dimanche 11 octobre 2020

Elle Est Des Nôtres (2003, 1h40) de Siegrid Alnoy

Avec Sasha Andres, Carlo Brandt, Pierre-Félix Gravière, Catherine Mouchet, Éric Caravaca, Mireille Roussel, Jacques Spiesser, Geneviève Mnich, Dominique Valadié, Clotilde Mollet,  Stanislas Stanic, Rodolphe Congé, Nathalie Besançon.

Voilà un film qui est extrêmement réfléchi: nous imaginons un gros travail intellectuel derrière ce film.

Le personnage principal est une intérimaire dont la vie est vide et qui ne sait pas exister sans les autres. Mais elle se révèle une psychopathe et criminelle. Elle s'invente une vie quand elle parle d'elle avec les autres. Elle essaie de sociabiliser et d'avoir des relations avec les autres. Mais finalement cela marche, elle arrivera à monter dans la société, jusqu'à obtenir un poste de direction.

Le film sur la forme est très fouillé: de la bande-son qui est extrêmement travaillée, subtile, lancinante, jusqu'à l'interprétation de Sasha Andres qui donne à son personnage le charisme d'un lama. Avec une multitude de plans inhabituels dans le cinéma: par exemple l’assassinat de Catherie Mouchet avec ses cris de douleurs dans une longue séquence, ou l'idée des deux policiers qui parlent en même temps.

Nous sentons un gros travail qui pourrait correspondre à la rencontre de Michael Hanneke pour une forme de nihilisme et de Jean-Luc Godard pour certains éléments de forme.

Elle est des nôtres

The Informer (2019, 1h53) de Andrea Di Stefano

 Avec Joel Kinnaman, Mateusz Kosciukiewicz,Ana de Armas, Rosamund Pike,Clive Owen, Common, Martin McCann, Janusz Sheagall.

Très bon polar qui mélange film policier avec infiltration et film de prison. Parfaitement mené avec une richesse au niveau des différents personnages. Il est difficile de deviner comment l'histoire va évoluer, et ce jusqu'à l'épilogue.

Le film est porté par Joel Kinnaman qui possède une graine de star, une espèce de Tom Cruise en plus grand, athlétique et plus beau. Il interprète un ancien militaire, devenu trafiquant de drogue et balance pour le FBI. La police s'en mêle. La mafia polonaise aussi. Et plus le récit avance, de plus en plus de personnes sont contre lui et il se retrouve en prison, pris au piège de tous, et bien sûr, tout le monde souhaitant sa peau.

La distribution de complément est au top pour servir un très bon scénario. Et le film distille sa dose de violences et de scènes brutales, nécessaires au genre.

Le défaut principal du film est la coiffure d'Ana de Armas, affreuse, c'est un comble!

Informer [Region 2]

Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (2001) de Jean-Pierre Jeunet

Avec Audrey Tautou, Mathieu Kassovitz, Rufus, Lorella Cravotta, Serge Merlin, Jamel Debbouze, Clotilde Mollet, Claire Maurier, Isabelle Nanty, Dominique Pinon, Artus de Penguern, Yolande Moreau, Urbain Cancelier, Maurice Bénichou, Michel Robin, Andrée Damant, Claude Perron, Armelle, Ticky Holgado, André Dussollier.

Le fabuleux destin d'Amélie Poulain reste un délice à visionner. Grâce à son beau travail d'écriture sur la narration, mais aussi grâce à l'emballage formel et grâce à la voix off qui possède son utilité, ce qui est rare (usuellement la voix off est signe de paresse, mais ici elle enrichit les textures et la bande-son).

Audrey Tautou est parfaite et son interprétation très fine, et nous imaginons Jean-Pierre Jeunet extrêmement précis et très préoccupé par les détails. Il a trouvé en Audrey Tautou une pâte à modeler parfaite pour le personnage, en particulier au niveau des expressions faciales. Et il faut reconnaitre que l'ensemble de la distribution secondaire est parfaite: le film est un bréviaire de casting.

Dans les grandes qualités du film, il y a encore la musique, parfait complément à l'emballage formel. 

Le film est peut-être faiblement empreint d'une quelconque réalité sociétale. Mais son abord direct et franc du sexe est une vraie joie.

À la nouvelle vision de ce film, il est aisé de comprendre pourquoi il n'a pas été refait par un studio étatsunien. Typiquement français? Typiquement parisien? Typiquement Jeunet? Typiquement bascule vers les années 2000? Cela pourrait être intéressant comme sujet pour un chercheur: pourquoi ce film n'a-t-il pas été refait pas les états-uniens.

 Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain

Une Sirène A Paris (2020, 1h40) de Mathias Malzieu

Avec Nicolas Duvauchelle, Tchéky Karyo, Rossy de Palma, Romane Bohringer, Marilyn Lima, Alexis Michalik, Lou Gala, Nicolas Ullmann.

Tentative originale dans le cinéma français que ce film qui prend pour point de départ l'apparition d'une sirène dans la Seine à Paris qui va perturber la vie de Nicolas Duvauchelle qui se la joue pas trop mauvais garçon au grand coeur (faiblement crédible en chanteur...).

Au total, si nous  reconnaissons la tentative, avec ses qualités (interprétation, décors, costumes, musiques), il faut reconnaitre que le film nous touche peu et qu'en conséquence il a peu d’hystérésis. Nous retenons la sirène, Marilyn Lima, parfaite et crédible, belle bête qui peut devenir une star. Et Nicolas Duvauchelle, parfait encore une fois, qui traine sa dégaine de mauvais garçon, qui cherche encore le rôle qui fera de lui une grande star.  

Pour ce qui est de l'histoire contée, elle nous échappe.

Une sirène à Paris [Blu-Ray]

Un Mariage Dangeureux (Dangerous Matrimony, 2018, 1h22) de Michael Feifer

Avec Emily O'Brien, Rob Mayes, Sabina Gadecki, Donta Tanner, Mo Gallini, Chelsea Ricketts, Jacqueline Lord, Brock Burnett, Wolf Lee Counsel.

Ce produit est un film pour le streaming et les télévisions peu exigeantes. Le réalisateur est un tâcheron habitué à ce genre de produit.

Histoire policière qui mélange une vengeance à un enlèvement et à une escroquerie. Le film est long malgré sa courte durée. Et pour diluer la durée, une multitude de plans verticaux au drone rythment les transitions, comme pour une publicité pour voyage (il se déroule dans des iles "paradisiaques", où il ne fait pas soleil!).

Le film est dénué de subtilité et d'élégance.  À tous les niveaux: articulations dramatiques, interprétation, photographie (très plate, comme pour filmer une publicité pour un savon liquide).

 Un Mariage Dangereux

Antoinette dans les Cévennes (2020) de Caroline Vignal

Avec Laure Calamy, Benjamin Lavernhe, Olivia Côte, Marc Fraize, Jean-Pierre Martins, Louise Vidal, Lucia Sanchez, Maxence Tual, Marie Rivière,  François Caron.

Actrice formidable qui porte le film sur les épaules: enfin un film où Laure Calamy est la star. Elle est de toutes les scènes. Elle donne de sa personne pour ce personnage de professeure un peu paumée, voire beaucoup sentimentalement. Le film commence par une scène de chant d'école qui permet au spectateur d'éclater de rire. Puis l'exposition continue avec l'amant de la professeure, un autre professeur, qui est déjà marié. C'est une histoire d'un adultère, du point de vue de la maitresse, personnage qui se cherche sentimentalement. Une des qualités du film est qu'il ne juge pas son personnage principal, ni son amant, ni la femme de l'amant.

Le canevas est une comédie dramatique typique avec une maîtresse qui suit son amant en vacances dans les Cévennes, où il se trouve avec sa femme. Elle y va sans le prévenir. Elle rencontre des aspirants qu'elle rejette. Elle y rencontre la femme de son amant. Les vacances se font à pied avec un âne. Le personnage de l'âne donnant lieu à de l'humour et lui sert de psychiatre en quelque sorte. Cette histoire tragi-comique ne retrouve pas le brio de sa scène d'introduction, mais le film garde une tenue certaine et évite de justesse l'humour lourdingue de l'implication de l'âne.

Antoinette dans les Cévennes Poster


Deux Moi (2019, 1h50) de Cédric Klapisch

Avec François Civil, Ana Girardot, Camille Cottin, François Berléand, Simon Abkarian, Eye Haidara, Rebecca Marder, Pierre Niney, Zinedine Soualem, Virginie Hocq, Paul Hamy, Marie Bunel.

