lundi 18 mars 2019

The Predator (2018) de Shane Black

Bande-annonce The PredatorAvec Boyd Holbrook, Trevante Rhodes, Olivia Munn, Jacob Tremblay, Sterking K. Brown, Keegan-Michael Key, Yvonne Strahovski, Alfie Allen, Thomas Jane, Augusto Aguilera, Jake Busey, Niall Matter, Patrick Sabongui.

Carton plein pour le renouveau de cette franchise. Qui fait partie des franchises dont les suites ou spins off possèdent toute un très bon niveau. Du chef-d'oeuvre de John McTiernan à Predators, en passant par les cross-overs d'Alien versus Predator.
Il faut noter l'excellent travail d'écriture, notamment pour l'ensemble de la caractérisation et les dialogues de l'ensemble des personnages, ainsi que leur progression individuelle au cours du récit. Le film ne renouvelle pas ou ne réoriente pas la franchise, mais il la continue avec brio sur le plan dramatique.
Le film réutilise l'ensemble des recettes des précédents films. La séquence d'ouverture est par exemple le climax du film de John McTiernan. Le film introduit le fils de Gary Busey dans Predator 2, interprété par son propre fils acteur. Le film introduit aussi des variantes sur les Predators eux-mêmes, pour de nouveaux monstres.
Le film contient heureusement son lot de gore (tripes, sang et boyaux), et c'est de bon aloi, cet élément étant constitutif de l'ensemble de la franchise Predator.
C'est donc un excellent nouveau départ (appelé aussi reboot) que ce The Predator, grace à sa violence graphique, et à une galerie de personnages bien campés et interprétés. Le bémol serait juste le personnage du méchant, qui est monolithique et n'évolue pas au cours du film. Mais il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une super Série B, dynamique, teigneuse, qui va à l'essentiel sans être simpliste.

Les Bienheureux (2017) de Sofia Djama

Avec Sami Bouajila, Nadia Kaci, Faouzi Bensaïdi, Amine Lansari, Lyna Khoudri, Adam Bessa.

Bande-annonce Les BienheureuxLa vie de tous les jours et les contraintes d'Algériens plutôt éduqués et refusant la montée des intégrismes, devant gérer leur adolescent qui fricote avec des intégristes de pacotille, mais aussi une société qui commence à devenir un petit peu exigeante sur le comportement des femmes. Très beau film plutôt bien écrit, subtil, qui montre la difficulté de vivre dans un pays où on ne se retrouve plus. Le film réussi à décrire de manière juste des personnages matures, mais aussi des jeunes, mais aussi de différents niveaux sociaux. Un film naturaliste.
Très bonne direction d'acteur, bien écrit et acteurs et actrices toutes et tous au diapason d'une interprétation parfaite. De la belle ouvrage.

Vipère Aux Poing (2004) de Philippe de Broca

Bande-annonce Vipère au poingAvec  Catherine Frot, Jules Sitruk, Jacques Villeret, Cherie Lunghi, Hannah Taylor-Gordon, William Touil, Richard Bremmer, Sabine Haudepin, Pierre Stévenin, Wojciech Pszoniak, Paul Le Person, Annick Alane, Dominique Paturel, Macha Béranger, Philippe De Broca, Claude Sitruk.

Beau film pour Philippe de Broca. Il s'agit de son dernier film. Ce n'est pas du cinéma d'aventure ou de la comédie d'aventure qui l'a fait connaître et porté dans sa carrière. Il s'agit d'un film plus intimiste. Entre des enfants, entre les enfants et les parents, entre les parents, entre les employés et les autres. Avec les qualités de son cinéma: une direction d'acteur subtile, des personnages féminins justes. Avec au travail ici les jeunes acteurs et Catherine Frot.
Le film a aussi un intérêt historique et sociétal sur le mode de vie de cette famille bourgeoise de province, qui a ses problèmes d'argent et de personnels, incarnés par Jacques Villeret en poltron entomologiste et par Catherine Frot en psychorigide.



Vive La France (2013) de Michaël Youn

Bande-annonce Vive la FranceAvec José Garcia, Michaël Youn, Isabelle Funaro, Ary Abittan, Jérôme Commandeur, Vincent Moscato, Jean-François Cayrey, Franck Gastambide.

