samedi 9 octobre 2021

Le Merdier (Go Tell the Spartans, 1h54, 1978) de Ted Post

Avec Burt Lancaster, Craig Wasson,  Jonathan Goldsmith, Marc Singer, Joe Unger, Dennis Howard, Evan C. Kim, David Clennon, Hilly Hicks, John Megna, Clyde Kusatsu, Dolph Sweet,  James Hong.

Le Merdier est le film sur la guerre du Vietnam qui se veut réaliste. Le film se déroule en 1964, avant l'intervention massive des Étasuniens. En 1964 les militaires étasuniens sont des conseillers et commandent les soldats vietnamiens contre les communistes.

Le film montre des soldats américains déjà perdus, paumés, dépressifs, ironiques, désespérés. Le film montre un groupe de soldats étatsuniens et vietnamiens qui tiennent une  position, un petit village, face aux communistes comme ils disent.

Le film est passionnant de bout en bout, car il montre bien la difficulté du conflit, dont un premier élément tout simple mais compliqué, est de reconnaître ses ennemis, ce qui n'est pas évident.

Burt Lancaster interprète un commandant qui a roulé sa bosse, ironique et désillusionné, qui aide ses hommes à se sortir de ce merdier, comme l'indique justement le titre français.

Ted Post n'est pas un grand cinéaste, mais son nom est associé à un corpus de films corrects, Pendez-Les Haut Et Court (1968), Le Secret De La Planète Des Singes (1970) ou Magnum Force (1973) . Mais il a surtout ouvré pour la télévision (sur la série Rawhide, par exemple, et beaucoup d'autres - Columbo, Peyton Place, La Quatrième Dimension -). Ici sa mise en scène supporte le scénario et le sujet, qui sont très bons, avec une direction d'acteur qui fonctionne. Peut-être que ce film, Le Merdier, est le seul qui n'est pas une exploitation d'un genre ou un film de franchise (série ou cinéma) pour Ted Post.

Le Merdier est contemporain de Voyage Au Bout De L'enfer sorti la même année. La plupart des films prétentieux sur le Vietnam sont sortis après 1978. Mais Le Merdier est beaucoup moins prétentieux que le film de Michael Cimino, et anti-spectaculaire, tout en étant quand même marquant.

Un bijou.

Le Merdier

La Baie Sanglante (1h24, 1971) de Mario Bava

 Avec  Claudine Auger, Luigi Pistilli, Claudio Camaso, Anna Maria Rosati, Chris Avram, Leopoldo Trieste, Laura Betti, Brigitte Skay, Isa Miranda.

Quelles baffes et coups de poing! Le film est un manifeste de mise en scène, un bréviaire pour tout apprenti metteur en scène; que ce soit en intérieur ou en extérieur dans des décors naturels. Mario Bava est responsable de la photographie de son film, des effets visuels. Le découpage est impressionnant et chaque séquence est un modèle.

Et le film est impressionnant par son climat: beaucoup de décors naturels, avec la baie, les eaux, les végétaux, de jour et de nuit, qui donnent un climat, avec une lumière automnale. Le film est impressionnant par sa ligne dramatique: une succession de meurtres, tous liés, à l'arme blanche, avec ce qu'il faut de gore, de sang et de coupures (tête, visages). Cette succession ne provoque pas forcément la peur, mais la surprise. Ensuite les différents personnages impressionnent, certains possédant un degré sûr d'exubérances. Ajoutons des nudités que nous ne pouvons plus voir (en 1971 c'était possible). Ajoutons une conclusion qui en fait un film encore plus nihiliste.

Les maquillages sont de Carlo Rambaldi.

Nous savons où les slashers étatsuniens ont trouvé leur inspiration. Et probablement Tobe Hooper.

La Baie Sanglante

Tire Encore Si Tu Peux (1h40, 1967) de Giulio Questi

Avec Tomas Milian, Marilù Tolo, Piero Lulli, Milo Quesada, Francisco Sanz, Miguel Serrano, Ángel Silva, Sancho Gracia, Mirella Pamphili, Ray Lovelock.

Ce western spaghetti est dans son genre extrêmement atypique. Il a beau être spaghetti, avec ce qui vient avec, crasses, personnages libidineux ou excessifs, musique des années soixante, il n'est pas comme les autres pour ses outrances ou excès, dont il ne manque pas.

