samedi 28 décembre 2019

The Dirt (2019) de Jeff Tremaine

 Avec Colson Baker, Erin Ownbey, Douglas Booth, Iwan Rheon, Daniel Webber, Aaron Jay Rome, Alyssa Marie Stilwell, Brittany Furlan, Matthew Underwood, Kathryn Morris, Mark Ashworth,


The Dirt PosterAprès la biographie romancée de Freddie Mercury (Bohemian Rhapsody, 2018 Dexter Fletcher et Bryan Singer, 2018) et la biographie romancée d'Elton John (RocketMan, 2019, Dexter Fletcher)  qui sont de gentils films pour tous les publics. Voici la biographie d'artistes outranciers et décalés, la biographie du groupe Mötley Crüe, champion de la provocation et du glam rock des années 80 puis 90. Groupe qui a appliqué pendant des années la devise sexe, drogue et rock'n'roll, avec succès et avec moult destructions de chambres d'hôtel et drames. Car le film compte la vie du groupe, mais aussi la vie de chacun de ses quatre musiciens.
L'avantage de ce film Netflix est de ne pas s’embêter de faire un film grand public: la drogue et le sexe ne sont pas off, mais bien devant la caméra, et c'est réjouissant, et ce dès la première minute.  L'utilisation d'une voix off qui parle au spectateur fournit une dynamique au film et une distanciation de bon aloi.
Seule déception, tout comme les films sur Freddie Mercury ou Elton John, il n'est pas non plus ici question de création musicale, ou très peu. Mais le sujet du film est l’attitude décidée du groupe ainsi que les frasques de chacun de ses membres.
Un film réjouissant.

Banzaï (1983) de Claude Zidi

Avec Coluche, Valérie Mairesse, Didier Kaminka, François Perrot, Jean-Marie Proslier, Marthe Villalonga, Éva Darlan, Pierre Bruneau, Zabou Breitman, Christian Charmetant, 

Banzaï
Une des plus grosses stars des années 80 dans un film sur les voyages à l'étranger et les compagnies d'assurance qui assurent le rapatriement en cas d'accident. Le film a bénéficié de moyens considérables; notre héros (Coluche) passe de l'Afrique à l'Amérique du Sud ou à l'Asie ou à New York, comme il respire, et donc  il semblerait  que le film a été tourné sur tous les continents. Mais cela ne fait pas une histoire ni un film.
Visiblement Valérie Mairesse devait être une des actrices financièrement attrayantes pour les producteurs. Elle n'est pas impérissable et nous laisse dubitatifs. Ce dont le spectateur se souvient est sa voix de crécelle.
Le film est très typé années 80. Et dispense une certaine misogynie et un certain racisme, qu'il serait impossible à filmer de nos jours. À ce titre il est une curiosité. Tout en étant exempt de subtilité et d'élégance, ce film serait plutôt un bréviaire sur la vulgarité.
Pour la postérité, le film contient une énormité très Z: un Boeing 747 qui fait une rotation de 360° et atterrit sur un porte-avion... Ce qui achève le film dans un n'importe quoi étonnant.

jeudi 26 décembre 2019

Le Coup de Parapluie (1980) de Gérard Oury

Avec  Pierre Richard, Valérie Mairesse, Christine Murillo, Gordon Mitchell, Gérard Jugnot, Maurice Risch, Dominique Lavanant, Axelle Abbadie, Yaseen Khan, Didier Sauvegrain,  Mike Marshall, Roger Carel,  Vittorio Caprioli, Gert Fröbe.

Le coup du parapluie PosterVoici un petit Gérard Oury. Petit, car le film est un peu poussif. Nous sentons que Gérard Oury souhaite se moquer des films de la franchise James Bond, tout en exploitant le talent de Pierre Richard (qui soit dit en passant était déjà un peu le cas du Retour Du Grand Blond - Yves Robert, 1974 -). Qui n'est pas ici dans un personnage de distrait qui a fait sa gloire, mais dans un personnage antipathique de goujat machiste et probablement peu crédible pour le spectateur: il couche avec tout ce qui lui passe sous la main, tout en étant un acteur ridicule (dans la diégèse). L'équation de Pierre Richard doux dingue distrait ne fonctionne pas ici, car il est un personnage peu reluisant.
Par ailleurs, dans la dimension film d'aventure, il s'agit ici d'un film plutôt en chambre pour Gérard Oury: peu de décors spectaculaires, hormis l’hôtel à Saint-Tropez pour la séquence finale.
Est-ce parce que le film n'a pas d'arrière-plan sérieux  comme les meilleures réussites de Gérard Oury (La Grande Vadrouille - 1966 -, La Carapate - 1978 -, Les Aventures de Rabby Jacob - 1973 - ou L'As Des As - 1982 -)? Ou est-ce parcequ'il n'y a pas de grande star ou d'acteur de stature importante en face de Pierre Richard? Le film laisse un arrière-gout d'insatisfaction et de "peut mieux faire".
Le film hésite entre comédie de mœurs et pastiche de film d'espionnage.




