samedi 27 décembre 2014

Green zone (2010) de Paul Greengrass

Avec Matt Damon, Greg Kinnear. Amy Ryan.

Un film sur le début de la campagne irakienne où les États-uniens cherchent les armes de destruction massive qui n'existe pas. Un commandant un peu plus malin, Matt Damon, se demande si elles existent vraiment vu qu'il n'en trouve pas là où il cherche.
Le film explique que le gouvernement américain à monté de toute pièce de fausses pistes pour faire croire à leur existence. D'ailleurs pour une fois la CIA est dans le camp des sceptiques et semble à l'écart des magouilles de l'État États-unien.
Dans cet univers Matt Damon est solide. Sans être aussi bon que dans la franchise Jason Bourne.
Le travail de mise en scène avec un style caméra à l'épaule et reportage, dans des décors sûrement très fidèles, rendent le film presque passionnant tout en sachant comment l'histoire se terminera.
Du beau travail efficace et très bien emballé, mais tournant un peu à vide. Sauf si ce que le film raconte est vrai : l'affrontement de certains militaires et CIA contre le gouvernement États-unien.

Croix de Fer (Cross Of Iron, 1977) de Sam Peckinpah

Avec James Coburn, James Mason, Maximilian Schell, David Warner, Klaus Löwitsch, Vadim Glowna, Roger Fritz, Dieter Schidor, Burkhard Driest, Michael Nowka, Arthur Brauss, Senta Berger.

Les turpitudes existentielles de la Wehmacht en Crimée pendant la débâcle de l'armée allemande: affrontement entre classes, bêtises et horreurs de la guerre, amitiés sont au programme de ce chef-d’œuvre de Sam Peckinpah. Étonnant que ce film où Sam Peckinpah est a priori loin de son univers (le Mexique et tout ce qui tourne autour du Rio Grande). Film tourné avec peu de moyens pour les scènes de batailles, mais où l'art de montage est exploité pleinement pour démultiplier les choses et aboutir à quelque chose de spectaculaire et d'horrible.
Bien sûr, comme à son habitude, Sam Peckinpah ne fait jamais dans la finesse. Mais le film est diablement efficace sur les horreurs de la guerre (le camion qui roule sur un cadavre que l'on a même plus de temps d'enlever du chemin, la séquence de l’hôpital avec les amputés, l'exécution à l'arme blanche du jeune garde par la soldate russe), son absurdité (le soldat enfant russe, le mutilé de guerre qui n'a plus de bras et qui fait le salut nazi avec sa jambe), la bêtise (ne faire aucun prisonnier et tuer l'enfant qu'ils ont ramené, l'officier prussien qui se croit supérieur à ses soldats).
Les scènes de vie des soldats dans leur baraquement sous-terrain sont riches et bien écrites et complètent les scènes entre l'officier et les soldats du rang. Les scènes au quartier général entre James Mason et David Warner, même si peu réalistes, fonctionnent parfaitement et sont parfaites dans la narration. L'affrontement verbal entre James Coburn et Maximilian Schell est passionnant et probablement peu réaliste aussi, mais jubilatoire. Le scénario et la narration sont un condensé et les trois scénaristes ont produit un beau travail sur l'inutilité de la guerre et la violence.
Maximilian Schell arrive à presque nous faire prendre en pitié son personnage d'aristocrate prussien p eu intelligent, venu sur le front russe pour avoir la Croix de Fer, mais qui se révèle lâche et incompétent, ce qui permet à Sam Peckinpah de terminer son film un une crise de rire, désespéré et ironique.
Bande-annonce Croix de fer

lundi 22 décembre 2014

Le Hobbit – la bataille des 5 armées (2014) de Peter Jackson

Avec Ian McKellen, Martin Freeman, Richard Armitage, Ken Stott.

Pas un Asiatique, pas un Noir ou Afro-Etatsunien, pas un Maghrébin, pas un Ouïgour, pas un Han, etc. Bilbo, Tolkien ou Peter Jackson sont-ils racistes ? Cet univers d'Elfes, de Nains, de Hobbits, d'Orques et autre bestiole est bien blanc. Trêve de racisme, ce troisième volet paraît un peu pauvre par rapport aux précédents. Autant les deux premiers contenaient leur lot de séquences, pour certaines mémorables, autant ici le film alterne plans d'ensemble gigantesques (la nature et les paysages, les plans d'ensemble de la géographie et de la bataille) et séquences de parlotte ridiculo-ridicules.
Et de fait ce « film » n'est que la suite exacte du précédent et ne peut donc être visionné sans connaître les précédents. Les personnages sont censés être connus. D'ailleurs ici il n'est que peu question du Hobbit du titre qui est un personnage très secondaire.
Ce film ressemble à des chutes, des scènes coupées d'explications ou d'action. Le film est décomposé entre deux parties : les parlottes préparatoires et la bataille des cinq armées, dont on ne comprend pas pourquoi les méchants perdent.
Un film bizarrement bâclé (Peter Jackson en a-t-il assez des gros nez et des grands pieds poilus?), pas du tout au standard des premiers volets. Il est probable que la version longue en vidéogramme contiendra explications et nouvelles séquences.

Maps to the stars (2014) de David Cronenberg

Avec Julianne Moore, Mia Wasikowska, John Cusack, Evan Bird, Olivia Williams, Robert Pattinson, Sarah Gadon.

Cronenberg avec les années est passé de l'horreur graphique à l'horreur psychologique. Il est dur de dire que le réalisateur c'est assagi, car ici c'est encore une histoire de détraqués, ici dans un Hollywood contemporain : un enfant tueur, une actrice vieillissante, un psy incestueux à l'insu de son plein gré, une sœur tueuse. Curieusement, le sujet pourrait être du David Lynch.
David Lynch auquel ce film fait penser. Mais on se dit que Cronenberg est à la fois plus productif, se répète moins et est plus inventif qu'un Lynch qui est sur le point de se pasticher lui même. Cronenberg au moins, tout en étant plus prolixe, peut-être en ne réalisant pas que des réussites, reste plus intéressant, car il varie plus ses créations et prend des risques. Des risques de perdre le spectateur, mais des risques quand même.

Sorcerer (Le Convoi de la Peur, 2h01, 1977) de William Friedkin

Avec Roy Scheider, Bruno Cremer, Amidou. Francisco Rabal, Ramon Bieri, Peter Capell, Karl John, Friedrich von Ledebur, Chico Martínez.