Le canevas est bien celui du western: la recherche de sacs d'or volés conduit un métis, Tomas Milian, à rencontrer des groupes d'invididus: un gang, une ville, un riche propriétaire

À ce canevas simple d'un western spaghetti, le film greffe des éléments de gore (culminant avec la séquence d'extraction des balles en or du corps encore vivant), de sous-entendus homosexuels (avec la scène sans équivoque du repas du gang, ou Tomas Milian sur la croix presque nu), de psychédélisme, de sadomasochisme, de mysticisme. Pour produire un objet atypique, excessif, outrancier, surjoué ou sous-joué (Tomas Milian est inexpressif). Cela donne un film qui fonctionne comme une curiosité, à la limite du cinéma expérimental, l'histoire n'étant pas limpide ni passionnante, chaque partie s'intéressant à des sacs en or, qui ne sont qu'un prétexte pour Giulio Questi.

Tire Encore SI TU Peux Non censurée]

La Vie Et Rien D'Autre (2h15, 1989) de Bertrand Tavernier

Avec Philippe Noiret, Sabine Azéma, Pascale Vignal,  Maurice Barrier, François Perrot,  Jean-Pol Dubois, Daniel Russo, Michel Duchaussoy, Arlette Gilbert.

Film passionnant qui parle d'une histoire insoupçonnable de nos jours: le recensement des morts de la guerre de 1914-1918, le nombre, l'identité des morts, et en sous intrigue, la recherche du corps de ce qui deviendra le soldat inconnu de l'Arc De Triomphe. Et plus généralement, le film nous montre des éléments de l'immédiat après guerre qui ressemblent beaucoup à l'état de guerre. Chose que nous ne sommes plus habitués à voir.

Le tout est raconté du point de vue de trois personnages: Philippe Noiret, commandant en charge de ce recensement; Sabine Azéma, riche bourgeoise qui recherche son mari disparu, et Pascale Vignal, institutrice et serveuse, qui elle aussi recherche son fiancé. Leurs histoires finiront par se rejoindre.

Nous pouvons faire confiance à Bertrand Tavernier pour la qualité de la reconstitution et l'atmosphère de cette période d'après-guerre, pas du tout reluisante. Mais le film est passionnant, émouvant et fort, à partir de petits éléments et de petites touches, pas spectaculaires, mais qui produisent un ensemble avec beaucoup d'émotions.

La Vie et Rien d'autre

Kate (1h46, 2021) de Cedric Nicolas-Troyan

Avec Mary Elizabeth Winstead, Woody Harrelson, Miku Patricia Martineau, Tadanobu Asano, Jun Kunimura, Michiel Huisman, Miyavi.

Variante du film d'action de l'après-John Wick (2014), Kate voit enfin Mary Elizabeth Winstead porter l'ensemble d'un film sur ses épaules. Il était temps. Pour un rôle absolument pas glamour, et très physique.

Elle interprète une tueuse, formée depuis l'adolescence par Woody Harrelson (que le type casting désigne dès sa première apparition comme le méchant du film; aucune surprise) qui se retrouve empoisonnée et cherche à savoir qui l'a fait et pour quoi pendant les quelques heures qui lui reste à vivre. Les scénaristes ont été traumatisés par Nikita (1990, Luc Besson). Et quitte à broder sur les clichés, nous aurions aimé que la fin du film nous révélât que le poison n'était finalement pas mortel.

Car le film est une succession de combats et clichés, sur le, et au Japon, dans des rues étroites ou en intérieurs, très spectaculaires, avec ce personnage de Kate qui meurt à petit feu devant nos yeux. Heureusement, le scénario intègre le personnage Miku Patricia Martineau, ce qui relance l'intrigue et permet de maintenir l'intérêt du spectateur. 

S'il est satisfaisant sur le plan technique, l'histoire trop convenue l'empêche d'être une réussite. À voir pour Mary Elisabeth Winstead.

 Bande-annonce Kate

La Lance Brisée (Broken Lance, 1h36, 1954) de Edward Dmytryk

Avec Spencer Tracy, Robert Wagner, Jean Peters, Richard Widmark, Katy Jurado, Hugh O'Brian, Earl Holliman, E.G. Marshall.

Edward Dmytryk n'est pas un grand cinéaste. Et le confirme avec ce pensum boursouflé et prétentieux. Le film dure 96 minutes, mais paraît interminable. La Lance Brisée est un film pénible. Il est dénué de subtilité: les personnages sont monolithiques et prévisibles.

Les décors, les paysages sont laids; par moment d'horribles incrustations et matte paintings font taches. La musique casse les oreilles. Il n'y a aucun point de vue dans la mise en scène. Les enchaînements sont balourds ou trop longs.

