dimanche 27 février 2022

Halloween (2018) de David Gordon Green

Avec Jamie Lee Curtis, Judy Greer, Andi Matichak, James Jude Courtney, Haluk Bilginer, Will Patton, Rhian Rees, Jefferson Hall, Toby Huss, Virginia Gardner, Dylan Arnold, Miles Robbins, Drew Scheid.

Cet Halloween, qui se situe plusieurs décennies  après le film de John Carpenter (La Nuit Des Masques, 1978) reprend les même personnages, plus de nouveaux. Michael Myers est en hôpital psychiatrique depuis toutes ces années, et un utile accident va le libérer, pour permettre bien sûr son retour sur les lieux du premier film. Le film fonctionne parfaitement et fait sursauter régulièrement (avec certains meurtres brutaux, dont un enfant, plutôt inhabituel le meurtre direct d'un enfant), jusqu'à la bascule de son médecin, où ensuite pour le dernier quart d'heure le film devient plus mécanique et surtout moins crédible: l'affrontement dans la maison de Jamie Lee Curtis est invraisemblable et fait décrocher le spectateur.

Néanmoins le film possède les qualités plastique d'un film Blumhouse. Et le réalisateur a su créer une atmosphère qui maintient une tension sous-jacente en permanence, la technique de la caméra subjective aidant, mais surtout aussi par un montage brillant pour détourner l'attention du spectateur pour le surprendre et le faire sursauter.

John Carpenter est présent à travers la musique. Qui est correcte et dans la lignée de ses musiques de film, mais en moins synthétique.

Halloween [Blu-Ray]

Sicario (2h01, 2015) de Denis Villeneuve

Avec Emily Blunt, Benicio Del Toro, Josh Brolin, Victor Garber, Jon Bernthal, Daniel Kaluuya, Jeffrey Donovan, Raoul Max Trujillo, Julio Cesar Cedillo, Hank Rogerson, Bernardo Saracino, Maximiliano Hernández, Kevin Wiggins, Edgar Arreola, Kim Larrichio.

Le personnage d'Emily Blunt semble être un prétexte de scénariste et représente le point de vue du spectateur qui découvre les méthodes officieuses de la CIA et de leur conseiller, un colombien aux méthodes violentes, utilisé pour infiltrer perturber des cartels mexicains. Sinon son personnage ne sert strictement à rien.

Pour le reste, le film à l'avantage d'être un polar qui se déroule dans le désert, en Arizona à la frontière avec le Mexique.  Avec les deux personnages clés que sont Josh Brolin et Benicio Del Toro. Josh Brolin en agent de la CIA, content et souriant de ce qu'il fait. Benecio Del Toro en tueur, tortionnaire, bête de mort qui est utilisé comme un atout par les Étatsuniens pour lutter contre les cartels mexicains.

Denis Villeneuse crée une atmosphère grâce à de beaux plans d'ensemble des décors et grâce à une musique qu'un film d'horreur de renierait pas. Les séquences d'actions sont sèches et efficaces, le film garde toujours une atmosphère, et le film reste passionnant: nous découvrons ce qui se trame avec Emily Blunt, qui représente le FBI dans le conflit, et qui est spectatrice de ce qui se passe (avec des états d'âme, il est vrai).

Un super polar dans le désert.

Sicario

L'Egyptien (The Egyptian, 2h19, 1954) de Michael Curtiz

Avec Edmund Purdom, Jean Simmons, Victor Mature, Gene Tierney, Michael Wilding, Bella Darvi, Peter Ustinov,  Judith Evelyn, Henry Daniell, John Carradine.

Ce péplum se révèle passionnant, pas par ses décors (qui sont superbes), pas par ses séquences spectaculaires (ici il n'y a pas de bataille ou de grosses scènes de foules), mais par ses personnages, pour le moins torturés, et par son histoire, tout aussi tortueuse, tournant autour d'Edmund Purdom en Sinouhé, médecin, fils 'unu pharaon qui ne le sait pas, naïf influençable, masochiste, qui rend cette histoire passionnante. Autre personnage, le pharaon, Akhenaton (Michael Wilding en illuminé) qui est pacifique, qui refuse la guerre au regret de ses généraux, et qui idolâtre son dieu du soleil (et au passage entraine une partie de son peuple).

Les décors et costumes sont au niveau dans cette superproduction de Darryl F. Zanuck, avec le format CinémaScope.

Les caractéristiques du personnage de Sinouhé, personnage sans courage, peureux, extrêmement influençable permettent au film de sculpter des personnages féminins autour de lui qui possèdent leurs caractéristiques propres. Jean Simmons l'amoureuse secrète. Gene Tierney, sans sentiment, prête à tout pour accéder au trône (à tuer un de ses frères et à coucher avec un autre). Bella Darvi qui joue avec Sinouhé, comme un chat joue avec une souris, pour lui prendre son argent. Et le personnage du pharaon Akhenaton, pacifiste et illuminé, qui fait que le film ne contient pas un méchant standard (et nous regrettons qu'il ne soit pas plus développé, chacune de ses apparitions étant marquantes), car le méchant du film sont finalement les femmes autour de Sinouhé. Ce film est un exemple de film hollywoodien qui possède un super méchant, mais incarné par plusieurs personnages, ici principalement féminin. Ce n'est pas commun.

