vendredi 28 décembre 2018

Les Vikings (1958) de Richard Fleischer

Avec Kirk Douglas, Tony Curtis, Ernest Borgnine, Janet Leigh, James Donald, Alexander Knox, Maxine Audley, Frank Thring, Eileen Way, Edric Connor, Dandy Nichols, Per Buckhoj, Almut Berg.

Les Vikings - Édition Collector Blu-ray + DVD + LivreLe film d'aventure historique de référence: rythmé, spectaculaire, amusant (certaines coutumes vikings), violent (le film l'est quand même pas mal avec les différentes mutilations ou le traitement réservé à certains personnages - fosses avec chiens affamés ou femme sur la roue-), et contenant de beaux personnages. Kirk Douglas jubile dans son interprétation de Viking violent et fier de lui, mais qui plie devant un esclave et une femme qui se refuse à lui. Le personnage de Tony Curtis est plus monolithique et évolue peu au cours du scénario. Mais il est très à l'aise dans un personnage assez noir et dénué d'humour. Janet Leigh s'en sort bien dans le rôle du love interest que tout le monde s'arrache et qui est de facto la raison de toute cette histoire.Le méchant est génialement interprété par Frank Thring.
Le film se veut très documenté sur les coutumes des Vikings. Et le film contient de magnifiques décors d'extérieurs (les extérieurs ont été tournés dans des fjords de Norvège).
Bref un film d'aventure avec la distinction et la majesté requise, avec des effets normaux et des décors naturels, qui fait du bien à visionner. Le ratio 2.35 du Technirama fait merveille pour embrasser l'ensemble.

jeudi 27 décembre 2018

Distant Drums (Les Aventures du Capitaine Wyatt, 1951) de Raoul Walsh

Avec Gary Cooper, Mari Aldon, Richard Webb, Ray Teal, Arthur Hunnicutt, Carl Harbaugh, Robert Barrat, Larry Carper, Mel Archer, Gregg Barton, Beverly Brandon, Clancy Cooper, Ginger Stanley, Angelita McCall, Sheb Wooley, Dan White, Darren McGavin, Sidney Capo, Kenneth MacDonald, Warren MacGregor, Lee Roberts, George Scanlan, Larry Chance.

Les Aventures du Capitaine Wyatt - Édition Collector SilverLe film d'aventure, du sous-genre film de jungle, qui est parfait. Tout va très vite. Trouver des contrebandiers. Échapper aux Séminoles dans les Everglades. Traverser les marais de Floride. Des rebondissements réguliers. Une petite intrigue sentimentale, très bien écrite et plutôt subtile.
La voix off n'est pas très subtile par contre, et met de suite le personnage de Gary Cooper sur un piédestal; le procédé date le film brutalement.
Mais tout le reste est impressionnant et se laisse regarder avec alacrité.
La jungle est très présente: beaucoup de décors naturels. Les plans rapprochés sont faits en studio avec des transparences, mais ne nuisent pas à l'ensemble.
Les Séminoles sont impressionnants: maquillages et tenues. Peut-être un peu trop sauvages et pas assez décrits, ou présentés autrement que comme des guerriers. La dynamique du scénario est clairement du côté de Gary Cooper et sa troupe de soldats.
Malgré les quelques éléments qui rendent le film vieillot (musique trop présente, voix off ridicule sur le personnage de Wyatt), il dégage une énergie et une tension permanente qui le rend palpitant. Un bon film d'aventure donc.








La Nuit Américaine (1973) de François Truffaut

Avec François Truffaut, Jacqueline Bisset, Jean-Pierre Léaud, Jean-Pierre Aumont, Dani, Alexandra Stewart, Valentina Cortese, Nathalie Baye, Jean-François Stevenin, Graham Greene, Bernard Ménez, Georges Delerue, Pierre Zucca, Nike Arrighi, Walter Bal, Marc Boyle, Jean Champion, Gaston Joly, David Markham, Zénaïde Rossi, Maurice Seveno.

La Nuit américaine - Ultimate Edition - Blu-ray + DVD - Édition limitée boîtier métalCette nuit américaine est jubilatoire. Le film donne le sentiment de bien décrire ce qui se passe sur le plateau d'un film lors de son tournage. Ici les studios de la Victorine à Nice.
Le film est passionnant. Il en ressort les états d’âme des acteurs: Jean-Pierre Léaud exceptionnel en enfant inadapté dans le corps d'un adulte, Jacqueline Bisset ou Valentina Cortesse qui jouent les divas. Mais aussi les états d’âme du réalisateur sur les évènements perturbants sont film sur lesquels il rebondit en permanence. Bien sûr sont très présentes les contributions des collaborateurs, de la scripte, de l’accessoiriste, de l'assistant-réalisateur ou du producteur. Les rôles et responsabilités sont évoqués opérationnellement.
Le processus de filmage lui-même est montré, ainsi que les différentes prises (très bonne séquence où Valentina Cortese n'arrive pas à dire son texte).
La motte de beurre n'est pas sans évoquer la montagne qui obsède Richard Dreyfuss dans Rencontre du Troisième Type (nous savons d'où c'est inspiré  Steven Spielberg; sans évoquer François Truffaut lui-même).
Idée pour un producteur aventureux: faire un remake de ce film, en y intégrant les nouveautés requises depuis lors d'un tournage; par exemple l'utilisation des images générées par ordinateur.

mardi 25 décembre 2018

Everybody Knows (2018) de Asghar Farhadi

Avec Penélope Cruz, Javier Bardem, Ricardo Darín, Eduard Fernandez, Barbara Lennie, Inma Cuesta, Elvira Minguez, Ramon Barea, Carla Campra, Sara Salamo, Roger Casamajor, Jose Angel Egido, Jaime Lorente.
Everybody Knows
Drame familial bien écrit. Thriller campagnard: qui a enlevé la fille du vigneron local?
Ce qui sauve le film de l'ennui est la richesse du scénario: il gère de manière adroite une multitude de personnages, entremêlements petites sous-intrigues en introduisant régulièrement de nouveaux personnages. Et en gérant adroitement ce que tout le monde sait (voir le titre du film).
Les règles du scénario étasunien sont respectées: le ou les coupables sont sous nos yeux depuis le début de l'histoire. L'habilité du scénario est de nous faire douter et rebondir régulièrement sur de nouveaux soupçons de coupable et de faire évoluer ce vers qui les soupçons évoluent. Il faut reconnaitre au scénariste-réalisateur cette qualité et cette aptitude.
Le reste est parfait techniquement et la distribution de qualité est portée par une direction d'acteur efficace sans être subtile. De la belle mécanique en quelque sorte. Manquant surement d'un plus qui rendrait le film unique.

Full Metal Jacket (1987) de Stanley Kubrick

Avec Matthew Modine, Arliss Howard, Vincent D'Onofrio, R. Lee Ermey, Adam Baldwin, Dorian Harewood, Kevyn Major Howard, Ed O'Ross, John Terry, Kieron Jecchinis, Marcus D'Amico, Jon Stafford, Herbert Norville, Sal Lopez, Kirk  Taylor, Papillon Soo Soo.
Full Metal Jacket - Édition Spéciale
Aborder Full Metal Jacket n'est pas simple. Le film est découpé en trois parties: l'entrainement des Marines; l'arrière-plan de la guerre au Vietnam; le combat contre un sniper vietnamien qui met à mal tout un peloton.
L'entrainement est lourdingue et la jubilation de Stanley Kubrick devant les grimaces de ses acteurs est à son comble. Cette partie est vite comprise par le spectateur et dure un peu longtemps. Et surprends aussi par sa conclusion invraisemblable et déroge aux parties-prix documentaires du reste du film (le dérèglement du soldat Baleine qui finit par abattre son instructeur; au passage, beau travail de grimaces de Vincent D'Onofrio). Rien d'extraordinaire dans cette partie.
La deuxième partie, anecdotique et tragi-comique, est la vie de soldats planqués (des journalistes). Elle permet d'en savoir un peu plus sur le soldat Joker. Mais comme tous les personnages chez Stanley Kubrick, aucun ici ne suscite l'empathie.
Décors extraordinaire par contre dans la dernière partie. Où un travail de mise en scène impressionnant est à l’œuvre. Les progressions des soldats dans les ruines sont des moments formidables de mises en scène. Et la saveur de cette partie vient aussi de la révélation sur le tireur d'élite embusqué, qui est une soldate vietnamienne, pirouette ironique face à ces soldats misogynes.
L’œuvre reste faible sur sa musique. Il n'y a pas ici de musique qui favorise l’hystérésis des images. Il est vrai que la musique intradiégétique est très présente (chants militaires, musique à la radio). Mais nous ne sentons pas un travail de création associé.

Shining (1980) de Stanley Kubrick

Avec Jack Nicholson, Shelley Duvall, Danny Lloyd, Scatman Crothers, Barry Nelson, Philip Stone, Joe Turkel, Anne Jackson, Lia Beldam, Billie Gibson, Robin Pappas, Alison Coleridge, Jana Sheldon, Tony Burton, Barry Dennen, Lisa Burns, Louise Burns, Norman Gay.

