vendredi 28 mars 2014

RESIDENT EVIL: RETRIBUTION (2012) DE PAUL W.S. ANDERSON



Avec Milla Jovovich, Michelle Rodriguez, Kevin Durand, Sienna Guillory, Shawn Roberts, Li Bingbing, Boris Kodjoe.

Curieux produit. L'actrice principale, à la plastique sûre, possède le charisme d'une huitre. Et la pauvre est très mal habillée: sa tenue moulante de combat, avec ses talons hauts compensés, est ridicule et empêche de rentrer dans le film. Le charisme d'une huitre, et elle joue comme un pied; c'est la seule, car les autres acteurs sont plutôt bien dirigés et font leur boulot. Un film d'ailleurs où toutes les actrices sont superbes.
Ceci étant dit, cette fiction n'a pas vraiment d'histoire, ou tout le moins un semblant de prétexte, que l'on ne comprend pas bien, et qui intéresse peu il faut reconnaître (le principal intérêt du film est l'inventivité des décors et les séquences d'action). Nous sommes reconnaissants aux auteurs d'avoir inséré en prologue un résumé de tous les précédents épisodes avec un semblant de logique (il y en avait donc une!).
Par contre, et c'est là sa force, le département technique est du meilleur niveau: chorégraphies des combats (même si l'on trouve toujours le règlement, le combat final, à main nue, à la fin, ridicule, alors que la technologie est la base de cette franchise), maquillages, effets spéciaux, décors (merci le numérique, même si certaines gerbes de sang datent déjà le film), le film est presque beau. Surtout  que sur le principe du jeu de plateforme le film enchaîne les séquences sur le même principe: il faut passer par là (le spectateur ne se rappelle plus pourquoi, mais ce qui compte est que les personnages se le rappellent), pour cela il faut affronter des morts-vivants, un mutant pas beau qui ne se lave pas les dents et très en colère ou des soldats (qui visent très mal).
Au total, cette dystopie, postapocalyptique, n'est pas une comédie, mais la fin du film semble intéressante pour l'épisode suivant. C'est le début de la fin du monde. Chouette. Vivement la suite.

LITTLE ODESSA (1994) DE JAMES GRAY



Avec Tim Roth, Edward Furlong, Moira Kelly, Maximilian Schell, Vanessa Redgrave, Paul Guilfoyle.

Rattrapage pour ce beau film, polar, film de gangsters, film de famille, drame, assez prenant, dont on devine une conclusion dramatique mais qui n'est pas celle que l'on imaginait.
Les partis pris de James Gray donnent une force au film: peu de musique si ce n'est qu'a quelques moments, musique chorale; ne pas hésiter à filmer les personnages de dos, en plan rapproché ou d'ensemble; la photo avec ses couleurs très uniformes, presque monochrome; et le choix de finir le film là où les schémas et patrons auxquels le spectateur est habitué ne vont pas.
On comprend où Ryan Gosling a pris ses idées de jeu: il copie Tim Roth depuis plusieurs films maintenant! Bien que le personnage de Tim Roth soit plus bavard que le Gosling de routine.
De la très belle ouvrage.

THE BAY (2012) DE BARRY LEVINSON

Avec Kristen Connolly, Christopher Denham, Nansi Aluka.

Un réalisateur vétéran nous fourni un "documenteur", un found footage, réussit. Le film contient le gros travail de montage que nécessite ce type de film: il est constitué de l'assemblage d'images prises par des caméras diverses: téléphone mobile, caméra de surveillance de rue, caméra sous-marine, reportage de journalistes, etc. Et cet assemblage nous conte l'avant, le pendant et l'après d'une catastrophe déroulée dans une petite ville qui donne sur une baie.
La progression dramatique est constante et le film fait par moment réellement peur. Merci aux vilaines bêbêtes, dont les photos granuleuses ou mal éclairées accentuent l'impact. Du beau travail, sans génie, mais efficace: on y croit. Le message écologique est appuyé, mais sympathique: les fientes de poulets polluent la baie et les hormones utilisées pour l'élevage des poulets sont transmises à des parasites qui attaquent d’abord les poissons puis les humains.

WHITE HOUSE DOWN (2012) DE ROLAND EMMERICH

Avec Channing Tatum, Jamie Foxx, Maggie Gyllenhaal, Jason Clarke,  Richard Jenkins, James Woods.