Joyeux Bordel! (Office Christmas Party, 2016) de Josh Gordon et Will Speck

Joyeux bordel !Avec Jason Bateman,  Olivia Munn, T.J. Miller, Jennifer Aniston, Kate McKinnon, Courtney B. Vance, Jillian Bell, Rob Corddry, Vanessa Bayer, Randall Park, Sam Richardson, Karan Soni, Jamie Chung, Abbey Lee.

Une comédie déjantée comme savent le faire les grands comiques étatsuniens. Ici probablement influencé par Projet X (2012, Nima Nourizadeh): ce film est Projet X pendant la fête de Noël d'une entreprise sur le bord des licenciements et de la liquidation. La fête étant la dernière tentative de séduire un gros client qui sauverait l'entreprise, tandis que le PDG (Jennifer Aniston) veut la fermer.
Les réalisateurs ont déjà commis un bon Will Ferrell (Les Rois Du Patin, 2007).
La réussite du film est dans un scénario qui fait  vivre une vingtaine de personnages, mélangeant énormités (le film arrive à provoquer des éclats de rire, surtout grâce à l’énormité de certaines scènes) qui fonctionnent et parcours individuels de chacun des personnages qui évoluent entre le début et la fin du film, et ceci avec une connaissance du monde de l'entreprise. C'est donc parfaitement écrit: sur les trois scénaristes crédités, Dan Mazer est associé aux meilleurs des Sasha Baron Cohen et les autres disposent d'un pédigrée certain de la comédie américaine. Une  réussite dans son genre.




La Carapate (1978) de Gérard Oury

Avec Pierre Richard, Victor Lanoux, Raymond Bussières, Claude Brosset, Jacques Frantz, Claire Richard, Blanche Ravalec, Bernard Granger, Robert Dalban, Jean-Pierre Darras, Yvonne Gaudeau, Katia Tchenko, Alain Doutey

Très bonne livrée pour Gérard Oury. Film d'aventures comiques avec en arrière-plan la tragédie de Mai 1968.
La carapate PosterPierre Richard est bon, mais semble un peu contraint. Comme beaucoup de films de Gérard Oury, c'est un film d'aventure avec des éléments comiques. Éléments comiques portés par Pierre Richard pour les solos, mais aussi pour les situations. Où Pierre Richard n'est qu'un des éléments parmi tant d'autres. C'est peut-être cela qui doit le contraindre.
Victor Lanoux est parfait, et s’accommode des interactions avec Pierre Richard, les contraignants à cohabiter pendant ces aventures, pour un buddy movie à la française. Prélude à la franchise Gérard Depardieu-Pierre Richard que développera peu de temps après Francis Veber avec sa trilogie (La Chèvre - 1981 -, Les Compères - 1983 -, Les Fugitifs - 1986-) et d'autres de ses propres films.
Le film contient même des éléments paillards lors de la séquence de la ferme ou lors du strip-tease de Katia Tchenko.
Nous pouvons noter aussi de très bonnes scènes pour Jean-Pierre Darras et Yvonne Gaudeau, riches qui fuient la France pour se réfugier en Suisse, ce qui donne des scènes très réussies.

Edmond (2018) de Alexis Michalik

Avec Thomas Solivérès , Olivier Gourmet, Mathilde Seigner, Tom Leeb, Lucie Boujenah, Alice de Lencquesaing, Clémentine Célarié, Igor Gotesman, Dominique Pinon, Simon Abkarian, Marc Andréoni, Jean-Michel Martial, Alexis Michalik, Benjamin Bellecour, Olivier Lejeune, Antoine Duléry, Guillaume Bouchède.

