mercredi 8 juillet 2015

Jupiter le destin de l'univers (2014) des Wachovski

Avec Channing Tatum, Mila Kunis, Sean Bean, Eddie Redmayne, Douglas Booth, Tuppence Middleton, Gugu Mbatha-Raw, Doona Bae, Tim Pigott-Smith, James d'Arcy, Terry Gilliam.

Dans la production de science-fiction, les Wachovski sont nécessaires, sans être essentiels, mais nécessaires. Comme alternative. Comme exemple d'une science-fiction plus adulte ou plutôt moins infantile comme le sont les franchises Guerre des Étoiles ou Star Trek par exemple. Donc, au titre d'une science-fiction plus inventive, plus noire, empreinte de romantisme, ils sont nécessaires. Tout comme l'est Devid Twohy et sa franchise Riddick, autre exemple, qui elle aussi est une alternative plus adulte aux franchises déjà citées voire aux franchises Marvel et DC Comics.
Ceci étant dit, ce Jupiter Ascending, tout en ayant des qualités certaines, n'est pas exempt de défauts. À commencer par cette musique symphonique atroce qui fait office de bande originale: elle est ridicule et abîme les images; elle fait penser à une musique temporaire que l'on aurait gardée. Et aussi un montage systématique qui alterne séquence d'actions, assez longues en général, et temps calmes où ça parle et donne des explications. Et ce de manière systématique pendant tout le métrage, ce qui lasse sur la durée et n'élève pas le niveau. Le film n'est pas exempt de niaiseries. Les Wachovski ont peut être voulu revenir à une forme "classique" après leur ambitieux et formidable Cloud Atlas.
Le film n'est donc pas exempt de lourdeurs.
Belle distribution néanmoins: Mila Cunis est touchante et rend son personnage intéressant. Et les seconds rôles sont mémorables, en particulier les méchants. Chaning Tatum quant à lui assure le job mais ne porte pas le film, loin de là, et paraît même en retrait.
Dans la contribution technique, designs, maquillages, décors et costumes relèvent le niveau et donnent lieu à un défilé ininterrompu pour les yeux.
Parmi les curiosités, les dernières images, notre héros qui se retrouve avec des ailes, plutôt surréaliste quand on nous a dit qu'il est un loup, mais pourquoi pas à partir du moment où on peut modifier génétiquement: cela donne lieu a des images soit inoubliables soit ridicules. Mais il faut oser, et c'est pourquoi les Wachovski sont essentiels: ils osent, quitte à se planter.
À noter que dans les bonus du vidéogramme, c'est surtout Lana Wachovski qui est très impliquée tandis que son frère est pour le moins en retrait, pour ne pas dire inexistant.

Les Combattants (2014) de Thomas Cailley

Avec Adèle Haenel, Kévin Azaïs, Brigitte Roüan, William Lebghil, Antoine Laurent, Frédéric Pellegeay.
Un film qui reprend le patron boy meets girl avec des originalités. Lui est paumé, son père vient de décéder et travaille avec son frère dans la menuiserie familiale n'est pas une perspective qui l'emballe et consulte en même temps un recruteur de l'armée de terre. Elle est persuadée que la fin de monde est proche et s'entraîne à survivre (manger un poisson cru) et voit le recrutement de l'armée de terre pour apprendre des choses pour mieux survivre.
Le tout est habillement emballé dans un mélange de comédie dramatique sociale et des éléments de presque fantastique (le gigantesque incendie dans la région ou la formidable musique electronico-technoïde surannée), et bien sûr des éléments de film de survie.

Mustang (2015) de Deniz Gamze Ergüven

Avec Güneş Nezihe Şensoy, Doğa Zeynep Doğuşlu, Elit İşcan, Tuğba Sunguroğlu, İlayda Akdoğan, Nihal Koldaş, Ayberk Pekcan, Bahar Kerimoğlu.

Mustang c'est un europudding (Turquie, France, Allemagne) qui parle de la vitalité de jeunes filles brimées par des fascismes - croyances sociales, sociétales, religieuses - dans une Turquie de campagne. La Turquie est un prétexte, car ce qui est décrit aurait pu l'être jusqu'au deux tiers du XX siècle en Europe occidentale. Ici ce qui fait peur est le déroulement dans une Turquie contemporaine. Néanmoins, et c'est une des qualités du film, il n'est pas trop manichéen; dans ce film de femmes, il y a des hommes bons et des hommes mauvais, des femmes bonnes et des femmes mauvaises. Par certains aspects le film paraît un peu surchargé: par exemple l'inceste ou la pédophilie de l'oncle était-il nécessaire ou en tout cas important par rapport au message du film. Cette pédophilie n'est pas une spécificité sociétale ou culturelle de la Turquie de campagne. Elle pollue le film par rapport à son message sur les croyances.
Les actrices sont formidables et leur vitalité fait plaisir à voir - d'où encore plus de regret quand on voit comment elles sont traitées par la société dépeinte -.
Une belle comédie dramatique.

Une Petite Zone De Turbulence (2009) de Alfred Lot

Avec Michel Blanc, Miou-Miou, Mélanie Doutey, Gilles Lellouche, Cyril Descours, Yannick Renier, Wladimir Yordanoff.

La comédie dramatique type.  Plutôt bien écrite. Pas inventive au niveau de la distribution: Michel Blanc, même si parfait, n'est pas une surprise; Miou-Miou a deux scènes de sexe, ce qui n'est pas une surprise. Le reste de la distribution est parfaite aussi.
Le sujet de ce presque film choral est la turpitude de l'âge chez un Michel Blanc hypocondriaque et vraisemblablement jeune retraité mélangé avec les turpitudes de son fils (homosexuel, là aussi ce n'est pas une surprise) et de sa fille sur le point de se marier.
Une bonne comédie dramatique, tranquille, sans surprise, mais très efficace.