William Friedkin signait encore un coup-de-poing avec ce film dépressif. Tout le monde meurt à la fin du film. William Friedkin se permet même de faire croire que le seul survivant, est tué (voir le coup de feu dans la bande-son au début du générique de fin). Ou pas. Dans l'esprit des années soixante-dix, c'était le cas.
Une de ses forces est d'installer tout doucement la séquence des camions qui ne débute qu'après une heure de film. William Friedkin passe son temps à brosser l'arrière-plan des personnages dans leur pays respectif (France, Mexique, Israël, USA), les raisons pour lesquelles ils se retrouvent dans ce « paradis » d'Amérique du Sud. Puis leur vie dans cet endroit, leur travail, les contraintes de l'administration locale.
C'est aussi un film avec peu de dialogues, ou seuls la mise en scène et le comportement racontent l'histoire. Seule la mise en scène fait progresser la dramaturgie. Le film peut se visionner sans son (ce qui serait regrettable vu le travail de William Friedkin et Tangerine Dream sur la bande-son). C'est un film muet. Avec la musique Tangerine Dream qui est bien utilisée, qui n'inonde pas le film, qui contribue pleinement au climat et à l'ambiance du film;.
Il est curieux que cette histoire n'ait pas encore été refaite. Épreuves à passer (un peu dans l'esprit des jeux vidéo de plateforme), personnages typés, montée progressive de la tension, explosions brutales (le film contient quelques surprises), ironie entre la situation initiale des personnages et celles qu'il vivent dans ce paradis d'Amérique du Sud. Mais aussi ironie quant aux lots d'épreuves qu'ils subissent pendant le transport en camion et aussi si l'on considère la conclusion finale.
Et bien sûr il ne faut pas oublier la séquence démente, d'anthologie, monstrueuse (les camions ressemblent à des monstres) de travers du pont en bois sous la pluie et avec la rivière en crue.

P'tit Quinquin (2014) de Bruno Dumont

Avec Alane Delhaye, Lucy Caron, Bernard Pruvost, Philippe Jore, Philippe Peuvion, Lisa Hartmann.
 
Comment ne pas penser aux séries policières étasuniennes en visionnant cette série télévisée française à la sauce Dumont. Le génie de P'tit Quinquin est de rendre ridicule et in-regardable les séries policières télévisuelles. Ici le mentalist est un policier dont le visage couvert de tics est lui même une dramaturgie. Les personnages possèdent tous une aura mystérieuse tant leur interprétation hésite entre le grotesque et le sublime (partiellement volontaire), et ceci sans utilisation d'un flash-back granuleux en noir et blanc ou pas par l’utilisation d'une musique pléonastique lourdingue pour faire comprendre au spectateur que brrrrr... là attention c'est mystérieux.
Le génie du film est aussi d'aller à contre-courant (mais c’est aussi le système Dumont): pas de musique extra diégétique (sauf sur les dernières images), pas de découpage cut, pas de montage séquence, pas de costumes dignes d'un défilé de mode, pas d'acteur ou d'actrice top model ou qui pourrait sortir d'une publicité pour dentifrice, pas de poursuite en voiture ou de cascade (quoi que: il y en a une!), pas de décors de studio (beaucoup de décors naturels).
Le système Dumont fonctionne encore grâce a cette commande d'Arte et surtout lui permet de se renouveler. On se prend à rêver d'un James Bond par Dumont!

Troie (2004) de Wolfgang Petersen

Avec Brad Pitt, Eric Bana, Brian Cox, Diane Kruger, Brendan Gleeson, Nathan Jones, Julian Glover, Orlando Bloom.

Le film où Eric Bana possède plus de charisme que Brad Pitt. D'ailleurs Brad Pitt y est curieusement pas musclé ni sculpté bien qu'interprétant un guerrier intrépide et charismatique (difficile à comprendre pourquoi à la vision du film).
Le film est nominal dans ses séquences d'action, qui ne sont pas extraordinaires, ni visionnaires ou spectaculaires. Mais elles sont montées de manière peu dynamique: le montage n'apporte rien à ces séquences et paraît même laborieux. Certaines sont même lassantes.
Le film est involontairement comique dans les scènes intimes de Brad Pitt, alias Achille, dont on ne comprend pas ses motivations ni ses états d'âme. Ce n'est pas faute d'essayer, car Brad Pitt/Achille dans cette version longue a finalement beaucoup de scènes.
Au total le film est dans le nominal à faible hystérésis. Il imprime peu le mémoire et ne contient pas de moment mémorable. Dans la profusion de films de ce genre qui ont éclos depuis le Gladiator de Ridley Scott, celui-ci se trouve au milieu : rien d'extraordinaire, ni rien de déshonorant. Juste de la mécanique.

Barbecue (2014) de Eric Lavanne

Avec Franck Dubosc, Florence Foresti, Lambert Wilson, Guillaume de Tonquédec, Lionel Abélanski, Jérôme Commandeur, Sophie Duez.

Le film choral à la française est un sous-genre à part entière de la comédie dramatique. Comédie car il y a un peu d'humour. Dramatique car ils ne sont pas heureux, ou très rarement. Ici les sources de drame sont l'adultère, la jalousie, les problèmes d'argent, l'amitié, la différence de classe sociale.
Le film fonctionne plutôt bien et se laisse regarder comme un bon téléfilm. Les personnages sont bien brossés et pas trop archétypiques.
Un film pour voyage en train, à visionner sur smartphone.

lundi 3 novembre 2014

La Mari de la Coiffeuse (1990) de Patrice Leconte

Avec Jean Rochefort, Anna Galiena, Roland Bertin, Maurice Chevit.

Rattrapage pour ce film des années 90. Sujet surprenant, à la limite du fantastique, pas tant pour ce que font les deux personnages et leur alchimie que par rapport à l’environnement.
Le film dose bien ses composantes et se termine tout en gardant son mystère. Ce qui fait du bien par rapport à beaucoup de production de nos jours qui s’échinent à expliquer et réexpliquer. Beau travail aussi sur les décors et la lumière.
Ici il n’y a que du non-dit, entre les personnages et au sein du scénario. Jusqu’à cette fin brutale, que l’on devine par les gros plans sur Jean Rochefort en fond noir.
Les deux acteurs principaux sont formidables.
Une question : la voix off est-elle utile ? Que serait le film sans voix off ? Plus mystérieux ? Trop abstrait ? Trop opaque ?