ShiningRevoir Shining (il s'agit ici de la version européenne) permet de se remémorer le manque éléphantesque de subtilité du film. Tout y est surchargé. La musique. La direction d'acteur. Les chromos du film d'horreur (c'est un florilège: ils sont enfilés comme des perles). Le montage. Mais ce qui sauve le film est son prologue et son épilogue. Le générique d'ouverture est magnifique: beauté des images, beauté de la musique (avec quelques crissements  annonciateurs), séquence d'images qui avec la musique font monter la tension. Et l’épilogue avec le mur de photos et le recadrage sur une d'elles en particulier et l’extrême gros plan sur une des personnes de la photo. Épilogue qui permet d'ouvrir encore plus le questionnement de ce que l'on vient de voir. Et qui ne l'éclaircit pas du tout.
La geste du film est de dire: je vais vous faire peur, je vous fais peur, je vous avais dit que j'allais vous faire peur. C'est bien un film d'intellectuel, extrêmement calculé, et comme souvent chez Stanley Kubrick, sans aucune humanité. Le réalisateur s'est donné comme challenge de mettre tout ce qui est possible de clichés pour films d'Horreur et d’Épouvante. Et pendant la durée du film, tout y passe. Comme à son habitude, son film est un documentaire, mais ici sur le film d'Horreur en tant que genre connu en 1980 (si Stanley Kubrick réalisait son film en 2010 ou 2020 il faudrait y ajouter l'apport des documenteurs - il aurait été intéressant de voir comment le documentariste Kubrick aurait abordé ce sous-genre - et probablement des zombis, les deux sous-genres les plus développés de ces vingt dernières années).
Lors de cette nouvelle vision, ce qui saute aux yeux est le travail extraordinaire de Shelley Duvall, qui n'est pas dans la légèreté, loin de là, mais qui a fait ce que Stanley Kubrick lui demandait. Beaucoup plus que celui de Jack Nicholson, qui est efficace, mais sans surprise (il avait déjà tout dit cinq ans auparavant chez Milos Forman, i.e. Vol Au-Dessus d'Un Nid de Coucou, 1975). Mais aussi la formidable efficacité de l'ensemble. L'efficacité au cinéma est Stanley Kubrick.


lundi 24 décembre 2018

Barry Lindon (1975) de Stanley Kubrick

Avec Ryan O'Neal, Marisa Berenson, Patrick  Magee, Hardy Krüger, Steven Berkoff, Leon Vitali, Murray Melvin, Gay Hamilton, André Morell, Leonard Rossiter, Philip Stone, Ferdy Mayne, Mary Kean, Diana Koerner, Frank Middlemass, Arthur O'Sullivan, Godfrey Quigley, John Bindon.

Faut-il revoir Kubrick? Faut-il revoir Kubrick après 2001: L'Odyssée de L'Espace (1968), son chef-d’œuvre intemporel ? Barry Lindon nous enjoint à répondre "oui".
Barry LyndonBarry Lindon est un documentaire. La geste kubrickienne est bien à l’œuvre ici. La volonté documentariste de ce qui est montré (costumes, décors, rituels, musique, maquillages, us et coutumes) est ce qui rend le film le plus intéressant; cette recherche de réalisme. Qui était à l’œuvre sur 2001 aussi. Tout en étant très abstrait car chaque plan rappelle une toile de peinture où nous sentons la composition du peintre.
Les rituels. Les duels et leurs protocoles sont les parties les plus passionnantes.
Cet ensemble documentaire se déroule sur fond de misanthropie toute Kubrickienne: aucun des personnages n'est intéressant et nous nous réjouissons de chacun des malheurs qui leur arrivent. Aucun ne suscite l'empathie. Redmond Barry n'est pas un personnage très intéressant et sa chute est jubilatoire.
Grâce à sa qualité picturale, le film est aussi un beau livre d'images. L'utilisation de la lumière naturelle, en particulier les scènes illuminées à la bougie, tout comme les décors champêtres, ou les décors d'intérieur des différents nobles.
Nous rendons grâce au réalisateur de nous avoir épargné les multiples scènes de danses que certains nous auraient imposées. Elles sont en nombre limité, et c'est tant mieux.
Les introductions de séquences débutent par contre systématiquement  par un plan rapproché sur un personnage et qui est positionné dans un décor par un zoom arrière. Cela est fait souvent et casse l'énergie du film. Cela est trop mécanique, trop systématique.
La direction d'acteur (soit inexpressif, soit dans l'exagération avec grimaces) est phénoménale. Elle est même par moment subtile (voir l'extraordinaire scène où Redmond Barry rencontre la femme allemande seule avec son bébé et discutent de leurs solitudes - très belle scène entre Ryan O'Neal et Diana Koerner).
La musique joue un rôle important et contribue fortement à l'hystérésis des images.
Beau travail pour Stanley Kubrick qui est capable de réussir des abstractions (2001, Shining) comme des réalités, ce Barry Lindon.

lundi 19 novembre 2018

2001 : L'Odyssée De L'Espace (1968) de Stanley Kubrick

Avec Keir Dullea, Gary Lockwood, William Sylvester, Leonard Rossiter, Margaret Tyzack, Robert Beatty, Sean Sullivan, Daniel Richter.

Revoir 2001 L'Odyssée  de l’Espace reste une expérience. Et les partis pris de Stanley Kubrick restent forts avec le temps, et efficaces.
Le partie pris du réalisme: la gravité pour les mouvements, il n'y a pas de son dans l'espace, ou lorsqu'il n'y a pas de musique, mettre dans la bande-son ce qu'entend le personnage. Partis pris dans un contexte invraisemblable (le monolithe).
Un élément saute aux yeux: sa dimension comique. La dimension comique ressort franchement de cette nouvelle vision. Les singes avec leurs cris et gesticulations superposés à la musique de Gyorgy Ligeti est une association hilarante et osée. Pour ne pas dire inhabituelle et excentrique. Association introduisant le monolithe, élément de mystère de l'ensemble du film. Ou alors l'inexpressivité des acteurs et leurs grimaces qui en résultent, avec mouvements des yeux.
2001 : l'odyssée de l'espace - Warner Ultimate (Blu-ray)En fait c'est un film muet. Car il contient peu de dialogues (qui sont d'ailleurs insipides). Car il y a peu de son, notamment dans les scènes de l'espace (nous comprenons pourquoi Stanley Kubrick a poussé au maximum les bruits - respirations par exemple - ou la musique). Car il y a aussi l'exagération de l'interprétation des acteurs : dans le mutisme des acteurs qui font tous les efforts qu'ils peuvent pour ne rien exprimer sur leur visage (qui n'est pas comme l'exagération de l'interprétation dans Shining et les grimaces qui en résultent), mais aussi dans la voix d'hôtesse de l'air que prend l'ordinateur chaque fois qu'il parle.
Le design des vaisseaux et navettes reste d'actualité et semble avoir été pillé par bien des films de science-fiction qui ont suivi.
La stylisation de la Terre (qui est vraisemblablement un dessin) passe le temps et cette représentation de la terre, fonctionne. La nature de dessin ou peinture ressort pleinement. Pour une simple raison, c'est que lors du tournage il n'existait pas de photo de la terre vue de l'espace.
Du côté des personnages, ils n'ont rien de sympathique, y compris Keir Dullea, champion avec l'ensemble de la distribution de la froideur scientifique des personnages. Le seul paraissant humain est Hal, l'ordinateur, qui par son comportement (il perd la tête pourrions nous dire) provoque les incidents qui cadencent le voyage jusqu'à Jupiter.
Le film est baroque. Dans sa manière de rechercher l'effet en permanence. L'effet des singes avec la musique de Gyorgy Ligeti ou sur les astronautes sur la lune. La musique de Richard Strauss sur la station spatiale. Le foetus final qui regarde la Terre. Le contraste entre la vidéo reçue pour lui souhaiter son anniversaire et la non-réaction de Gary Lockwood. Ou encore le spationaute en combinaison dans l'appartement de style Louis XVI.
La musique est pensée comme un effet pour renforcer l'image. Souvent dans les transitions. Comme cette superbe pièce d'Aram Khatchatourian en introduction du chapitre sur le vaisseau vers Jupiter. Ou la musique de Gyorgy Ligeti dans la plongée de Jupiter et au-delà de l'Infini. Toutes les musiques contribuent à la beauté du film.
Cette musique fait partie de la mise en scène et de l’œuvre. Étonnant pour un film muet. C'est là le talent  de Stanley Kubrick: avoir créé un film muet dont la musique est consubstantielle.
Le film est expérimental. Et ce à plusieurs titres. Il est fondé sur l'expérience scientifique connue ou supposée: le fait qu'il n'y a pas de son dans l'espace; les effets de la gravité qui apparaissent dans de multiples plans. Le film est basé sur des technologies d'avant garde à l'époque de son tournage: l'utilisation d'ordinateurs pour le composer ou contrôler des mouvements de caméra. Le film explore de nouveaux moyens d'expression, sur les associations (musique, image), sur les ellipses entre les quatre parties.
La séquence finale (le dernier chapitre du film) est toujours plastiquement superbe. La revoir nous amène à essayer de comprendre sa progression. La genèse du fœtus y apparait clairement.
Une déception: est l'introduction de cette séquence finale, Jupiter et au-delà de l'infini: la plongée de Keir Dullea est mal mise en scène. Cette séquence de défilement pourrait résulter d'une plongée dans le monolithe. Le spectateur de comprend pas ce qui se passe; à tout le moins Kubrick aurait pu mieux travailler ce saut dans l’inconnu et le rendre plus lisible: quelle est sa relation avec le monolithe? Pour revenir à cette séquence, plastiquement superbe, dont la stylisation fonctionne toujours: mélange d'images qui donnent l'impression de sortir d'un ordinateur, avec du dessin animé ou des images de paysages retravaillées. Plus les inserts sur Keir Dullea (qui prépare les grimacent de Jack Nicholson dans Shining).


samedi 17 novembre 2018

Le Livre De La Jungle (2016) de Jon Favreau


Ce dessin animé de Disney surprend par sa violence animale.  Des animaux meurent. Le combat contre le tigre est impressionnant (les loups et la panthère l'affrontant). Ce qui doit se traduire par de la peur pour le public enfantin.
Le Livre de la jungleLe film peut se visionner comme un beau livre d'images de synthèse avec de beaux animaux. La jungle est luxuriante. Il y a différents stades qui correspondent à des paliers de jeu vidéo.
Ce n'est pas un reportage animalier, car ici les animaux parlent. Et les animaux ne sont qu'un prétexte pour un anthropomorphisme qui sert l'histoire: gentils, méchants, rigolos. Rien de déshonorant dans tout cela. C'est peut-être un peu long: vingt minutes de trop (durée de 1h45...).
Le rendu des animaux (qui sont des animations numériques) n'est pas ultra réaliste; ce qui leur donne une patine, voire une stylisation. Tout en évoluant dans une jungle, numérique, mais qui elle est ultra réaliste.
L'histoire s'oublie vite (il n'y en  a pas vraiment). Pour preuve, la longue séquence avec les singes, qui  durent longtemps, mais n'apporte rien, l'arc dramatique principal étant lié au méchant tigre; la fonction de cette séquence étant probablement d'apporter un répit - humour et chanson - avant la noirceur de la suite (incendie, combat contre le tigre). Ce qui en résultant donne l'impression d'inachevée, ou d'incomplétude. Sans doute volontaire, pour alimenter la suite de cette franchise renaissante.

