mardi 30 mai 2017

Alien: Covenant (2017) de Ridley Scott

Avec Michael Fassbender, Katherine Waterston, Billy Crudup, Danny McBride, Demian Bichir, Carmen Ejogo, Jussie Smollett, Callie Hernandez, Amy Seimetz, Nathaniel Dean, Alexander England, James Franco, Benhamin Rigby, Noomi Rapace, Guy Pearce, Uli Latukefu, Tess Haubrich.

Encore une fois Ridley Scott et ses scénaristes réussissent la synthèse de l'ensemble de la franchise Alien, tout en introduisant de nouveaux éléments (un alien honorant son créateur ou un autre qui essaie de communiquer). Le film commence un peu comme une mission sur Mars avec réparation extérieure dans le style réaliste de la veine d'un Gravity, puis le film bifurque vers la franchise Alien et là, brutalement le film enchaine des séquences d'horreur efficaces, anxiogènes, mélangées à des séquences d'action.  Le montage est très saccadé, à la limite de la lisibilité, mais cela scotche le spectateur à son fauteuil et le fait sortir de son ronron liminaire.
Alien : Covenant Blu-rayEnsuite le film se calme, devient très verbeux, grâce aux différentes interprétations de Michael Fassbender (qui est la star du film), avec des séquences d'explications, voire philosophiques (voir le débat entre les deux robots). Le film prend alors une autre tournure, plus explicative et fait le lien explicite avec Prometheus (qu'est devenue Noomi Rapace ainsi que son copain le robot - encore Michael Fassbender -, qu'elle est cette planète et que son devenus les Ingénieurs? Le film répondant à toutes ces questions). Ce film est la suite directe de Prometheus.
Le catalogue des poncifs de la franchise est présent: la scène dans le bloc médical, la traque de la bête dans les coursives via écrans interposés, le groupe (ici ce n'est pas un commando) qui découvre une planète, mais n'y trouvera pas ce qu'il imagine, les séquences avec les caissons pour l'hyper sommeil, les aliens qui sortent du torse (et une variante que nous laissons déguster au spectateur), les mutations et hybridations diverses. Etc. La force du film est d'utiliser des réminiscences des quatre premiers Alien  ainsi que de Promotheus.
Deux grosses faiblesses. La première concerne le scénario, déjà vu mainte fois dans la franchise, et ailleurs. La deuxième faiblesse est la distribution et le traitement que subissent les personnages: nous n'avons aucune empathie pour ceux-ci, Ridley Scott non plus, et ils sont vite expédiés (Ridley Scott préférant filmer Michael Fassbender). Nous nous moquons de ce qu'ils leur arrivent. Nous sentons que Ridley Scott est plus préoccupé par la troisième partie du film, celle qui explique et pose de nouvelles questions, qui montre ce que sont devenus David (Michael Fassbender) et Elizabeth Shaw (Noomi Rapace) et qui ouvre de nouvelles perspectives.
Quand au final, ouverture vers la suite, elle est convenue. C'est donc un mélange de routine et d'éléments novateurs, qui au total n'est pas complètement satisfaisant.

Tu Ne Tueras Point (2016) Mel Gibson

Avec Andrew Garfield, Vince Vaughn, Teresa Palmer, Sam Worthington, Luke Bracey, Hugo Weaving, Rachel Griffiths, Ryan Corr,  Damien Thomlinson, Luke Pegler, Matt Nable, Richard Roxburgh, Nathaniel Buzolic, Goran D. Kleut, Firass Dirani, Ori Pfeffer, Ben  O'Toole, Nico Cortez, Robert Morgan, Milan Pulvermacher.