Victor Mature est fonctionnel (et peu crédible en athlète vu son physique). Peter Ustinov est aussi fonctionnel. Ils font le job, mais ne sont pas essentiels à l'histoire. Gene Tierney est peu présente à l'écran, et elle est mal habillée (ses costumes l'habillent comme un sac). Mais ces peccadilles ne sont rien et ne dégradent pas l'ensemble.

Voilà un sujet et un scénario qui pourraient être refaits.

BLURAY L'EGYPTIEN -


Platoon (2h, 1986) de Oliver Stone

Avec Tom Berenger,Willem Dafoe, Charlie Sheen, Keith David, Forest Whitaker, Francesco Quinn, Kevin Dillon, Corey Glover, Johnny Depp, Chris Pedersen, Richard Edson, Tony Todd, Kevin Eshelman.

Visionner Platoon, film sur une partie de la guerre du Vietman, permet de se rendre compte que le film possède toujours actuellement des qualités. Sa distribution et sa progression dramatique en sont des exemples.

La distribution est la grande qualité du film, avec une brochette de personnages secondaires (il n'y a pas de personnage principal, même si nous suivons les évènements avec Charlie Sheen, son personnage est un concept de scénariste) et donc d'acteurs.

La où le film laisse légèrement dubitatif est sur la partie dramatique justement: l'ennemi n'est pas le communisme. L'ennemi est à l'intérieur du groupe puisque le film structure beaucoup sa progression autour de l'affrontement entre le groupe de Tom Berenger et le groupe de Willem Dafoe. Qui sont d'ailleurs tous les deux très bons. Nous sommes capables, d'appréhender et comprendre cette rivalité, mais la mener jusqu'au bout au point qu'ils s'entretuent parait peu vraisemblable.

Le film est fort pour peindre l'oisiveté, le besoin de partir ailleurs des soldats, avec l'usage des drogues multiples qu'ils prennent en permanence, qui les aident à tenir. Et en fin de compte le film montre bien à travers son climat et ses différents personnages les éléments constitutifs de ce conflit: l'attente, la difficulté à identifier l'ennemi, la difficulté du terrain avec sa jungle, ses rizières, ses sous-terrains, et au total l'absurdité de l'ensemble.

Platoon

Undercover: Une Histoire Vraie (White Boy Rick, 1h51, 2018) de Yann Demange

Avec Matthew McConaughey, Richie Merritt, Bel Powley, Jennifer Jason Leigh, Brian Tyree Henry, Rory Cochrane, RJ Cyler, Jonathan Majors, Eddie Marsan, Taylour Paige, Bruce Dern, Piper Laurie.

Avec un titre méta comme celui-ci, où la véracité de l'histoire est censée être garant de qualité, le film peut faire peur de prime abord. Mais heureusement, il n'y a pas de raison d'avoir peur. Ce film est dans la tradition des films policiers étatsuniens qui se veulent réalisent, prêts du terrain, avec un infiltré dans un milieu des mauvais garçons, et filles. Le film se déroule dans le milieu des trafiquants de drogue afroétatsuniens, avec la curiosité qu'ils sont infiltrés par un blanc, qui joue un double jeu: il est parfaitement intégré avec les noirs; mais le FBI le fait chanter et tire les ficelles dans son dos, et l'utilisera jusqu'au bout et qui ne l'abandonnera lorsqu'il se retrouvera en prison à vie. Et pour agrémenter l'histoire, le papa du jeune garçon blanc est un petit artisan du trafic d'armes: le papa est interprété par Matthew McConaughey qui s'éclate à se transformer physiquement.

Tout fonctionne parfaitement dans cette reconstitution des années 1980 avec le déploiement de la drogue de rue. Le film évite le sordide tout en restant réaliste. Le film évite les poursuites tout en restant intéressant. Le film évite les fusillades tout en captivant le spectateur. Et le film intègre la dimension familliale de manière adroite, sans pathos exagéré et parfaitement dosé: la relation avec la soeur, avec son père, avec son fils.

Bonne pioche donc que cette histoire vraie, dont la conclusion, vraie aussi, est peu reluisante pour le FBI mais pas forcément un mauvaise fin pour notre homme blanc, car c'est une qualité de l'interprétation de Richie Merritt, qui arrive à faire croire à son personnage, qui n'est pas un surhomme, qui est incertain, qui suit les groupes (il n'est jamais moteur) qui l'adoptent, et qui semble ne jamais vraiment en souffrir et est résilient à toutes les situations.

