dimanche 7 septembre 2014

Expendables 3 (2014) de Patrick Hughes

Avec Sylvester Stallone, Jason Statham, Harrison Ford, Arnold Schwarzenegger, Mel Gibson, Wesley Snipes, Dolph Lundgren, Randy Couture, Terry Crews, Kelsey Grammer,  Glen Powell, Antonio Banderas, Victor Ortiz, Ronda Rousey, Kellan Lutz, Jet Li, Robert Davi.

Expendables 3 - Édition Collector boîtier SteelBook
Cet Expendables 3 est  mieux maitrisé que le premier (moins brut) et plus riche que le second sur le plan scénaristique. Cette franchise permet à beaucoup d’acteurs des années 80, 90 et 2000 de retrouver un semblant d’activité.
C’est une synthèse des deux premiers avec un scénario plus élaboré. Scénario qui gère avec équilibre l'ensemble des personnages. Et aussi une version sans violence explicite (pas de gerbe de sang de partout ici).
Le scénario mélange la vieille équipe, la nouvelle équipe, des scènes d’action traditionnelles avec des éléments plus technologiques dernier cri. De bonnes idées pour relancer une franchise essoufflée des sa naissance.
Les acteurs sont même peut-être mieux dirigés et s’en sortent bien. Peut-être est-ce leur savoir-faire qui est à l’œuvre.
Wesley Snipes et Antonio Banderas apportent un peu de folie et d'humour à un déroulement assez conventionnel et qui aurait été déjà répétitif pour ce troisième volet. Jason Statham est moins monolithique que de coutume: il passe du Saumon Agile d'Argent (Charles Bronson) au Saumon Agile d'Or (Steven Seagal). Steven Seagal d'ailleurs, évoqué pour ce numéro trois et qui sera surement évoqué pour l'épisode suivant; il faudra utiliser des gros plans extrêmes sur ses mains (l'acteur ayant pris du poids et ne pouvant bouger plus que ses mains) ou alors la motion capture avec un avatar numérique mobile.
La grande qualité du film est son décor principal, un ancien complexe hôtelier, abandonné et en délabrement, bien exploité par l'ensemble des scènes. Le film mélange habilement son décor avec des outils de guerre (char par exemple), les combats de différentes natures (main, couteau, arme à feu, moto). Il est clairement le plus abouti des trois films.
Il est à noter qu’une production comme celle-là qui dure plus de deux heures, Série B d’action, aurait duré 1h20 dans les années quatre-vingt du siècle passé.

LES COMANCHEROS (1961) DE MICHAEL CURTIZ

Avec John Wayne, Stuart Whitman, Ina Balin, Nehemiah Persoff, Lee Marvin, Michael Ansara, Patrick Wayne, Bruce Cabot, Joan O'Brien, Jack Elam, Edgar Buchanan, Jackson Breen, Henry Daniell.

C'est un film somme avec l'ensemble des chromos de la mythologie John Wayne: sa relation aux femmes, son honnêteté, son intégrité, l'importance du sujet historique, le binommage avec un homme plus jeune que lui (Stuart Whitman) qui prend en charge le love interest, Ina Balin, et qui aussi permet de la comédie de film de potes (buddy movie).
C'est donc un florilège des schémas dramatiques des films de John Wayne. Avec ici, un traitement équilibré sur tous les axes: drame, comédie, émotion, action et poursuites, décors extérieurs magnifiques.
En quelque sorte le film parfait. Même la musique d'Elmer Bernstein est parfaite et mémorable. James Edward Grand et Clair Huffaker (scénaristes) ont fait un bon travail sur ce film.
Le film est signé Michael Curtiz dont c'est le dernier film et fut malade pendant le tournage (il décéda peu de temps après le film) et fut remplacé par John Wayne (qui ne souhaita pas être crédité au générique).

Blow Out (1h48, 1981) de Brian De Palma

Avec John Travolta, Nancy Allen, John Lithgow, Dennis Franz.

Bonne surprise que ce thriller qui travaille sur le son. Même si la technologie intra diégétique date le film, il tient la route et le temps. L'utilisation du split screen est fluide. Comme souvent dans ce genre de film, la première moitié est passionnante, tant que nous ne comprenons pas les tenants et aboutissants de chaque personnage et que les choses se mettent en place. Ensuite le film passe dans un mécanisme de poursuite et devient moins passionnant. Même si le fait que le personnage de John Travolta et Nancy Allen ne soient pas très intelligents et sont plutôt naïfs et ne devinent pas ce qui se trame : cela donne du suspense à l'histoire. De même, le personnage de John Lithgow, qui dérape et ne répond plus à son donneur d'ordre amène du suspense supplémentaire ou réduit la crédibilité de l'histoire, c'est selon. Le complot, devenu tellement commun, ne sautent pas aux yeux des personnages, policiers et John Travolta.
Bande-annonce Blow Out

UN PLAN PARFAIT (2012) DE PASCAL CHAUMEIL

Avec Dany Boon, Diane Kruger, Alice Pol, Robert Plagnol, Jonathan Cohen.