Tu ne tueras pointLe film est découpé en plusieurs phases. La première consiste à nous montrer la vie de notre futur objecteur de conscience, ses croyances religieuses, son environnement familial, bref  du travail de reconstitution, mais aussi ses aventures sentimentales.
La deuxième phase c'est son enrôlement dans l'armée américaine (les japonais viennent d'attaquer Pearl Harbor) pour servir sa patrie tout en refusant de tuer (sa religion lui interdit), de toucher ou de porter une arme. Évidemment lorsque l'on est militaire, ne pas pouvoir toucher où tirer avec une arme paraît un peu bizarre. Nous retrouvons ici l'organisation typique du film de soldats avec les harcèlements et autres joyeusetés de ce genre de film.
Puis le film ensuite se tend en passant dans une troisième étape qui se déroule pendant la guerre sur la conquête de l'île d'Okinawa. Et là le film prend une autre dimension, et sort de la reconstitution de qualité et d'un certain académisme, pour basculer et retrouver la violence  et le masochisme que nous aimons dans le cinéma de Mel Gibson.
Il faut dire aussi que l'histoire de ce personnage, de cet objecteur de conscience, est assez étonnante vu qu'il va passer une partie de son temps en tant qu'infirmier, à sauver ses camarades blessés, mutilés ou sur le point de mourir.  Le film nous donne droit à des batailles d'une violence extrême. Ce n'est pas nouveau chez Mel Gibson nous l'avons déjà vu à plusieurs reprises.  Avec un réalisme  et une qualité de reconstitution que nous imaginons, être très précis. Mel Gibson confirme qu'il est dans le groupe des réalisateurs étatsuniens les plus intéressants. Le film parcourt les interrogations et préoccupations que l'on avait dans ses autres films.

La Folle Histoire de Max & Léon (2016) de Jonathan Barré

Avec David Marsais, Grégoire Ludig, Alice Vial, Saskia Dillais de Melo, Dominique Pinon, Bernard Farcy, Catherine Hosmalin, Julien Pestel, Nicolas Maury, Christopher Lambert, Nicolas MArié, Bruno Wolkowitch, Kyan Khojandi, Jonathan Cohen, Baptiste Lecaplain, Kad Merad, Pascale Arbillot, Florence Foresti, David Salles, Dominique Besnehard, Simon Astier.

La folle histoire de Max et Léon Blu-rayNous sommes dans la tradition très typée du film de guerre comique dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale. Un genre à part entière de la comédie française. Les étalons étant La Grande Vadrouille (1966) de Gérard Oury et, Mais Où Est Donc Passée La Septième Compagnie (1973) de Robert Lamoureux auquel cette folle histoire se rapproche le plus. Et ce film-là fleure bon le film historique d'aventure avec de fortes doses de comique tel que l'avait déjà pratiqué ces classiques.
Ici un grand soin est apporté à tous les éléments techniques: Photos, décors, maquillage, costumes, éléments historiques, la reconstitution semble parfaite.
Cette toile de fond pour suivre les aventures de Max et Léon, avec une bonne dose de comique, pas vraiment absurde, mais qui mêle adroitement les éléments historiques avec les pérégrinations de nos deux nigauds qui se retrouvent embarqués via des quiproquos dans une histoire qui les mène de l'armée française libre de Londres à l'espionnage au Moyen-Orient, puis à la résistance, à la Gestapo. Avec pour seule ambition de se retrouver à Mâcon (!). Toutes ces pérégrinations permettent d'aborder frontalement les sujets sombres (Gestapo, torture, collaboration, antisémitisme, par exemple). C'est très bien emballé et bien dans la tradition de ces illustres ancêtres.

La Grande Vadrouille (1966) de Gérard Oury


Bourvil, Louis de Funès, Claudio Brook, Mike Marshall, Marie Dubois, Andrea Parisy, Colette Brosset, Mary Marquet, Pierre Bertin, Benno Sterzenbach, Terry-Thomas, Pierre Bastien, Henri Genès, Guy Grosso, Catherine Marshall, Michel Modo, Paul Préboist, Pierre Roussel, Hans Meyer, Rudy Lenoir, Jacques Bodoin, Sieghardt Rupp, Reinhard Kolldehoff, Noël Darzal, Gabriel Gobin, Helmuth Schneider, Jean-Pierre Posier, Alice Field, Paul Mercey.