Sous Les Jupes Des Filles (2014) de Audrey Dana

Avec Isabelle Adjani, Alice Belaïdi, Laetitia Casta, Alice Taglioni, Audrey Dana, Julie Ferrier, Audrey Fleurot, Marina Hands, Géraldine Nakache, Vanessa Paradis, Pascal Elbé, Sylvie Testud, Marc Lavoine, Guillaume Gouix, Alex Lutz.

Belle brochette d’actrices dans ce film, réussi, où différents portraits de personnages féminins sont brassés à travers un scénario bien équilibré. Une réussite, pour cette comédie dramatique, plus souvent dramatique que comédie.
Le film arrive à n’être pas trop caricatural avec les personnages masculins. Et pour ce qui est des personnages féminins, le cœur du film, leur multitude, les différents profils, classes sociales et les types de personnage, tout en étant à la limite, ne sombrent pas dans la caricature.

Supercondriaque (2014) de Danny Boon

Avec Danny Boon, Kad Merad, Alice Pol, Jean-Yves Berteloot, Judith El Zein, Valérie Bonneton, Marthe Villalonga, Bruno Lochet, Jérôme Commandeur, Jonathan Cohen, Warren Zavatta, Stéphane De Groodt.

Le cinéma français grand public réutilise les patrons établis par Gérard Oury ou Francis Veber. Mettre un binôme improbable (un « buddy movie » pour les Étatsuniens) dans un contexte qui les dépasse. Mettre des méchants internationaux. Mettre de l’exotisme (ici un pays de l’Est). Mettre des scènes d’actions ou du spectacle. Rajouter un élément féminin pour introduire des motivations affectives ; est toujours plus réussis chez Oury que chez Veber. Ici on est plus proche d’Oury que de Veber.
 Kad Mehrad est De Funès. Et Danny Boon serait plutôt Bourvil. Les deux plus grosses stars du moment sont réunies. Ce n’est pas le feu d’artifice. Comme à l’école : on a envie de dire : peuvent mieux faire. Le film manque de subversion, mais on imagine que le cahier des charges de TF1 est la diffusion en début de soirée.
A noter une courte (trop) apparition de la toujours juste Valérie Bonneton.
Pourrait-on dire que le film n’est pas très « driaque », mais « super con » ? Ce n’est pas très fin ni subtil. Mais est-ce que cela pourrait l’être autrement ?
Au total, le film remplit son contrat. Divertir un peu. Le film ne contient pas de séquence d’anthologie (ça, Oury savait en produire). Ce qui fait qu’il a une très faible hystérésis. Un film candidat à l’oubli. Heureusement que TF1 le diffusera de manière régulière pour qu’il ne disparaisse pas.

La Dernière Tentation du Christ (1988) de Martin Scorcese

Avec Willem Dafoe, Harvey Keitel, Barbara Hershey, Verna Bloom.

C’est donc ça le film qui avait choqué des intégristes à sa sortie. Sans être pratiquant ni féru d’histoire ou de catéchèse, on se dit encore une fois (c’était la même chose à la vision de La Passion du Christ de Mel Gibson) que Jesus de Nazareth était un allumé (soit malade mental, soit drogué – herbes ou autres -, voire masochiste) qui est arrivé et a embarqué un lot de crédules. Il devait être un bon communicant, avec du charisme (ici Willem Dafoe est d’abord crédible puis halluciné et incompréhensible) et qu’au pays des aveugles un borgne est facilement roi.
Beau travail général de Paul Schrader servi par un Scorcese qui en était entre La Couleur de l’Argent et Les Affanchis, donc au mieux de sa forme.

Mommy (2014) de Xavier Dolan

Avec Anne Dorval, Antoine-Olivier Pilon, Suzanne Clément.

Le dithyrambe critique est pour une fois justifié. Tout est fort ici : la direction d’acteur et les formidables interprètes, la photo (utilisation d’un format carré pendant une bonne partie du film) et le montage (énormément de gros plans, caméra portée – steadycam -), le sujet et sa progression dramatique.
Le petit bémol est l’utilisation de la musique, sans être des cordes (utilisation de chansons – intras et extradiégétiques-) qui parfois appuient trop peut-être ou font pléonasme.
Un objet filmique intéressant et captivant.

La Casa De Me Padre (2012) de Matt Piedmont

Avec Will Ferrell, Gael García Bernal, Diego Luna, Pedro Armendáriz Jr., Genesis Rodriguez.

Un film en Mexiscope et en 2D précise le vidéogramme français.
Will Ferrell confirme son génie avec ici un mécanisme d’exagération permanent, appliqué par tous les personnages.
Et comme tout Will Ferrell, car il faut bien dire que même s’il y a un metteur en scène de crédité (qui vient du Saturday Night Live), ce film rassemble tous les éléments et correspond au même patron que beaucoup des films avec Will Ferrell.
D’ailleurs, il est intéressant de comparer le mécanisme d’approche et de résultat de ce film avec ce qu’a fait Quentin Tarentino avec Boulevard de La Mort ou celui de Robert Rodriguez (Planète Terreur) : leur film reste dans le pastiche, ils sont oubliés, tandis que là, les personnages existent. Le film fonctionne avec ses exagérations. Étonnant.
Cela reste néanmoins un film pour gourmet « ferrellophile ».

Les Gardiens de la Galaxie (2014) de James Gunn

Avec Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Michael Rooker, Djimon Hounsou, John C. Reilly, Glenn Close, Benicio Del Toro.

Une nouvelle franchise pour des supers héros. Supers héros est un bien grand mot, car ici l’univers est de science-fiction. Nous sommes plus proches de la Guerre des Étoiles que de Avengers ou Spiderman.
La bonne surprise du film est que dans nos quatre héros (qui ne sont pas super : ils n’ont pas de pouvoir) le plus intéressant n’est pas le raton laveur (qui est le plus malin, mais le plus répétitif dans ses patrons), ni le musclé avec le quotient intellectuel d’une huitre, ni l’héroïne du groupe, méchante au début, mais le terrien, qui se fait appeler du ridicule sobriquet de Star Lord.
Du côté du méchant, ils sont plutôt efficaces et un peu cons, comme toujours chez Marvel, et sont méchants un point c’est tout (on ne sait pas pourquoi). Ici ce sont des méchants assez neutres, ni bon ni mauvais.
Bonne humeur et contrepieds balaient ce démarrage de franchise, bien résumé par la première scène avec Star Lord.
Rajoutons à cela des scènes spectaculaires qui n’ont rien à envier à la bataille finale de l’Épisode III de la Guerre des Étoiles.