Banlieue 13 (2004) de Pierre Morel

Avec Cyril Raffaelli, David Belle, Tony D'Amario, Bibi Naceri, Dany Verissimo, François Chattot, Nicolas Woirion, Patrick Olivier, Samir Guesmi.



Banlieue 13
Très bonne série B qui se déroule sans temps morts avec une distribution qui fonctionne. Le film possède des séquences d'action originales basées sur la poursuite à pieds et l'art de l'évitement. Il y a bien sûr beaucoup d'armes, de tôles, de béton, de voitures. Mais comme l'histoire se déroule dans un lieu fermé (un quartier de Paris devenue une prison ouverte, zone de non-droit. Il faut bien sûr un prétexte pour y aller: ici c'est une cargaison technologique du gouvernement (un missile),  que le gouvernement souhaite récupérer. Scénario déjà fait à de multiples reprises, mais ici repris dans des décors impressionnants, urbains et délabrés, qui donne son originalité au film.
Le découpage est sec, la progression est rapide, comme le déplacement des personnages principaux. Pas de perte de temps, tout va vite. Le film est porté par les performances physiques et spectaculaires de Cyril Raffaeli et David Belle, qui sautent, courent, virevoltent de partout (escalier, couloirs, balcons, toits) pour échapper à des méchants (dirigés par Bibi Nacéri, très bon). Les personnages les moins crédibles sont ceux du ministre et son équipier, qui ne sont pas développés et sont juste une fonction, les acteurs les incarnant n’étant pas très justes.
Pas beaucoup de temps pour se poser, pour des temps morts, dans cette histoire qui tient la route et dont le retournement final ne surprend pas. Pas de gras,  pas de mousse inutile dans un film qui va droit au but. Et en plus le film à l'élégance de ne durer que 84 minutes.

lundi 12 novembre 2018

Tout Le Monde Debout (2018) de Franck Dubosc

Avec Franck Dubosc, Alexandra Lamy, Elsa Zylberstein, Gérard Darmon, Caroline Anglade, Laurent Bateau, Claude Brasseur, François-Xavier Demaison.

Tout le monde debout DVDLe film est cousu de film blanc. Et pas très fin. Dans lequel Franck Dubosc jubile dans son interprétation du con étalon. La transformation du personnage, nécessaire pour la dramaturgie, ne se fait pas de manière subtile et parait par moment téléphonée, sans préparation. Si le scénario (signé Franck Dubosc) est bien architecturé, certains personnages sont plutôt mal écrits (Elsa Zylberstein, Gérard Darmon) et certains plutôt réussis (Claude Brasseur, Caroline Anglade). Mais il faut reconnaitre que l'ensemble des personnages secondaires existent malgré leur rôle de faire valoir. Le film recèle de bons moments comiques gravitant autour de ce con étalon.
Quant à Alexandra Lamy, elle assure le job à la perfection, sans être brillante. Mais il est vrai que son personnage n'est qu'un faire valoir de celui de Franck Dubosc. 
Sur la durée il sera intéressant de voir comment évoluera Franck Dubosc, comique, réalisateur, acteur, face à la star Dany Boon qui est sur le même créneau. Et nous verrons surement un jour un package avec les deux acteurs, coproduit par l'ensemble des chaines de télévision.

Le Collier Rouge (2018) de Jean Becker

Avec François Cluzet, Nicolas Duvauchelle, Sophie Verbeeck, Jean-Quentin Chatelain, Patrick Descamps, Tobias Nuytten-Vialle, Maurane, Gilles Vandeweerd, Roxane Arnal, Frans Boyer.


Le Collier rougeGentil film un peu insipide d'où s'en sortent François Cluzet et Sophie Verbeeck. Nicolas Duvauchelle est plus à la peine dans l'interprétation de son personnage révolté de pacotille.
Au total le film n'est pas exempt de qualité. Un savoir-faire est à l’œuvre. Un savoir-faire d'illustration d'une histoire. L'histoire est celle d'un juge militaire qui enquête sur la rébellion contre la patrie d'un soldat de la Grande Guerre. Nous sommes en 1919. François Cluzet est ce juge. Le film laisse poindre des éléments politiques, pour finalement se conclure sur une histoire d'amour et de famille (Duvauchelle retrouve sa femme et son fils). Ce n'est pas consternant. Juste un peu fade.
Au total nous sommes dans une histoire conventionnelle contée dans un style conventionnel, un peu guindé. Bref, pas grand-chose à sauver dans cet académisme, si ce n'est un sentiment de moyenne, de style médian, d'un entre-deux. Entre un navet, ce qu'il n'est pas, et un film intéressant qui prendrait des libertés formelles, ce qu'il n'est pas. Un film neutre.  Un film zéro (au sens mathématique), c'est à dire sans valeur.

dimanche 21 octobre 2018

Bande à Part (1964) de Jean-Luc Godard

Avec Anna Karina, Claude Brasseur, Sami Frey, Michel Delahaye, Georges Staquet, Louise Colpeyn, Ernest Menzer, Chantal Darget.

Bande à part
Commençons par les bons côtés du film. La séquence de la danse dans le café, ainsi que les jeux de chaise en préalable dans le même café. De la pure mise en scène. Du comportement. Séquence jubilatoire qui donne une impression de liberté, de gourmandise de jeu des acteurs.
L'histoire nous intéresse peu. Par contre, l'interaction entre les trois personnages est le centre d'intérêt.  Anna Karina, fragile et touchante, comme souvent chez Jean-Luc Godard. Claude Brasseur et Sami Frey sont formidables dans des registres différents. Les scènes entre les trois personnages captivent, les autres sont moins captivantes, et sont des préparations aux scènes à trois.

Dans les éléments désagréables et inutiles, il y a principalement la voix off, de Jean-Luc Godard lui-même, qui nous énerve; démontrant encore une fois qu'une voix off est un aveu de fainéantise (le réalisateur ne veut pas mettre en scène des idées et nous les assène avec ce subterfuge). Elle tombe souvent comme un cheveu sur la soupe et fait remplissage. Notamment pendant les déplacements des personnages. Les personnages chez Jean-Luc Godard se déplacent souvent, tout le temps, à pied, en voiture, en train, en bateau, en bicyclette, en avion. Bref, pas la peine de remplissage avec une voix off.

Tarzan (2016) de David Yates

Avec Alexander Skarsgård, Margot Robbie, Christoph Waltz, Samuel L. Jackson, Djimon Hounsou, Ella Purnell, Jim Broadbent, Casper Crump, Lasco Atkins, Mark Preston, Rory J. Saper.

Tarzan - Blu-ray + Copie digitale

Dans le genre du film de jungle, nous demandons Tarzan.
Ce Tarzan-là n'est plus en Afrique, mais en Angleterre, et des histoires de géopolitiques et d'argent (des diamants) l'obligent à retourner dans la jungle.Le film utilise l'alibi historique et colonialiste pour sortir Tarzan de sa retraite (il ne nous est pas expliqué pourquoi il rechigne, mais c'est un prétexte scénaristique comme un autre).
Ce qui produit un film pas du tout linéaire et qui explique surement une partie de son échec commercial. Le film est cadencé par des séquences de l'histoire de Tarzan qui revient en Afrique, avec de multiples retours en arrière: son enfance dans la jungle, sa relation aux animaux, sa relation avec sa chérie (Margot Robbie, très bien). Mixées avec les séquences actuelles où il doit sauver sa chérie et déjouer des belligérants esclavagistes. Mais le film arrive à toujours relancer l’histoire en mixant ces passés, et la poursuite de sa chérie kidnappée par le méchant (Christoph Waltz, très bon, tout en retenue).
L'autre explication de l'échec commercial vient des éléments sombres brassés par le film: l'esclavage, le pillage. Il y a peu de personnages bons, généreux dans le film. Même Tarzan lui-même apparait plus animal qu'humain, et tue sauvagement.
Sur la distribution, tous les acteurs sont bons. Alexander Skarsgård est impressionnant par son physique et juste par son interprétation. Margot Robbie ne joue pas les faire valoir. Seul le personnage de Samuel Jackson semble un artifice scénaristique (élément comique et lien vers les USA of America).
Le film a l'élégance de ne durer que 1h40.

American Nightmare (The Purge, 2013) de James DeMonaco

Avec Ethan Hawke, Lena Headey, Max Burkholder, Adelaide Kane, Edwin Hodge, Rhys Wakefield, Tony Oller, Arija Bareikis, Tom Yi, Chris Mulkey, Tisha French, Dana Bunch, Peter Gvozdas, John Weselcouch, Alicia Vela-Bailey.