À ce manque de dynamique dans le montage s'ajoute son principal défaut: les personnages n'évoluent pas. Ils sont les même du début à la fin: aucune évolution, aucune remise en question. Spencer Tracy est lourdingue, son personnage crétin. Robert Wagner est monolithique. Richard Widmark en torve, l'est du début à la fin. Jean Peters et Kathy Jurado sont les potiches de services, sans charisme ni brio. 

Un bon gros navet.

La Lance brisée


Le Dernier Mercenaire (1h50, 2021) de David Charhon

Avec Jean-Claude Van Damme, Alban Ivanov, Samir Decazza, Assa Sylla, Eric Judor, Patrick Timsit, Miou-Miou, Valérie Kaprisky, Michel Crémadès, Djimo, Nassim Lyes.

Jean-Claude Van Damme vient tourner en France l'histoire d'un agent secret français, lui, qui a un fils qui est en danger (prétexte dont nous nous moquons) et qui va donc reprendre le travail pour l'aider. Le fils ne sachant pas qu'il est son père.

Humour, poursuites, actions sont les ingrédients de ce produit sympathique, pas inoubliable, mais heureusement sans complexe. Jean-Claude Van Damme est à l'aise dans ce personnage de chien battu. Sa mythologie d'acteur fatigué à la recherche d'un second souffle rejoint son personnage de la diégèse. Il est entouré d'une brochette d'acteurs qui conduisent à rendre l'ensemble regardable jusqu'au bout. Il en ressort une séquence de poursuite en voiture spectaculaire; de multiples scènes où Jean-Claude Van Damme se déguise avec perruques, postiches et autres accessoires; des séquences d'actions plutôt courtes et sèches, et des séquences d'humour avec de bons dialogues.

Côté distribution, les rôles secondaires amènent de bons contrepoints: Alban Ivanov, Eric Judor ou Patrick Timsit en tête, s'amusent bien. Ainsi que les jeunes, avec Samir Decazza et Assa Sylla, qui amènent une fraîcheur et un contrepoint dynamique au personnage de Jean-Claude Van Damme.

À quand la suite?

Le Dernier Mercenaire


L'Homme Aux Colts D'Or (Warlock, 2h01, 1959) de Edward Dmytryk

Avec  Richard Widmark, Henry Fonda, Anthony Quinn, Dorothy Malone,  Dolores Michaels, Wallace Ford, DeForest Kelley, Richard Arlen, Tom Drake.

L'Homme Aux Colts D'Or n'est pas très intéressant sur la forme, mais suscite l’intérêt grâce à son histoire et son scénario. La forme est ultra classique, illustrative, légèrement molle (certaines coupures arrivent trop tard) voire poussive.

Néanmoins, l'histoire est palpitante, car elle garde une part de mystère et possède une superbe distribution.

Dans une ville, Warlock, un méchant propriétaire terrien fait sa loi (Tom Drake). Les habitants décident de payer un Marshall mercenaire, c'est-à-dire un tueur professionnel (Henri Fonda, qui a des colts à crosse d'or, que nous ne verrons qu'à la fin du film), pour faire la loi, contre grasse rémunération et hébergement. Il est accompagné de son fidèle acolyte (Anthony Quinn), ange gardien, handicapé (il a un problème à une jambe et boîte), mais aussi menteur et torve, dont la principale préoccupation est de protéger Henry Fonda, de manière obsessionnelle. Se mêle à ce trio, un ancien de la bande de méchants (Richard Widmark, toujours excellent dans des personnages torturés), qui ne l'est finalement pas et qui prend le poste de Sheriff, pour contrer Tom Drake, mais aussi s'assurer que la loi est respectée par Henri Fonda. Ajoutons Dorothy Malone (interprétation manquant de subtilité) qui traque Henri Fonda par vengeance, et pour cela séduit Richard Widmark, mais tombe plus ou moins amoureuse de lui. Ajoutons Dolores Michaels (un peu pâlotte et fade), qui elle fait succomber Henri Fonda, au grand regret d'Anthony Quinn, qui se suicidera.

Cet ensemble est donc une bonne base pour un scénario et pour un bon film, même si le réalisateur est fade.

HOMME AUX COLTS D'OR

Silverado (2h13, 1985) de Lawrence Kasdan

Avec  Kevin Kline, Scott Glenn, Kevin Costner, Danny Glover, John Cleese, Rosanna Arquette, Linda Hunt, Jeff Goldblum, Jeff Fahey, Brian Dennehy.