En quatrième vitesse (Kiss me deadly, 1955) de Robert Aldrich

Avec Ralph Meeker, Albert Dekker, Paul Stewart, Marian Carr, Marjorie Bennett, Fortunio Bonanova. 
 
Le film est appréciable pour son montage à la serpe et pour ses personnages antipathiques. En premier, le « héros », Mike Hammer, cynique, misogyne, vénal. Ensuite le flux dramatique est axé autour de quelque chose que tout le monde cherche, en pensant que cela a une grande valeur.
Le film a un petit peu vieilli au niveau de l’interprétation (« va va voom » est plutôt crispant), mais ce sont des personnages secondaires.
Quelque part il est dur de comprendre le retournement de Mike qui subitement parce que son ami « va va voom » a été tué ou que les « méchants » menacent sa secrétaire : le personnage a subitement de l’empathie pour les autres. Assez peu crédible, cela permet de lui trouver une motivation.
Sans gras, le film va à l’essentiel, jusqu’à un final un peu exagéré tout à l’image du film : interprétation, montage, progression dramatique.

vendredi 10 octobre 2014

Holy Motors (2012) de Léos Carax

Avec Denis Lavant, Edith Scob, Eva Mendes, Kylie Minogue, Michel Piccoli, Leos Carax.
 
Carax compose une œuvre où il parle de sa perception du monde, de ce qu'il aime ou n'aime pas, de ses interrogations. Le film n'est jamais dans le frontal, et c'est là une de ses forces. Le film oscille entre le grotesque et le sublime. Tout ceci est très écrit et pensé. Et maîtrisé. Le film contient de multiples niveaux de lecture. C'est assez dur d'en parler à quelqu'un: il n'est pas possible de dire "c'est l'histoire de"... Carax traite ou plutôt effleure de multiples thématiques: la soif d'expérience, la recherche de la beauté, la critique du virtuel, la critique de l'argent (et du capitalisme), la condition des femmes, qui sont à hystérésis immédiate. Carax parle de ses inquiétudes, de sa vision du monde. Et il y a de belles images de Paris : le film est aussi un hymne à Paris.
Du côté de la distribution, c'est là aussi un festival : Denis Lavant, qui ne surprend pas, mais qui impressionne, Edit Scob au visage magnifiquement cinématographique, jusqu'à Kylie Minogue.

La vie rêvée de Walter Mitty (2013) de Ben Stiller

Avec Ben Stiller, Kristen Wiig, Shirley MacLaine, Adam Scott, Kathryn Hahn, Sean Penn, Patton Oswal.

Cette vie rêvée permet à Ben Stiller de signer un film très loin des délires et outrances de son chef d'oeuvre Zoolander (2001) voire de Tonnerre Sous les Tropiques (2008) tout aussi subversif.
Ici le film bénéficie d'un soin particulier : décors, écriture (personnage très bien écrit que celui de Kristen Wiig), direction d'acteur. Le film est comme un beau livre d'image, très soigné, un conte, pas désagréable, mais qui imprime la mémoire, pas de manière très durable néanmoins. Quelque part il semble que Ben Stiller cherche la respectabilité avec ce film. Les films décalés (déjà évoqué ou encore Disjoncté – 1996 -) sont terminés ? Nous espérons que non.

Snowpiercer - le Transperceneige (2013) de Joon-ho Bong

Avec Chris Evans, Jamie Bell, Tilda Swinton, Ed Harris, John Hurt, Octavia Spencer, Kang-ho Song, Ewen Bremner, Alison Pill.

C'est l'histoire d'un train qui contient les derniers humains dans un monde submergé par les glaces et d'où la vie a disparu (un prologue très laid dans le vidéogramme essaie de nous expliquer pourquoi : on s'en moque). Ce train est autonome (il génère sa propre énergie) par le prélèvement de neige et de glace sur la voie ferrée et erre de manière perpétuelle dans ce monde mort. Ce petit monde bien sûr contient dans les wagons de queue les sous hommes dominés par ceux des wagons de devant qui vivent très bien et dans l'opulence. Et en tête se trouve le constructeur et « visionnaire » de cette fin du monde (Ed Harris, très bon), vieillissant et à la recherche de son successeur, mais aussi dictateur par nécessité pour maintenir en vie ce monde autarcique (notamment avec des problématiques de régulation du nombre d'habitants, c'est-à-dire de passagers dans le train).
Le film est fort sur plusieurs choses. Le fait qu'il ne montre jamais le monde des méchants, des riches et que l'on accompagne toujours les pauvres, qui bien sûr ne pensent qu'à une chose : se révolter et prendre le contrôle du train. Le film et l'histoire gardent une bonne partie de son mystère jusqu'à la toute fin (la rencontre avec Wilford).
Le film est fort sur son casting : Tilda Swinton est géniale, littéralement. La direction d'acteur est supérieure à la moyenne. Le film bénéficie d'une direction artistique phénoménale et mémorable.
Le film est faible sur la surprise finale, que l'on devine assez vite, dès les premiers messages évoqués au début. Le film est aussi faible sur sa fin, à laquelle on ne croit pas: le leader n'accepte pas la proposition de Wilford. Et les survivants se retrouvent dans un monde où la température baisse et où il y a encore de la vie. Une fin heureuse, pas crédible et ridicule. Ou alors on peut la voir comme une fin fermée où ils ne survivront pas (voir le plan sur l'ours polaire).

jeudi 9 octobre 2014

RTT (2008) de Frédéric Berthe

Avec Kad Merad, Mélanie Doutey, Manu Payet, Francis Renaud, Pierre Laplace, Daniel Duval, Géraldine Nakache.

Comment peut-on encore produire ce genre de film... Et bien en remplaçant les acteurs par des acteurs du moment. On a déjà l'impression d'avoir vu dix fois le film. Ici c'est les USA et la Floride qui sont utilisés pour l'exotisme. Quelque part le film essaye de faire du Francis Veber. Sans égaler le modèle. Mention particulière à Mélanie Doutey qui a un bon tempérament de comédie et film d'action et qui seule imprime la mémoire.

