dimanche 29 juillet 2018

Au Revoir La-Haut (2017) de Albert Dupontel

Avec Nahuel Perez Biscayart, Albert Dupontel, Laurent Lafitte, Niels Arestrup, Emilie Dequenne, Mélanie Thierry, Héloïse Balster, Philippe Uchan, André Marcon, Michel Vuillermoz, Kyan Khojandi, Gilles Gaston-Dreyfus, Frédéric Epaud, Jacques Mateu, Axelle Simon.

Au revoir là-haut
La principale qualité du film est son histoire. Merci au roman initial. Ensuite, si nous comparons ce film aux précédentes réalisations d'Albert Dupontel, nous pouvons que constater qu'il s'agit de son meilleur film. Peut-être parce qu'il n'est pas à l'origine de l'histoire. Et que cette histoire permet d'y intégrer des constituants de son univers. Et à travers les différents masques que porte notre personnage principal, nous ne pouvons que penser à l'univers de Terry Gilliam (dont Albert Dupontel est un admirateur).
Nous ne nous attardons pas sur la composante technique du film qui est au niveau attendu pour une production de ce budget là: photographie, décors, effets numériques, costumes.
Le film permet aussi d'avoir une histoire se déroulant dans une période historique rarement montrée au cinéma (l'après 14-18).
Beau travail.



Barry Seal: American Traffic (American Made, 2017) de Doug Liman

Tom Cruise, Sarah Wright, Domhnall Gleeson, E. Roger Mitchell, Jesse Plemons, Caleb Landry Jones, Lola Kirke, Alejandro Edda, Benito Martinez, Jayma Mays, Jed Rees, Mike Pniewski, Connor Trinneer, William Mark McCullough, Morgan Hinkleman, Sharon Conley, Justice Leak.
AMERICAN MADE (BARRY SEAL:AMERICAN TRAFFIC)-BIL-BLURAY

Avec Barry Seal nous avons une histoire étonnante et délirante, qui se destinait effectivement à un film. Barry Seal était un fou furieux irresponsable qui s'est retrouvé à travailler pour des narcotrafiquants, la CIA, le FBI, entre autres, par moment en même temps. Ceci à cause de son talent de pilote qui lui permettait de transporter des USA vers l'Amérique du Sud des cargaisons (armes, drogues, etc.). Le clou du film est la scène où il se fait arrêter par cinq ou six organismes gouvernementaux en même temps.
Sur la forme nous sommes dans le haut du panier en terme de mise en scène et d'interprétation. Tom Cruise s'éclatant à interpréter ce dingue et irresponsable.

L'Enlèvement de Michel Houellebecq (2014) de Guillaume Nicloux

Avec Michel Houellebecq, Maxime Lefrancois, Françoise Lebrun, Luc Schwarz, Karim Achoui, Ian Turiak, Mathieu Nicourt.

L'Enlèvement de Michel Houellebecq
Il est difficile dans un tel (télé)film de savoir ce qui est du pur Houellebecq ou de l'écrit pour lui. Cet enlèvement oscille entre la comédie et le drame, en permanence. Ces ravisseurs n'étant pas de grands criminels, mais plutôt des personnages sympathiques avec leurs histoires, croyances et faiblesses.
Tout ceci n'est qu'un prétexte à parler de social, de la vie des sans dents comme dirait un gros.
L'histoire est bien tournée et le spectateur se demande comment cela va se terminer. 
Nous avons droit à quelques éléments de la vie de Houellebecq, puis il est enlevé et le film progresse selon son point de vue: nous découvrons les ravisseurs, leur vie, leur famille, puis finalement Houellebecq s'y fait, puis l'enlèvement se termine. L'enlèvement n'était qu'un prétexte pour parler des gens simples, pauvres, et de leurs préoccupations.
Il reconnaitre que Michel Houellebecq, le personnage, le physique, est une matière de film. Et tous les acteurs autour de lui sont formidables.

Détective (1985) de Jean-Luc Godard

Avec Laurent Terzieff, Aurelle Doazan, Jean-Pierre Léaud, Nathalie Baye, Claude Brasseur, Johnny Hallyday, Alain Cuny, Xavier Saint-Macary, Pierre Bertin, Stéphane Ferrara, Emmanuelle Seigner, Eugène Berthier, Julie Delpy, Ann-Gisel Glass, Cyrille Autin.