Au milieu des années 80 où le western n'est plus un genre qui attire les foules, Lawrence Kasdan réalise un western qui rend hommage au genre, tout en possédant ses propres qualités. Qualités qui sont basées sur sa distribution avec une belle brochette d'acteurs et deux belles actrices pour deux personnages à faible présence à l'écran, mais qui fonctionnent. Avec du côté masculin, Scott Glenn, Danny Glover ou Kevin Costner sortent du lot. Mais Kevin Kline, Brian Dennehy ou Jeff Goldblum ne sont pas en reste. Et du côté féminin, Linda Hunt qui dispose d'un beau personnage; et celui de Rosanna Arquette, même si peu présent, joue un rôle important de pivot.

Lawrence Kasdan assure les plans et séquences nécessaires: plans de transition avec nos héros dans de superbes décors, fusillades, poursuites, saloon, prison, duel. Seuls les indiens sont absents de ce film. Peut-être Kevin Costner s'en rappellera-t-il plus tard pour son Danse Avec Les Loups (1990)?

Le film au total est peut-être trop conscient de ce qu'il est, et mériterait un montage plus court, mais il reste une bonne expérience de western.

Silverado

Le Crocodile De La Mort (Eaten Alive, 1h31, 1976) de Tobe Hooper

Avec Neville Brand, Mel Ferrer,  Carolyn Jones, Marilyn Burns, William Finley, Stuart Whitman, Roberta Collins, Robert Englund, Kyle Richards.

Tobe Hooper sait créer des univers fermés, glauques où vivent des personnes démentes. Pour ce deuxième film, juste après son Massacre A La Tronçonneuse (1974), il s'agit ici d'un hôtel dont le propriétaire est dément, tueur en série, et qui possède un crocodile comme animal de compagnie (le crocodile du titre est anecdotique, les qualités du film ne sont pas sur celui-ci).

Cet hôtel est peu engageant, mais il y a toujours des clients qui arrivent pour demander des chambres pour la nuit, heureusement pour le scénario et le film. Le film regorge de personnages troubles ou excessifs, surtout masculins, que ce soit du côté du propriétaire de l’hôtel (Neville Brand, excellent en malade mental bigot), ou des clients: William Finley (en mari masochiste), Robert Englund (en idolâtre de son pénis),

Le travail sur les décors (de studio), poisseux, combiné à une bonne direction d'acteur, avec un peu de nudités, fonctionnent parfaitement. Avec en plus un enfant que le tueur persécute, ce qui est plutôt rare dans les films étasuniens.

Le Crocodile de la Mort

 


Chaos Walking (1h49, 2021) de Doug Liman

Avec Tom Holland, Daisy Ridley, Demián Bichir, Mads Mikkelsen, David Oyelowo, Kurt Sutter, Cynthia Erivo, Bethany Anne Lind, Nick Jonas, Ray McKinnon.

Grosse production de science-fiction, le nouveau film de Doug Liman se laisse regarder jusqu'au bout. Sa science-fiction avec des poules et des fermiers cultivateurs a le mérite de sortir du tout technologique. Ajoutons à cela, l'originalité de la planète où cela se déroule: les hommes entendent et voient les pensées des autres hommes, mais pas celles des femmes. Des éléments qui permettent de construire une intrigue qui mêle poursuite pour sauver l'humanité d'elle même (il est question de colonisation d'une nouvelle planète, qui possède ses extraterrestres, belliqueux nous dit-on, mais que le film montre peu), quête individuelle et relations hommes femmes, avec le personnage de Daisy Ridley et les autres colonies.

Le fait que les personnages masculins entendent et voient les pensées des autres hommes permet de rendre dynamiques les articulations sans quoi il y aurait vraiment peu d'originalité.

Le film bénéficie de beaucoup de moyens (125M$) et est probablement le point de départ voulu d'une franchise qui permettra de multiples développements (cette planète, ses extraterrestres, les autres colonies, la terre, les vaisseaux de colons), si succès il y a.

Mads Mikkelsen est le méchant de service, en interprétation nominale et efficace, mais peu roborative.

Chaos Walking

Clan (2012, 500 minutes) de Malin-Sarah Gozin

Avec Barbara Sarafian, Kristine Van Pellicom, Ruth Becquart, Maaike Neuville, Inge Paulussen, Dirk Roofthooft, Geert Van Rampelberg, Robbie Cleiren, Emilia Florentie.