Qu’est ce qu’on a fait au bon dieu? (2014) de Philippe de Chauveron

Avec Christian Clavier, Chantal Lauby, Frédérique Bel, Ary Abittan, Medi Sadoun, Frédéric Chau, Noom Diawara.

Le film enfile sciemment les clichés sur les générations et religions issues de l’immigration: Maghrébin, noir, asiatique, et sur les religions un juif… Le réalisateur exploite le cocasse des confrontations de cultures et de clichés, notamment la confrontation des religions juive et musulmane. Listé comme cela: maghrébin, asiatique (quelle est sa religion d'ailleurs, le riz?), noir et juif… On ne comprend toujours pas l'heuristique.
Le film aurait été total s’il avait intégré un ou une homosexuelle. Peut-être pour la suite? Ou alors, pourquoi pas, ce qui pimenterait un peu le sujet, un handicapé physique transsexuel et d’extrême droite. Ce serait intéressant. Ou alors un trisomique nain schizophrène et autiste.  Ou encore, une immigrée polonaise de père roumain et de mère ouïgoure.
Les suites sont infinies et voilà une franchise prometteuse. Et cela pourra se décliner en série télévisée. Bravo TF1.
Ces prolégomènes étant terminés, le film est efficace, mais pas élégant dans l'exploitation des quiproquos et confrontations.
La direction d’acteur n’est pas fine. La distribution n’est pas en cause. Mais le film est lourd, sans brio dans sa mise en scène, et formellement un téléfilm de gamme moyenne, type dimanche après midi sur M6.
Beau coup pour Christian Clavier qui retrouve le haut du box-office.
Les Étatsuniens vont-ils acheter les droits pour en faire un remake ? Le suspense est torride.

Les invités de mon père (2010) de Anne Le Ny

Avec Fabrice Luchini, Karin Viard, Michel Aumont, Valérie Benguigui, Raphael Personaz.

Un père se marie avec une jeune slave. Mariage blanc par conviction dans un premier temps, puis nous comprenons qu’il est amoureux. Et nous comprenons que la jeune femme essaie de survivre avec son enfant.
Un film plutôt équilibré et pas trop caricatural qui fait la part belle à des personnages qui semblent vrais. Du père amoureux de cette jeune femme, aux enfants déshérités, Luchini et Viard, sont solides et jamais dans l’excès.
Le film reste plutôt juste et évite les clichés. Une petite réussite.

World War Z (2013) de Marc Forster

Avec Brad Pitt, Mireille Enos, Elyes Gabel, David Morse.

Première difficulté avec ce film: Brad Pitt, coiffé et maquillé et habillé comme dans True Romance (1993) de Tony Scott… il est très difficile de croire un seul instant à son personnage. Par ailleurs, il est tout aussi crédible dans son rôle de père de famille que si Steven Seagal jouait par exemple Hamlet. Donc la première difficulté est la crédibilité du personnage interprété par Brad Pitt. Pas aidé par sa femme qui passe son temps à geindre; et on comprend que les scénaristes ont voulu établir une volonté forte du personnage de revenir et retrouver sa femme, dans ce monde apocalyptique. Mettons donc de côté ces éléments ridicules et ennuyeux: pas la peine de trouver une motivation basée sur la famille.
Deuxième difficulté, ce genre de film, ici avec un budget important (190M$) une superproduction spectaculaire, est à  l’opposé du genre (ce n’est peut être pas le premier j’en conviens): les films de morts-vivants ne sont plus série Z voire B mais des grosses productions grand public. Avec une mise de côté de l’horreur graphique, ici suggérée, et la violence, souvent hors champ.
Troisième difficulté: la crédibilité, même si l’on sait que tout ceci est invraisemblable, Brad Pitt réchappe d’un accident de voiture (trop forts les airbags!) et excusez du peux, du crash d’un avion, en plus juste à côté de là où il allait: pratique! Tout ceci est ridicule.
Le film s’en sort mieux dans le spectaculaire: la séquence à Jérusalem est efficace.
Marc Forster sans sort mieux dans les séquences de tension, sans trop de bruits et de fureur, quand les personnages ne doivent pas faire de bruit, quand les personnages doivent aller d’un point A à un point B, en passant dans un couloir, avec la lumière qui clignote et avec une bande-son sans musique. Il s’en sort mieux et la mise en scène prend le pas: le découpage et la mise en scène sont efficaces.
Au total le film manque cruellement de cohérence, donc de point de vue. Il a une faible hystérésis: seules quelques secondes sont mémorables. Le reste est vite oublié.
Quelque part ce film à le mérite de revaloriser la franchise Resident Evil, plus inventive et rigolote.
Curiosité: quel sera le sujet de la suite, maintenant qu’ils ont trouvé comment maîtriser les morts-vivants.

dimanche 7 septembre 2014

Expendables 3 (2014) de Patrick Hughes

Avec Sylvester Stallone, Jason Statham, Harrison Ford, Arnold Schwarzenegger, Mel Gibson, Wesley Snipes, Dolph Lundgren, Randy Couture, Terry Crews, Kelsey Grammer,  Glen Powell, Antonio Banderas, Victor Ortiz, Ronda Rousey, Kellan Lutz, Jet Li, Robert Davi.

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Cet Expendables 3 est  mieux maitrisé que le premier (moins brut) et plus riche que le second sur le plan scénaristique. Cette franchise permet à beaucoup d’acteurs des années 80, 90 et 2000 de retrouver un semblant d’activité.
C’est une synthèse des deux premiers avec un scénario plus élaboré. Scénario qui gère avec équilibre l'ensemble des personnages. Et aussi une version sans violence explicite (pas de gerbe de sang de partout ici).
Le scénario mélange la vieille équipe, la nouvelle équipe, des scènes d’action traditionnelles avec des éléments plus technologiques dernier cri. De bonnes idées pour relancer une franchise essoufflée des sa naissance.
Les acteurs sont même peut-être mieux dirigés et s’en sortent bien. Peut-être est-ce leur savoir-faire qui est à l’œuvre.
Wesley Snipes et Antonio Banderas apportent un peu de folie et d'humour à un déroulement assez conventionnel et qui aurait été déjà répétitif pour ce troisième volet. Jason Statham est moins monolithique que de coutume: il passe du Saumon Agile d'Argent (Charles Bronson) au Saumon Agile d'Or (Steven Seagal). Steven Seagal d'ailleurs, évoqué pour ce numéro trois et qui sera surement évoqué pour l'épisode suivant; il faudra utiliser des gros plans extrêmes sur ses mains (l'acteur ayant pris du poids et ne pouvant bouger plus que ses mains) ou alors la motion capture avec un avatar numérique mobile.
La grande qualité du film est son décor principal, un ancien complexe hôtelier, abandonné et en délabrement, bien exploité par l'ensemble des scènes. Le film mélange habilement son décor avec des outils de guerre (char par exemple), les combats de différentes natures (main, couteau, arme à feu, moto). Il est clairement le plus abouti des trois films.
Il est à noter qu’une production comme celle-là qui dure plus de deux heures, Série B d’action, aurait duré 1h20 dans les années quatre-vingt du siècle passé.