Le point de départ est très américain: dans un futur indéterminé aux USA of America, pendant une nuit est autorisé le meurtre, sans conséquence juridique. Cela a provoqué le développement de système de protection dans les maisons individuelles. Cela s'appelle la purge (voir le titre original). Donc une nuit où l'on peut commettre des meurtres sans conséquence, ou se protéger et se barricader chez soi.
American Nightmare - Blu-ray + Copie digitaleEt donc le scénario confronte des gens barricadés avec des assaillants qui profitent de la purge pour tuer des sans-abris ou autres personnes qu'ils croisent. Il y a quelques sujets politiques derrière cette série B: que faire des laissés pour compte du rêve américain. Ou que faire de ceux qui ne jouent pas le jeu du rêve américain? Il est dit en postulat qu'il y a le plein emploi, et donc le sans-abri est probablement quelqu'un qui refuse le rêve américain, un marginal qui rejette le système? D'où le besoin de l'éliminer pendant la purge. Et concernant les armes, jugées nécessaires, en particulier pour la purge, pour tuer ou pour se défendre.
Ce postulat de départ et ces thématiques permettent de développer une bonne série B, film de siège dans un environnement confiné et souvent dans l'obscurité. Et donc film d'horreur et film de tension.
Cela fonctionne et n'évolue pas forcément vers des péripéties que l'on devine,  mais la fin est devinée dès le début. Mais cela ne pénalise pas la progression.
Le film laisse un goût d'inachevé ou de manque de spectaculaire. La mise en scène est un peu plate et des articulations sont convenues (les deux enfants et leur rôle dans les évolutions du drame). Mais l'histoire est suffisamment forte pour que cela ne nuise pas à l'ensemble. Nous nous demandons ce qu'aurait fait John Carpenter avec ce matériel. Curieusement,  James DeMonaco est le scénariste du remake d’Assaut (1976) de John Carpenter refait en 2005 par Jean-François Richet. Cet  American Nightmare est de la même classe de scénario que Assaut.



mercredi 17 octobre 2018

The Baytown Outlaws (Les Hors-La-Loi) (2012) de Barry Battles

Avec Billy Bob Thornton, Eva Longoria, Paul Wesley, Thomas Brodie-Sangster, Zoë Bell, Clayne Crawford, Travis Fimmel, Daniel Cudmore, Linds Edwards, Andre Braugher, Michael Rapaport, Natalie Martinez, Agnes Bruckner, Brea Grant, Serinda Swan.
The Baytown Outlaws (Les hors-la-loi)


Une bonne série B, teigneuse, violente, irrévérencieuse, servie par une direction d'acteurs qui fonctionne. Elle mélange des éléments de comédie, de western, de road-movie. Du côté des influences, nous pouvons identifier Joe Carnahan et Quentin Tarantino.
Il existe comme cela de petits films (car réalisés hors du cadre hollywoodien) qui sortent du lot.
Le film porte bien son nom: les hors-la-loi dont  il est question est un gang de frères, tous tarés qui vivent dans une Amérique profonde remplie de détraqués et où la violence est le seul moyen de gérer et communiquer. Ce n'est pas la première fois qu'un film étatsunien traite de ce thème.
Ce gang est mandaté pour récupérer un enfant handicapé des mains d'un vilain: Billy Bob Thornton dans un personnage haut en couleur.
Le film possède de multiples qualités: le sens du décor, de la distribution et de la direction d'acteur. Tout fonctionne dans ce film et le spectateur croit à cette histoire complètement improbable.
Une bonne série B, délicieusement décalée.

Ôtez-moi d'un doute (2017) de Carine Tardieu

Avec François Damiens, Cécile de France, Guy Marchand, André Wilms, Alice de Lencquesaing, Estéban, Lyes Salem, Sam Karmann, Brigitte Roüan, Alban Aumard, Alban Aumard, Loïc Baylacq.



Ôtez-moi d'un douteBonne surprise que cette comédie dramatique, avec un François Damiens dans un rôle sérieux (il est démineur), et avec une Cécile de France épatante dans un petit rôle. Elle n'arrive d'ailleurs pas de suite dans le film. Qui prend son temps pour installer les différents personnages. Chacun des personnages est peint avec qualité et justesse. Avec un excellent travail au niveau des dialogues, piquants quand il faut et plutôt justes.
Les principales qualités sont de beaux personnages portés par des acteurs aux diapasons. Cécile de France est très juste. François Damiens fonctionne parfaitement dans un rôle dramatique.
Le sujet et les enjeux tournent autour de la famille et de la paternité: la fille de François Damiens porte un enfant dont elle ne connait pas le père. Lui même rencontre son père. Cécile de France apprend des choses sur son père.
Le film est bien écrit et fort sur la relation entre les différents personnages et la progression.
Un bon film. À voir donc.

Jules et Jim (1961) de François Truffaut

Jules et Jim - Édition 50ème anniversaireAvec Jeanne Moreau, Oskar Werner, Henri Serre, Vanna Urbino, Marie Dubois, Boris Bassiak, Annie Nelsen, Sabine Haudepin, Jean-Louis Richard, Anny Nelsen.

Quel navet! Des dialogues ineptes et beaucoup trop écrits, probablement issus du roman initial. Dialogues en plus qui ne sont pas synchrones avec les lèvres des acteurs...  La prise de son est quelquefois directe et très souvent (mal) post synchronisée.
Cette voix off insupportable est, comme souvent, là pour pallier l'incapacité du cinéaste à raconter son histoire par sa mise en scène,  par le comportement des personnages, ou par le montage.
L'histoire peut être vue comme moderne, mais nous ne comprenons pas ce que les hommes trouvent à la fille; à part le fait que leur cerveau est dans leur slip. Et encore...
Le film se veut intellectuel, mais sa forme rance le date et lui ôte toute possibilité de modernité.  Consternant.
Seuls deux éléments sont à sauver: la musique de Georges Delerue, et la chanson de Jeanne Moreau, seul moment de légèreté dans ce pensum. 

dimanche 30 septembre 2018

BlacKkKlansman - J'ai infiltré le Ku Klux Klan (2018) de Spike Lee

Avec John David Washington, Adam Driver, Topher Grace, Laura Harrier, Ryan Eggold, Jasper Pääkkönen, Corey Hawkins, Paul Walter Hauser, Ashlie Atkinson, Alec Baldwin, Harry Belafonte, Robert John Burke, Brian Tarantina, Arthur J. Nascarella, Ken Garito, Frederick Weller, Michael Buscemi, Damaris Lewis.

BlacKkKlansman - J'ai infiltré le Ku Klux KlanLe film est vide de toute subtilité. Il est caricatural et sa dramaturgie est à la serpe. Il faut dire que le sujet s'y prête et pourrait-on faire un film subtil sur des personnages aussi débiles et détestables? Néanmoins là où le film réussit à faire son coup de poing c'est à la fin. C'est-à-dire que cette histoire caricaturale et lourdingue fini par lasser (le film patine au deux tiers de sa durée) mais à partir de ce moment-là une articulation dramatique rajoute un peu de suspense (une sous-intrigue un peu artificielle où nos hommes de l'Organisation essaient de poser une bombe) pour ensuite finir sur les images de 2017 et la manifestation des suprémacistes blancs qui nous rappelle qu'une partie de ce qui est montré et encore une réalité aux USA of America.
Et là le film réussit son coup, il faut le reconnaître. Mais au total quand même c'est loin d'être une œuvre marquante, et le manque de richesse de la mise en scène est pallié par son sujet fort. Et c'est bien le plus important pour Spike Lee. Mais le film ne restera pas dans les annales de la cinématographie.
Si l'on considère le mot de Samuel Fuller dans Pierrot le Fou de Jean-Luc Godard qui définit le cinéma comme de l'émotion, ici l'émotion n'arrive qu'à la fin avec les images de la réalité 2017. Et ces émotions n'ont pas besoin des 1h40 qui précèdent pour exister. D'où le questionnement de ce film.
L'interprétation et ses acteurs fonctionnent bien et il est vrai que cette histoire d'un Afro-Américain qui infiltre le Ku Klux Klan est plutôt une bonne base de sujet.

Logan Lucky (2017) de Steven Soderbergh

Avec Channing Tatum, Adam Driver, Daniel Craig, Riley Keough, Seth MacFarlane, Katie Holmes, Katherine Waterston, Dwight Yoakam, Sebastian Stan, Jack Quaid, Brian Gleeson, Hilary Swank, David Denman, Farrah Mackenzie, Macon Blair.
Logan LuckySteven Soderbergh nous concocte encore un film plutôt original. C'est une histoire de tarés dans l'Amérique profonde qui s'associent avec d'autres tarés pour faire un casse (la caisse d'une course Nascar). La principale qualité du film est son casting et le travail d'interprétation, et donc la direction d'acteurs qui est de très haut niveau. Au service d'un sujet un peu débile, mais néanmoins rigolo. Nous pensons presque que ce sujet aurait pu être pour les frères Coen, mais le milieu peint n'est pas assez intellectuel. Mais aussi la mise en scène de Steven Sodernergh est plus subtile.
Nous pouvons nous demander ce qui a pu intéresser le réalisateur dans ce film. Il n'est pas déshonorant, mais il n'est pas extraordinaire non plus. Sa principale qualité est sa distribution et leur interprétation c'est-à-dire des acteurs talentueux au service de personnages débiles. Ce n'est pas grave et ils ont le droit. Comme souvent, Channing Tatum sort du lot et confirme à chaque film son talent protéiforme.

De Rouille Et D'Os (2012) de Jacques Audiard

De rouille et d'osAvec Marion Cotillard, Matthias Schoenaerts, Armand Verdure, Céline Sallette, Corinne Masiero, Bouli Lanners, Mourad Frarema, Jean-Michel Correia, Yannick Choirat, Fred Menut, Françoise Michaud.