La Grande vadrouilleUn classique dans son genre. La perfection du film de comique et du film d'aventure. Dans un environnement extrêmement typé visuellement que constitue la seconde guerre mondiale en France (SS, Wehrmacht, zone libre, aviateurs anglais, occupation).
Le modèle de Steven Spielberg et George Lucas pour Les Aventuriers de l'Arche perdue (1981) ou Indiana Jones et La Dernière Croisade  (1989) ?
Cela reste un classique indémodable bien que certains éléments techniques commencent à dater, en particulier les transparences dans certaines scènes. La mécanique de l'humour et une façon d'associer des personnages qui n'ont rien a priori pour s'apparier, le tout mélangé avec une science du quiproquo et de l'improbable de situations: le système Gérard Oury fonctionne en démultipliant les décors divers et variés pour sa comédie d'aventure. Pas d'unité de lieu ici, mais une fuite en avant perpétuelle. Tout en se moquant de chacun de ses personnages.
La mécanique André Bourvil et Louis De Funès fonctionne (Bourvil étant une plus grosse star au moment du tournage), le succès du film mettant définitivement Louis De Funès en acteur de premier plan.

Deadpool (2016) de Tim Miller

Avec Ryan Reynolds, Morena Baccarin, Ed Skrein, Gina Carano, Brianna Hildebrand, T.J. Miller, Andre Tricoteux, Jed Rees, Rachel Sheen, Taylor Hickson, Leslie Uggams, Karan Soni, Paul Lazenby, Sean Quan, Kyle Rideout, Naika Toussaint.

Deadpool - Blu-ray + Digital HDLa machine à fabriquer des superhéros fonctionne à plein régime. Ici légèrement décalé, notre superhéros est peu recommandable, fait peur (complètement défiguré) et le tout se déroule dans un environnement sombre (décors, costumes). D'ailleurs il n'y a pas de logo Disney ni Marvel, comme si c'était un enfant que l'on ne souhaite pas reconnaitre.
Notre héros est mal poli, violent, vulgaire, et une partie du métrage nous explique comment il en est arrivé là. C'est la partie la plus intéressante. Ensuite il faut affronter le super méchant, qui est en l’occurrence celui qui l'a transformé comme ça.
La séquence d'ouverture permet de montrer ce qui est faisable avec le numérique: stopper et naviguer au milieu d'une séquence d'action, pour un spectaculaire démultiplié. Tout y est techniquement parfait. Le film contient des séquences d'action spectaculaires et époustouflantes. Ainsi que des moments d'humour réussis. Avec aussi beaucoup de vulgarité bien sûr. Et un ton très potache, mais qui sied bien à cet univers et qui finalement lui permet de rejoindre la catégorie des films de superhéros décalés et donc intéressants: Mystery Men (Kinka Usher, 1999), Super (James Gunn, 2010), Green Hornet (Michel Gondry, 2011) ou Kick-Ass (Matthew Vaughn, 2010) par exemple.

Rio Bravo (1959) de Howard Hawks

John Wayne, Dean Martin, Ricky Nelson, Angie Dickinson, Walter Brennan, Ward Bond, John Russell, Pedro Gonzales-Gonzales, Claude Akins, Harry Carey Jr., Malcom Atterbury.

