lundi 21 janvier 2013

La Parade (2012) de Srdjan Dragojevic

La Parade c'est l'histoire d'un groupe d'homosexuels qui veut faire sa marche de fierté (gay pride) à Belgrade. Où leur vie courante est constituée de discriminations, insultes et autres moqueries.
Pour se faire il vont chercher l'aide d'un caïd local serbe, qui pour pouvoir assurer leur protection va chercher un bosniaque, un albanais et un croate. Ceci car il y a pire qu'eux, des skinheads qui haïssent tout, les homosexuels bien sur.
Le film est bien écrit, rempli de pittoresque pour nous ouest européens - décors, populations de l'ex-Yougoslavie -, et où le mélange d'homosexuels et d'anciens combattants yougoslaves qui apprennent à se connaitre. Beaucoup d'humour dans cette histoire tragique d'intolérance et de préjugés.

Total recall mémoires programmées (2012) de Len Wiseman

Encore un film qui réutilise l'esthétique établie par Bladerunner (cosmopolitisme, gigantisme, pluie et humidité, crasse, les voitures de police sans roues, etc.). Bien que pas originaux, les décors son superbes et gigantesques.
L'histoire est un canevas simple: un dictateur (qui domine un état recoupant l'Europe de l'ouest) veut envahir l'Australie qui s'appelle la Colonie. On ne comprend pas bien pourquoi mais ce pauvre Colin Farrell est la clé pour notre dictateur pour infiltrer la résistance. Globalement on se moque des enjeux dramatiques et on suit l'histoire comme le personnage qui passe son temps à découvrir des choses sur son passé, l'air un peu ahuri.
Mais les séquences d'action régulières empêchent de décrocher complètement et remettent de la curiosité.
Le casting est superbe: Colin Farell est vraiment très bien et arrive à donner de l'épaisseur à son personnage. Les deux love interest (Beckinsale et Biel) sont plutôt bien intégrées à l'histoire. Biel s'en sort mieux. Beckinsale est assez monolitique et est exploitée pour son physique (baston et gunfights, héritages de Underwold on imagine).
Au total il manque quelque chose pour faire passer le film de bon travail technique plutôt impersonnel à quelque chose de mémorable et de passionnant, ce qu'il n'est pas.

Poll (2010) de Chris Kraus



Voilà un film unique, au rythme mystérieux, mêlant évènements historiques et destinées personnelles.
Dans des décors jouant un rôle très important dans les climats: de cette maison délirante sur pilotis au bord de la mer, au grenier en bois, en passant par les plages ou le laboratoire du père (qui fait des expériences sur le cerveau à partir de cadavres d'anarchistes que lui fournissent les russes).
Le contexte historique, à la croisée de la lutte des classes, de la chute des tsars, de la montée du communisme et de l'anarchisme, peu de temps avant la première guerre mondiale.
La direction d'acteur est au top.
Un très beau film.

Red State (2011) de Kevin Smith



Kevin Smith sort du film de potache et de geeks pour faire un film politique qui parle très bien des Etats Unis et de ses maux. Et un film d'une violence insoutenable par moment où chaque mort n'est pas désincarné comme dans un blockbuster de série.
Le film est magistral dans sa forme et n'épargne personne (les flics et l'Etat ne sont pas blancs comme neige), même si les sectaires sont pires que les autres (ils assassinent des homosexuels au nom d'un dieu).
La structure dramatique se permet d'avoir des personnages que pendant une partie du film; ils disparaissent et d'autres arrivent. Tous crédibles et parfaitement écrits.
Les acteurs sont phénoménaux. John Goodman est magistral. De même que Michael Parks dans le rôle du sectaire en chef, psychopathe hors pair.
On regrette juste qu'à la fin ces sectaires ne soient pas tous exterminés comme l'ordre en est donné. Ce qui n'aurait pas permis de faire l'épilogue, savoureux où Goodman passe devant une commission de discipline, mais pas pour le résultat qu'il croyait.
Un film phénoménal et radical.