Bande-annonce Edmond Edition Spéciale Fnac DVD
Une lecture de la création du "Cyrano de Bergerac" par Edmond Rostan. Adaptation de la pièce de théâtre du réalisateur scénariste. Ce qui pouvait laisser craindre le pire. Mais c'est une bonne surprise. Le montage rythme le film où il n'y a aucun temps mort. Tout s'enchaine très vite pour cette uchronie: une proposition de la création de "Cyrano de Bergerac".
Et cela fonctionne grâce à un scénario qui mélange parfaitement une multitude de personnages qui gravitent autour d'Edmond Rostan. Beaucoup de noms résonnent à l'oreille du spectateur.
Du côté de la distribution et de l'interprétation, Olivier Gourmet domine la distribution, mais ils sont tous parfaits. 
Et une réussite importante du film, est d'arriver à montrer des processus de création: celui de la pièce d'Edmon Rostan, et celui de sa mise en scène de la première représentation.
Le crédits techniques sont parfaits: costumes, décors, maquillages, lumières, reconstitution du Paris de la fin du 19e siècle.
De la belle ouvrage, 

lundi 23 décembre 2019

Ni Vu Ni Connu (1958) de Yves Robert

Avec Louis de Funès, Moustache, Pierre Mondy, Noëlle Adam, Frédéric Duvallès, Claude Rich, Roland Armontel, Madeleine Barbulée, Pierre Stéphen, Sabine André, Robert Vattier, Colette Ricard, Jean-Marie Amato, Yves Robert.
vu. ni connu [Blu-Ray]
Ni Vu Ni Connu est le premier film de Yves Robert. Cela se sent dans la forme très datée: l'interprétation des acteurs qui ne sont pas du tout maîtrisés et qui surjouent beaucoup, dans un esprit de café-théâtre. Nous sommes loin de la direction d'acteur plutôt subtile des deux Grands Blonds.
L'histoire au demeurant est une espèce de fable où Louis de Funès rempli de maniérisme et de grimaces est un braconnier (il s'appelle Blaireau) qui se bat avec le garde champêtre interprété par Moustache (il s'appelle Parju). Le meilleur gag du film est le running gag sur le nom du chien de Blaireau, qui s'appelle « Fous-le-camp », ce qui donne "Fous-le-camp, viens ici!". Le deuxième bon gag est absurde: c'est la technique de Blaireau pour pécher pendant le concours de pêche.
Le film est dénué de toute subtilité. L'affrontement entre le braconnier et le garde champêtre est le prétexte pour raconter l'histoire d'un petit village et de ses habitants, avec leurs petites mesquineries , avec des petits bourgeois clefs comme le Juge, le Directeur de la prison ou le restaurateur-



dimanche 22 décembre 2019

Le Retour Du Grand Blond (1974) de Yves Robert

Avec Pierre Richard, Jean Carmet, Jean Rochefort, Mireille Darc, Michel Duchaussoy , Jean Bouise, Paul Le Person, Colette Castel, Henri Guybet, Hervé Sand.

Le Retour du Grand Blond [Blu-Ray]Cette suite du grand blond avec une chaussure noire convie tous les ingrédients qui ont constitué les qualités du premier film. Ou presque, car l'ingrédient Mireille Darc est utilisé ici, mais plutôt dans un mode réduit. Grosso modo on la voit au début puis à la fin. Mais sinon toutes les grandes qualités du premier film sont présentes. Pierre Richard bien sûr dans un rôle de distrait et élastique. Mais c'est aussi l'ensemble de la distribution de second rôle avec en tête Jean Rochefort et Paul Le Person qui sont géniaux grâce à un scénario et des dialogues bien vus. Et Michel Duchaussoy qui remplace le personnage antagoniste de Jean Rochefort (Bernard Blier dans le premier film). Le film ajoute Jean Bouise dans le rôle du ministre ahuri, qui est parfait. C'est donc un festival de personnages de seconds rôles aux petits oignons écrit par les scénaristes Yves Robert et Francis Veber. Sans oublier Jean Carmet qui  passe d'un personnage qui subit à un personnage qui se révèle le plus intelligent du lot; son personnage prenant les choses en main.
N'oublions pas non plus la musique de Vladimir Cosma. Qui en plus ici pastiche celle de John Barry pour James Bond en reprenant son thème lorsque justement Pierre Richard joue a James Bond !