Cédric Klapisch s'améliore avec le temps. Son film est parfait de bout en bout. Les deux narrations finissent par se rejoindre: l'histoire nous conte les pérégrinations de deux personnages, qui cherchent une raison à leur vie, probablement personnages dans l'air du temps, seuls, qui vont finir par se rencontrer, bien sûr. Le scénario est très riche et juste. Les scènes dans les familles sont bien écrites et sonnent naturalistes. Tous les personnages secondaires sont habilement croqués: le père, la mère, le copain de classe, les deux psys, l'épicier, la collègue. Les deux personnages de psy que chacun d'eux consulte emmènent un peu d'humour, et sont  eux aussi bien croqués.

Les deux personnages principaux sont faiblement empathiques, car habité par trop de mollesse, à la limite de la neurasthénie, mais nécessaire à la narration, ce qui aussi rend la conclusion du film prévisible, et réjouissante! Une partie de l'intérêt de la narration est de faire se demander en permanence au spectateur, quand vont-ils se croiser? Leurs deux histoires finissent bien sûr par se rejoindre comme nous l'imaginons et le souhaitons.
 Deux Moi

Filles Uniques (2003, 1h25) de Pierre Jolivet

Avec Sandrine Kiberlain, Sylvie Testud, Vincent Lindon, François Berléand, Roschdy Zem, Francis Leplay, Julien Cottereau, Thierry Perkins-Lyautey, Philippe Fretun, Albert Dray, Jean-Chrétien Sibertin-Blanc, Laurent Poitrenaux.

Belle distribution pour cette comédie policière, buddy movie au féminin, où une juge et une délinquante légère s'associent pour faire tomber des vilains (il est question de détournement d'argent de casinos).

Le duo est constitué de de Sandrine Kiberlain et Sylvie Testud, qui sans être une distribution originale, fonctionne parfaitement, même si prévisible dans leurs comportements.
Le duo est entouré des personnages masculins, qui sont nécessaires à l'histoire, mais qui sont réellement secondaires, et des faire-valoir de ses personnages de principaux qui sont les seuls qui intéressent Pierre Jolivet :  Vincent Lindon en mari à côté de sa femme (et à côté de la plaque), Rochdy Zem en flic de province qui cherche à tirer son coup, François Berléand en délinquant de casino.
L'ensemble fonctionne parfaitement, pour une durée de 1h25 parfaite.
Efficacité nominale pour ce genre de film, qui ne déçoit pas, mais qui ne rentre pas dans l'inoubliable.
 
 
 Filles uniques

La Part Animale (2007, 1h27) de Sébastien Jaudeau

Avec Sava Lolov, Rachida Brakni, Niels Arestrup, Anne Alvaro, Dora Doll, Carlo Brandt, Jules Dosseur, Marie Desgranges, Alain Durand, Pierre Louis-Calixte, Joëlle Omont.

Le lieu : l'élevage de dindons et dindes en Ardèche. En particulier la race Douglas. Un jeune homme est embauché dans cet élevage, et son comportement va changer.

Le film est à la fois un documentaire sur l'élevage, l'insémination artificielle des dindes, l'abatage des poussins du mauvais sexe, et de l'autre, ce sont les histoires sentimentales, de sexe, d'adultères dans cet univers de paysans et de villageois. Avec un climat de film fantastique, entre l'onirisme et le réalisme.
L’inséminateur, notre jeune, qui passe son temps à mettre du sperme dans les dindes se retrouve avec des problèmes de couple: il ne semble plus intéressé par des relations sexuelles avec sa femme, et commence à avoir de l'empathie avec les dindes, alors qu'il nous a été montré pendant l'exposition qu'il était très prompt à la pénétrer. La femme du propriétaire de l'élevage semble perturbée et a des comportements bizarres que son mari accepte: liaison avec le notaire ou avec l’inséminateur. Très belle scène où la vieille boulangère demande à l’inséminateur de lui montrer son sexe, une dernière fois, pour voir le sexe d'un homme avant de mourir...
Il s'agit donc d'une œuvre originale. Comme si Michael Haneke s'était pris d'amour pour les paysans à la campagne qui élève les dindons et avait décidé de co-réaliser un film avec David Lynch. Avec des éléments à la limite du fantastique: la bande-son, la musique, certaines situations.
Du beau travail.
La Part Animale

Eldorado (2008, 1h25) de Bouli Lanners

Avec Bouli Lanners,  Fabrice Adde, Philippe Nahon, Didier Toupy, Françoise Chichéry, Stefan Liberski, Jean-Jacques Rausin, Baptiste Isaia, Renaud Rutten, Jean-Luc Meekers.

