moto ou lorsqu'il est sur le camion.
Le réalisateur semble penser qu'il suffit de filmer des explosions, des voitures, des armes,  des motos, et de mélanger ça avec des plans d'ensemble de décors spectaculaires, pour faire un film. Il doit surtout être un bon gestionnaire: la logistique du film a dû être importante.

vendredi 23 septembre 2016

Seul Sur Mars (2015) de Ridley Scott



Avec Matt Damon, Jessica Chastain, Kristen Wiig, Jeff Daniels, Michael Peña, Sean Bean, Kate Mara, Sebastian Stan.

Seul sur Mars Edition Fnac Blu-ray + DHDLe Ridley Scott des années 2000 est un animal connu et prévisible. Il lui faut deux, trois, voire quatre films avant d'en faire un bon. On a l'impression qu'il tâtonne. Avant Kingdom of Heaven (2005, peut être son chef d’œuvre), il a fallu subir Hannibal (2001, aimable comédie) et Les Associés (2003, film oublié avant d'exister et oublié depuis qu'il existe). Avant Prometheus (2012), il a fallu subir Une Grande Année (2006, encore un film oublié avant d'exister), American Gangster (2007), Mensonges d'Etat (2008) et Robin des Bois (2010). D'ailleurs la constante de ses mauvais films est leur faible hystérésis: aussitôt vus, aussitôt oubliés. En particulier les Russel Crowe. Étonnant. Avant Seul Sur Mars (2015), il a fallu subir Cartel (2013, nanar culte) et Exodus: Gods and Kings (2014, somptueux navet).
Ses films dépendent du scénario, de la distribution. La mise en forme est toujours impeccable et la force de Ridley Scott est dans la création des univers.
Ici c'est plutôt un bon scénario. Et Ridley Scott a eu un challenge à sa portée: recréer un univers complet, un univers à anticiper.
Ce Seul Sur Mars, sur un patron de scénario déjà vu mille fois, est plutôt un bon cru pour Ridley Scott. Le film arrive à être captivant, sans être passionnant. Le film sera un bon film de dimanche après midi pluvieux.
La distribution est solide, sans être inventive (encore Jessica Chastain; les actrices étatsuniennes seraient elles en voie de disparition?). On imagine que le succès de Gravity (2013) a du accélérer la production de celui-ci. Ce fut une bonne idée: le Ridley Scott est bien plus intéressant que l'Alfonso Cuarón. Surement parce que Ridley Scott n'est pas intéressé par les états d'âme de ses personnages et n'a pas d'empathie pour eux.

mercredi 21 septembre 2016

Les Miller Une Famille En Herbe (2013) de Rawson Marshall Thurber

Avec  Jennifer Aniston, Jason Sudeikis, Will Poulter, Emma Roberts, Ed Helms, Nick Offerman, Kathryn Hahn, Molly C. Quinn, Tomer Sisley, Matthew Willig, Luis Guzman, Tholas Lennon, Mark L. Young.

Les Miller, une famille en herbe - Non censuré - Blu-ray + Copie digitaleUne bonne surprise que cette comédie "familiale" mais suffisamment décalée pour ne pas être recommandée à toute la famille justement (par exemple les enfants, ce n'est pas pour eux). C'est la formule du buddy movie qui est à l'oeuvre ici avec Jason Sideikis, dealer, ou plutôt contrebandier comme il aime à se considérer, qui doit se trouver une famille pour pouvoir faciliter le transport de drogue entre le Mexique et les USA pour payer une dette envers Ed Helms, méchant décalé, rigolo et pervers (voir ses sculptures sur glace).
Jason Sideikis se construit une famille de circonstance avec ce qu'il a autour de lui. Jennifer Aniston, sa voisine qui le déteste, est gogo-danseuse dans une boîte de striptease; le fils de sa voisine, qui est demeuré; la fille trouvée dans la rue, est SDF et voleuse. Ils font tout ça pour de l'argent. Bien sûr rien ne se passera comme prévu. Le canevas est connu, mais les circonvolutions sont imprévisibles et bien trouvées.
Les quatre scénaristes (Bob Fisher et Steve Farber, déjà impliqués dans le mémorable Serial Noceurs - 2005 -, Sean Anders et John Morris, impliqués dans un Will Ferrell  - Very Bad Dads - 2015 - ou Dumb & Dumber De - 2014 - ou encore un Jim Carrey pour les familles - M. Popper et ses pingouins - 2011-), avec ce magnifique pédigrée, organisent ce road movie de manière brillante. Quant à Rawson Marshall Thurber, nous lui devons un des chefs d'oeuvre de Ben Stiller, Même pas mal ! (Dodgeball, 2004). La direction d'acteur est impeccable, en particulier pour l'ensemble de la distribution des seconds rôles (Kathryn Hahn est délirante).
Tout ce professionnalisme nous donne une réussite dans le genre. Un film à voir, et à revoir.