Une comédie romantique avec  beaucoup de moyens et deux grosses stars. Danny Boon est mis à la sauce Kruger ici. Ce n'est pas super emballant, mais ce n'est pas non plus la catastrophe. Nous sommes plutôt gênés devant le convenu et le prévisible. Même si Diane Kruger est très belle. Et même si Dani Boon est crédible dans son rôle de routard pour guide spécialiste de la Russie. Pascal Chaumeil s'en était mieux sorti avec L'Arnacoeur, plus réussi et un peu plus mystérieux.
Un film pour smartphone.

ET SI ON VIVAIT TOUS ENSEMBLE? (2011) DE STEPHANE ROBELIN

Avec  Jane Fonda, Guy Bedos, Claude Rich, Pierre Richard, Géraldine Chaplin, Daniel Brühl, Bernard Malaka, Gustave Kervern.

Une comédie dramatique sur le vieillissement de trois couples. Une des femmes n'a que quelques mois à vivre. Un a un début d'Alzeihmer. Un autre couple passe son temps à se disputer. Et le troisième, seul, passe son temps avec des prostituées.
La distribution superbe permet de donner de l'épaisseur à ce film qui pourrait être casse-gueule, larmoyant ou mièvre. Ce n'est pas le cas ici. Un bon scénario permet de couronner le tout.

MONUMENT MEN (2014) DE GEORGE CLOONEY

Avec George Clooney, Matt Damon, Bill Murray, Cate Blanchett, John Goodman, Jean Dujardin, Hugh Bonneville, Bob Balaban, Dimitri Leonidas.

Ce n'est pas un commando de 12 Salopards, mais de spécialistes des arts à la recherche des œuvres (toiles, sculptures) volées par les nazis pendant leur retraite en Europe à la fin de la Seconde Guerre.
Le film est intéressant par son sujet. Son traitement est très "plan plan", voire ennuyeux. Il y a une belle distribution. Que dire sur ce genre de produit qui ne se différentie guère d'un super téléfilm? Ce n'est pas déshonorant, mais ce n'est pas renversant. Les acteurs (belle brochette) sont tristounets et oubliables. Il manque de l'empathie pour ces personnages. Est-ce trop fidèle à la réalité?

UN AMOUR SANS FIN (ENDLESS LOVE, 2014) DE SHANA FESTE

Avec Alex Pettyfer, Gabriella Wilde, Bruce Greenwood, Joely Richardson, Robert Patrick, Rhys Wakefield, Dayo Okeniyi.

Une comédie romantique pour jeunes adultes. Version la fille du cardiologue (bien mignonne et un peu fade) s'amourache du valet. Bien fait, bien dirigé (les acteurs y croient), bien mièvre, mais efficace. Manque cruellement de subversion. Un film pour smartphone.

AMERICAN BLUFF (2013) DE DAVID O. RUSSELL

Avec Christian Bale, Bradley Cooper, Amy Adams, Jeremy Renner, Jennifer Lawrence, Louis C.K., Jack Huston, Michael Pena.

C'est une histoire d'arnaqueurs qui se retrouvent obligés par un policier zélé d'arnaquer un homme politique, mais qui pour arriver à leur fin arnaquent finalement certaines personnes importantes (dont des mafieux pas du tout rigolos). Le tout dans la côte Est des années 70. Ce qui nous vaut un magnifique travail de décoration, des costumes et des coiffures, de reconstitution historique. Et aussi gros travail scénaristique pour assembler l'ensemble des pièces du puzzle. De la belle ouvrage. Dommage qu'aucun des personnages ne suscite l'empathie: nous nous moquons de ce qu'il leur arrive. Bien qu'ils soient tous à leur manière intéressants, très denses et toujours mystérieux. Et nous retenons avant tout la distribution féminine, impeccable et au-dessus du lot: Amy Adams et Jennifer Lawrence.

LONE RANGER - NAISSANCE D'UN HEROS (2013) DE GORE VERBINSKI

Avec Johnny Depp, Armie Hammer, William Fichtner, Tom Wilkinson, Ruth Wilson, Helena Bonham Carter, James Badge Dale, Bryant Prince, Barry Pepper, Mason Cook.