Bande-annonce Rio BravoÀ force de revoir El Dorado (1966) de Howard Hawks, nous avions oublié que ce film Rio Bravo existait et avait des qualités. El Dorado refait et étend Rio Bravo. Oublie injustifié, car ce film contient il est vrai un certain nombre de qualités, mais il supporte moins le temps que El Dorado. El Dorado est beaucoup plus solide dans les caractères secondaires et dans l'interprétation. Ici l'interprétation est peu subtile et certains personnages sont un peu lourds. Stumpy (Walter Brennan) avec son comique répétitif par exemple.  Ou Carlos (Pedro Gonzales-Gonzales) dont l'ensemble des scènes sont lourdes à la revoyure. Ou encore Angie Dickinson qui irradie de beauté, qui joue très bien, mais qui a trop de dialogues, expliqués par le fait que le personnage de Wayne ne parle pas beaucoup comme le note le personnage de Dickinson, mais qui donne à leurs scènes en duo un sentiment de longueur.
Par contre l'interprétation de Dean Martin est la plus solide du film et est la plus notable à la vision. John Wayne est dans son interprétation nominale, usuelle. Son rapport aux femmes est peut-être un peu plus développé que d'habitude dans ce film.
Ricky Nelson est limité dans son interprétation. Avec ce nouveau visionnage, ses plans n'impressionnent pas et donnent même l'impression de limite; le spectateur ne comprend même pas l'admiration qu'il suscite de John T. Chance (John Wayne). Même si le passage chanté est impeccable.
Une des différences avec El Dorado est le méchant qui y est à deux niveaux: le riche propriétaire (Edward  Asner) et l'homme de main (Christopher  George) qui tient tête à John Wayne. Ici il n'y a qu'un seul niveau (John Russell).
Tout ceci est du détail, car le film reste quand même à voir de bout en bout. Même la scène de chansons habituellement pénibles dans ces films étasuniens est ici un moment agréable à la fois pour nous et pour les personnages.
Globalement, la direction d'acteur est faible sur Rio Bravo, ou relâchée, mais pas au niveau de celle d'El Dorado.

Brice 3 (2017) de James Huth

Avec Jean Dujardin, Clovis Cornillac, Bruno Salomone, Alban Lenoir, Noëlle Perna, Jean-Michel Lahmi, Louis-Do de Lencquesaing, Gaston Le Poisson, Katrina Grey, Anteo Quintavalle, Aaron Brumfield, Gigi Velicitat, Greg Matt Garcia, Mechrafi Akim, Camille Landru-Girardet, Carl Laforêt, Lilou Fogli.

Brice 3 - Blu-ray + Copie digitaleCe Brice 3 fait évoluer la franchise vers un univers a priori plutôt improbable. Mais c'est le truc de cette franchise: tout y est improbable, des personnages à leurs postures. 
Le film joue à fond la débilité du personnage de Brice et propose un film à l'unisson, mais dans le genre des grands films débiles où tout est n'importe quoi: c'est un chef-d'œuvre. Jean Dujardin est de tous les plans et a convié sa bande pour réaliser sous forme d'un film ce qui aurait pu être finalement un immense sketch pour spectacle télévisé. Mais le film est finalement cohérent et contient quelques éléments qui font rire. La distribution incarne avec conviction. Ce film-là dans la production cinématographique française est un film expérimental, un ovni, comme l'était Brice de Nice (2005). Aucune dimension sociale, aucune dimension politique, aucune dimension sociétale, une histoire absurde, que des personnages antipathiques ou stupides, c'est quelque part un énorme coup de bluff d'avoir produit et réalisé ce film. Bluff ou prétention ! Il n'est même pas possible de parler de navet.

Hondo, L'Homme du Désert (1953) de John Farrow

Avec John Wayne, Geraldine Page, Ward Bond, Michael Pate, James Arness, Rodolfo Acosta, Leo Gordon, Tom Irish, Lee Aaker, Paul Fix, Rayford Barnes.

Hondo
Hondo est intéressant pour son traitement des Indiens, plutôt moins caricatural que la moyenne des westerns des années cinquante, en partie grâce au personnage de John Wayne qui est un métis et qui explique régulièrement des éléments de la culture indienne.
John Wayne est acteur principal et producteur, il s'agit donc d'un véhicule au service de sa propre mythologie: toute l'échelle des plans est utilisée depuis le plan large jusqu'au gros plan. Nous avons envie de dire que Hondo Lane est John Wayne.
L'histoire est nominale: il est solitaire et arrive de nulle part (le désert) et tombe sur une femme seule avec son petit garçon qui vivent en territoire Apache et que ceux-ci viennent de déterrer la hache de guerre. John Wayne le solitaire va s'amouracher d'elle et de son fils.
Le film est daté par sa direction d'acteur, très lourde et pas du tout naturelle. Geraldine Page est à la limite du supportable (voix originale de canard assez difficile à supporter). John Wayne est nominal.
Le film est connu pour avoir été en partie réalisé par John Wayne lui-même et selon certaines sources un coup de main de John Ford aurait été donné pour le tournage de la séquence des assauts des Indiens à la fin. Curieusement le montage de cette séquence de charges multiples des Indiens manque cruellement de lisibilité. Elle est censée être le clou du spectacle, mais elle est confuse.
Le film étant tourné en 3D, nous avons droit à de multitudes choses qui avancent vers nous, flèches, objet jeté, John Wayne lui-même, tout  ceci par moment la limite du ridicule étant franchie.
Néanmoins, au total le film garde un potentiel de sympathie. Dans l'échelle du western John Wayne, il est dans la moyenne haute.