Cette série belge se déguste sans s'arrêter. Elle conte comment trois soeurs tuent leur beau-frère parce que celui-ci est horrible avec leur quatrième soeur, avec elles, mais avec tout le monde. Ce que nous comprenons au grè de chacun des épisodes: le personnage est terroriste et odieux avec tout le monde.

Le ton est l'humour noir, avec l'exotisme belge flamand, et le film bénéficie de sa durée pour développer un univers où chaque personnage bénéficie de son arc dramatique pour le caractériser et caractériser sa relation aux autres, et bien sûr sa relation à l'affreux beau frère. Avec un des arcs dramatiques est l'enquête que mènent les assureurs (l'affreux beau-frère avait une assurance vie, l'assureur enquêtant, car il suspecte un meurtre et pas une mort accidentelle).

La série et le scénario sont subtilement agencés afin qu'il n'explique qu'à la toute fin du dixième épisode comment l'affreux beau-frère est mort et qui l'a tué, avec tout le temps précédent et les différents épisodes utilisés pour des pistes diverses qui font que chacun des personnages peut avoir une raison de le tuer. Plus la série avance, plus les possibles augmentent.

Cet ensemble est servi par une brochette d'acteurs superbes, les quatre soeurs en tête: Barbara Sarafian, Kristine Van Pellicom, Maaike Neuville et Ruth Becquart. La distribution est une des qualités de la série.

C'est sur cette durée que le format série prend son intérêt, en diluant et multipliant les arcs dramatiques. Chose difficile à faire sur un format de film de durée raisonnable (moins de cent minutes).

Clan

The Fundamental Of Caring (1h37, 2016) de Rob Burnett

Avec Alex Huff, Donna Biscoe, Paul Rudd, Selena Gomez, Julia Denton, Jennifer Ehle.

Ce film est le parfait véhicule pour Paul Rudd, dont le flegme typiquement neurasthénique est parfait pour son personnage.Il est en instance de divorce; il est meurtri par la mort accidentelle de son enfant; il suit une formation pour aider les handicapés, et se retrouve à aider Craig Roberts, atteint d'une maladie dégénérative qui le rend quasiment tétraplégique. 

Cette histoire sera une thérapie psychologique pour lui, à travers leur relation, le voyage qu'ils entreprennent ensemble et à travers les personnes qu'ils vont rencontrer au cours de ce voyage ; dont le beau personnage interprété par Selena Gomez; et aussi grâce au personnage de Julia Denton.

Le film est pour une bonne partie sur la route, où ce qu'il y a au bout de la route est la rédemption avec un lot d'épreuves avant de l'atteindre. Scénario typiquement étasunien qui fonctionne parfaitement. Grâce aux acteurs et leur interprétation assez subtile. Beau travail du réalisateur scénariste, qui est connu pour son travail pour la télévision et les séries en tant que producteur et scénariste.

C'est une comédie (beaucoup de moments d'humour) dramatique (ce n'est amusant pour aucun des personnages) parfaite dans son genre, avec un beau parcours pour chacun des personnages.

Bande-annonce The Fundamentals Of Caring

Get Duked! (Boyz in the Wood, 1h27, 2019) de Ninian Doff

Avec Lewis Gribben, Rian Gordon, Viraj Juneja, Jonathan Aris, Samuel Bottomley, James Cosmo, Eddie Izzard, Kate Dickie, Kevin Guthrie, Brian Pettifer, Georgie Glen, James Smillie.

Quatre jeunes délinquants réalisent une randonnée dans les Highlands d'Écosse (les terres et décors de Braveheart, 1995) pour mériter un trophée de rachat qui vante l'entraide, l'orientation et d'autres qualités.

A la base, ils en sont très loin: un hip-hoppeur ringard qui ne sait parler que de la taille de son pénis (joli pastiche du hip-hop), une brute qui frappe puis réfléchit en suite, un demeuré et le quatrième qui est plus un scout. Mais il va s'avérer qu'ils vont devenir le gibier et les trophées convoités par des tueurs en série dans les Highlands, tueurs inattendus.

Le film ajoute une couche avec la police locale consituée de sous-doués qui mènent l'enquête, ainsi que les paysans locaux, qui s'avéreront plus déjantés que nos trois délinquants.

Le film mixe des éléments de films d'horreur, d'humour noir, de comédie, de film social, de suspenses. Le scénario contient des retournements réguliers qui permettent de relancer et d'inverser le sens des tensions (les poursuivis deviennent poursuivants). Pour un résultat réussi même si ce n'est pas souvent subtil. Et avec une fin bien vue. Dans le genre film d'horreur amusant, genre difficile, le film est une réussite.

Get Duked!