Le théorème comme quoi un bide commercial en exploitation étatsunienne signifie que le film en question est intéressant est encore une fois vérifié.
Cette superproduction est une bonne surprise. Ce n'est pas un festival de cabotinage de Johnny Depp (ce que l'on aurait pu craindre), qui est même un personnage presque secondaire. Le film est sombre: exploitation des Chinois, trahison des Indiens, riches entrepreneurs sans morale, absence de loi et de justice.
Bien sûr le film rend hommage à nombre de westerns au grès de ses scènes et fait un peu catalogue. Mais le film n'est pas là, il est sur le personnage du Lone Ranger: Armie Hammer porte avec panache son personnage qui évolue du jeune rempli d'illusions sur la justice et qui finit par faire la justice lui-même faute de vrai justice.
Le film est long mais jamais ennuyeux.
Il est regrettable que cette franchise soit stoppée dès son début. Un futur classique?

samedi 6 septembre 2014

LE CONGRES (2013) DE ARI FOLMAN

Avec Robin Wright, Harvey Keitel, Jon Hamm, Kodi Smit-McPhee, Danny Huston,  Paul Giamatti,

Voilà un film truc, qui est intéressant dans sa première partie, live, mais ennuyeux dans sa partie dessin animée. Une fois que l'on a compris le truc, le spectateur est perdu.
Ce n'est pas par manque d'ambition. Mais le film change de sujet (l'utilisation de l'image d'un acteur) pour un côté abstrait, surréaliste, psychédélique, d'où l'on décroche vite et l'on regarde sa montre. C'est dommage, car il y avait un sujet. D'autant que dans sa première partie le film intrigue. Avec son climat, ses décors, son ambiance, le film évoque presque un climat post-apocalyptique, et arrive avec peu de choses à faire passer un climat de fin du monde. Puis le film bascule petit à petit et nous perd.
Peut-être qu'un Kubrick aurait pu tirer quelque chose d'un pareil sujet, lui qui avait une certaine considération pour les acteurs et aurait traité l'élément philosophie très différemment.
Le film reste une curiosité.

IN & OUT (1997) DE FRANK OZ

Avec Kevin Kline, Joan Cusack, Tom Selleck, Matt Dillon, Debbie Reynolds, Wilford Brimley.

Une comédie dramatique avec Kevin Kline qui se découvre homosexuel à la veille de son mariage. C'est un peu désuet, très convenu et presque délicieusement obsolète. Mais cela est bien écrit et possède une belle distribution. Formellement du niveau d'un téléfilm sans ambition. L'intérêt du film est de retrouver cette folle de Joan Cusack, un peu en retrait ici. Un peu insignifiant? Est-ce une œuvre d’Art?

TIP TOP (2013) DE FRANÇOIS BOZON

Avec Isabelle Huppert, Sandrine Kiberlain, François Damiens, Karole Rocher, Sami Nacéri.

Bonne surprise que ce film délirant limite subversif. Avec en fil rouge une enquête de la police des police sur la disparition d'un indic. Le tout est dans une science formelle qui pourrait évoquer un David Lynch qui réaliserait un épisode de L'inspecteur Maigret.

Le film commence par une scène d'anthologie avec un François Damiens qui insulte des Maghrébins dans un bar, pour sauver son indic comprendrons-nous un peu plus tard. Mais la scène est surprenante.

L'autre surprise du film est Isabelle Huppert: en regardant la distribution, nous pourrions penser que François Damiens va faire le show, le clown, et bien c'est le cas, mais c'est Isabelle Huppert qui interprète le personnage le plus déjànté. Dans ce spectacle où les trois personnages principaux sont fêlés. Sandrine Kimberlain en voyeuse, Isabelle Huppert sans psychologie et adepte du sado masochisme. Et François Damiens qui fait du François Damiens mais parfaitement intégré à l'intrigue; son personnage ne comprend rien à rien et est adepte de la méthode Couet. Sans parler du clin d'œil avec le personnage de Sami Nacéri.

GENERATION 90 (1994) DE BEN STILLER

Avec Winona Ryder, Ethan Hawke, Janeane Garofalo, Steve Zahn, Ben Stiller.

Le premier long métrage de Ben Stiller, dans la veine comédie romantique et légèrement sociale (croissant contre décroissant). C'est plutôt bien fait, bien écrit, mais sans surprise (finalement elle choisit le décroissant) et surtout sans délire, ce qui ne sera pas le cas de certains films suivants réalisés par Ben Stiller (son chef d'œuvre Zoolander - 2001 - ou le moins réussit, mais néanmoins décalé Tonnerre Sous Les Tropiques  - 2008 - voire l'expérimental Disjoncté - 1996 -). La distribution est intéressante: Ethan Hawke conventionnel, mais solide et Wynona Rider surprenante. Ce film a au moins le mérite de nous rappeler Winona Ryder: on l'avait oublié Wynona Rider. Que devient-elle?