lundi 22 mai 2017

Blade: Trinity (2004) de David S. Goyer

Avec Wesley Snipes, Kris Kristofferson, Ryan Reynolds, Jessica Biel, Dominic Purcell, Parker Posey, Mark Berry, Clay Cullen, Steve Braun, Darryl Scheelar, Justin Sain, Chris Gorak, Kwesi Ameyaw, Stephen Spender, Brian Steele.
BLADE TRINITY DVD Z2 VF [Édition Simple]

Avec ce Blade la production souhaitait renouveler la franchise en adjoignant deux comparses à Wesley Snipes. Qui est toujours aussi limité sur le plan de l'interprétation: il n'a qu'une seule expression faciale pendant tout le film, et élément rigolo, il porte en permanence des lunettes (nous ne voyons jamais ses yeux). Ce n'est pas grave, car les quelques chorégraphies où il apparaît sont plutôt correctes même si par moment légèrement poussives.
Il y a toujours un beau travail sur les décors, une constante de cette trilogie.
Justement les deux acolytes sont l'intérêt principal de ce troisième de franchise. Ryan Reynolds qui est un vrai acteur apporte une certaine dimension au personnage. Et Jessica Biel qui permet d'adjoindre d'autres intérêts à la franchise (plastique superbe et ses propres séquences d'action avec ses propres armes). Le prétexte scénaristique étant qu'elle est la fille de Whistler.
Ce troisième de série n'est pas désagréable parce qu'il contient un bon méchant. C'est-à-dire à la fois charismatique, méchant, nihiliste, finalement pas trop débile. Ici il est censé être le premier des vampires. Au total de la série B sympathique et le metteur en scène (aussi scénariste) s'en sort particulièrement bien avec les scènes de tension lorsque l'on sait que les méchants sont là, mais que nous ne les voyons pas et gère bien sa mise en scène pour faire monter la tension dans le style de film d'horreur (avec dosage des effets de surprise). 

Blade 2 (Blade II, 2002) Guillermo del Toro

Avec Wesley Snipes, Kris Kristofferson, Ron Perlman, Léonor Varela, Norman Reedus, Donnie Yen, Thomas Kretschmann, Marla Welsh, Tony Curran, Luke Goss, Danny John Jules, Daz Crawford.
Blade II - Edition Simple 
Cette suite bénéficie de l'amélioration technique des effets visuels et spéciaux. Ici la mort des vampires est encore plus spectaculaire que dans le premier de série.
Ce film est aussi plus sombre, plus gothique dans un certain sens. Il est intéressant de voir combien un film Marvel du début des années 2000 était beaucoup plus violent et pas destiné au grand public comme ils le sont maintenant. Ici nous avons carrément des scènes de gore à plusieurs reprises ce qui en fait un film d'horreur plutôt qu'un film de superhéros. Et dans ce genre il est plutôt réussi et contient de bonnes scènes de violence et de peurs. Et aussi avec le héros, Blade (Wesley Snipes, toujours aussi inexpressif) qui n'en est pas vraiment un: c'est un méchant sous contrôle chimique. La prestation de Wesley Snipes est toujours aussi limitée. Mais le film s'en sort grâce à ses méchants et ses scènes de poursuites dans les différents décors spectaculaires et très réussis.