Détective
Ce Détective est poussif. Nous ne retrouvons pas les fulgurances et les beautés d'un Nouvelle Vague ou d'un Hélas Pour Moi. Nous sommes dans les années 80. Malgré son casting de star comme le dit le très bien le générique et malgré la présence de quelques gags surréalistes. Le film est pesant. Le travail sur la forme des films ultérieurs (voir ceux déjà évoqués) n'est pas encore là. Le travail est peut sur la matière acteur star, qui n'intéresse pas Jean-Luc Godard, ou l'inspire moins ou pas du tout.
La mise en scène du réalisateur étudie encore et toujours la profondeur de champ avec mouvements d'acteurs en va-et-vient devant la caméra, avec l'utilisation de la focale qui floute ou pas l'arrière-plan, le premier plan ou le sujet lui-même. Nous nous demandons quelles instructions ont eu les acteurs pour interpréter et jouer ceci.

La Momie (2017) de Alex Kurtzman

Avec Tom Cruise, Sofia Boutella, Annabelle Wallis, Russell Crowe, Jake Johnson, Courtney B. Vance, Marwan Kenzari, Stephen Thompson, Simon Atherton, Matthew Wilkas, Sohm Kapila, Sean Cameron Mitchael, Rez Kempton, Selva Rasalingam, Javier Botet, Dylan Smith, Parker Sawyers, Neil Maskell.
La Momie - Blu-ray + Copie digitale
Très bonne surprise que cette momie. Vrai film d'horreur, sombre sur le sujet et sur la forme.
La Momie est un film d'horreur qui prend le contre-pied de ce à quoi nous pourrions nous attendre. Tom Cruise est une victime qui se retrouve embarquée dans cette histoire. Il perd ses combats. Il subit l'histoire et ne contrôle rien. Ce n'est pas le héros exemplaire. Et il finit d'ailleurs par mourir deux fois dans le film...
Côté bestiaire, le film est riche et introduit les classiques de la Universal (docteur JeKyll et Mister Hyde, la momie donc, les vampires)  avec l'intégration d'un must du film d'horreur, le mort-vivant ou le zombie (les zombifiés par notre momie en cheffesse).
Une autre qualité du film, c'est qu'il ne dure pas 2h20 ou 2h40. Mais 1h30, bon choix et bonne décision. Le film est très dense.
Au total le film et finalement un film d'horreur fait avec alacrité et pas mal de moyens. Les éléments d'horreur sont parfaitement intégrés dans des séquences spectaculaires de type film d'actions (il y a Tom Cruise au générque). Pour finir effectivement dans quelque chose qui se veut une ouverture vers des suites. Qui n'existeront probablement pas vu l'échec commercial du film. Échec commercial qui n'est pas justifié et qui fait de ce "petit" film d'horreur un bon film d'horreur très au-dessus de la moyenne du genre.

Hélas Pour Moi (1993) de Jean-Luc Godard

Avec Gérard Depardieu, Laurence Masliah, Bernard Verley, Aude Amiot, Roland Blanche, Marc Betton, François Germond, Jean-Louis Loca, Anny Romand, Monique Courturier, Benjamin Kraatz, Louis-Do de Lencquesaing, Stefan Elbaum, Harry Cleven, Manon Andersen, Raphaël Pottier, Delphine Quentin, Véronique Varlet.

Bande-annonce Hélas pour moi
Nous sommes encore subjugués par la forme. L'histoire importe peu (ce sont les mêmes thématiques qui sont travaillées chez Jean-Luc Godard: l'amour, le social, la politique, le capitalisme, le cul). C'est la forme qui compte avec Jean-Luc Godard. Une forme qui montre qu'il est possible de faire ce que beaucoup ne font pas: des acteurs qui parlent en même temps par exemple (et donc inaudible pour le spectateur), ou des images floues, ou une bande-son trop forte (musique ou bruitage), ou un bruitage qui masque le dialogue. Quelquefois à la limite du ridicule.
Mais il y a aussi ces plans, souvent avec la nature, extrêmement composés, de toute beauté.
Les acteurs déclament leur texte, surement en rapport avec ce qui doit être l'histoire, mais c’est la phrase déclamée qui nous intéresse, et pas son lien avec l'ensemble du film.
Sur la forme, la musique, matière importante qui contribue à la beauté de certains plans, est mixée très en avant.
L'autre matière travaillée par le réalisateur, est ses acteurs, toujours indispensables (mais qui le seront de moins en moins dans certains films suivants), en particulier Laurence Masliah qui manifestement inspire Jean-Luc Godard: tout ses plans sont magnifiques. Gérard Depardieu s'intègre parfaitement à cet univers.