De la belle ouvrage dramatique. Un vrai drame. Qui finit mal. Plutôt bien écrit et qui pose ses ellipses là où il faut. Le montage maintient l'intérêt en mélangeant en permanence des séquences se déroulant maintenant ou dans le passé ou dans le futur des différents personnages. De la belle ouvrage dramatique donc, servit par de bons acteurs qui y croient et qui incarnent bien les différents états. Le sujet est d'ailleurs la convergence de différents drames et de personnes de milieux différents qui sont amenés à se fréquenter à travers leurs diverses étapes de reconstruction. Mais qui finissent mal. Nous imaginons que des Étatsuniens auraient opté pour une fin plus heureuse. Cela ne nuit pas au film qui reste cohérent de bout en bout.

samedi 29 septembre 2018

Star Wars - Les Derniers Jedi (2017) de Rian Johnson

Avec Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac, Mark Hamill, Adam Driver, Carrie Fisher, Kelly Marie Tran, Andy Serkis, Benicio Del Toro, Laura Dern, Gwendoline Christie, Lupita Nyong'o, Domhnall Gleeson, Joonas Suotamo, Anthony Daniels.
Star Wars : Les Derniers Jedi Blu-raySi le film pouvait bien porter son nom c'est-à-dire qu'il serait le dernier dessin animé de la franchise Star Wars... Dessin animé au rendu réaliste, enfilade d'un ensemble de séquences et de scènes déjà vues 500000 fois dans les précédents films de la franchise et aussi vu dans les films qui copient cette franchise (par exemple les films Marvel).
Nous nous moquons de ce qui se passe, de l'histoire qui arrive et de la dramaturgie qui est servie. Les éléments techniques ne sont pas à questionner et sont parfaits. Ce dessin animé est du haut de gamme et les images générées par ordinateur fonctionnent à plein régime. Cela est très bien, mais pour produire du vide au service du vide à destination peut-être de cerveaux sans exigence?
Ce qui est patent est le manque d'invention. Et la croyance de ce genre de produit est que l'histoire doit faire la différence. Mais malheureusement en tant que spectateur nous n'avons aucun intérêt et cette histoire ne nous intéresse pas. Les enjeux dramatiques ne nous concernent pas en tant que spectateur. Peut-être parce que les personnages sont très mal incarnés par les différents acteurs dont la majorité n'a aucun charisme. Le seul qui imprime la mémoire, c'est Adam Driver mais sa tête de chien battu permanente lasse très vite. Ce qui manque à cette franchise c'est un changement radical, du projet artistique, peut-être de réalisateur, en tout cas peut-être que la cible enfantine de ce genre de dessin animé se satisfera de ce qu'il propose, c'est-à-dire ses séquences d'action et son bestiaire.
Cette exploitation à l'outrance de cette franchise est en train de la tuer, de la dévitalisée, de lui enlever la moindre parcelle d'intérêt.

Santa & Cie (2017) de Alain Chabat

Santa & CieAvec Alain Chabat, Golshifteh Farahani, Pio Marmai, Bruno Sanches, Louise Chabat, Audrey Tautou, David Marsais, Grégoire Ludig, Johann Dionnet, Tara Lugassy, Simon Aouizerate, Eléna Plonka, Mark Grosy, Jean-Pierre Bacri.

Étonnante cette super production française. Encore une fois la preuve qu'il n'est pas nécessaire d'avoir beaucoup d'argent pour faire un bon film. Ici il y a beaucoup d'argent, notamment pour les effets spéciaux numériques et les décors. Mais le film est un échec artistique. Il hésite en permanence entre un message social et des éléments de comédie (qui ne font pas sourire). Les comédies sérieuses, ou les films sérieux basés sur l'humour sont très durs à réussir. Le mélange des genres nécessite un certain talent. Et ici s'ajoute la bouffonnerie, assumée, qui est la partie la mieux maitrisée du film.
Le film manque cruellement de subversion et de méchanceté. La résultante est une histoire pénible à suivre, sans enjeu dramatique pour le spectateur qui regarde sa montre ou son ordiphone régulièrement pour voir combien de temps cela va encore durer. Ce n'est même pas une farce, car il n'y a pas d'humour.
Il  n'est pas sûr que des Étatsuniens auraient réussi un tel film. Ce n'est même pas un nanar, car bien que navet, le film n'est pas du tout sympathique.
Mais nous pouvons quand même signaler la tentative, qui était fort ambitieuse.

Garde Alternée (2017) de Alexandra Leclère

Avec Didier Bourdon, Valérie Bonneton, Isabelle Carré, Hélène Vincent, Laurent  Stocker, Michel Vuillermoz, Jackie Berroyer, Billie Bain.
Garde alternéeGarde alternée c'est de la comédie française de mœurs, légèrement subversive et donc de bon aloi. Avec son duo de femmes qui exploite leur homme amant au détriment de sa santé et pour leur bon plaisir. Les comédies françaises qui contiennent des éléments de subversion se font de plus en plus rares ou en tout cas se comptent sur les doigts d'une main. Ici nous sommes servis par un trio qui fonctionne à plein et par un Didier Bourdon qui est parfaitement à l'aise. Nous retiendrons surtout Valérie Bonneton qui est presque géniale dans un certain nombre de plans. Son personnage passant de l'effacement à l'exubérance. Isabelle Carré,  très solide comme souvent,  est un peu effacée à côté du personnage de Valérie Bonneton.
Une bonne surprise. 

Jason Bourne: L'Héritage (The Bourne Legacy, 2012) de Tony Gilroy

Jason Bourne : l'héritageAvec Jeremy Renner, Rachel Weisz, Edward Norton, Scott Glenn, Stacy Keach, Donna Murphy, Michael Chernus, Albert Finney, Joan Allen, David Strathairn, Louis Ozawa Changchien, Corey Stoll, Alice Gainer.

Ce Jason Bourne n'est pas du tout déshonorant, bien au contraire. Il reprend les ficelles et les ingrédients de ce qui a fait le succès de la trilogie avec Matt Damon. Ici servi par un acteur, Jeremy Renner, qui tient la route, et qui fournit un personnage différent de Jason Bourne: plus ironique, il connait son passé, il plaisante avec son médecin. Il n'a pas la même personnalité que le personnage  de Matt Damon.
Il s'agit donc d'une continuation des précédents épisodes, traitée sous la forme d'un spin-off, avec des variantes.
Pour être plus précis, celui-ci se déroule en même temps que les deuxièmes et troisièmes de franchise avec Matt Damon. Le tempo et le style ne sont guère différents de la trilogie initiale, même si ici c'est le scénariste qui réalise. Les qualités requises de ce genre de production sont bien présentes. Par exemple un scénario plutôt tortueux qui permet de tenir en haleine le spectateur et l'empêche de deviner ce qui va suivre. Par exemple une distribution haut de gamme avec une pléiade d'acteurs confirmés. Par exemple un mélange de derniers cris technologiques avec des séquences dans la nature, ces séquences dans la nature étant la nouveauté de ce quatrième de franchise. Par exemple une succession d'épreuves pour notre héros qui parait à chaque fois dans une situation inextricable. Par exemple mêler à cette histoire une non-professionnelle que notre héros avec ses super dons doit gérer (ici Rachel Weisz).
Sur le plan de la franchise, l'intérêt de ce spin-off et de pouvoir à terme se faire opposer nos deux personnages, Jeremy Renner et Matt Damon, ou les faire travailler ensemble.
 Au total, dans la veine film d'espionnage à suspenses technologiques et d'action, le film rempli aisément son contrat.

vendredi 28 septembre 2018

Jumanji: Bienvenue Dans La Jungle (2017) de Jake Kasdan

Avec Dwayne Johnson, Jack Black, Kevin Hart, Karen Gillan, Nick Jonas, Bobby Cannavale, Alex Wolff, Madison Iseman, Morgan Turner, Ser'Darius Blain, Rhys Darby, Tim Matheson, Missi Pyle.

Jumanji : Bienvenue Dans la Jungle [DVD]Le film commence plutôt bien et met en place un certain nombre de choses qui sont intéressantes. Par exemple les personnages qui changent de sexe dans le jeu vidéo. Dwayne Johnson qui est peureux. Un Jack Black qui s'éclate à jouer une fille. Tous ces éléments préparatoires et le début sont plutôt bien faits et bien écrits.
Ensuite le film se perd dans l'empilement et l'enchaînement de scènes d'actions vite vues, et ce des milliers de fois ailleurs, traitées correctement sur le plan technique et aussi du point de vue spectaculaire, mais sans aucune invention et donc avec un sentiment de lassitude et de déjà-vu (gros bâillements lors de certaines séquences). Dommage, cela débutait bien.

Radin! (2016) de Fred Cavayé

Radin ! - Blu-ray + Copie digitaleAvec Dany Boon, Laurence Arné, Noémie Schmidt, Stephan Wojtowicz, Patrick Ridremont, Christophe Canard, Christophe Favre, Karina Marimon, Pierre Diot, Sébastien Chabal, Laurent Fernandez, Anne-Sophie Girard, Nicolas Lumbreras, Monique Mauclair.

Une comédie française qui exploite l'avarice mesquine du personnage principal (Danny Boon, efficace) à fond la caisse. Servi par son acteur principal qui joue bien le jeu. Le film laisse une désagréable sensation de très écris, pas du tout improvisé, et surtout sans aucune subversion.
Le film est par ailleurs sans aucun élément sociétal ou social contemporain, ce qui le rend souvent vide et creux, donnant une impression de mécanique, efficace, mais sans substance. Il manque des éléments de génie ou d'originalité qui le distinguerait des autres comédies. Nous percevons bien tous les efforts, notamment d'écriture et de préparation associées, mais pour produire un résultat trop technique, voire académique. C'est une comédie académique.