Rosalie Blum (2015) de Julien Rappeneau

Rosalie BlumAvec Noémie Lvovsky, Kyan Khojandi, Alice Isaaz, Anémone, Sara Giraudeau, Camille Rutherford, Philippe Rebbot, Nicolas Bridet, Pierre Diot, Matthias Van Khache, Jean-Michel Lahmi, Aude Pépin.

Très bon film avec une histoire qui, si elle est a priori plutôt déjà vue, est bien menée. D'abord en comptant l'histoire du point de vue d'un personnage, un coiffeur seul et sous l'emprise de sa vieille maman (Anémone en semi dingue). Ce coiffeur s'intéresse subitement à une fille qu'il croise dans un magasin. Dans un deuxième temps l'histoire nous raconte la même histoire sous le point de vue de cette fille. Et dans un troisième temps, c'est la résolution avec la jointure des différents personnages et même l'explication rationnelle. Très bon premier film: subtil et plutôt léger, tout en gérant une multitude de personnages existants et incarnés, bonne histoire et scénario réussit, et une direction d'acteur du même niveau. Beau travail.

Blade (1998) de Stephen Norrington

Avec Wesley Snipes, Stephen Dorff, Kris Kristofferson, Udo Kier, N'Bushe Wright, Donal Logue, Stephen Norrington, Traci Lords.
Blade - Édition Prestige

Wesley Snipes possède le charisme d'une huître. Ce n'est pas grave, car ses yeux sont toujours cachés sous des lunettes de soleil (normal, car c'est un vampire qui ne craint pas le soleil - sa peau -, mais ses yeux surement). Et tout ce qu'on lui demande c'est de bouger, de donner des coups d'épée, des coups de pieds, des coups de poing, et de flinguer. Il fait ça parfaitement. Nous apprécions aussi dans cette franchise une violence graphique de bon aloi qui contraste avec les productions d'hommes en collant (c'est un héros Marvel) de ces dernières années où toute violence et lyophilisée.
Nous apprécions cette musique techno qui date le film, mais qui rythme bien les images. Et nous apprécions aussi une noirceur certaine, ce film étant un film d'horreur. Bien sûr le sujet s'y prête, mais quand même le traitement fait que ce n'est pas un film pour enfant comme beaucoup de films avec hommes en collant. Cette dimension de film d'horreur est la plus réussie (plus que la dimension film d'action, certaines séquences étant un peu poussives). Sans être extraordinaire, de la série B qui remplit son cahier des charges. 

La Fille Inconnue (2016) de Luc et Jean-Pierre Dardenne

Avec Adèle Haenel, Olivier Bonnaud, Jérémie Renier, Louka Minnella, Christelle Cornil, Nadège Ouedraogo, Olivier Gourmet, Pierre Sumkay, Yves Larec, Ben Hamidou, Laurent Caron.

La Fille inconnueLe système Dardenne existe toujours et est encore intéressant: les deux réalisateurs sont fidèles à leurs habitudes.
L'histoire est bien ancrée dans un univers social (ici un médecin généraliste qui soigne des gens plutôt pauvres), dans des décors réels. Matinée d'une bribe de film d'enquête avec une des patientes qui meurt devant le cabinet et que notre médecin généraliste cherche à tout prix à comprendre: elle fait elle-même son enquête. Ce que nous ne comprenons pas bien (pourquoi elle ne prévient pas la police) et se met en danger; ceci pour connaître le nom de cette non-patiente, et lui donner un nom sur sa tombe. Nous comprenons bien qu'elle se sent investie d'une mission avec ses patients.
Le film garde un fort ancrage social à travers l'enquête menée par le médecin. Ce qui bien sûr est l'occasion de nous montrer un univers, une réalité, des gens simples et pauvres, au milieu duquel évolue notre médecin généraliste. Ce médecin généraliste est incarné par Adèle Haenel qui encore une fois ne sourit pas voire peux, voire jamais, mais y croit et nous croyons aussi avec elle à son histoire même si quelque part elle perd la raison en se mettant en danger. Ce qui de prime abord est intellectuellement satisfaisant, mais semble artificiel. Cette absence de réalisme est convoquée, car le film essaie d'incarner le réel. Mais pour cette dimension-là, nous n'y croyons pas. Peut-être, car son héroïne est incarnée par une actrice qui commence à se faire un nom et non pas une amatrice.

mardi 9 mai 2017

Soleil Vert (Soylent Green, 1974) de Richard Fleischer

Soleil vertAvec Charlton Heston, Edward G. Robinson, Leigh Taylor-Young, Chuck Connors, Joseph Cotten, Brock Peters, Whit Bissell, Leonard Stone.