Les Mauvaises Herbes (2016) de Louis Bélanger

Les Mauvaises herbesAvec Alexis Martin, Gilles Renaud, Emmanuelle Lussier-Martinez, Luc Picard, Myriam Côté, François Papineau, Sylvio Archambault, Patrick Hivon.
Ces mauvaises herbes sont un mélange d'humour noir, de comédie, et de drame psychologique.
Le film contient dans sa première moitié de multiples ruptures de ton le temps d'installer les différents personnages et les enjeux. Le film est un petit bijou, car elle arrive à mélanger dans le cas d'une histoire plutôt dramatique, un acteur de théâtre dépressif , un kidnappeur père en manque de son enfant qui cultive une herbe illégale afin de lui acheter des terrains quand il n'aura connaissance qu'à la mort de son père, et deux filles à la recherche d'une famille. Tout ceci se déroulant dans la campagne québécoise sous la neige.s
Le film progresse tout doucement en commençant peut-être par une histoire de gangster puis une histoire de drame et de kidnapping pour finalement continuer sur une comédie dramatique où des personnages paumés se croisent et se rencontrent à travers les mauvaises herbes du titre
Le tout dans un ensemble équilibré et servi par de très bons acteurs.
Un vrai bréviaire pour scénaristes sur les mélanges harmonieux d'éléments de drame et de comédie.

Soigne ta Droite! (1987) de Jean-Luc Godard

avec Jean-Luc Godard, Jane Birkin, Jacques Villeret, François Périer, Michel Galabru, Les Rita Mitsouko, Philippe Khorsand, Pauline Lafond, Dominique Lavanant, Rufus, Bruno Wolkowitch, Eva Darlan.

Bande-annonce Soigne ta droite
Comme dans tous Jean-Luc Godard il faut décrypter ici les enjeux et les messages qui cherchent à nous faire passer. Dans une forme familière de la période (charnière entre les années 80 et années 90), c'est-à-dire avec un mélange de dialogues, de musiques, de découpages, de hachages, de surcharges et de superpositions. Ici, nous comprenons que ce qui est attaqué ou présenté comme médiocre ce sont la télévision et ce qu'elle diffuse, et accessoirement le capitalisme (ce n'est pas nouveau). Nous apprécions les passages avec Jean-Luc Godard lui-même dans le rôle à la fois de l'Idiot et du Prince se mettant lui-même en scène dans des petits éléments humoristiques qui font mouche. Nous retrouvons les Rita Mitsouko en pleine création artistique.
C'est donc comme à son habitude un mélange d'éléments légèrement narratif, de structure expérimentale (surtout dans le montage et les superpositions), dont le résultat perçu, en partie hermétique, en partie limpide, est soit grossier, soit subtil, mais au total plutôt intéressant.
Nous percevons aussi ici une dose de je-m'en-foutisme et de bâclage. Probablement que le film ayant été une commande avec un budget limité, nous y trouvons des éléments de remplissage, par exemple les scènes avec les Rita Mitsouko, ou les plans de coupe sur le ciel ou sur les fenêtres, à la fois plastiquement très beaux oui, à la fois support à des dialogues, mais donnant une impression de paresse (une analyse des juxtapositions, des collages que produit le montage, doit peut être donner des éclairages, mais c'est la sensation primaire que nous privilégions pour cette forme artistique qu'est le cinéma). C'est aussi une impression qui transparaît avec le fait que les différents acteurs, sans être des stars, mais des acteurs confirmés, apparaissent que ponctuellement et très rarement tout au long du film. Nous nous demandons quel cachet ils ont touché pour ces prestations (minimum syndical ou gratuit). Au total l'impression est celle d'un film mineur pour son auteur.