LES COMANCHEROS (1961) DE MICHAEL CURTIZ

Avec John Wayne, Stuart Whitman, Ina Balin, Nehemiah Persoff, Lee Marvin, Michael Ansara, Patrick Wayne, Bruce Cabot, Joan O'Brien, Jack Elam, Edgar Buchanan, Jackson Breen, Henry Daniell.

C'est un film somme avec l'ensemble des chromos de la mythologie John Wayne: sa relation aux femmes, son honnêteté, son intégrité, l'importance du sujet historique, le binommage avec un homme plus jeune que lui (Stuart Whitman) qui prend en charge le love interest, Ina Balin, et qui aussi permet de la comédie de film de potes (buddy movie).
C'est donc un florilège des schémas dramatiques des films de John Wayne. Avec ici, un traitement équilibré sur tous les axes: drame, comédie, émotion, action et poursuites, décors extérieurs magnifiques.
En quelque sorte le film parfait. Même la musique d'Elmer Bernstein est parfaite et mémorable. James Edward Grand et Clair Huffaker (scénaristes) ont fait un bon travail sur ce film.
Le film est signé Michael Curtiz dont c'est le dernier film et fut malade pendant le tournage (il décéda peu de temps après le film) et fut remplacé par John Wayne (qui ne souhaita pas être crédité au générique).

Blow Out (1h48, 1981) de Brian De Palma

Avec John Travolta, Nancy Allen, John Lithgow, Dennis Franz.

Bonne surprise que ce thriller qui travaille sur le son. Même si la technologie intra diégétique date le film, il tient la route et le temps. L'utilisation du split screen est fluide. Comme souvent dans ce genre de film, la première moitié est passionnante, tant que nous ne comprenons pas les tenants et aboutissants de chaque personnage et que les choses se mettent en place. Ensuite le film passe dans un mécanisme de poursuite et devient moins passionnant. Même si le fait que le personnage de John Travolta et Nancy Allen ne soient pas très intelligents et sont plutôt naïfs et ne devinent pas ce qui se trame : cela donne du suspense à l'histoire. De même, le personnage de John Lithgow, qui dérape et ne répond plus à son donneur d'ordre amène du suspense supplémentaire ou réduit la crédibilité de l'histoire, c'est selon. Le complot, devenu tellement commun, ne sautent pas aux yeux des personnages, policiers et John Travolta.
Bande-annonce Blow Out

UN PLAN PARFAIT (2012) DE PASCAL CHAUMEIL

Avec Dany Boon, Diane Kruger, Alice Pol, Robert Plagnol, Jonathan Cohen.


Une comédie romantique avec  beaucoup de moyens et deux grosses stars. Danny Boon est mis à la sauce Kruger ici. Ce n'est pas super emballant, mais ce n'est pas non plus la catastrophe. Nous sommes plutôt gênés devant le convenu et le prévisible. Même si Diane Kruger est très belle. Et même si Dani Boon est crédible dans son rôle de routard pour guide spécialiste de la Russie. Pascal Chaumeil s'en était mieux sorti avec L'Arnacoeur, plus réussi et un peu plus mystérieux.
Un film pour smartphone.

ET SI ON VIVAIT TOUS ENSEMBLE? (2011) DE STEPHANE ROBELIN

Avec  Jane Fonda, Guy Bedos, Claude Rich, Pierre Richard, Géraldine Chaplin, Daniel Brühl, Bernard Malaka, Gustave Kervern.

Une comédie dramatique sur le vieillissement de trois couples. Une des femmes n'a que quelques mois à vivre. Un a un début d'Alzeihmer. Un autre couple passe son temps à se disputer. Et le troisième, seul, passe son temps avec des prostituées.
La distribution superbe permet de donner de l'épaisseur à ce film qui pourrait être casse-gueule, larmoyant ou mièvre. Ce n'est pas le cas ici. Un bon scénario permet de couronner le tout.

MONUMENT MEN (2014) DE GEORGE CLOONEY

Avec George Clooney, Matt Damon, Bill Murray, Cate Blanchett, John Goodman, Jean Dujardin, Hugh Bonneville, Bob Balaban, Dimitri Leonidas.

Ce n'est pas un commando de 12 Salopards, mais de spécialistes des arts à la recherche des œuvres (toiles, sculptures) volées par les nazis pendant leur retraite en Europe à la fin de la Seconde Guerre.
Le film est intéressant par son sujet. Son traitement est très "plan plan", voire ennuyeux. Il y a une belle distribution. Que dire sur ce genre de produit qui ne se différentie guère d'un super téléfilm? Ce n'est pas déshonorant, mais ce n'est pas renversant. Les acteurs (belle brochette) sont tristounets et oubliables. Il manque de l'empathie pour ces personnages. Est-ce trop fidèle à la réalité?

UN AMOUR SANS FIN (ENDLESS LOVE, 2014) DE SHANA FESTE

Avec Alex Pettyfer, Gabriella Wilde, Bruce Greenwood, Joely Richardson, Robert Patrick, Rhys Wakefield, Dayo Okeniyi.

Une comédie romantique pour jeunes adultes. Version la fille du cardiologue (bien mignonne et un peu fade) s'amourache du valet. Bien fait, bien dirigé (les acteurs y croient), bien mièvre, mais efficace. Manque cruellement de subversion. Un film pour smartphone.

AMERICAN BLUFF (2013) DE DAVID O. RUSSELL

Avec Christian Bale, Bradley Cooper, Amy Adams, Jeremy Renner, Jennifer Lawrence, Louis C.K., Jack Huston, Michael Pena.