Sur La Piste Du Marsupilami (2012) de Alain Chabat

Sur la piste du MarsupilamiAvec Jamel Debbouze, Alain Chabat, Fred Testot, Lambert Wilson, Géraldine Nakache, Patrick Timsit, Liya Kebede, Dalip Singh, Jacques Weber, Aïssa Maïga, Garardo Taracena.

Dans son genre le film est plutôt une réussite. Son genre c'est la comédie débile mâtinée d'exploitation de bande dessinée et de pastiche de film de jungle et de films sud-américains. Interprétés par des acteurs français peu ou prou talentueux et assumant parfaitement leur job. Le film recèle même quelques bons gags qui font rire. Le film est dénué de toute réalité sociale, mais nous pensons qu'il n'avait aucune ambition de ce point de vue-là. Si ce n'est faire travailler ensemble une bande de copains. Le film est techniquement parfait.
L'alibi de la bande dessinée ne nous intéresse pas, mais permet d'aligner des séquences absurdes et délirantes, et quelquefois d'un très bon  mauvais gout.

mercredi 12 septembre 2018

Thor: Ragnarok (2017) de Taika Waititi

Avec Chris Hemsworth, Tom Hiddleston, Cate Blanchett, Idris Elba, Jeff Goldblum, Tessa Thompson, Karl Urban, Mark Ruffalo, Anthony Hopkins, Benedic Cumberbatch, Ray Stevenson, Zachary Levi, Tadanobu Asano, Taika Waitiki, Rachel House, Jasper Bagg, Rob Mayes.

Thor : Ragnarok Blu-ray
Les dessins animés Marvel sont produits comme des petits pains et sortent à grande vitesse. Ici le personnage principal est ce crétin de Thor qui est embarqué dans une histoire dont nous ne comprenons rien et en plus qui ne nous intéresse même pas. Le dessin animé est plutôt réussi avec un décalque quasi identique des vignettes de bande dessinée dont il est issu. Ce qui donne un graphisme de bande dessinée au service d'un film d'action, rehaussé ou abaissé par des éléments d'humour, mais qui quelque part rend tout ceci un peu plus léger bien que sans aucun enjeu dramatique. Nous nous demandons juste quand le public aura assez de ce genre de film vide de sens et sans aucun enjeu dramatique si ce n'est présenter des séquences d'action plus ou moins organisées selon le même schéma et probablement les même sur tous les films de Marvel?

Suicide Squad (2016) de David Ayer

Avec Margot Robbie, Will Smith, Jared Leto, Cara Delevingne, Jai Courtney, Joel Kinnaman, Viola Davis, Karen Fukuhara, Jay Hernandez, Adewale Akinnuoye-Agbaje, Ike Barinholtz, Scott Eastwood, Adam Beach, Ben Affleck, Common, Ezra Miller, Ray Olubowale.

Suicide Squad - Blu-ray + Blu-ray Extended Edition + Copie digitale UltraViolet
Le bon côté de chez DC Comics est la noirceur de l'univers et de certains personnages. C'est ce qui les rend plus intéressants par rapport aux héros Marvel (dont il est aisé de comprendre qu'ils aient été rachetés par Disney, spécialiste des films pour enfants fait par des enfants avec la complexité du cerveau d'un enfant).
Ici c'est une brochette de personnages méchants qui sont assemblés pour affronter une créature de style La Momie. L'histoire est débile et ne nous intéresse pas, comme d'habitude. Par contre les personnages de cette équipe sont plutôt intéressants et leur caractérisation; les flashbacks pour expliquer leur passé sont plutôt bien venus et ils donnent un peu de profondeur. La faiblesse du film est son méchant. Le premier c'est le Joker que nous ne voyons pas longtemps, mais que la fin nous indique qu'il réapparaîtra. Et l'autre c'est une espèce de momie qui débarque, nous ne savons pas pourquoi, et qui ne nous intéresse pas.
Il y a un bon travail de direction d'acteur et d'interprétation et il faut reconnaître que de ce côté-là les acteurs sont au top.

dimanche 29 juillet 2018

Au Revoir La-Haut (2017) de Albert Dupontel

Avec Nahuel Perez Biscayart, Albert Dupontel, Laurent Lafitte, Niels Arestrup, Emilie Dequenne, Mélanie Thierry, Héloïse Balster, Philippe Uchan, André Marcon, Michel Vuillermoz, Kyan Khojandi, Gilles Gaston-Dreyfus, Frédéric Epaud, Jacques Mateu, Axelle Simon.

Au revoir là-haut
La principale qualité du film est son histoire. Merci au roman initial. Ensuite, si nous comparons ce film aux précédentes réalisations d'Albert Dupontel, nous pouvons que constater qu'il s'agit de son meilleur film. Peut-être parce qu'il n'est pas à l'origine de l'histoire. Et que cette histoire permet d'y intégrer des constituants de son univers. Et à travers les différents masques que porte notre personnage principal, nous ne pouvons que penser à l'univers de Terry Gilliam (dont Albert Dupontel est un admirateur).
Nous ne nous attardons pas sur la composante technique du film qui est au niveau attendu pour une production de ce budget là: photographie, décors, effets numériques, costumes.
Le film permet aussi d'avoir une histoire se déroulant dans une période historique rarement montrée au cinéma (l'après 14-18).
Beau travail.



Barry Seal: American Traffic (American Made, 2017) de Doug Liman

Tom Cruise, Sarah Wright, Domhnall Gleeson, E. Roger Mitchell, Jesse Plemons, Caleb Landry Jones, Lola Kirke, Alejandro Edda, Benito Martinez, Jayma Mays, Jed Rees, Mike Pniewski, Connor Trinneer, William Mark McCullough, Morgan Hinkleman, Sharon Conley, Justice Leak.
AMERICAN MADE (BARRY SEAL:AMERICAN TRAFFIC)-BIL-BLURAY

Avec Barry Seal nous avons une histoire étonnante et délirante, qui se destinait effectivement à un film. Barry Seal était un fou furieux irresponsable qui s'est retrouvé à travailler pour des narcotrafiquants, la CIA, le FBI, entre autres, par moment en même temps. Ceci à cause de son talent de pilote qui lui permettait de transporter des USA vers l'Amérique du Sud des cargaisons (armes, drogues, etc.). Le clou du film est la scène où il se fait arrêter par cinq ou six organismes gouvernementaux en même temps.
Sur la forme nous sommes dans le haut du panier en terme de mise en scène et d'interprétation. Tom Cruise s'éclatant à interpréter ce dingue et irresponsable.

L'Enlèvement de Michel Houellebecq (2014) de Guillaume Nicloux

Avec Michel Houellebecq, Maxime Lefrancois, Françoise Lebrun, Luc Schwarz, Karim Achoui, Ian Turiak, Mathieu Nicourt.

L'Enlèvement de Michel Houellebecq
Il est difficile dans un tel (télé)film de savoir ce qui est du pur Houellebecq ou de l'écrit pour lui. Cet enlèvement oscille entre la comédie et le drame, en permanence. Ces ravisseurs n'étant pas de grands criminels, mais plutôt des personnages sympathiques avec leurs histoires, croyances et faiblesses.
Tout ceci n'est qu'un prétexte à parler de social, de la vie des sans dents comme dirait un gros.
L'histoire est bien tournée et le spectateur se demande comment cela va se terminer. 
Nous avons droit à quelques éléments de la vie de Houellebecq, puis il est enlevé et le film progresse selon son point de vue: nous découvrons les ravisseurs, leur vie, leur famille, puis finalement Houellebecq s'y fait, puis l'enlèvement se termine. L'enlèvement n'était qu'un prétexte pour parler des gens simples, pauvres, et de leurs préoccupations.
Il reconnaitre que Michel Houellebecq, le personnage, le physique, est une matière de film. Et tous les acteurs autour de lui sont formidables.

Détective (1985) de Jean-Luc Godard

Avec Laurent Terzieff, Aurelle Doazan, Jean-Pierre Léaud, Nathalie Baye, Claude Brasseur, Johnny Hallyday, Alain Cuny, Xavier Saint-Macary, Pierre Bertin, Stéphane Ferrara, Emmanuelle Seigner, Eugène Berthier, Julie Delpy, Ann-Gisel Glass, Cyrille Autin.

Détective
Ce Détective est poussif. Nous ne retrouvons pas les fulgurances et les beautés d'un Nouvelle Vague ou d'un Hélas Pour Moi. Nous sommes dans les années 80. Malgré son casting de star comme le dit le très bien le générique et malgré la présence de quelques gags surréalistes. Le film est pesant. Le travail sur la forme des films ultérieurs (voir ceux déjà évoqués) n'est pas encore là. Le travail est peut sur la matière acteur star, qui n'intéresse pas Jean-Luc Godard, ou l'inspire moins ou pas du tout.
La mise en scène du réalisateur étudie encore et toujours la profondeur de champ avec mouvements d'acteurs en va-et-vient devant la caméra, avec l'utilisation de la focale qui floute ou pas l'arrière-plan, le premier plan ou le sujet lui-même. Nous nous demandons quelles instructions ont eu les acteurs pour interpréter et jouer ceci.