mercredi 14 septembre 2016

Jurassic World (2015) de Colin Trevorrow

 Jurassic World - Blu-ray + Copie digitale - Édition boîtier SteelBook

Avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Nick Robinson, Ty Simpkins, B.D. Wong, Judy Greer, Irrfan Khan, Vincent D'Onofrio, Jake Johnson, Lauren Lapkus, Katie McGrath, Omar Sy.

Cette franchise commence à être indigeste. Les dinosaures font plastoc (il est vrai que je n'en ai jamais vu en vrai, mais eux non plus!). La distribution est affreuse (cosmopolitisme pour mieux pénétrer les marchés, indien, asiatique, francophone). Le type casting annihile toute empathie: dès leurs apparitions nous savons qu'ils vont mourir: ils sont gros, ils ont le bouc ou de la barbe. Certains survivent à la fin; mais on aimerait bien qu'ils y passent aussi! Les seuls à sauver sont Chris Pratt et Bryce Dallas Howard qui assurent le job, mais sans conviction.
La musique orchestrale est mauvaise, pléonastique à souhait; on a l'impression qu'ils ont utilisé des boucles orchestrales libres de droits.
L'histoire est encore la même, un parc d'attractions, des barrières, les méchantes bêtes qui s'échappent (quelle surprise!), il n'y a pas de suspense.
Les séquences d'actions (camion, moto) sont peu plausibles: la course en moto au milieu des dinosaures est invraisemblable et pas crédible (on se croirait revenu aux transparences des années 50). Pourquoi ne pas faire directement un dessin animé puisque le réalisme n'est pas possible?
Pas d'invention: encore des velociraptors et encore un tyrannosaure. Quel manque d'invention, d'innovation! Un bon gros navet. Mais pas un nanar: c'est un mauvais film, mais pas sympathique.

Very Bad Trip 3 (The Hangover part III, 2013) de Todd Phillips


Very Bad Trip 3 - Warner Ultimate (Blu-ray)

Avec Bradley Cooper, Ed Helms, Zach Galifianakis, Justin Bartha, Ken Jeong, Mike Epps, Heather Graham, Jamie Chung, Jeffrey Tambor, Melissa McCarthy, John Goodman, Sasha Barrese, Sondra Currie, Gillian Vigman.

Ce trip-là n'est finalement pas le plus mauvais. Ce n'est pas le plus délirant. C'est même le plus sobre. Mais finalement l'ensemble y gagne. Et ici nous avons le meilleur prologue (la séquence avec la girafe, hilarante) et le meilleur épilogue (le réveil après le mariage, le plus bad trip de nos trois héros). Et la reprise du personnage le plus délirant de la franchise, Monsieur Chow, Ken Jeong, qui efface nos trois personnages principaux lors de chaque apparition. Enfin, les apparitions de Melissa McCarthy et ses interactions avec Zach Galifianakis sont d'une justesse rare dans ce genre de produit.

lundi 12 septembre 2016

Les Visiteurs - La Révolution (2015) de Jean-Marie Poiré


Les Visiteurs - La Révolution Blu-ray

Avec Jean Reno, Christian Clavier, Franck Dubosc, Karin Viard, Sylvie Testud, Marie-Anne Chazel, Ary Abittann, Alex Lutz, Frédérique Bel.