White Boy Rick

Beyond Re-Animator (1h36, 2003) de Brian Yuzna

Avec  Jeffrey Combs, Elsa Pataky, Tommy Dean Musset, Jason Barry, Bárbara Elorrieta, Ángel Plana, Javier Sandoval, Santiago Segur, Lolo Herrero, Enrique Arce.

Ce genre de pellicule n'a d'intérêt que si le gore est rigolo et subversif. Il y a un peu des deux, car Brian Yuzna n'hésite pas à mélanger gore et sexe. Ou alors d'exploiter l'addiction de certains prisonniers qui s'injectent le sérum du Docteur West alors qu'ils sont bien vivants (avec des effets bien sûr qui permettent de mettre en avant le talent de Screaming Mad George). Les personnages du film sont délicieusement misogynes. Mais l'ensemble est écrit: le scénario est structuré et le film sait où il va.

L'argument est simple: Herbert West, le savant fou de Reanimator est en prison, mais continue ses expérimentations, sur un rat, puis sur des prisonniers, puis des gardiens et le directeur de la prison., et aussi une journaliste (Elsa Pataky, pour la touche érotique). Et cela dégénère lorsqu'il y a une révolte dans la prison. Bref c'est un film de prison repeint à la sauce gore d'un Re-Animator.

Les effets de barbaque sont réussis: le talent de Screaming Mad George s'exprime pleinement. Le gore est souvent associé à de l'humour, noir, ou plutôt gore.

 Beyond re-animator

La Main Qui Venge (Dark City, 1h38, 1950) de William Dieterle

Avec Charlton Heston, Lizabeth Scott, Viveca Lindfors, Dean Jagger, Don DeFore, Jack Webb, Ed Begley, Harry Morgan, Walter Sande, Mark Keuning, Mike Mazurki.

Un film Noir, qui se déroule dans la ville, de nuit, dans les boites, où de mauvais garçons qui arnaquent un honnête homme se retrouvent poursuivis par le frère de l’honnête homme (car il s'est suicidé) qui les tue un à un (la main qui venge, c'est lui). La police suit tout cela. Charlton Heston interprétant le chef des mauvais garçons et se trouve tiraillé entre Lizabeth Scott, un peu fade, amoureuse de lui et qui passe son temps à chanter (3 chansons un peu pénibles) et Viveca Lindfors, la femme de l'honnete homme dont il s'amourache un peu.

Charton Heston porte le film sur ses épaules. Et à l'avantage ou l'inconvénient de rester hermétique sur ses motivations. Nous ne le comprenons pas bien. Nous ne comprenons pas bien ses circonvolutions affectives: se sent-il coupable? Où est-il intéressé par la chair? C'est peut-être la deuxième question qui est vraie. Mais ce n'est pas grave, car il porte le film. Et aussi, l'élément clé du film est cette main, qui tue un à un les voyous, sans que nous voyions la personne, sauf lors de sa dernière tentative pour tuer Charlton Heston lui-même.

Il s'agit d'une bonne histoire.

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Tokyo Joe (1h28, 1949) de Stuart Heisler

 Avec Humphrey Bogart, Alexander Knox, Florence Marly, Sessue Hayakawa, Jerome Courtland, Gordon Jones, Teru Shimada, Hideo Mori, Charles Meredith, Rhys Williams.

Humphrey Bogart revient au Japon après la Seconde Guerre mondiale dans le bar qu'il a animé. Il y retrouve sa femme remariée. Ainsi que des mafieux japonais qui essaient de profiter de ses talents de pilote pour faire revenir au Japon des criminels de guerre.

Des documents d'archives tournés au Japon avec une doublure d'Humphrey Bogard nous font croire que cela a été tourné au Japon. Et les cascades avec son personnage sont mal doublés: on voit bien le cascadeur et que ce n'est pas Humphrey Bogard qui tourne et qui fait les prises de judos. Ces défauts techniques dénotent soit d'un manque de précision du réalisateur, soit d'un manque de moyen de la production (le film est produit par la société d'Humphrey Bogard). Probablement les deux.

Au final le film garde certaines qualités: comme cette histoire qui parle de l'immédiat après guerre au Japon, sujet rarement abordé. Où Humphrey Bogart l'Étatsunien a fraternisé avec un japonais et communique avec lui en se faisant des prises judo. Ceci est peu commun dans les films étatsuniens. L'amoureuse, Florence Marly, actrice française visiblement, est un peu fade, même si elle a un beau physique.

Le film n'est pas renversant, mais reste une curiosité.

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L'Attaque De La Malle-Poste (Rawhide, 1h29, 1951) de Henry Hathaway

Avec Tyrone Power, Susan Hayward, Hugh Marlowe, Dean Jagger, Edgar Buchanan, Jack Elam, George Tobias, Jeff Corey, James Millican.