Nouvelle Vague (1990) de Jean-Luc Godard

Avec Alain Delon, Domiziana Giordano, Jacques Dacqmine, Roland Amstutz, Christophe Odent, Cécile Reigher, Laurence Côte, Joseph Lisbona, Véronique Müller, Joe Sheridan, Belkacem Tatem, Violaine Barret, Hubert Ravel, Laurence Guerre, Raphael Delpard, Brigitte Marvine.

Bande-annonce Nouvelle VagueDans un film qui est en deux parties, nous retenons de prime abord Alain Delon, qui promène sa carcasse dans cette construction de Jean-Luc Godard. Dans la première partie du film qui fait de lui quelqu'un de paumé, il est extraordinaire. C'est là que nous voyons que c'est un grand acteur.
Sur la forme, c'est le Jean-Luc Godard des années 90. Qui joue une ligne dramatique plus ou moins tendue ou claire, c'est-à-dire peu limpide! Mais ce n'est pas ce qui nous intéresse chez Jean-Luc Godard. Il nous permet de voir des plans très construits et travaillés, avec par moment la nature et des végétaux, et des images magnifiques, mais aussi des plans d'eau, des travellings latéraux en général pour accompagner des mouvements de personnages dans le plan, soit de gauche à droite, ou de droite à gauche ou dans la profondeur. Tout cela est très composé et ne semble pas être improvisé. Cela donne par moment des images fulgurantes de beauté. Là-dedans se promènent des acteurs qui déclament leurs textes qui comme souvent sont des citations que choisit Jean-Luc Godard pour travailler ses messages (l'histoire importe peu). Sur l'utilisation du son qui évidemment est extraordinairement travaillé, nous y retrouvons à la fois des bruits, plusieurs lignes de dialogues, qui s'enchevêtrent et se superposent, empêchant par moment une partie des dialogues d'être audibles.
Le cinéma de Jean-Luc Godard est un cinéma de sensations. Il peut être à fleur de peau, sublime, superficiel, exaspérant ou ridicule. Mais nous retenons les fulgurances de beautés, d'un  plan dans sa globalité, sur le visage d'un  acteur ou d'une actrice.

jeudi 19 juillet 2018

La Tour Sombre (The Dark Tower, 2017) de Nikolaj Arcel

Idris Elba, Matthew McConaughey, Tom Taylor, Soo-hyun Kim, Fran Kranz, Abbey Lee, Katheryn Winnick, Dennis Haysbert, Jackie Earle Haley, Alex McGregor, José Zuniga, Michael Barbieri.

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La Tour Sombre est une superproduction à l'envers. Le méchant est imberbe, bien dans sa peau, dans beaucoup de plans, à tel point qu'il est presque le héros du film; mais il manque d'humour (grosse faiblesse). Il s'appelle l'Homme en Noir... Ridicule. Le gentil est barbu et chauve, torturé et rempli de névroses. Il s'appelle Le Pistolero. Le premier est Matthew McConaughey, qui fait le job. Le deuxième est Idris Elba. Qui fait le job et qui porte très bien son personnage. Et nous sommes contents qu'Idris Elba porte sur ses épaules un film. Bien qu'il ne soit pas une star. La vedette étant Matthew McConaughey.
Nous sentons que les producteurs ont voulu lancer une nouvelle franchise, basée sur les romans de Stephen King. Ici dans un univers de science-fiction, mais c'est peut être là où le film est faible. Cela se veut un univers de science-fiction, mais le concept de la tour sombre, n'est qu'un prétexte pour parler encore du Bien et du Mal avec la bêtise, le ridicule et la lourdeur typique des productions hollywoodiennes.
Passé ce côté ridicule, nous avons le sentiment que le film hésite entre le film d'horreur, le noir, mâtiné de films de fantôme, et la dystopie, ce qu'il n'est pas. Le problème vient surement du matériel initial (les romans de Stephen King). Ce film est un entre-deux, une hésitation,  qui essaie de ménager et de répondre à tout: horreur, science-fiction, film pour jeune adulte, succès damné de Harry Potter, film d'action et le film de superhéros. Mais ici le héros est névrosé et n'a pas beaucoup de super pouvoir (un seul et son habilité au tir au pistolet; normal c'est Le Pistolero). Et le méchant lui a de super pouvoirs. C'est peut-être une nouvelle race de film: le film de super-méchants. C'est ce qui explique son échec commercial. Un film d'avant-garde en quelque sorte.