Bonne surprise que ce troisième volet, qui reprend logiquement à la fin du 2e épisode (Les Visiteurs - Les Couloirs du Temps, 1998). La même formule, les mêmes gags, sont reproduits dans ce troisième volet, plutôt intéressant par son arrière-plan historique: la Révolution Française, Robespierre, La Terreur.
Christian Clavier et Jean-Marie Poiré se sont ingéniés à produire une suite tout en y intégrant tous les éléments des deux premiers. C'est une réussite. En particulier grâce à l'ajout dans la distribution d'une pléiade d'acteurs: bonne distribution et l'intégration ici de Karin Viard, Sylvie Testud, Franck Dubosc, Ari Abittann ou Alex Lutz sont de très bonnes idées et redynamisent la franchise. Avec une impressionnante performance de Nicholas Vaude en Maximilien de Robespierre, qui suscite la terreur de tous avec une performance très subtile; aidé il est vrai par les autres acteurs.
Dans les ingrédients, et c'est là où le film peut paraître lourd, c'est la dimension scatologique de l’humour que Christian Clavier et Jean-Marie Poiré choisissent de privilégier, comme s'ils s'étaient dit que c'était un des éléments clé du succès ou de la marque Les Visiteurs: c'est  traité ici à travers la confrontation des manières du XIIe siècle avec le XVIIIe siècle.
Le film est peut-être un peu moins rythmé que les deux premiers. Mais l'arrière-plan historique, finalement très rarement abordé dans le cinéma français, donne une bonne part de l'intérêt du film.
Pour la fin, nos deux voyageurs du temps se retrouvent en pleine seconde guerre mondiale. C'est une bonne idée. Nous attendons impatiemment la suite.

Commando (1985) de Mark L. Lester

Commando - Director's Cut
Avec Arnold Schwarzenegger, Rae Dawn Chong, Dan Hedaya, Vernon Wells, Alyssa Milano, James Olson, Bill Duke, Bill Paxton.

Probablement le pire film d'Arnold Schwarzenegger. Il est tellement mal fait qu'il ressemble à un téléfilm de seconde zone pour M6. Les séquences d'actions sont très mal faites. Il n'y a pas de point de vue dans la mise en scène: le metteur en scène à l'air de penser qu'il faut illustrer le scénario. Mark L. Lester est un tâcheron. C'est presque une série Z. Seules les tronches ahuries de Dan Hedaya et de Vernon Wells sont à sauver.
Le scénario est cousu de fils blancs, mâtiné d'invraisemblances; il n'y a pas un seul instant de plausible. Ce n'est même pas un nanar, car c'est un mauvais film, mais il n'est pas sympathique.

Trance (2013) de Danny Boyle

Trance

James McAvoy, Vincent Cassel, Rosario Dawson, Danny Sapani, Tuppence Middleton, Lee Nicholas Harris, Ben Cura.

Trop de musique, trop de grimaces, trop de retournements, trop de découpage. Trop de trop. Le scénario est pas dénué d'intérêt sur le papier, mais les circonvolutions et la non-corrélation avec tout élément de réalité rendent le film artificiel (ils se sont mis à trois pour ça). Le plausible n'est jamais atteint. Danny Boyle confirme encore une fois qu'il n'a pas de point de vue. Et pas d'élégance: le film en manque cruellement. Seule la musique originale (celle de Rick Smith, pas les horribles chansons qui gueulent) est à sauver de cette baudruche dont le clou est la plastique de Rosario Dawson, qui a un rôle "important" dans le film: sa plastique pubienne, bien que sympathique, ne sauve pas le film, qui reste un navet.

mardi 30 août 2016

Médecin de Campagne (2016) de Thomas Lilti


Affiche Médecin de campagne
Avec François Cluzet, Marianne Denicourt, Isabelle Sadoyan, Félix Moati, Patrick Descamps, Christophe Odent, Guy Faucher, Margaux Fabre.