Bouli Lanners possède un potentiel sympathie à travers les personnages pas du tout standards et pas dans la norme qu'il interprète en général. Mais ce film ennui sur la durée. Il est pourtant court (1h25).

L'histoire pourrait être intéressante, mais nous n'avons aucune empathie, avec aucun des personnages. Un drogué qu'un marginal (Bouli Lanners lui-même) aide, pris de sympathie, bien qu'il vienne d'essayer de le cambrioler. La fin sera remplie de déception pour lui.
Pour l'aider il décide de l'accompagner chez ses parents ou accointés. Chemin faisant, le film devient un road movie. Le film tire son intérêt des personnages bizarres ou marginaux qu'ils croisent. C'est le principal intérêt et du film, l'arc dramatique principal nous intéressant moyennement.
Bouli Lanners sait filmer une histoire. La direction d'acteur fonctionne et ce ne sont pas les qualités techniques du film qui indiffèrent, mais ses deux personnages principaux. Le drogué a une faible hystérésis et un acteur marquant aurait peut-être donné une autre dimension; il ne s'agit pas de qualité d'acteur, mais en face d'une gueule comme Bouli Lanners, une autre gueule était peut-être requise.
 
Eldorado

Sofia (2018, 1h20) de Meryem Benm’Barek

Avec  Maha Alemi, Lubna Azabal, Sarah Perles, Faouzi Bensaïdi, Hamza Khafif, Nadia Niazi, Rawia, Mohamed Bousbaa, Mansour Badri, El Hocine Aba, Ghita Fokri, Khadija Adly, Nadia Benzakour.

Le film montre les conséquences d'une loi scélérate au Maroc qui interdit à une femme d'avoir un enfant hors mariage.  C'est le cas de Sofia, qui se retrouve enceinte et accouche illégalement donc. Sa grossesse se fait en mode déni, ce qui fait que personne ne se rend compte de rien. Même elle.

Mais une fois quel le bébé est là, il faut trouver un père, même faut, il faut sauver la face vis-à-vis de l'administration (elle risque la prison), vis-à-vis des voisins et vis-à-vis des affaires (la famille est plus préoccupée de ces aspects-là que de la souffrance de la jeune femme). Cette loi conduit donc tout le monde à mentir et à devenir hypocrite, y compris la maman du bébé, pour sa survie. Le film et le scénario réussissent bien à montrer ces conséquences et comment Sofia, au début victime, retourne la situation à son profit, pour sa survie, mais au détriment de la liberté d'autres personnes.

Le film sur ce sujet grave, n'est pas larmoyant ni donneur de leçon. Il montre les conséquences que cela peut avoir.

Le film ne prend pas le temps de développer par contre le crime original: celui qui lui a fait un enfant est évoqué, mais comme étant une source financière pour la famille, n'est pas poursuivi. L'âge de la jeune femme n'est pas évoqué non plus. C'est principalement le défaut du film, de montrer quelque part que cet acte initial est sans conséquence pour son auteur. Mais ce n'est pas le sujet.


Sofia Poster

Jugatsu (Boiling Point, 1990, 1h36) de Takeshi Kitano

Avec Takeshi Kitano, Yûrei Yanagi, Yuriko Ishida, Taka Guadalcanal, Duncan, Eri Fuse, Makoto Ashikawa, Rasshâ Itamae, Tsumami Edamame, Bannai Matsuo, Rakkyo Ide, Meijin Serizawa.

Takeshi Kitano, réalise ici son deuxième film, mais il est en quelque sorte son premier film, car Violent Cop (1989) a été repris à son réalisateur qui n'a pas pu le mettre en scène.

Les Yakuzas sont présents bien sûr, avec leurs protocoles. Ainsi qu'un jeune pompiste, le protagoniste principal, joueur de baseball médiocre, qui se retrouve à frapper un Yakuza, ce qui va déclencher une vengeance du Yakuza ainsi qu'une vengeance du pompiste. Ce pauvre pompiste est un inadapté. Et du côté Yakuza cela va être mêlé à une histoire de guerre de clans. Bien sûr tout ceci est un prétexte pour peindre des personnages inadaptés à leur environnement, qui marchent beaucoup comme toujours chez Takeshi Kitano, environnement où les femmes sont des personnages secondaires (à l'image de la société japonaise, nous imaginons). Que ce soit du côté des Yakuzas d'ailleurs ou pas: le personnage interprété par Takeshi Kitano lui-même ne semble plus adapté à son monde de Yakuza et semble prêt à le détruire.