C'est une histoire d'arnaqueurs qui se retrouvent obligés par un policier zélé d'arnaquer un homme politique, mais qui pour arriver à leur fin arnaquent finalement certaines personnes importantes (dont des mafieux pas du tout rigolos). Le tout dans la côte Est des années 70. Ce qui nous vaut un magnifique travail de décoration, des costumes et des coiffures, de reconstitution historique. Et aussi gros travail scénaristique pour assembler l'ensemble des pièces du puzzle. De la belle ouvrage. Dommage qu'aucun des personnages ne suscite l'empathie: nous nous moquons de ce qu'il leur arrive. Bien qu'ils soient tous à leur manière intéressants, très denses et toujours mystérieux. Et nous retenons avant tout la distribution féminine, impeccable et au-dessus du lot: Amy Adams et Jennifer Lawrence.

LONE RANGER - NAISSANCE D'UN HEROS (2013) DE GORE VERBINSKI

Avec Johnny Depp, Armie Hammer, William Fichtner, Tom Wilkinson, Ruth Wilson, Helena Bonham Carter, James Badge Dale, Bryant Prince, Barry Pepper, Mason Cook.

Le théorème comme quoi un bide commercial en exploitation étatsunienne signifie que le film en question est intéressant est encore une fois vérifié.
Cette superproduction est une bonne surprise. Ce n'est pas un festival de cabotinage de Johnny Depp (ce que l'on aurait pu craindre), qui est même un personnage presque secondaire. Le film est sombre: exploitation des Chinois, trahison des Indiens, riches entrepreneurs sans morale, absence de loi et de justice.
Bien sûr le film rend hommage à nombre de westerns au grès de ses scènes et fait un peu catalogue. Mais le film n'est pas là, il est sur le personnage du Lone Ranger: Armie Hammer porte avec panache son personnage qui évolue du jeune rempli d'illusions sur la justice et qui finit par faire la justice lui-même faute de vrai justice.
Le film est long mais jamais ennuyeux.
Il est regrettable que cette franchise soit stoppée dès son début. Un futur classique?

samedi 6 septembre 2014

LE CONGRES (2013) DE ARI FOLMAN

Avec Robin Wright, Harvey Keitel, Jon Hamm, Kodi Smit-McPhee, Danny Huston,  Paul Giamatti,

Voilà un film truc, qui est intéressant dans sa première partie, live, mais ennuyeux dans sa partie dessin animée. Une fois que l'on a compris le truc, le spectateur est perdu.
Ce n'est pas par manque d'ambition. Mais le film change de sujet (l'utilisation de l'image d'un acteur) pour un côté abstrait, surréaliste, psychédélique, d'où l'on décroche vite et l'on regarde sa montre. C'est dommage, car il y avait un sujet. D'autant que dans sa première partie le film intrigue. Avec son climat, ses décors, son ambiance, le film évoque presque un climat post-apocalyptique, et arrive avec peu de choses à faire passer un climat de fin du monde. Puis le film bascule petit à petit et nous perd.
Peut-être qu'un Kubrick aurait pu tirer quelque chose d'un pareil sujet, lui qui avait une certaine considération pour les acteurs et aurait traité l'élément philosophie très différemment.
Le film reste une curiosité.

IN & OUT (1997) DE FRANK OZ

Avec Kevin Kline, Joan Cusack, Tom Selleck, Matt Dillon, Debbie Reynolds, Wilford Brimley.

Une comédie dramatique avec Kevin Kline qui se découvre homosexuel à la veille de son mariage. C'est un peu désuet, très convenu et presque délicieusement obsolète. Mais cela est bien écrit et possède une belle distribution. Formellement du niveau d'un téléfilm sans ambition. L'intérêt du film est de retrouver cette folle de Joan Cusack, un peu en retrait ici. Un peu insignifiant? Est-ce une œuvre d’Art?

TIP TOP (2013) DE FRANÇOIS BOZON

Avec Isabelle Huppert, Sandrine Kiberlain, François Damiens, Karole Rocher, Sami Nacéri.

Bonne surprise que ce film délirant limite subversif. Avec en fil rouge une enquête de la police des police sur la disparition d'un indic. Le tout est dans une science formelle qui pourrait évoquer un David Lynch qui réaliserait un épisode de L'inspecteur Maigret.

Le film commence par une scène d'anthologie avec un François Damiens qui insulte des Maghrébins dans un bar, pour sauver son indic comprendrons-nous un peu plus tard. Mais la scène est surprenante.

L'autre surprise du film est Isabelle Huppert: en regardant la distribution, nous pourrions penser que François Damiens va faire le show, le clown, et bien c'est le cas, mais c'est Isabelle Huppert qui interprète le personnage le plus déjànté. Dans ce spectacle où les trois personnages principaux sont fêlés. Sandrine Kimberlain en voyeuse, Isabelle Huppert sans psychologie et adepte du sado masochisme. Et François Damiens qui fait du François Damiens mais parfaitement intégré à l'intrigue; son personnage ne comprend rien à rien et est adepte de la méthode Couet. Sans parler du clin d'œil avec le personnage de Sami Nacéri.

GENERATION 90 (1994) DE BEN STILLER

Avec Winona Ryder, Ethan Hawke, Janeane Garofalo, Steve Zahn, Ben Stiller.

Le premier long métrage de Ben Stiller, dans la veine comédie romantique et légèrement sociale (croissant contre décroissant). C'est plutôt bien fait, bien écrit, mais sans surprise (finalement elle choisit le décroissant) et surtout sans délire, ce qui ne sera pas le cas de certains films suivants réalisés par Ben Stiller (son chef d'œuvre Zoolander - 2001 - ou le moins réussit, mais néanmoins décalé Tonnerre Sous Les Tropiques  - 2008 - voire l'expérimental Disjoncté - 1996 -). La distribution est intéressante: Ethan Hawke conventionnel, mais solide et Wynona Rider surprenante. Ce film a au moins le mérite de nous rappeler Winona Ryder: on l'avait oublié Wynona Rider. Que devient-elle?

vendredi 29 août 2014

Michael Kohlhaas (2013) de Arnaud des Pallières


Avec Mads Mikkelsen, Mélusine Mayance, Delphine Chuillot, David Kross, Bruno Ganz, Denis Lavant, Roxane Duran, Sergi López, Jacques Nolot.