Expendables unité spéciale Director's cut (2012) de Sylvester Stallone

Avec Sylvester Stallone, Jason Statham, Jet Li, Dolph Lundgren, Eric Roberts, Randy Couture, Steve Austin, David Zayas, Giselle Itié, Charisma Carpenter, Gary Daniels, Terry Crews, Mickey Rourke, Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger, Hank Amos, Lauren Jones.
Ce nouveau montage de Sylvester Stallone efface aisément le précédent. L'impression est que le récit est plus fluide, tout en étant peu linéaire (par rapport à sa suite par exemple).
Expendables - Unité spécialeLe film est cadré très rapproché: beaucoup de très gros plans dans cet Expendables, contrairement au suivant par exemple, plus classique dans sa mise en forme. Les cadrages sont rapprochés, au point que certains combats manquent de lisibilités (amplifié par un montage très découpé).
Une autre impression forte, le film est plus spectaculaire et plus violent dans cette version. Tout au moins cela saute plus aux yeux. Les incrustations de gerbes de sang sont nombreuses. Les combats au couteau et à main nue sont légion. Et les couteaux servent! Sans parler des armes à feux et multiples explosions. Cela est très violent.
La grosse curiosité du film est l'ensemble de scènes avec Mickey Rourke, à la fois ridicules et hypnotiques. Ridicules par les leçons de vie que donne Rourke (et dont le talent d'acteur est toujours intact), hypnotiques, car ils osent faire ces scènes, mais aussi par le physique de l'acteur, quand on voit son corps tel qu'il est.
Le point faible de cette série B est le méchant général dans un bled d'Amérique latine, déjà vu des milliers de fois.
L'autre point faible du film est le "love interest", la fille du dictateur, prétexte au retour de l'équipe, un peu là comme un cheveu sur la soupe. Heureusement, ce n'est pas d'histoire sentimentale avec elle pour Stallone, sinon cela aurait été ridicule.

vendredi 11 janvier 2013

Expendables 2: Unité Spéciale (2012) de Simon West

Avec Sylvester Stallone, Jason Statham, Jet  Li, Dolph Lundgren, Chuck Norris, Jean-Claude Van Damme, Bruce Willis, Arnold Schwartzenegger, Terry Crews, Randy Couture, Liam Hemsworth, Scott Adkins, Yu Nan, Charisma Carpenter.


Ce deuxième Expendables est une bonne surprise. Mieux rythmé, plus classique et moins grossier que le premier, mais aussi moins original.
Revoir ce film en vidéo revient à lire une pancarte: je suis un dessin animé, nous sommes des personnages de cartoon.
Expendables 2 - Unité spéciale - Combo Blu-ray + DVD - Édition boîtier SteelBookTout, des personnages, des séquences d'actions avec les incrustations numériques de gerbes de sangs lors des séquences d'action (c'est-à-dire presque tout le temps), à certaines séquences (l'avion qui fonce dans un tunnel, l'utilisation d'une mini voiture comme auto mitrailleuse) est du domaine de l'invraisemblable et du trop. Mais c'est le principe du film. À la fois très violent et invraisemblable,  et contenant son lot de visages burinés par l'âge, la chirurgie, l'alcool et les maquillages. Seul Jason Statham à l'air "naturel", comme dans ses autres films. Les autres, par leurs physiques sont irréels et paraissent invraisemblables: Stallone, Schwarzenegger, Morris, Van Damme. On se délectera encore des tronches de toutes ces personnalités démodées (has been) du film d'action des années 70 (Chuck Norris) aux années 2000 (Jason Statham).On se délectera aussi du coté auto référentiel et presque auto parodique de chacun des personnages vis-à-vis de leur propre mythologie.
Le boulot de Simon West est classique et donne un film bien construit, à la progression dramatique limpide. Son souci a été la lisibilité. Son savoir-faire en la matière n'est plus à prouver (avec un bon scénario, il s'en sort bien et le sert bien). Et donc beaucoup plus fluide et moins expérimental (beaucoup moins de très gros plans et de plans rapprochés du premier de Sylvester Stallone.) que le premier de franchise.
La présence de Yu Nan rend le film plus exportable en Asie, mais aussi fournit quelques scènes avec une présence féminine (dans ce monde d'hommes) dont quelques séquences incongrues (presque  irréelles ou ridicules) dans le contexte général du film.


Bienvenue parmi nous (2011) de Jean Becker



Jean Becker continu son petit chemin. On retrouve ses qualités: une bonne direction d'acteur, le road movie et le sens des décors naturels, le casting. Et aussi nous y retrouvons ses défauts, plutôt mineurs cette fois ci: dépendance au scénario (qui est plutôt bon et plutôt vraisemblable, ce qui n'est pas un défaut et valorise même le film), une mise en forme sans spectaculaire et sans ostentation (il n'y a pas ici du "tu la vue ma caméra").
Un beau spectacle. On peut se demander à quoi sert Miou-Miou, son personnage étant plutôt insipide. En général les films on tendance à être trop long, ici ce serait plutôt le contraire.