Le réalisateur d'Hippocrate continue son exploration du monde médical. Ici il s'agit bien sûr d'un médecin de campagne. Donc un film à histoire dans le domaine médical. Un sous-genre à part entière du mélodrame. Ici en mode médecin généraliste à la campagne qui est aussi assistant social. François Cluset excelle comme à son habitude dans ce rôle de monsieur tout le monde. Affublé d'un médecin remplaçant (Marianne Denicourt) qui fournit une touche supplémentaire de buddy movie au film.
Cela fonctionne et le spectateur se laisse conduire jusqu'au bout, avec une dose régulière de soubresauts dramatique. La flux du film est à ce titre un peu plan-plan (dès que notre héros est heureux, le drame survient derrière, car la dramaturgie veut que le personnage heureux ne soit pas très intéressant).

Zoolander 2 (2016) de Ben Stiller

Zoolander 2Avec Ben Stiller, Owen Wilson, Penélope Cruz, Kristen Wiig, Will Ferrell, Cyrus Arnold, Benedict Cumberbatch, Nathan Lee Graham, Christine Taylor, Kyle Mooney, Kiefer Sutherland, Justin Bieber, Billy Zane, Sting, Fred Armisen, Milla Jovovich, Justin Theroux, Ariana Grande, Neil deGrasse Tyson, Katy Perry, Mika, John Malkovich, Anna Wintour, Susan Sarandon, Macaulay Culkin, Sparrowhawk, Olivia Munn, Madalina Ghenea.
 
Qu'est-ce qui a pu pousser Ben Stiller à faire cette suite? Une histoire écrite servie sur un plateau? Un bon salaire? Ici on ne retrouve pas le brio de son chef d’œuvre Zoolander. Mais le film contient quelques pépites éparses (l'apparition de Benedict Cumberback, la glace avec son fils et les pirouettes en voiture, la partouze d'Hansel avec ses nouveaux amis et amies, et une ou deux frasques de Will Ferrel).

Zoolander et Hansel font penser à deux nigauds (voir les trois Stooges) par exemple. Cela ne semble pas une suite bâclée, mais une suite vacance, en Italie (nous sommes sûrs qu'ils se sont bien amusés à le faire) où le n'importe  quoi est érigé en système, mais sans brio.

Le Pont Des Espions (2015)

Avec Tom Hanks, Mark Rylance, Scott Shepherd, Amy Ryan, Sebastian Koch, Alan Alda, Austin Stowell, Peter McRobbie.

Le Pont des espions - DVD + Digital HDTom Hanks excelle dans le rôle de Monsieur tout le monde a qui il arrive quelque chose d'extraordinaire.

Steven Spielberg en vieillissant garde son savoir-faire, mais maintenant ses films sont lisses, lénifiants, dénués d'aspérité. Cette veine de son œuvre, le film historique (Lincoln, Cheval de Guerre, Munich, Il Faut Sauver Le Soldat Ryan, Amistad, La Liste de Schindler, Empire du Soleil, La Couleur Pourpre, 1941) devient avec le temps ennuyeuse: reconstitution parfaite (costumes, décors, maquillages) et histoire intéressante, mais le traitement est très adoucissant, sans aspérité et très mélodramatique (le héros et sa famille ou ses enfants ou sa femme ou son chien ou sa mémé). Même si l'on retrouve dans le personnage de Tom Hanks, l'obsessionnel et le jusqu'au-boutisme des héros des meilleurs Steven Spielberg (Goldie Hawn dans Sugarland Express, Richard Dreyfuss dans Rencontres du TroisièmeType, Haley Joel Osment dans A.I.). Du beau travail, mais peu mieux faire.

Marie Heurtin (2014) de Jean-Pierre Améris

Marie Heurtin
Avec  Isabelle Carré, Ariana Rivoire, Brigitte Catillon, Noemie Churlet, Gilles Treton, Laure Duthilleul, Martine Gautier, Patricia Legrand.

Le film biographique à la française. C'est l’histoire d'une sourde muette de naissance à la fin du XIX siècle, Marie Heurtin, aidée par une bonne Soeur à qui lui dédie sa vie. 
Isabelle Carré est encore et toujours impeccable.  Elle est devenue indispensable au cinéma français. Beau travail aussi d'Ariana Rivoire dans le rôle-titre.
Isabelle Carré incarne cette religieuse qui aide une enfant sourde et aveugle de naissance à communiquer. Le film nous montre le temps, la patience, les techniques employées pour y arriver. Le tout se déroulant dans un couvant.
On apprécie le peu de dialogue (le sujet s'y prêtant!).
Un film puissant sur l’opiniâtreté, la persévérance, sur le besoin de communiquer, sur le don de soi. Dans une forme classique qui sert le sujet. 