Unité de lieu (un relais pour diligence) et de temps (se déroule sur moins de 24 heures): des bandits (avec à leur tête Hugh Marlowe (parfait dans un western) veulent attaquer une diligence remplie d'or. Ils séquestrent Tyrone Power (l'homme de main du relais) et Susan Hayward (une passagère en escale) jusqu'à l'arrivée de la diligence remplie d'or. Le groupe de bandits est constitué d'évadés de prison. Ils ne sont pas complètement assortis entre eux et arrivent avec des tensions. Avec un des bandits, Jack Elam, dans un de ses premiers rolles, littéralement fou et obsédé par Susan Hayward. Et avec Hugh Marlowe pour un personnage de méchant en chef, mais éduqué, pas une grosse brute, qui doit gérer le fou Jack Elam et les deux autres qui semblent avoir le QI d'une huitre.

Et avec Tyrone Power encore dans un rôle de personnage simple qui qui arrive à faire passer des émotions avec pas grand-chose. Qui va devoir composer avec Susan Hayward s'ils souhaitent s'en sortir, tous les deux, ou mieux, tous les trois, car Susan Hayward a une petite fille avec elle. Petite fille, bébé qui marche à peine, qui donnera lieu à une scène impressionnante du film où Jack Elam tire à côté de la petite fille (qui par accident est sortie de la maison) pour faire peur à sa mère: les explosifs (impacts de balle au sol) sont clairement à côté de la petite fille pendant cette séquence. C'est une bonne histoire.

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dimanche 6 février 2022

La Pampa Sauvage (Savage Pampas, 1h52, 1965) de Hugo Fregonese

Avec Robert Taylor, Mario Lozano, Felicia Roc, Ron Randell, Marc Lawrence, Charles Fawcett, Susana Mara,  Enrique Ávila, Milo Quesada, Laura Granado.

La curiosité ici est qu'il s'agit d'un western, qui se déroule en Argentine, dans la pampa. Ils y figurent bien les soldats, ici avec à leur tête Robert Taylor, des Indiens, des déserteurs, et un méchant de service du type bandit de grand chemin, qui lorgne un peu du côté du western spaghetti (le film est de 1965).

Le film est en format CinémaScope et passe une bonne partie de son temps à filmer des personnages qui se découpent à l'horizon avec le ciel, la ligne de crête, ce qui permet de superbes plans de coupe, car ils passent leur temps à se déplacer: le sujet concerne l’accompagnement d'un convoi de prostituées vers une garnison perdue dans la pampa pour réduire le taux de désertion, car ils n'ont pas vu de femme depuis plusieurs années. Bien sûr, ce convoi suscite convoitise de tout le monde.

Robert Taylor joue l'officier en chef qui est en permanence battu, frappé, trainé dans la poussière, mais aussi expérimenté et n'ayant plus d'illusion. Et le personnage de l'anarchiste, qui est finalement le plus intéressant, convie un peu d'humour et d'ironie.

Au total le film tient la durée, grâce à ses qualités visuelles.

La Pampa Sauvage [Édition Limitée Blu-Ray + DVD]

Le Coup Du Siècle (Deal Of The Century, 1h39, 1983) de William Friedkin

Avec Chevy Chase, Sigourney Weaver, Gregory Hines, Vince Edwards, William Marquez, Eduardo Ricard, Richard Herd, Graham Jarvis, Wallace Shawn, Randi Brooks.

Comment les producteurs et William Friedkin ont-il pu imaginer qu'un film qui se moque du complexe militaro-industriel étatsunien, des armes, des fabricants d'armes et de l'armée étatsunienne, ait pu un seul instant avoir du succès?

Le film ne contient pas un seul personnage qui soit humain et qui ne soit pas préoccupé par l'argent. Les scénaristes, pour contrecarrer cela on introduit le personnage de Gregory Hines qui essaie de devenir apôtre de la non-violence et se fait même baptiser. Et Sigourney Weaver, dans un rôle glamour, est parfaite, bien que sous-employée.

La satire fonctionne, et n'est peut-être pas suffisamment outrancière. C'est ce qui peut être réduit la portée du film. Car la distribution et les acteurs sont tous bons. Chevy Chase est parfaitement à l'aise dans l'ironie rentrée et le qui-vive. Le film se moque des dictatures d'Amérique centrale.

Il est amusant  de se dire qu'a peu prêt en même temps deux grands cinéastes étatsuniens ont réalisés des films sur des sujets accointés: Client Eastwood avec Firefox (1982) deux ans après ce Deal Of The Century où le prototype du drone est devenu l'avion de Firefox. Un film est pro étatsunien et un peu ridicule, Firefox, l'autre est ironique et se moque des Étatsuniens.

Deal of the Century (DVD) (1983) (Dutch Import, PAL) - English audio

Cruising - La Chasse (1980, 1h42) de William Friedkin

Avec Al Pacino, Paul Sorvino, Karen Allen, Richard Cox, Don Scardino, Joe Spinell, Jay Acovone, Randy Jurgensen, Barton Heyman, Gene Davis, Arnaldo Santana, Larry Atlas, Allan Miller, Sonny Grosso, Ed O'Neill, Michael Aronin, James Remar, William Russ, Powers Boothe.