Roland Emmerich s'améliore avec le temps. Il semblerait qu'il soit meilleur directeur d'acteurs. Ici tous bons, avec une multitude de personnages secondaires, plutôt bien écrits pour ce genre de produit.
Ensuite, et cela est incompréhensible (quoi que…), le film est vieux, obsolète dès sa naissance: l'utilisation des images numériques pour les plans d'ensemble, les plans d'hélicoptères, d'explosion, les véhicules militaires (tank, Hummer) est catastrophique et n'est pas du tout réaliste. Par exemple, les fumées, le vent des pales des hélicoptères, sont très mal faits, et font penser à un dessin animé. Oui c'est bien un dessin animé, car le film a été tourné en studio avec des fonds verts. Cela donne une impression de mal fini ou de bâclage surprenant. Ou alors, si l'on est pervers, il est possible d'imaginer qu'il s'agit de choix artistiques.
Sur le casting Emmerich n'évolue pas: le type-casting est à l'œuvre et il n'y a pas une once d'originalité.
Le duo de tête fonctionne bien: Channing Tatum est en passe de devenir le nouveau Bruce Willis, et de reprendre son créneau (le mec droit, sympa, qui a des qualités et des défauts, qui néglige sa famille, super débrouillard et chanceux, mais qui va en baver). D'ailleurs ce film n'est qu'un décalque du Die Hard (Piège de Cristal) de John McTiernan, l'élégance en moins. Et de son côté, Jamie Foxx y croit.
Au total, pour ce genre de produit, la conclusion est laborieuse, mais la première moitié du film est plutôt correcte.

mardi 18 mars 2014

DREDD - LE JUGEMENT EST PROCHE (2012) DE PETE TRAVIS



Avec Karl Urban, Olivia Thirlby, Lena Headey, Wood Harris.

Voilà bien une curiosité: réaliser un film dont le spectateur ne voit jamais le visage du "héros". Ici c'est Karl Urban, le Juge Dredd, dont nous ne voyons que la bouche et la mâchoire inférieure (d'ailleurs rappelant beaucoup Sylvester Stallone). Et nous entendons sa voix donc.
Ensuite, cette coproduction (Angleterre, USA, Inde et Afrique du Sud) a bénéficié d'un budget important et est une réussite sur le plan technique: décors, effets, costumes, maquillages, tout est du meilleur niveau. Les acteurs sont très bons, sauf Karl Urban, dont nous ne voyons que la bouche et le menton…
Le film se concentre (unité de lieu) sur l'affrontement du juge et de sa recrue, bloqués au sein d'un immeuble gigantesque où tout le monde veut leurs morts, où ils sont traqués.
Le film bénéficie d'effets visuels intéressants, les effets de la drogue slo-mo, qui donnent un intérêt au film: utilisation du ralentie, très intéressant et parfaitement intégré à l'histoire.
Donc au total un très bon film d'action dans le cadre d'une dystopie, avec ce qu'il faut de violence et de suspense.
Du très bon travail donc, tout à fait recommandable, et au-dessus de la moyenne pour ce genre de productions.

QUAI D'ORSAY (2013) DE BERTRAND TAVERNIER

Avec Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestrup, Bruno Raffaelli, Julie Gayet, Anaïs Demoustier, Thierry Frémont, Thomas Chabrol.

Un film dans les arcanes du ministère des Affaires Etrangères. Avec un ministre joué par Thierry Lhermitte, jouant le rôle de Dominique de Villepin sans le nommer.
Le film est intéressant par la description du fonctionnement du ministère, que l'on imagine documentée. Même si ce petit monde décrit apparaît surréaliste et fait regretter au contribuable que son argent soit gaspillé comme cela.
Le film tient par la performance de Thierry Lhermitte, qui s'il ne mérite pas une nomination aux Césars, n'en est pas moins la clé de voute de cette fiction, et indispensable à l'attrait du film. Les autres rôles sont importants. Toute l'équipe tourne et travaille uniquement pour le ministre, qui est une girouette, change ses orientations régulièrement.
Le film fourmille d’anecdotes surréalistes (les surligneurs jaunes du ministre), ou le déjeuner avec le Prix Nobel.
Le film montre le rôle important du chef de cabinet, Niels Arestrup, qui gère opérationnellement les choses.
Un regret: le film ne montre jamais les prises de décision relatives au discours final devant l'ONU.
Bande-annonce Quai d'Orsay