Ange et Gabrielle (2015) de Anne Giafferi


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Avec  Patrick Bruel, Isabelle Carré, Alice de Lencquesaing, Thomas Soliveres, Carole Franck, Laurent Stocker, Eric Naggar.
Une comédie romantique (boy meets girl) dans la norme positive c'est à dire dans le haut du panier. Bien mené (90 min de durée) sans trop de mousse inutile. Bonne distribution avec Isabelle Carré en tête et Patrick Bruel qui s'en sort très bien aussi. Isabelle Carré construit avec le temps une œuvre qui en fait littéralement la plus grande actrice française en activité: la variété, le nombre de personnages à qui elle a donné vie, est impressionnant. Tout en étant très souvent impeccable.
Les thèmes abordés sont divers: célibat, mariage, paternité, maternité. Tout est traité sans lourdeur ni leçon. De la bonne mécanique plutôt incarnée.

Je Suis à Vous Tout de Suite (2015) de Baya Kasmi


 Je suis à vous tout de suite
Avec  Vimala Pons, Mehdi Djaadi, Agnès Jaoui, Ramzy Bedia, Laurent Capelluto, Claudia Tagbo, Camélia Jordana, Anémone, Zinedine Soualem, Bruno Podalydès.

La coauteure d'Hippocrate  ou de Médecin de Campagne s'essaye à la comédie. Une comédie dramatique comme sait si bien faire la production française. Avec ici plus de drame que de comédie. Un film qui brasse avec humour et plutôt adroitement différents sujets: être arabe, pédophilie nymphomanie, islam et islamisme, entre autres.
Belle distribution. Avec en tête et en jambes Vimala Pons qui crève encore l'écran. Nous lui recommandons juste de ne pas se "mioumiouiser": elle donne encore beaucoup de son corps et de son cul. Interprétation toujours convaincante, mais attention a ne pas se faire ghettoïser dans les distributions.

Famille à Louer (2015) de Jean-Pierre Améris

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Avec Benoît Poelvoorde, Virginie Efira, François Morel, Philippe Rebbot, Calixte Broisin-Doutaz, Edith Scob, Nancy Tate, Pauline Serieys.

Un film avec de belles bêtes. Les bêtes sont les deux.acteurs principaux.  Cela fonctionne, mais on reste en surface concernant le personnage de Benoit Poelvoorde qui, bien que faisant beaucoup d'effort, donne toujours l'impression d’être l'acteur qui interprète: on voit l'effort qu'il fait pour interpréter son personnage (un millionnaire asocial). Virginie Effira est plus douée pour son personnage de condition sociale plus basse et emporte l'adhésion. 
On est un peu circonspect sur un scénario cousu de film blanc qui se termine tel qu'on l'imagine, tel qu'on le souhaite (?) mais sans invention ou originalité. C'est un matériau qui reste très théâtral.

La Ritournelle (2014) de Marc Fitoussi

 La Ritournelle
Avec Isabelle Huppert, Jean-Pierre Darroussin, Michael Nyqvist, Pio Marmai, Jean-Charles Clichet, Marina Foïs, Audrey Dana, Anaïs Demoustier.

Le cinéma français aime raconter une histoire. Ici c'est Isabelle Huppert, femme d'agriculteur qui s'ennuie à la campagne avec son Jean-Pierre Darroussin, éleveur de vaches. C'est une comédie dramatique agricole. 
Isabelle Huppert part à Paris pour des amourettes et rentre au bercail. Mais avec des changements pour chaque membre du couple (Darroussin, Huppert) pour prolonger le futur.
Distribution parfaite. Même Michael Nyqvist est bon.
Un film à histoire. Pour ceux ou celles qui aiment s'en faire raconter une.

