
La geste du film est de dire: je vais vous faire peur, je vous fais peur, je vous avais dit que j'allais vous faire peur. C'est bien un film d'intellectuel, extrêmement calculé, et comme souvent chez Stanley Kubrick, sans aucune humanité. Le réalisateur s'est donné comme challenge de mettre tout ce qui est possible de clichés pour films d'Horreur et d’Épouvante. Et pendant la durée du film, tout y passe. Comme à son habitude, son film est un documentaire, mais ici sur le film d'Horreur en tant que genre connu en 1980 (si Stanley Kubrick réalisait son film en 2010 ou 2020 il faudrait y ajouter l'apport des documenteurs - il aurait été intéressant de voir comment le documentariste Kubrick aurait abordé ce sous-genre - et probablement des zombis, les deux sous-genres les plus développés de ces vingt dernières années).
Lors de cette nouvelle vision, ce qui saute aux yeux est le travail extraordinaire de Shelley Duvall, qui n'est pas dans la légèreté, loin de là, mais qui a fait ce que Stanley Kubrick lui demandait. Beaucoup plus que celui de Jack Nicholson, qui est efficace, mais sans surprise (il avait déjà tout dit cinq ans auparavant chez Milos Forman, i.e. Vol Au-Dessus d'Un Nid de Coucou, 1975). Mais aussi la formidable efficacité de l'ensemble. L'efficacité au cinéma est Stanley Kubrick.
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