Nous retrouvons dans la distribution ses acteurs fétiches que nous retrouverons dans ses films suivants. Ce qui donne une impression positive, d'être dans la famille.

Ceci est rythmé par des moments de violences fulgurantes, des moments de comédie, des moments poétiques. Bref, ce deuxième film est en quelque sorte un florilège des thèmes et figures de style de Takeshi Kitano où toutes ses obsessions apparaissent et qu'il développera dans ses films suivants. Il avait en quelque sorte déjà tout dit dans ce film.

Jugatsu Exclusivité Fnac DVDJugatsu Poster

Frissons (Shivers, 1975, 1h27) de David Cronenberg

Avec Paul Hampton, Joe Silver, Lynn Lowry, Allan Kolman, Susan Petrie, Barbara Steele, Ronald Mlodzik, Barry Baldaro, Camil Ducharme, Hanna Poznanska, Wally Martin, Vlasta Vrana.

Très bon film que cette chronique d'une résidence (un immeuble rempli d'appartements, plutôt pour gens aisés, dans un esprit de communautés planifiées) où les habitants sont subitement prit d'un appétit sexuel. Sous l'effet d'un parasite dans le corps, dont  l'origine est évoquée: l'immeuble contient une clinique et un médecin a fait des expériences.

Les obsessions de David Cronenberg sur le corps et ses mutations sont déjà là (il s'agit de son deuxième long métrage).

Le film contient des scènes frontales de violences, lentes et pas expéditives. Par exemple, dans une première scène, un vieux médecin essaie d'attraper une jeune femme, il est un peu gauche, elle se défend, il lui faut beaucoup de temps pour la maitriser; nous ne comprenons pas bien, veut-il abuser sexuellement d'elle? Et finalement il la tue et lui ouvre le ventre pour en extirper quelque chose. Parfaite introduction.

Tout est fait avec des effets de maquillage et de prothèse qui donnent une horreur organique, viscérale, où adultes et une petite fille sont concernés. Tout est devant la caméra, sans assistance de CGI porn. Dans des décors délicieusement années soixante-dix avec costumes, coupes de cheveux, décorations intérieures typiques.

Le film possède une photo un peu crue qui donne on côté rugueux de bon aloi.

Et la fin du film est délicieuse où tous et toutes sont contaminés, jeunes, et veux, hommes et femmes, partent dans la ville.

Nous aimerions justement voir un remake avec le CGI porn qui permettrait le sans limite si ce n'est l'invention créative. Ce ne seront pas les studios Disney qui le feront...


 
 
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Osterman Weekend (1983, 1h43) de Sam Peckinpah

Avec Rutger Hauer, John Hurt, Burt Lancaster, Craig T. Nelson, Dennis Hopper, Chris Sarandon, Meg Foster, Helen Shaver,  Cassie Yates, Cheryl Carter, Christopher Starr, John Bryson.

Le film est d'espionnage, un peu artificiel, mais qui dans ses accélérations, au ralenti comme sait si bien le faire Sam Peckinpah, fonctionne plutôt bien et garde sa personnalité. Même si l'histoire est un peu confuse au début et puis pas franchement palpitante. Mais la narration réveille le spectateur une fois que les différents protagonistes sont dans la maison de Rutger Hauer...

La faiblesse du film est justement son manque de violences graphiques (tourné probablement en 1982), la violence est celle d'un film des années 70) et de subversions. Même si des éléments frontaux d'érotisme et de sexe relèvent le niveau de subversion du film, qui reste insuffisant.

Néanmoins, l'argument est intéressant : la CIA pour piéger des espions convainc un présentateur célèbre (Rutger Hauer) de les aider à piéger ses propres amis, car il est l'ami commun de trois espions à la solde des Soviétiques. Ceci sera mélangé à une vengeance d'un agent de la CIA (John Hurt, parfait en obsessionnel prêt à tout) qui souhaite abattre son supérieur ( Burt Lancaster, efficace dans un second rôle caricatural), coûte que coûte.

Le problème du film est sur la motivation du personnage de Rutger Hauer, que nous ne percevons pas bien: elle n'est pas suffisamment travaillée par les scénaristes (Ian Masters et Alan Sharp crédités). Ce qui fait que nous nous moquons de ce qu'il peut arriver au personnage.

 
 
Osterman week endOsterman Weekend Poster