Nous savons que William Friedkin n'a pas froid aux yeux. William Friedkin est à la croisée du documentaire et de la fiction. Il est intéressé par le réel. French Connection (1971), L'Exorciste (1973), Le Convoi De La Peur (1977), par exemple sont des fictions avec un arrière-plan réaliste, documenté, tourné sur les lieux et pas dans des décors factices. Avec Cruising, il applique le même principe. Un tueur en série sévit dans la communauté homosexuelle sadomasochiste et le pauvre Al Pacino, flic sans envergure, se retrouve à infiltrer cette communauté pour attirer le tueur, car il a le même physique que les victimes.

William Friedkin aime l’ambiguïté. Il y va franchement ici, car la narration nous indique clairement qu'il y a plusieurs tueurs (le même acteur est tueur dans une scène et victime dans une suivante) et que peut-être le tueur pourrait être le flic qui fait l'enquête, ou un des flics qui harcèle les travestis (Joe Spinell dans un rôle de malade comme il savait si bien le faire).

William Friedkin y va franco pour les séquences dans les boîtes de nuit avec des arrière-plans sans équivoques et bien documentés.

La bande-son et la musique, très travaillés, texturent bien la tension que véhicule le film.

L'interprétation d'Al Pacino, en permanence dans les roulements d'yeux et les clignements de paupières est au total peu expressif (il s'agit sûrement de l'interprétation où il en fait le moins, et parait bon), et donne soit de la profondeur au personnage et amplifie l’ambiguïté, soit donne l'impression qu'il ne comprend pas ce qui se passe, mais les séquences ultérieures peuvent invalider cette hypothèse. William Friedkin illustre un grand scénario de l'ambiguïté, comme il l'adore.

 Cruising (La Chasse)

Albert A L'Ouest (A Million Ways to Die in the West, 1h56, 2014) de Seth MacFarlane

 Avec Seth MacFarlane, Charlize Theron, Amanda Seyfried, Liam Neeson, Giovanni Ribisi, Neil Patrick Harris, Sarah Silverman, Christopher Hagen, Wes Studi.

Il s'agit d'un western, qui traite le sujet par le biais de l'iconoclastie, trou, pipi, caca, vomie. Mais fait avec de bons acteurs, Seth MacFarlane en tête, mais aussi Charlize Theron ou Liam Neeson, Giovanni Ribisi ou d'autres. Seth MacFarlane devait jouir d'une certaine popularité pour qu'il trouve le budget pour cet ensemble avec ces stars.

Mais cet ensemble est bien pauvre en invention, et parait très vite long tant le film manque furieusement de subversion, de vrai excès ou tout simplement de vrais personnages auquel le spectateur peut avoir un peu d'empathie. Il s'agit bien d'un navet et pas d'un nanar. C'est mauvais, mais pas suffisamment sympathique pour en faire un nanar.

Et une comédie de plus de 90 minutes est forcément ratée. La comédie nécessite dynamisme, concision, d'aller à l'essentiel, et n'a que faire des états d’âme de ses personnages: le film essaie d'introduire des éléments mélodramatiques sous-jacents aux personnages: nous nous en moquons.

Albert à l'ouest

Office (1h59, 2015) de Johnnie To

Avec Sylvia Chang, Chow Yun-Fat, Eason Chan, Tang Wei, Ziyi Wang,Yueting Lang, Eddie Cheung, Tien-Hsin, Stephanie Che, Timmy Hung, Kin-Kwan Chu, Adrian Wong, Catherine Chau, Mimi Chi Yan Kung, Hoi-Pang Lo, Philip Keung, Amy Fan.

Johnnie To a beau être un as de la mise en scène et de l'exploitation des décors, usuellement les rues des villes, et de Hong-kong en particulier, mais ici ce sont les bureaux d'une société financière de Hong-kong, et ici le film est visuellement impressionnant et Johnnie To appréhende pleinement cet univers et cet ensemble de décors, d'escaliers, de murs en verre. Mais cet ensemble nous laisse de marbre, sans aucune empathie pour les personnages dont nous n'arrivons pas à nous y intéresser. Est-ce parce qu'il s'agit d'une comédie musicale, une vraie? Peut-être, car nous avouons pleinement être insensibles à ce style.

Nous percevons bien que Johnnie To se moque de cet univers de la finance et de ces personnages avec tous le même uniforme et dont les préoccupations sont purement pécuniaires et qui passent leur temps à se mentir.

Néanmoins, le film est brillant sur la forme. Et il est toujours surprenant de voir Chow Yun-Fat sans un révolver à la main!