Le Grand Blond Avec Une Chaussure Noire (1972) de Yves Robert

Avec Pierre Richard,  Bernard Blier, Jean Rochefort, Mireille Darc, Colette Castel, Maurice Barrier, Paul Le Person, Jean Carmet, Robert Dalban, Jean Saudray, Robert Castel, Jean Obé.

Le Grand Blond avec Une Chaussure Noire [Blu-Ray]Ce film reste un chef-d'œuvre inégalé dans son genre. L'ensemble du casting depuis Pierre Richard jusqu'à Bernard Blier, en passant par  Jean Rochefort, Paul le Person, Jean Carmet, Mireille Darc et les autres constituent une référence dans son genre. Avec à la fois le personnage de Pierre Richard, mais dans un contexte d'espionnage dont seule Mireille Darc à l'intelligence de se rendre compte qu'il n'est pas un espion. Le trio Jean Rochefort, Bernard Blier et Paul Le Person est inénarrable. Rajoutons à cela la musique de Vladimir Cosma toujours aussi mémorable. N'oublions pas ici Pierre Richard qui crée son personnage de doux dingue qui fera sa renommée.
Le film contient ses séquences d'anthologie: l'entrevue entre Jean-Rochefort et Bernard Blier, la première rencontre entre Pierre Richard et Mireille Darc, avec sa robe ouverte jusque sur les fesses.
Les lignes de dialogue de Francis Veber font mouche. C'est un cinéma comique qui est réussi à tous les niveaux. Avec des personnages ultra-sérieux, hormis celui de Pierre Richard.
Et qui n'a pas besoin de séquence d'action énorme pour devenir mémorable. Ici ce sont les dialogues et les situations. Du grand art.

Safari (2009) de Olivier Baroux

Avec Kad Merad, Lionel Abelanski, Valérie Benguigui, Frédérique Bel, Guy Lecluyse, David Saracino, Nicolas Marié, Greg Germain, Yannick Noah, Omar Sy, Frédéric Proust.

Bande-annonce Safari - Edition SimpleUne comédie sur fond de voyage en Afrique, voyage organisé, conduit par une agence de voyages à très bas prix et qui se retrouve avec Kad Merad comme guide. Nous nous retrouvons donc avec un groupe de personnes que nous apprenons à connaître, chacun avec ses petits secrets, ses tares et ses éléments de comique ou pas, mélangés à des éléments du film exotique, tous tournés en général vers le comique.
Ce n'est pas extraordinaire. Il manque pas mal d'inventivité, mais cela reste regardable. Les acteurs ont dû sûrement s'amuser comme des petits fous à le tourner et nous sommes très contents pour eux. Ce n'est pas de haut vol et le film ne provoque que des sourires. Il ne contient aucun éclat de rire. Mais c'est un humour un peu doux amer, chaque personnage étant finalement dramatique. C'est peut-être cela qui le distingue et peut lui donner une singularité. Les personnages de Kad Merad et Lionel Abelanski (tous deux très bons) étant pathétiques. Mais nous cherchons vainement un point de vue, que ce soit sur la forme ou sur le contenu. Le film laisse aussi une impression de direction d'acteur un peu limite.
Disons qu'il s"agit d'un travail technique sans personnalité. Mais qui peut se laisser regarder pour se reposer.

Le Cygne Noir (The Black Swan, 1942) de Henry King

Avec Tyrone Power, Maureen O'Hara, Laird Cregar, Thomas Mitchell, George Sanders, Anthony Quinn, George Zucco.

Magnifique film de pirates, flamboyant par ses couleurs (Technicolor), par son personnage (Tyrone Power, impeccable dans une jeu sobre) et ses méchants.
Dans les éléments historiques, le roi d'Angleterre anoblit le chef des pirates (le célèbre Henry Morgan) afin de les faire cesser leurs pirateries dans les Caraïbes. Mais certains refusent  (George Sanders, maquillé et couvert d'une barbe, est méconnaissable) et sont poursuivis par Morgan et son homme de main Tyrone Power.
Cette intrigue classique est mélangée avec une screwball comedy dans le traitement de la relation entre Tyrone Power et Mauree O'Hara: rempli d'humour et de quiproquos, dont chacune des scènes sont littéralement jubilatoire.
La couleur est superbe est donne le ton avec un coté dynamique à la mise en scène. Tout va très vite et est riche en rebondissements. Le tout en 87 minutes. Nous apercevons furtivement du sang, très rouge et réaliste (un coup d'épée sur la tête par exemple) ce qui surprend dans ce film de 1947. Ainsi que le comportement de rustre plutôt violent de Tyrone Power (il est un pirate grossier) vis-à-vis de Maureen O'Hara (la fille du gouverneur de la Jamaïque) qu'il frappe et violente.
Belle direction d'acteur, qui pourrait être lourde pour un film de cette année-là, mais qui est plutôt fine, et ce pour l'ensemble des personnages principaux et secondaires, malgré leur exubérance et le côté volontairement accentué et coloré de chacun des personnages.