21 Nuits avec Pattie (2015) de Arnaud Larrieu, Jean-Marie Larrieu

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Avec Isabelle Carré, Karin Viard, André Dussollier, Sergi López, Laurent Poitrenaux, Denis Lavant, Philippe Rebbot, Jules Ritmanic.
Un film sur le sexe: érosion du désir, nécrophilie, frigidité, nymphomanie, libertinages. Dans le cadre d'une maison de campagne ouverte à tous et toutes. Belle distribution. Bonne direction d'acteur avec Isabelle Carré pour l'empathie du spectateur.
Onirisme que l'on ne comprend pas bien: il donne une touche poétique, de l'irréel, dans un ensemble très primaire sur le plan sexuel ou autre (fête,  alcool,  repas sont très présents). Soit. Mais aussi une manière d'incapacité à affronter ces sujets directs, crus, sans être lourd, vulgaire, primaire?

mercredi 17 août 2016

Inception (2010) de Christopher Nolan

Avec Leonardo DiCaprio, Marion Cotillard, Ellen Page, Cillian Murphy, Michael Caine, Joseph Gordon-Levitt, Ken Watanabe, Tom Hardy, Tom Berenger, Lukas Haas, Pete Postlethwaite.
Belle distribution pour cette variante de James Bond. Le rêve de Christopher Nolan serait-il de réaliser un James Bond? C'est la première chose qui vient à l'esprit lorsque l'on visionne ce film: la facture, l'exotisme, les lieux multiples, le côté chic, la distribution. Un James Bond tordu.
http://static.fnac-static.com/multimedia/Images/FR/NR/ca/15/64/6559178/1508-1.jpgBref, c'est un film d'action très travaillé, où la mécanique complexe, ambitieuse, est dénuée de dimension philosophique et sert des propos sentimentalistes et très mélodramatiques (il veut retrouver ses enfants,  il a du mal à oublier sa femme perdue) alors que l'outil dont disposent nos héros est un outil sans fin. On se demande ce qu'un réalisateur cérébral aurait fait avec un tel sujet. Ici le réalisateur effleure le sujet et n'en garde que le spectaculaire. Cela reste quand même une bonne idée, peu exploitée, mais parfaite pour une franchise et une suite. Ici c'est le spectacle qui est privilégié, visuellement percutant et mémorable.
Par ailleurs, l’enjeu ou la toile de fond de l'histoire, est la domination de multinationales: enjeu prétexte dont le spectateur se moque, tout comme Christopher Nolan.

Si l'on revient à la distribution, le principal intérêt de ce film. Mention spéciale à Joseph Gordon-Levitt et Tom Hardy qui dans des styles différents impriment le spectateur. Leonardo DiCaprio est pataud (il ne pourra pas incarner James Bond). Marion Cotillard est crédible, bien que personnage prétexte (son personnage est peu fouillé).
Au total un film rempli de promesses. Mais elles restent à tenir. Dans la suite?

dimanche 17 juillet 2016

Dreamcatchers, L'Attrape-Rêves (2003) de Lawrence Kasdan

Avec  Morgan Freeman, Thomas Jane, Jason Lee, Damian Lewis, Timothy Olyphant, Tom Sizemore, Donnie Wahlberg, Jon Kasdan.

DreamcatcherDreamcatchers est le florilège des trucs de Stephen King: on y retrouve tous les éléments qui constituent ses romans. Le groupe d'amis. L'handicapé au pouvoir surnaturel. Le voyage. La voix dans la tête. L'horreur scatologique. Les extraterrestres. Le cancer. Les détails de la vie quotidienne. Les militaires cons. L'enfance. Le groupe d'amis enfants. L'enfant maltraité.
Le tout emballé avec un bon casting. Dans une science-fiction qui mêle horreur, film d'action, invasion extraterrestre, trucs fantastiques et film d'ado. C'est un florilège.
Lawrence Kasdan a bénéficié d'une belle distribution. Morgan Freeman y débutait ses rôles comiques. Tom Sizemore y montre qu'il peut être acteur (il n'a jamais été aussi bon). Il n'y a pas de personnage féminin; ça manque peut être.
Le film fleure bon le film à la Stephen King qui était à la mode dans le film d'horreur dans les années 80 puis 90. Cela ressemble maintenant à une bonne série B, avec des personnages plus fouillés que la moyenne. Lorsque ce film a été fait, les adaptations de Stephen King étaient déjà en passe d'être démodées.