Office [Blu-Ray 3D Compatible 2D]

Beeing The Ricardos (2h11, 2021) de Aaron Sorkin

Avec Nicole Kidman, Javier Bardem, J.K. Simmons, Nina Arianda, Tony Hale, Alia Shawkat, Jake Lacy, Linda Lavin, Ronny Cox, John Rubinstein, Clark Gregg, Nelson Franklin, Jeff Holman, Jonah Platt, Christopher Denham, Brian Howe.

Aaron Sorkin, grand spécialiste de la télévision, raconte la construction d'une pièce télévisée sur une semaine (c'est une série télévisée en direct, extrêmement populaire au début de la télévision étatsunienne dans les années 1950), c'est-à-dire la préparation de l'épisode suivant: revue avec les scénaristes, les producteurs, répétition avec les acteurs, mise en scène et prise en compte des évènements qui entourent les personnages principaux. Parmi ces évènements, l'accusation de sympathie pour le communisme de Nicole Kidman (qui incarne la star de la télévision Lucille Ball) car nous sommes pendant le maccarthysme. Il y a aussi l’infidélité supposée de son mari Javier Bardem (il incarne le mari de Lucille Ball, Desi Arnaz) et les questionnements sur son mariage. Mais aussi le début de grossesse de la star, les états d'âme des acteurs secondaires de la série. Cet ensemble est donc parfait pour de multiples intrigues et sous intrigues. Ce qui permet de faire affleurer des thématiques comme le racisme (Desi Arnaz est latino), le puritanisme (il n'est pas possible d'évoquer le fait qu'elle soit enceinte), par exemple.

La forme technique est parfaite. Nicole Kidman est impressionnante et méconnaissable à la foi (prothèse, maquillage physique ou numérique, peut importe, elle a l'air en plastique). Javier Bardem met toute son énergie dans un personnage de latino, que sa star de femme a imposé dans la série.

Le film gagnerait a être réduit en durée, sans perdre de son impact et paraitrait plus riche: 25 minutes de moins ne lui feraient pas de mal.

Bande-annonce Being the Ricardos

Blood Father (1h28, 2016) de Jean-François Richet

Avec Mel Gibson, Erin Moriarty, Diego Luna, Michael Parks, William H. Macy, Miguel Sandoval, Dale Dickey, Richard Cabral, Daniel Moncada, Ryan Dorsey, Raoul Max Trujillo.

Jean-François Richet réalise une bonne série B où l'action présentée n'est pas le moteur de l'histoire, mais bien les personnages. Que ce soit le personnage principal, Mel Gibson dans son type casting récurrent depuis plusieurs films, mais aussi sa fille Erin Moriarty (parfaite), ou ses proches, comme William H. Macy ou Michael Parks dans un rôle ambigu comme il les aime.

Un père ancien taulard se trouve dans l'obligation d'aider sa fille qui est recherchée par des mafieux mexicains. Jean-François Richet s’accommode parfaitement de ce canevas et de ces décors, les USA dans sa version désertique, avec beaucoup de routes et de poussière. Les relations père fille sont plutôt bien écrites et le film évite adroitement les remontrances du père: sa fille fréquente des mauvais garçons, mais c'était aussi le cas du père, ex-taulard, ce qui fait qu'il ne peut pas lui reprocher, et se met plutôt en quête de trouver le moyen de l'en sortir, grâce à son réseau de voyous.

Le film est parfait dans son genre avec ce qu'il faut d'exotisme (mauvais garçons, groupes mafieux, désert, tatouages, contre-culture étatsunienne tendance proarmes).

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Capitaine De Castille (Captain from Castile, 2h20, 1947) de Henry King

Avec Tyrone Power, Jean Peters, Cesar Romero, Lee J. Cobb, John Sutton, Antonio Moreno, Thomas Gomez, Alan Mowbray, Barbara Lawrence,

Superproduction de la 20th Century Fox, cet Henry King conte les aventures de Tyrone Power, noble espagnol qui fuit l'Inquisition (elle tue sa petite soeur et emprisonne ses parents) et qui rejoint Cuba et Hernan Cortez pour la conquête du Mexique (nous sommes au XVIe siècle). C'est donc la période où l'Espagne conquérait le monde à la recherche d'Or. Ils rencontrent les Astekes et vont les tuer et les voler. L'Inquisition le rattrapera au Mexique.

Tyrone Power, dans un rôle, comme souvent, de quelqu'un de bon, respectueux des autres, et pas du tout le super héros sur de lui en permanence. Le love interest, Jean Peters, est pas trop lourd. Lee J. Cobb est le faire valoir sympathique (nous avons plus l'habitude de voir Lee J. Cobb en policier en ville en mode polar, qu'en collant et short).

Le film bénéficie de décors réels et a été tourné sur les lieux des évènements racontés. Le film contient quelque moment de violence assez surprenant comme l'assassinat de la petite fille, ou le combat de chiens avec Jean Peters juste à côté, ou Tyrone Power qui tue de sang-froid l'Inquisiteur, parmi d'autres. 