Cette production franco-allemande est une curiosité. Déjà le parti pris d'éclairage les scènes est un choix fort: lumières naturelles en extérieur et lumières à la bougie pour les intérieurs. Le film est donc constitué de beaucoup de noirs, de contre-jours, d'ombres chinoises. Tout ceci produit un climat, jamais léger, et souvent tragique. Surtout que le temps, qui a l'air ralenti et jamais appuyé par un sur-découpage, est bien présent.
Ensuite les acteurs, tirés par le monolithique voire inexpressif Mads Mikkelsen. Au visage qui accroche bien la lumière, mais qui reste toujours mystérieux.
Et pour toujours évoquer ce mystère, et tenter de donner des explications, convoque le personnage de Denis Lavant, qui tombe comme un cheveux sur la soupe et ne parait pas intégré au film. A part le fait de donner un rôle, anecdotique, à Denis Lavant, on ne comprend pas bien l'utilité du personnage (un ecclésiastique).
Et finalement on comprends qu'il est content d'avoir trouvé réparation pour ses chevaux, mais pour sa femme par contre, il s'en moque.
Un film à voir pour ses choix (lumière, peu de musique, lenteur du découpage et donc du film
 

DALLAS BUYER’S CLUB (2013) de Jean-Marc Vallée

Avec Matthew McConaughey, Jennifer Garner, Jared Leto, Steve Zahn, Griffin Dunne, Denis O'Hare, Dallas Roberts.

Le film indépendant étatsunien de qualité. Performances d'acteur (Matthew  McConaugheyet Jared Leto en tête, consacrés par des Oscars, mérités), sujet sérieux et mélodramatique (SIDA, hétérosexualité, homosexualité), film historique et histoire vraie (basé sur des faits réels, au début de la découverte du virus du SIDA au Texas), documentaire (la découverte du virus, la découvertes des traitements, l'étude sociologique du milieu du rodéo). Malgré le tragique inéluctable des personnages, le film reste passionnant de bout en bout.

KICK-ASS 2 (2013) de Jeff Wadlow

Avec Aaron Taylor-Johnson, Christopher Mintz-Plasse, Chloë Grace Moretz, Jim Carrey, John Leguizamo, Clark Duke, Morris Chestnut, Olga Kurkulina.
 
Kick Ass 2 c'est deux fois plus de monsieur (ou madame) tout le monde qui se prend pour un justicier, et c'est deux fois plus de méchants. La suite à donc suivi la route de la surenchère.
Et cette suite n'est pas au rabais. Elle n'a pas le charme du premier. Mais le film est sauvé par sa distribution (belle brochette d’acteurs), son délire, sa violence et sa subversion.
Si dans le premier film le méchant et les héros étaient un peu de pacotille, ici c'est une armée de méchants avec un chef qui  jouie de sa méchanceté. Du coté des héros, le personnage interprété par Jim Carrey est pour le moins ambigüe.
Au total un film brutal, violent et délirant.

jeudi 28 août 2014

LES PROFS (2013) de Pierre-François Martin-Laval

Avec Christian Clavier, Isabelle Nanty, Pierre-François Martin-Lava, Kev Adams, François Morel, Arnaud Ducret, Stéfi Celma.

Le postulat de départ n'est pas sans potentiel, potentiel comique, et c'est ce qu'a essayé de produire Pierre-François Martin-Laval. Une comédie, qui n'est pas exempt d'idée, mais dont la direction d'acteur ne sert pas le film. Tout est caricature et dans l'exagération, mais c'est le postulat du film, et il ne peut lui être reproché. Au total il y a des idées à sauver mais le film est poussif, les acteurs déclament leur texte et l'on ne sent pas d'incarnation. La distribution ne sauve pas le film.  Un film raté.

FAST & FURIOUS 6 de Justin Lin (2013)

Avec Vin Diesel, Paul Walker, Dwayne Johnson, Michelle Rodriguez, Sung Kang, Tyrese Gibson, Jordana Brewster, Ludacris.

Curiosité que ce genre de produit. Il est construit sur une croyance. Croyance en des schémas, en des patrons éculés, mais toujours répétés et utilisés: la trahison, le groupe, menacer la famille proche pour faire bouger, la famille donc, le pouvoir de l'argent. Mais aussi croyance en des méchants et des schémas: il ou elle s'est retirée mais on vient le ou la chercher pour reprendre, tout ceci parce qu'un membre de la famille (le gang de Diesel) est en perdition.
Tous ces schémas déjà vus sont travaillés ici avec le cosmopolitisme ethnique requis pour attirer différents types de population. Il manque quand même un ou une gay et un ou une obèse. Et toutes les filles sont athlétiques.
Il s'agit donc d'un film irréel dont la gageure ou le seul moteur est de faire toujours plus dans le spectaculaire avec des ingrédients vroom vroom. C'est fast, mais pas forcément furious. Néanmoins le spectaculaire est assuré.
Le méchant est plutôt bon. Et dans ce déluge de poursuites, tôles froissées, fusillades et combats à main nues, les acteurs sont bien dirigés et y croient.
Curieusement, les retouches numériques font peintures numériques et n'essaient pas d'être réalistes, n'essaient pas d'avoir un rendu naturel.
 

vendredi 20 juin 2014

MACHETTE KILLS (2013) DE ROBERT RODRIGUEZ

Avec Danny Trejo, Michelle Rodriguez, Mel Gibson, Charlie Sheen, Amber Heard, Demian Bichir, Sofia Vergara, Cuba Gooding Jr., Antonio Banderas, William Sadler,
Lady Gaga.

Robert Rodriguez confirme qu'il est un piètre réalisateur. On comprend que Rodriguez doit avoir une sympathie forte pour Danny Trejo, dont le visage buriné en fait une tête de second couteau et accroche bien la lumière. Mais ce dernier ne possède qu'une seule expression et est encore plus monolithique qu'un Charles Bronson ou un "saumon agile" (Steven Seagal). Bref il est consternant. Et la direction d'acteur médiocre est le lot de tous les interprètes. La distribution féminine s'en sort mieux, car composé de belles filles.
On est aussi content de revoir Mel Gibson dans un rôle de méchant mégalo. Et plus généralement, c'est la seule chose qui suscite l'intérêt: son casting.
Bref tout est débile dans ce film: l'histoire, les personnages, la direction d'acteur. Tout cela ne doit pas couter très cher. Et arrive à faire sourire par moment.