samedi 21 décembre 2019

La Cité Disparue (Legend Of The Lost, 1957) de Henry Hathaway

Avec John Wayne, Sophia Loren, Rossano Brazzi, Kurt Kasznar, Sonia Moser.

La Cité disparue [Blu-Ray]Cette cité disparue est une curiosité. Curiosité, car voir John Wayne dans un cadre différent du western est plutôt inhabituel et suscite l'intérêt voire l’interrogation. Curiosité attisée par le fait qu'ici John Wayne est confronté à deux acteurs italiens. Dans un contexte de film de sable et de désert avec une recherche au trésor que n'aurait pas renié un Indiana Jones.
John Wayne fait ce qu'on connait de lui et l'ensemble de ses mimiques et tics d'interprétation sont présents dans le film. Allant de l'humour avec des situations comiques où il est saoul, jusqu'à son regard de tueur ou alors sa position d'homme de valeur. En face de lui il y a Sophia Loren qui joue une voleuse et prostituée et qui évolue progressivement au cours de l'histoire.
C'est d'ailleurs le principal intérêt du film, c'est l'évolution des trois personnages principaux au cours du film, qui entre le début et la fin ne sont plus du tout ce qu'ils étaient et ont changé pratiquement à l'opposé de leur personnage de départ. Il est intéressant de voir John Wayne évoluer dans cet environnement colonial plutôt inhabituel, où il fait à la fois l'américain que l'on connait, le comique, le dur, et le romantique.

Le Sous-Sol De La Peur (The People Under The Stairs, 1991) de Wes Craven

Avec Brandon Quintin Adams, Everett McGill, Wendy Robi,  A.J. Langer, Ving Rhames, Sean Whalen, Bill Cobbs, Kelly Jo Minter, Jeremy Roberts.

Le sous-sol de la peur PosterRevoir ce film est très édifiant. Édifiant sur la culture américaine et sur ce qu'elle fait des gens de couleur et ceux qui n'ont pas d'argent. Et qui vivent dans des environnements insalubres. Wes Craven réalise une fable anticapitaliste et anti-trump bien avant l'heure ! Le film est très actuel et montre une famille de dégénérés qui séquestre des enfants pour créer une famille idéale, ce qu'ils ne sont pas: ils sont aussi cannibales et sadomasochistes. Tout ceci mélangé avec un suspense très bien mené dans un lieu unique avec des interactions avec des personnages qui vivent dans les murs et au sous-sol; les fameuses personnes qui vivent au sous-sol du titre. Avec cet arrière-plan social et sociologique, Wes Craven nous montre où peut mener la conception républicaine de la société américaine. Un vrai film social et de gauche. Mais aussi un vrai film d'horreur avec du suspense et des surprises et des éléments de gore. Une réussite totale ! Le principal petit défaut et peut-être sa musique très typée années 90, mais elle n'est pas très envahissante. Nous apprécions l'interprétation très gouleyante d'Everett McGill et de sa femme, Wendy Robi, qui sont à la fois horribles, ridicules et comiques.
Par ailleurs le film mélange habilement les codes du film d'horreur adulte avec certains codes du film d'enfants et du merveilleux. Et bien sûr le film est très sombre et très noir. Ce qui peut expliquer son échec commercial à sa sortie. Un film pas très reluisant pour l'Amérique.
Un chef  d’œuvre.