Grand film d'aventure donc, avec un Tyrone Power finalement très intéressant et acteur méconnu: toujours crédible sans en faire des tonnes, et qui arrive à faire passer des émotions avec peu de mimiques.

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La Ballade de Buster Scruggs (The Ballad of Buster Scruggs, 2h13, 2018) de Ethan Coen et Joel Coen

Avec Tim Blake Nelson, James Franco, Liam Neeson, Harry Melling, Tom Waits, Bill Heck, Zoe Kazan, Brendan Gleeson, Jonjo O'Neill, Saul Rubinek, Tyne Daly.

Quelle surprise ! Le dernier film des frères Coen ensemble est leur premier film avec de l'émotion, avec des personnages émouvants, avec des personnages qui suscite de l'émotion.

Trois segments sont marquants dans cet ensemble, qui est une suite de courts métrages westerniens: celui avec l'homme tronc et Liam Neeson, celui avec le convoi de caravanes vers l'Oregon et le dernier dans la diligence avec les chasseurs de primes.

Le lien commun de ces courts-métrages est l'ironie chère aux frères Coen, mais pas nécessairement basée sur des personnages laids, veules, stupides, primaires comme tous leurs autres films.

Le segment avec l'homme tronc et le spectacle ambulant est poignant, avec aucun dialogue (hormis le discours de Harry Melling de représentation en représentation, et le passage au bordel - de peu d'intérêt -). Liam Neeson y montre qu'il est un grand acteur. Le segment avec Zoe Kazan et Bill Heck est le plus réussi, car le plus riche, avec malheureusement une conclusion poignante et ironique.

Le premier segment est sympathique, avec son cowboy chantant et sa touche western spaghetti. Celui avec James Franco (en hommage à Sergio Leone pour une part) et celui avec Tom Waits est le plus ironique pour le premier et le plus documentaire pour le second (où nous apprenons les techniques de prospection de l'or). Le dernier segment avec les personnages dans la diligence est le plus théâtral et presque fantastique, grande réussite aussi, surchargé de dialogues qui font mouche et même avec des chansons: chacun des cinq personnages dispose d'un long monologue qui est pour chacun jubilatoire à sa manière; d'ailleurs ils ne suscitent pas l'empathie du spectateur, mais le brio de l'exercice de style saute au yeux du spectateur.

Bien vu et belle réussite pour ce film où l'on n'attendait pas les frères Coen. Ils finissent leur duo en beauté et arrivent pour la première fois à réaliser quelque chose d'émouvant avec de beaux personnages.

La Ballade de Buster Scruggs

Fatman (1h40, 2021) de Eshom Nelms et Ian Nelms

Avec Mel Gibson, Walton Goggins, Marianne Jean-Baptiste, Chance Hurstfield, Susanne Sutchy, Robert Bockstael, Michael Dyson, Deborah Grover.

Voici un film dont l'argument est pour le moins bizarre. Le père Noël (Mel Gibson, dans son personnage de vieux bougonnant et ronchonnant qu'il trimballe depuis quelques films) existe et a de plus en plus de mal à faire son travail. Un enfant, fils de riche, suite à des déceptions, paye un tueur professionnel pour tuer le Père Noël. Il s'ensuit la recherche du Père Noël puis sa poursuite. À un moment, l'armée demande l'aide du Père Noël et de ses elfes pour fabriquer du matériel pour l'armée.

Le film mélange les états d'âme du Père Noël avec sa recherche puis sa poursuite par le tueur. Le tueur est incarné par Walton Goggins, encore parfait dans le rôle du psychopathe de service. Et factuellement le tueur est le personnage le plus intéressant du film avec ses états d’âme et son mode opératoire.

Le film véhicule par contre des éléments du puritanisme étatsunien qui peuvent paraitre désagréables.

Bien que tout ceci soit improbable, le film est traité comme un thriller d'horreur et une enquête. Et techniquement parfait: distribution, interprétation et l'ensemble des départements techniques. Et le moment venu avec de beaux accès de violences.

À final il s'agit d'un film curieux et original par son sujet, efficace sans être original sur la forme.

Bande-annonce Fatman


Don't Look Up: Déni cosmique (2h18, 2021) de Adam McKay

Avec Leonardo DiCaprio, Jennifer Lawrence, Meryl Streep, Cate Blanchett, Rob Morgan, Jonah Hill, Mark Rylance, Tyler Perry, Timothée Chalamet, Ron Perlman, Ariana Grande, Kid Cudi, Himesh Patel, Melanie Lynskey, Michael Chiklis, Tomer Sisley, Paul Guilfoyle.

Le nouveau film d'Adam McKay est brillant sur la forme. Mais n'est pas une réussite. Tout simplement, car ce qu'il montre est réaliste et pas du tout délirant. Le film manque cruellement d'excès, le film manque d'élément subversif: il n'y en a aucun. Les scénaristes se sont restreints (est-ce une auto censure ou des directives de Netflix?). La satire fonctionne, mais elle ne parait pas excessive, mais réaliste et présente un mode de raisonnement et de fonctionnement très standard, que ce soit pour le président des USA, les médias dominants, les réseaux sociaux ou la contre-culture: ils sont tous anesthésiés par leur préoccupation pécuniaire ou d'audimat.