Le Dernier Rempart (The Last Stand, 2013) de Jee-Woon Kim

Avec Arnold Schwarzenegger, Forest Whitaker, Johnny Knoxville, Rodrigo Santoro, Jaimie Alexander, Luis Guzman, Eduardo Noriega, Peter Stormare.
Au moins, à la vision de ce film, Arnold Schwartzenneger a décidé de ne plus se montrer torse nu, de ne plus exhiber sa musculature. C'est une révolution! Surtout s'il est comparé à son compère Sylvester Stallone qui lui n'arrête pas de se retrouver torse nu dans ses films (voir la franchise Expendables ou ses cinq dernières interprétations).
Le Dernier rempartPassons sur le gros défaut du film: une histoire invraisemblable et complètement improbable (nous sommes bien dans une série B): le FBI est ridicule et le patron de cartel, le méchant, est bête au point de ne pas prévoir du monde pour l'accueillir à l'autre bout du pont et se retrouve à affronter le Sheriff.
Il est aisé de comprendre le raisonnement des producteurs pour concocter ce produit. Prenons un réalisateur dans le vent et coréen, une histoire simple à comprendre, des seconds rôles de différentes générations pour attirer différentes tranches d'âge de spectateurs (de l'abonné aux performances Forrest Whitaker au Jackass Johnny Knoxville) et aussi pour aider Schwartzenneger qui a manifestement pris un coup de vieux et repose donc sur les autres acteurs pour une partie de l'action. Ajoutons un cadre un peu original (la campagne, les champs de maïs), une touche de Fast & Furious (les bolides que le film utilise).
Au demeurant, le film n'est pas exempt de qualités: une violence sèche et qui ne fait pas effet numérique, y compris pour les fusillades ou la bagarre à mains nues à la fin, distribution des seconds rôles à des acteurs confirmés et tous bien écrits, une ambiance de campagne et western qui sort le film du high-tech ou du polar (d'ailleurs il y a quelque décennies ce film aurait été un western).
Au total, une bonne série B, pas impérissable, mais au dessus de beaucoup de films d'Arnold Schwarzenneger des années 80…

mercredi 18 juillet 2018

Le Retour du Héros (2018) de Laurent Tirard

Jean Dujardin, Mélanie Laurent, Noémie Merlant, Féodor Atkine, Laurent Bateau, Jean-Michel Lahmi, Christian Bujeau, Evelyne Buyle.
 
Le Retour du héros
Ce retour du héros est un échec artistique. Véhicule pour Jean Dujardin, grosse star nationale qui fait correctement son job, mais sans surprise ni réelle subversion. L'actrice principale est par moment à la limite du hors-jeu ou du non jeu, à se demander si elle est comédienne. Le package Dujardin/Laurent ne fonctionne pas.
L'histoire globalement aurait nécessité quelque part le traitement d'un Jean-Marie Poiré, c'est-à-dire un mélange de dynamique, de vulgarité, et de délires et d'énormités assumées. Chose que nous n'avons pas ici. Nous imaginons très bien des producteurs et scénaristes se disant que cela va être super, mais nous ne voyons qu'une tentative d'illustration de l'histoire qui sur le papier peut paraître intéressante et qui a dû se monter facilement avec sa grosse star masculine. Le film manque cruellement de subtilité à tous les niveaux de l'interprétation et de la direction d'acteurs, du scénario et de la mise en scène.
Un film sans saveur.

Azur et Asmar (2006) de Michel Ocelot

Azur et AsmarAvec les voix de Cyril Mourali, Karim M'Riba, Hiam Abbass, Patrick Timsit, Fatma Ben Khell, Rayan Mahjoub, Adbdelsselem Ben Amar, Sofia Boutella.

Les qualités de ce dessin animé sont de montrer les différences culturelles et d'avoir un message d'ouverture et de compréhension vers les autres cultures. Le canevas de ce compte n'a rien de particulier ou d'original. Il contient par contre beaucoup d'humour, et se laisse regarder jusqu'au bout, le spectateur essayant de deviner comment tout ceci va se terminer.
La plastique est simple et efficace, et est par moment un festival pour les yeux.