J'Veux Du Soleil (2019) de François Ruffin et Gilles Perret

J'veux du soleil PosterCe documentaire ne fonctionne pas du tout. Nous comprenant que certainement l'ensemble des images ont été filmées pendant les visites des différents lieux où François Ruffin a croisé des Gilets Jaune.
Il a accumulé beaucoup d'images où les gens expliquent leurs parcours et leurs passés et pourquoi ils sont là. Il a dû se retrouver avec un volume d'information et d'images. Mais il n'a pas su quoi faire et son documentaire n'est pas du tout une réussite et ne sert pas les Gilets Jaunes. Le problème est que sa démonstration ne fonctionne pas: il ne démontre rien.
Les seules parties intéressantes sont celles où les gens parlent de leur vie et de la raison et motivation et pourquoi ils manifestent sur les ronds-points.  Sur cet aspect le film est intéressant et montre des gens pas du tout habitués à manifester et qui sortent pour la première fois en tant que manifestant et apparaissent au monde tel que cela. Ils ne sont pas syndiqués. Ils n'appartiennent pas un parti politique. Par contre chacune des saynètes où les gens sont filmés, Ruffin se met en scène et de manière très maladroite et apporte soit un satisfecit, soit des mots d'humour qui n'ont aucun intérêt par rapport à ce qu'on vient d'entendre. Et cela devient vite gênant et ne met pas en valeur les gens qu'il filme. Ruffin commencerait-il à prendre la grosse tête et être plus intéressé à ce qu'on le voit lui? Il essaye d'intellectualiser, mais sa réflexion reste assez faible et peu impressionnante.
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Protéger Et Servir (2010) de Eric Lavaine

Avec  Kad Merad, Clovis Cornillac, Carole Bouquet, François Damiens, Elsa Kikoïne, Jean-Luc Couchard, Henri Guybet, Stéphan Wojtowicz.

Protéger & servir PosterProtéger et Servir nous conte l'histoire de deux flics crétins, dont un radin psychopathique et l'autre incompétent. Ce n'est pas un buddy movie ou film de potes. Car les deux policiers sont des amis d'enfance et ne se détestent pas, ils sont équipiers. L'un est un radin comme déjà évoqué très bien interprété par Clovis Cornillac. Son personnage et sa radinerie fournissant un lot régulier de gags liées à sa radinerie, plutôt bien vus. Et l'autre est un crétin religieux, tout simplement bête comme ses pieds, sans aucune intelligence. Interprété parfaitement par Kad Merad.
La réussite du film n'est pas dans son scénario et son histoire dans nous nous moquons. Mais dans la relation de ce duo improbable dont l'écriture est  bien vue: leur relation entre eux, leurs relations avec la hiérarchie professionnelle du commissaire au ministre (Carole Bouquet, atteinte d'halitose aiguë), et leurs relations avec leurs familles ou proches.
Ce n'est pas du grand art, mais cela reste très efficace.

Evasion 3 (Escape Plan: The Extractors, 2019) de John Herzfeld

Avec Sylvester Stallone, Dave Bautista, 50 Cent, Jin Zhang, Harry Shum Jr., Devon Sawa, Jaime King, Lydia Hull, Melise, Russell Wong, Daniel Bernhardt, Jeff Chase.

Évasion 3 PosterCette suite est stylistiquement très différente du précédent. Le cadrage, la mise en scène, la photographie est très classique est fait "film de cinéma", avec une photographie très sombre par moment avec des plans d'ensemble et beaucoup moins de plans rapprochés ou de très gros plans comme le deuxième film. Le réalisateur est curieusement un vieux routier de la télévision qui a contribué à de multiples films et séries, et cela se voit.
Si d'ailleurs le film est beaucoup plus classique dans le sens où il se déroule dans une prison d'un ancien pays du bloc communiste, qui sert de décor principal, mise en valeur en permanence dans beaucoup de plans. Donc à l'opposé du deuxième opus que lui était basé sur des problématiques très high-techs et des arrières plans noirs.
Au total celui-ci est plutôt faible au niveau de son hystérésis et ne marque pas beaucoup les esprits. Le précédent (Évasion 2 - Escape Plan 2: Hades -, 2018) malgré ses défauts avait un impact visuel plus prégnant et plus mémorable. Ici c'est un peu plus classique et plus passe-partout. Il est assez curieux de se demander pourquoi deux films c'est-à-dire deux suites ont été réalisés à ce premier film (Évasion - Escape Plan -, 2013) plutôt une bonne série B sans prétention et rigolote par moment. Nous pourrions dire donc que cette franchise appartient aux sous-genres du film de prison combiné ici avec beaucoup de séquences d'action pour répondre au standard actuel de la vidéo (physique ou VOD). Sylvester Stallone est juste là pour le nom sur l'affiche.