Ce qui n'en fait pas un film tragique, mais un film catastrophe, très standard, avec de vraies qualités de direction d'acteur. Et avec toutes les qualités techniques que l'on peut attendre d'un film A et d'une utilisation réaliste du CGI porn. Dont la distribution et l'interprétation. Adam McKay gère bien ses multiples personnages secondaires. Les acteurs sont bons, en haut du panier il y a Jennifer Lawrence et Leonardo DiCaprio. Les parties les plus réussies sont celles qui concernent les médias, avec une Cate Blanchett qui jubile dans son personnage de star du talk-show.

La scène du repas à la fin est subtile et bien écrite. Et fait basculer le film dans le tragique et l'horreur, sans ironie. Mais rattrapé ensuite par la séquence (ou est-ce avant celle-ci) avec le PDG psychopathe (Mark Rylance, parfait et terrifiant) et ses acolytes qui atterrissent sur une planète et se font manger par des bestioles locales.

Bande-annonce Don’t Look Up: Déni cosmique

Copshop (1h47, 2021) de Joe Carnahan

Avec Gerard Butler, Frank Grillo, Alexis Louder; Toby Huss, Chad L. Coleman, Ryan O'Nan, Jose Pablo Cantillo, Kaiwi Lyman, Robert Walker Branchaud, Tracey Bonner, Keith Jardine, Marshall Cook, Christopher Michael Holley, Marco Morales.

La musique du film est celle d'un film d'horreur, pour appuyer la tension permanente que véhiculent les drames du film: Franck Grillo qui essaie de convaincre la flic que l'autre prisonnier est un tueur, un flic ripou qui essaie de faire rentrer un deuxième tueur (superbe prestation de Toby Huss dans un personnage de psychopathe rigolo), la stratégie de Gerard Butler, l'autre tueur professionnel, pour approcher Frank Grillo.

Joe Carnahan est en forme et revient avec un film policier avec unité de lieu et de temps, où un arnaqueur (Frank Grillo, très bon) et un tueur professionnel (Gerard Butler) payé pour le tuer se retrouvent en cellule d'un petit commissariat, le premier pour échapper à ses poursuivants et au tueur, le second pour approcher sa cible.

Le commissariat est occupé par des flics ripoux, fainéants et une flic (Alexis Louder, impressionnante), qui aura un rôle clé pour le film. C'est le principal intérêt du film, Alexis Louder absorbe les plans où elle apparait.
Polar avec une musique inspirée des années 70 où la qualité des acteurs et les profils des personnages pas du tout bâclés permettent de construire un huis clos tendu: même si certaines progressions sont prévisibles, la progression dramatique toujours tendue permet de maintenir et capter l'intérêt du spectateur. Cette progression dramatique est la même trame que le Assaut, 1976, de John Carpenter (qui lui était très inspiré de Rio Bravo, 1959, de Howard Hawks).
Gerard Butler et Frank Grillo sont au sommet de leur performance.
Joe Carnahan fini son film avec un split screen tellement années 70 avec une chanson qui elle est post moderne, où les deux personnages qui restent foncent vers un futur où ils vont se retrouver.
Le film a-t-il était pensé avec une suite ? Cela ne nous gênerait pas. 
Bande-annonce Copshop

The Power Of The Dog (2h06, 2021) de Jane Campion

Avec Benedict Cumberbatch, Geneviève Lemon, Jesse Plemons, Kodi Smit-McPhee, Kenneth Radley, Kirsten Dunst, Sean Keenan, George Mason, Ramontay McConnell.

Jane Campion a construit un film âpre, hermétique, rempli de longueurs, mais qui prend son sens sur la durée et lors de la révélation finale, ou plutôt surprise finale, qui donne une perspective différente des différents événements qui se sont déroulés avant, et surtout une perspective différente sur certains personnages.

Film d'ambiance et contemplatif, avec une histoire où l'interprétation peu subtile de chacun des personnages maintient l'intérêt, car la progression dramatique fait évoluer les enjeux, car le drame latent entre les deux frères évolue vers un drame latent entre Benedict Cumberbach et le fils de Kirsten Dunst, nouvelle épouse de son frère. Le film commence par établir la relation entre les deux frères, Jesse Plemons, éduqué, chic, qui n'aime pas le bétail et le crottin, et Benedict Cumberbatch, éduqué, mais qui préfère la crasse, les vaches, le crottin, et le cuir qui le fascine, et qui sera à l'origine de sa perte.

Nous avons donc une œuvre qui possède des beautés, des langueurs et des longueurs, mais qui au final prend toute sa saveur.

Bande-annonce The Power of the Dog