La Prisonnière Du Désert (The Searchers, 1956) de John Ford

Avec John Wayne, Natalie Wood, Jeffrey Hunter, Ward Bond, Vera Miles, John Qualen, Olive Carey, Harry Carey Jr., Lana Wood, Ken Curtis, Antonio Moreno, Hank Worden, Mae Marsh, Nacho Galindo, Chuch Hayward, Patrick Wayne, Peter Mamakos, Dorothy Jordan.

La Prisonnière du desert
Pourquoi aimons-nous ce film ? Pour de multiples raisons. Pour le personnage de John Wayne d'une noirceur impressionnante, raciste et réactionnaire. Et justement grâce à ce personnage, tout le talent d'acteur de John Wayne s'exprime. Il y a quelques plans de John Ford sur son visage, où il ne parle pas, mais c'est uniquement son visage et son expression, avec son regard, qu'il fait passer une noirceur insondable.
Pourquoi aimons-nous ce film ? Pour une multitude de plans référentiels. Par exemple la porte qui s'ouvre au début du film avec la caméra à l'intérieur et la porte dans le noir et à l'arrière-plan les décors du désert, puis la caméra avance. Il y a aussi le même plan symétrique à la fin avec la porte qui se ferme pour terminer le film. Pour les plans où un personnage jette quelque chose à l'autre, en général à John Wayne, avec ou pas un plan de coupe au milieu: une gourde lancée, un chapeau. Des plans que l'on ne voit jamais habituellement. Pourquoi aimons-nous ce film ? Car le film décrit, même si c'est complètement faut historiquement, la Vallée de la Mort  avec la vie de ses pionniers qui vivent au milieu des Indiens (hostiles bien sûr) et qui essaient créer une communauté et de vivre dans ce nouveau pays comme le dit un des personnages. Ce qui donne des scènes de vie de la communauté qu'adore John Ford et qui ne datent pas trop le film.
Pourquoi aimons-nous ce film ? Parce que bien que le film soit une immense tragédie et conte le parcours sombre de personnages à la recherche sur plusieurs années d'un enfant enlevé par les Indiens, il contient quelques petits éléments de comédie et que ceux-ci ne sont pas trop datés et ont assez peu vieilli. Contrairement à certains autres films de John Ford ou d'Howard Hawks dont la constituante comique est par moment ridicule maintenant.
Pourquoi aimons-nous ce film ?  C'est pour la photographie magnifique et le format presque 16/9 utilisé qui mettent en valeur de magnifiques décors, c'est-à-dire la Vallée de la Mort aux USA of America. Néanmoins il faut reconnaître que sur le plan cinégénique c'est parfait.

Tonnerre Sous Les Tropiques (Tropic Thunder, 2008) de Ben Stiller

Avec Ben Stiller, Jack Black, Robert Downey Jr., Jay Baruchel, Steve Coogan, Nick Nolte, Danny McBride, Matthew McConaughey, Tom Cruise, Valerie Azlynn, Matt Levin, David Pressman, Amy Stiller, Dempsey Silva, Bill Hader, Eric Winzenried, Jeff Weideman, Nadine Ellis.

Tonnerre sous les tropiques - Non censuré
Un film extraordinaire dans son genre. Un genre qui est à la fois la comédie d'humour noir, le film de guerre et le film documentaire sur le monde du cinéma. Bref un programme assez vaste qui utilise le film de genre sur la guerre au Vietnam comme toile de fond pour montrer des acteurs qui tournent un film de cette nature là, mais qui se dérèglent (le film tourné, les acteurs) pour différentes raisons. Avec une prestation assez étonnante voir d'anthologie pour Robert Downey Jr.
Le film contient une séquence d'ouverture impressionnante jusqu'à sa conclusion qui donne le ton du film. Il y a aussi un personnage de producteur joué par Tom Cruise d'une vulgarité totale, et Matthew McConaughey qui fait l'imprésario de Ben Stiller, là aussi un personnage pas mal.
Mais le film est un peu bancal: il mélange à la fois le tragique et le comique, et il faut reconnaître dans ce genre-là qu'il est plutôt réussi, mais c'est qui donne quand même toujours une impression un peu mitigée (la même impression était provoquée par le premier film de Ben Stiller - Disjoncté, 1996-); le film ne choisissant pas son camp et restant dans l'entre-deux. Au total il reste quand même recommandable (et plus intéressant qu'une mièvrerie comme La Vie Privée de Walter Mitty, 2013).