La Momie (2017) de Alex Kurtzman

Avec Tom Cruise, Sofia Boutella, Annabelle Wallis, Russell Crowe, Jake Johnson, Courtney B. Vance, Marwan Kenzari, Stephen Thompson, Simon Atherton, Matthew Wilkas, Sohm Kapila, Sean Cameron Mitchael, Rez Kempton, Selva Rasalingam, Javier Botet, Dylan Smith, Parker Sawyers, Neil Maskell.
La Momie - Blu-ray + Copie digitale
Très bonne surprise que cette momie. Vrai film d'horreur, sombre sur le sujet et sur la forme.
La Momie est un film d'horreur qui prend le contre-pied de ce à quoi nous pourrions nous attendre. Tom Cruise est une victime qui se retrouve embarquée dans cette histoire. Il perd ses combats. Il subit l'histoire et ne contrôle rien. Ce n'est pas le héros exemplaire. Et il finit d'ailleurs par mourir deux fois dans le film...
Côté bestiaire, le film est riche et introduit les classiques de la Universal (docteur JeKyll et Mister Hyde, la momie donc, les vampires)  avec l'intégration d'un must du film d'horreur, le mort-vivant ou le zombie (les zombifiés par notre momie en cheffesse).
Une autre qualité du film, c'est qu'il ne dure pas 2h20 ou 2h40. Mais 1h30, bon choix et bonne décision. Le film est très dense.
Au total le film et finalement un film d'horreur fait avec alacrité et pas mal de moyens. Les éléments d'horreur sont parfaitement intégrés dans des séquences spectaculaires de type film d'actions (il y a Tom Cruise au générque). Pour finir effectivement dans quelque chose qui se veut une ouverture vers des suites. Qui n'existeront probablement pas vu l'échec commercial du film. Échec commercial qui n'est pas justifié et qui fait de ce "petit" film d'horreur un bon film d'horreur très au-dessus de la moyenne du genre.

Hélas Pour Moi (1993) de Jean-Luc Godard

Avec Gérard Depardieu, Laurence Masliah, Bernard Verley, Aude Amiot, Roland Blanche, Marc Betton, François Germond, Jean-Louis Loca, Anny Romand, Monique Courturier, Benjamin Kraatz, Louis-Do de Lencquesaing, Stefan Elbaum, Harry Cleven, Manon Andersen, Raphaël Pottier, Delphine Quentin, Véronique Varlet.

Bande-annonce Hélas pour moi
Nous sommes encore subjugués par la forme. L'histoire importe peu (ce sont les mêmes thématiques qui sont travaillées chez Jean-Luc Godard: l'amour, le social, la politique, le capitalisme, le cul). C'est la forme qui compte avec Jean-Luc Godard. Une forme qui montre qu'il est possible de faire ce que beaucoup ne font pas: des acteurs qui parlent en même temps par exemple (et donc inaudible pour le spectateur), ou des images floues, ou une bande-son trop forte (musique ou bruitage), ou un bruitage qui masque le dialogue. Quelquefois à la limite du ridicule.
Mais il y a aussi ces plans, souvent avec la nature, extrêmement composés, de toute beauté.
Les acteurs déclament leur texte, surement en rapport avec ce qui doit être l'histoire, mais c’est la phrase déclamée qui nous intéresse, et pas son lien avec l'ensemble du film.
Sur la forme, la musique, matière importante qui contribue à la beauté de certains plans, est mixée très en avant.
L'autre matière travaillée par le réalisateur, est ses acteurs, toujours indispensables (mais qui le seront de moins en moins dans certains films suivants), en particulier Laurence Masliah qui manifestement inspire Jean-Luc Godard: tout ses plans sont magnifiques. Gérard Depardieu s'intègre parfaitement à cet univers.

Les Mauvaises Herbes (2016) de Louis Bélanger

Les Mauvaises herbesAvec Alexis Martin, Gilles Renaud, Emmanuelle Lussier-Martinez, Luc Picard, Myriam Côté, François Papineau, Sylvio Archambault, Patrick Hivon.
Ces mauvaises herbes sont un mélange d'humour noir, de comédie, et de drame psychologique.
Le film contient dans sa première moitié de multiples ruptures de ton le temps d'installer les différents personnages et les enjeux. Le film est un petit bijou, car elle arrive à mélanger dans le cas d'une histoire plutôt dramatique, un acteur de théâtre dépressif , un kidnappeur père en manque de son enfant qui cultive une herbe illégale afin de lui acheter des terrains quand il n'aura connaissance qu'à la mort de son père, et deux filles à la recherche d'une famille. Tout ceci se déroulant dans la campagne québécoise sous la neige.s
Le film progresse tout doucement en commençant peut-être par une histoire de gangster puis une histoire de drame et de kidnapping pour finalement continuer sur une comédie dramatique où des personnages paumés se croisent et se rencontrent à travers les mauvaises herbes du titre
Le tout dans un ensemble équilibré et servi par de très bons acteurs.
Un vrai bréviaire pour scénaristes sur les mélanges harmonieux d'éléments de drame et de comédie.

Soigne ta Droite! (1987) de Jean-Luc Godard

avec Jean-Luc Godard, Jane Birkin, Jacques Villeret, François Périer, Michel Galabru, Les Rita Mitsouko, Philippe Khorsand, Pauline Lafond, Dominique Lavanant, Rufus, Bruno Wolkowitch, Eva Darlan.

Bande-annonce Soigne ta droite
Comme dans tous Jean-Luc Godard il faut décrypter ici les enjeux et les messages qui cherchent à nous faire passer. Dans une forme familière de la période (charnière entre les années 80 et années 90), c'est-à-dire avec un mélange de dialogues, de musiques, de découpages, de hachages, de surcharges et de superpositions. Ici, nous comprenons que ce qui est attaqué ou présenté comme médiocre ce sont la télévision et ce qu'elle diffuse, et accessoirement le capitalisme (ce n'est pas nouveau). Nous apprécions les passages avec Jean-Luc Godard lui-même dans le rôle à la fois de l'Idiot et du Prince se mettant lui-même en scène dans des petits éléments humoristiques qui font mouche. Nous retrouvons les Rita Mitsouko en pleine création artistique.
C'est donc comme à son habitude un mélange d'éléments légèrement narratif, de structure expérimentale (surtout dans le montage et les superpositions), dont le résultat perçu, en partie hermétique, en partie limpide, est soit grossier, soit subtil, mais au total plutôt intéressant.
Nous percevons aussi ici une dose de je-m'en-foutisme et de bâclage. Probablement que le film ayant été une commande avec un budget limité, nous y trouvons des éléments de remplissage, par exemple les scènes avec les Rita Mitsouko, ou les plans de coupe sur le ciel ou sur les fenêtres, à la fois plastiquement très beaux oui, à la fois support à des dialogues, mais donnant une impression de paresse (une analyse des juxtapositions, des collages que produit le montage, doit peut être donner des éclairages, mais c'est la sensation primaire que nous privilégions pour cette forme artistique qu'est le cinéma). C'est aussi une impression qui transparaît avec le fait que les différents acteurs, sans être des stars, mais des acteurs confirmés, apparaissent que ponctuellement et très rarement tout au long du film. Nous nous demandons quel cachet ils ont touché pour ces prestations (minimum syndical ou gratuit). Au total l'impression est celle d'un film mineur pour son auteur.

Nouvelle Vague (1990) de Jean-Luc Godard

Avec Alain Delon, Domiziana Giordano, Jacques Dacqmine, Roland Amstutz, Christophe Odent, Cécile Reigher, Laurence Côte, Joseph Lisbona, Véronique Müller, Joe Sheridan, Belkacem Tatem, Violaine Barret, Hubert Ravel, Laurence Guerre, Raphael Delpard, Brigitte Marvine.

Bande-annonce Nouvelle VagueDans un film qui est en deux parties, nous retenons de prime abord Alain Delon, qui promène sa carcasse dans cette construction de Jean-Luc Godard. Dans la première partie du film qui fait de lui quelqu'un de paumé, il est extraordinaire. C'est là que nous voyons que c'est un grand acteur.
Sur la forme, c'est le Jean-Luc Godard des années 90. Qui joue une ligne dramatique plus ou moins tendue ou claire, c'est-à-dire peu limpide! Mais ce n'est pas ce qui nous intéresse chez Jean-Luc Godard. Il nous permet de voir des plans très construits et travaillés, avec par moment la nature et des végétaux, et des images magnifiques, mais aussi des plans d'eau, des travellings latéraux en général pour accompagner des mouvements de personnages dans le plan, soit de gauche à droite, ou de droite à gauche ou dans la profondeur. Tout cela est très composé et ne semble pas être improvisé. Cela donne par moment des images fulgurantes de beauté. Là-dedans se promènent des acteurs qui déclament leurs textes qui comme souvent sont des citations que choisit Jean-Luc Godard pour travailler ses messages (l'histoire importe peu). Sur l'utilisation du son qui évidemment est extraordinairement travaillé, nous y retrouvons à la fois des bruits, plusieurs lignes de dialogues, qui s'enchevêtrent et se superposent, empêchant par moment une partie des dialogues d'être audibles.
Le cinéma de Jean-Luc Godard est un cinéma de sensations. Il peut être à fleur de peau, sublime, superficiel, exaspérant ou ridicule. Mais nous retenons les fulgurances de beautés, d'un  plan dans sa globalité, sur le visage d'un  acteur ou d'une actrice.

jeudi 19 juillet 2018

La Tour Sombre (The Dark Tower, 2017) de Nikolaj Arcel

Idris Elba, Matthew McConaughey, Tom Taylor, Soo-hyun Kim, Fran Kranz, Abbey Lee, Katheryn Winnick, Dennis Haysbert, Jackie Earle Haley, Alex McGregor, José Zuniga, Michael Barbieri.