Il est intéressant de voir ou revoir ce film, surtout à l'époque des effets spéciaux tout numériques et des univers de science-fiction débridés avec de multiples vaisseaux spatiaux et des multitudes de créatures extraterrestres extravagantes.
La force du film et de peindre un univers futuriste, pas si éloigné de nous, où il y a surpopulation, où il y a eu des dérèglements climatiques, et où l'alimentation de la population est un enjeu (le clou du film est lorsque la solution trouvée est révélée à la fin du film). Univers dystopique, dirigé par des nantis qui asservissent le peuple en contrôlant la nourriture. Cette science-fiction est finalement très intéressante et le film malgré sont âge tient encore la route et garde un impact. Le film rend crédible son univers avec un ensemble de décors et son histoire (une enquête du policier Charlton Heston) qui peut paraître plausible.
Le traitement réservé aux femmes chez les nantis est aussi étonnant: ce sont des "fournitures" qui vont avec l'appartement. Le film ne le dit pas, mais vu la surpopulation la natalité est probablement contrôlée.
Bien dans l'esprit des films des années 70, la fin ici est très ouverte et peut vaguement être considérée comme positive, mais c'est le négatif qui l'emporte avec la découverte que fait Charlton Heston, et aussi dans le sens où rien ne dit que ce héros va s'en sortir, bien au contraire.

L'Agence Tous Risques (The A-Team, 2010) de Joe Carnahan

Avec Liam Neeson, Bradley Cooper, Jessica Biel, Quinton Rampage Jackson,  Sharlto Copley,  Patrick Wilson, Gerald McRaney, Henry Czerny, Brian Bloom, Maury Sterling, Terry Chen, Omari Hardwick, David Hugghins, Jacob Blair, Rad Daly.

L'Agence tous risquesL'Agence Tous Risques est le film d'action d'espionnage parfait. Plus ludique que Mission Impossible. Moins vulgaire que Fast & Furious. Moins empesé que James Bond. Moins austère que Jason Bourne. Joe Carnahan et ses acteurs arrivent à produire un film complètement invraisemblable, mais totalement jubilatoire. Avec des séquences d'anthologie comme un char qui vole, ou un hélicoptère qui fait des tonneaux. 
Histoire où des points d'humour, bien venus et légèrement iconoclastes, sont présents à intervalles réguliers, grâce principalement à Sharlto Copley, qui fait le dingue, avec beaucoup de réussites.
Une des grandes qualités aussi est sa distribution. Avec un Liam Neeson en mode mâchoire serré qui pousse dans la caricature son personnage de héros de film d'action. Sharlto Copley est lui parfait dans le rôle du fou qui est source d'une bonne partie des délires. Même dans le traitement du personnage féminin de Jessica Biel, qui fait l'amante de Bradley Cooper, les personnages sont bien écrits. Patrick Wilson en méchants de la CIA est aussi une réussite: son personnage recèle toutes les caractéristiques d'un bon méchant (humour, ironie, avidité, subtilité).
Probablement la raison qui explique l'échec commercial du film: le fait que les méchants sont à l'intérieur, l'armée et la CIA, qui trahissent pour de l'argent. Le film est très noir sur les organismes gouvernementaux des USA of America.
La version longue (14 minutes de plus) en vidéogramme rallonge le film a de multiples endroits pour donner plus de liants et d'explications sur les motivations des personnages. La  version salle est réduite et au cordeau, va très vite, et ne laisse pas le spectateur souffler: elle est plus "énorme" comme peut l'être un dessin animé.