La Tour sombre - 4K Ultra HD + Blu-ray + Digital UltraViolet
La Tour Sombre est une superproduction à l'envers. Le méchant est imberbe, bien dans sa peau, dans beaucoup de plans, à tel point qu'il est presque le héros du film; mais il manque d'humour (grosse faiblesse). Il s'appelle l'Homme en Noir... Ridicule. Le gentil est barbu et chauve, torturé et rempli de névroses. Il s'appelle Le Pistolero. Le premier est Matthew McConaughey, qui fait le job. Le deuxième est Idris Elba. Qui fait le job et qui porte très bien son personnage. Et nous sommes contents qu'Idris Elba porte sur ses épaules un film. Bien qu'il ne soit pas une star. La vedette étant Matthew McConaughey.
Nous sentons que les producteurs ont voulu lancer une nouvelle franchise, basée sur les romans de Stephen King. Ici dans un univers de science-fiction, mais c'est peut être là où le film est faible. Cela se veut un univers de science-fiction, mais le concept de la tour sombre, n'est qu'un prétexte pour parler encore du Bien et du Mal avec la bêtise, le ridicule et la lourdeur typique des productions hollywoodiennes.
Passé ce côté ridicule, nous avons le sentiment que le film hésite entre le film d'horreur, le noir, mâtiné de films de fantôme, et la dystopie, ce qu'il n'est pas. Le problème vient surement du matériel initial (les romans de Stephen King). Ce film est un entre-deux, une hésitation,  qui essaie de ménager et de répondre à tout: horreur, science-fiction, film pour jeune adulte, succès damné de Harry Potter, film d'action et le film de superhéros. Mais ici le héros est névrosé et n'a pas beaucoup de super pouvoir (un seul et son habilité au tir au pistolet; normal c'est Le Pistolero). Et le méchant lui a de super pouvoirs. C'est peut-être une nouvelle race de film: le film de super-méchants. C'est ce qui explique son échec commercial. Un film d'avant-garde en quelque sorte.

Le Dernier Rempart (The Last Stand, 2013) de Jee-Woon Kim

Avec Arnold Schwarzenegger, Forest Whitaker, Johnny Knoxville, Rodrigo Santoro, Jaimie Alexander, Luis Guzman, Eduardo Noriega, Peter Stormare.
Au moins, à la vision de ce film, Arnold Schwartzenneger a décidé de ne plus se montrer torse nu, de ne plus exhiber sa musculature. C'est une révolution! Surtout s'il est comparé à son compère Sylvester Stallone qui lui n'arrête pas de se retrouver torse nu dans ses films (voir la franchise Expendables ou ses cinq dernières interprétations).
Le Dernier rempartPassons sur le gros défaut du film: une histoire invraisemblable et complètement improbable (nous sommes bien dans une série B): le FBI est ridicule et le patron de cartel, le méchant, est bête au point de ne pas prévoir du monde pour l'accueillir à l'autre bout du pont et se retrouve à affronter le Sheriff.
Il est aisé de comprendre le raisonnement des producteurs pour concocter ce produit. Prenons un réalisateur dans le vent et coréen, une histoire simple à comprendre, des seconds rôles de différentes générations pour attirer différentes tranches d'âge de spectateurs (de l'abonné aux performances Forrest Whitaker au Jackass Johnny Knoxville) et aussi pour aider Schwartzenneger qui a manifestement pris un coup de vieux et repose donc sur les autres acteurs pour une partie de l'action. Ajoutons un cadre un peu original (la campagne, les champs de maïs), une touche de Fast & Furious (les bolides que le film utilise).
Au demeurant, le film n'est pas exempt de qualités: une violence sèche et qui ne fait pas effet numérique, y compris pour les fusillades ou la bagarre à mains nues à la fin, distribution des seconds rôles à des acteurs confirmés et tous bien écrits, une ambiance de campagne et western qui sort le film du high-tech ou du polar (d'ailleurs il y a quelque décennies ce film aurait été un western).
Au total, une bonne série B, pas impérissable, mais au dessus de beaucoup de films d'Arnold Schwarzenneger des années 80…

mercredi 18 juillet 2018

Le Retour du Héros (2018) de Laurent Tirard

Jean Dujardin, Mélanie Laurent, Noémie Merlant, Féodor Atkine, Laurent Bateau, Jean-Michel Lahmi, Christian Bujeau, Evelyne Buyle.
 
Le Retour du héros
Ce retour du héros est un échec artistique. Véhicule pour Jean Dujardin, grosse star nationale qui fait correctement son job, mais sans surprise ni réelle subversion. L'actrice principale est par moment à la limite du hors-jeu ou du non jeu, à se demander si elle est comédienne. Le package Dujardin/Laurent ne fonctionne pas.
L'histoire globalement aurait nécessité quelque part le traitement d'un Jean-Marie Poiré, c'est-à-dire un mélange de dynamique, de vulgarité, et de délires et d'énormités assumées. Chose que nous n'avons pas ici. Nous imaginons très bien des producteurs et scénaristes se disant que cela va être super, mais nous ne voyons qu'une tentative d'illustration de l'histoire qui sur le papier peut paraître intéressante et qui a dû se monter facilement avec sa grosse star masculine. Le film manque cruellement de subtilité à tous les niveaux de l'interprétation et de la direction d'acteurs, du scénario et de la mise en scène.
Un film sans saveur.

Azur et Asmar (2006) de Michel Ocelot

Azur et AsmarAvec les voix de Cyril Mourali, Karim M'Riba, Hiam Abbass, Patrick Timsit, Fatma Ben Khell, Rayan Mahjoub, Adbdelsselem Ben Amar, Sofia Boutella.

Les qualités de ce dessin animé sont de montrer les différences culturelles et d'avoir un message d'ouverture et de compréhension vers les autres cultures. Le canevas de ce compte n'a rien de particulier ou d'original. Il contient par contre beaucoup d'humour, et se laisse regarder jusqu'au bout, le spectateur essayant de deviner comment tout ceci va se terminer.
La plastique est simple et efficace, et est par moment un festival pour les yeux.

La Prisonnière Du Désert (The Searchers, 1956) de John Ford

Avec John Wayne, Natalie Wood, Jeffrey Hunter, Ward Bond, Vera Miles, John Qualen, Olive Carey, Harry Carey Jr., Lana Wood, Ken Curtis, Antonio Moreno, Hank Worden, Mae Marsh, Nacho Galindo, Chuch Hayward, Patrick Wayne, Peter Mamakos, Dorothy Jordan.

La Prisonnière du desert
Pourquoi aimons-nous ce film ? Pour de multiples raisons. Pour le personnage de John Wayne d'une noirceur impressionnante, raciste et réactionnaire. Et justement grâce à ce personnage, tout le talent d'acteur de John Wayne s'exprime. Il y a quelques plans de John Ford sur son visage, où il ne parle pas, mais c'est uniquement son visage et son expression, avec son regard, qu'il fait passer une noirceur insondable.
Pourquoi aimons-nous ce film ? Pour une multitude de plans référentiels. Par exemple la porte qui s'ouvre au début du film avec la caméra à l'intérieur et la porte dans le noir et à l'arrière-plan les décors du désert, puis la caméra avance. Il y a aussi le même plan symétrique à la fin avec la porte qui se ferme pour terminer le film. Pour les plans où un personnage jette quelque chose à l'autre, en général à John Wayne, avec ou pas un plan de coupe au milieu: une gourde lancée, un chapeau. Des plans que l'on ne voit jamais habituellement. Pourquoi aimons-nous ce film ? Car le film décrit, même si c'est complètement faut historiquement, la Vallée de la Mort  avec la vie de ses pionniers qui vivent au milieu des Indiens (hostiles bien sûr) et qui essaient créer une communauté et de vivre dans ce nouveau pays comme le dit un des personnages. Ce qui donne des scènes de vie de la communauté qu'adore John Ford et qui ne datent pas trop le film.
Pourquoi aimons-nous ce film ? Parce que bien que le film soit une immense tragédie et conte le parcours sombre de personnages à la recherche sur plusieurs années d'un enfant enlevé par les Indiens, il contient quelques petits éléments de comédie et que ceux-ci ne sont pas trop datés et ont assez peu vieilli. Contrairement à certains autres films de John Ford ou d'Howard Hawks dont la constituante comique est par moment ridicule maintenant.
Pourquoi aimons-nous ce film ?  C'est pour la photographie magnifique et le format presque 16/9 utilisé qui mettent en valeur de magnifiques décors, c'est-à-dire la Vallée de la Mort aux USA of America. Néanmoins il faut reconnaître que sur le plan cinégénique c'est parfait.

Tonnerre Sous Les Tropiques (Tropic Thunder, 2008) de Ben Stiller

Avec Ben Stiller, Jack Black, Robert Downey Jr., Jay Baruchel, Steve Coogan, Nick Nolte, Danny McBride, Matthew McConaughey, Tom Cruise, Valerie Azlynn, Matt Levin, David Pressman, Amy Stiller, Dempsey Silva, Bill Hader, Eric Winzenried, Jeff Weideman, Nadine Ellis.

Tonnerre sous les tropiques - Non censuré
Un film extraordinaire dans son genre. Un genre qui est à la fois la comédie d'humour noir, le film de guerre et le film documentaire sur le monde du cinéma. Bref un programme assez vaste qui utilise le film de genre sur la guerre au Vietnam comme toile de fond pour montrer des acteurs qui tournent un film de cette nature là, mais qui se dérèglent (le film tourné, les acteurs) pour différentes raisons. Avec une prestation assez étonnante voir d'anthologie pour Robert Downey Jr.
Le film contient une séquence d'ouverture impressionnante jusqu'à sa conclusion qui donne le ton du film. Il y a aussi un personnage de producteur joué par Tom Cruise d'une vulgarité totale, et Matthew McConaughey qui fait l'imprésario de Ben Stiller, là aussi un personnage pas mal.
Mais le film est un peu bancal: il mélange à la fois le tragique et le comique, et il faut reconnaître dans ce genre-là qu'il est plutôt réussi, mais c'est qui donne quand même toujours une impression un peu mitigée (la même impression était provoquée par le premier film de Ben Stiller - Disjoncté, 1996-); le film ne choisissant pas son camp et restant dans l'entre-deux. Au total il reste quand même recommandable (et plus intéressant qu'une mièvrerie comme La Vie Privée de Walter Mitty, 2013).