Sous le prétexte de conter l'histoire de deux terroristes du Taboulistan (pays imaginaire, qui a inventé le taboulé) qui viennent en France pour faire sauter la Tour Eiffel afin de se faire connaître du reste du monde, ce film nous raconte les pérégrinations de ces deux immigrés volontaires à travers la France. Ils passent d'abord par la Corse, puis Marseille, puis la région de Toulouse et enfin Paris, où chacun des habitants des lieux leur expliquent qu'ils ne sont pas en France mais dans telle où telle région. Le film est à la fois une forme d'amour pour la France mais aussi montre bien le ridicule d'un certain nombre de régionalismes.
Le duo constitué de José Garcia et Michael Youn fonctionne. Le film déroule ses gags, qui sont souvent convenus, mais le schéma dramatique du road movie fait évoluer notre duo vers de nouvelles aventures à chaque fois qu'ils arrivent dans une nouvelle région, tout en rendant le tout sympathique (sauf le traitement réservé aux femmes au Taboulistan et propagé par le personnage de José Garcia).
Nous aurions aimé quelque part un peu plus de subversion peut-être pour rendre le film incontournable. Néanmoins dans la catégorie je produis un catalogue de préjugés, et j'en fais un film comique, c'est une parfaite réussite.

Johnny English (2008) de Peter Howitt

Bande-annonce Johnny EnglishAvec  Rowan Atkinson, Natalie Imbruglia, John Malkovich, Ben Miller, Tim Pigott-Smith, Kevin McNally, Oliver Ford Davies, Prunella Scales, Douglas McFerran..

Que retenir de cette potacherie? Il y a beaucoup de gags scatologiques, mais pas que. Le travail de John Malkovich qui interprète un français qui parle anglais avec un accent français d'anthologie, qui veut devenir roi d'Angleterre. Et puis le charme de Natalia Imbruglia. Pour le reste, cela fonctionne mais il manque un quelque chose pour apparaître distinct, inventif, original voire unique.

Docteur Strange (2017) de Scott Derrickson

Bande-annonce Doctor StrangeAvec Benedict Cumberbatch, Chiwetel Ejiofor, Tilda Swinton, Rachel McAdams, Mads Mikkelsen, Scott Adkins, Amy Landecker, Benedict Wong, Michael Stuhlbarg, Benjamin Bratt, Juani Feliz.

Ce dessin animé Marvel est un peu plus intéressant que la moyenne dans sa première moitié. Installation de l'univers, caractérisation des personnages. Mais ensuite dès qu'il s'agit d'avoir un méchant, qui veut dominer le monde, le film fait bâiller et devient ennuyeux. Encore et toujours le même scénario. C'est encore le même schéma pour ces productions qui provoque la nausée.
Ici le film est accompagné d'un ésotérisme orientalisant de pacotille qui a probablement pour vocation d'attirer le public asiatique.
Seule qualité: la distribution et l'interprétation. Ils y croient. Mais pas nous.

Première Année (2018) de Thomas Lilti

Avec  Vincent Lacoste, William Lebghil, Michel Lerousseau, Darina Al Joundi, Benoit Di Marco, Graziella Delerm, Guillaume Clerice, Alexandre Blazy, Noémi Silvania.

Bande-annonce Première année
Il s'agit de la première année de médecine. Où il faut beaucoup travailler, passer un concours, et en fonction de son classement on pourra déterminer ce que l'on veut faire. Pas de surprise donc car Thomas Lilti est le responsable d'Hippocrate (2014) qui était de bonne tenue.
Le film nous montre l'histoire en parallèle d'un étudiant qui en est à sa troisième première année, tâcheron besogneux qui n'arrive pas à avoir un super classement, et un jeune qui vient d'une famille aisée et qui a des facilités évidentes, mais qui ne veut pas être médecin et qui le fait surtout pour son père.
Au total le film n'est pas désagréable. Il semble plutôt documenté sur le processus et les cours de la première année de médecine. D'ailleurs le film ne développe pas forcément la thèse ou en tout cas l'histoire ne laisse pas entendre la possibilité d'avoir une vocation. Sur les deux personnages, il y en a un qui n'a pas de vocation, mais qui fait pour faire et l'autre qui a l'air passionné, mais qui est probablement pas brillant. Le film ne donne pas son avis sûr comment l'on peut devenir un bon médecin ou lequel des deux pourrait devenir médecin, et si oui, est-ce qu'il serait bon?

Fatal (2010) de Michaël Youn

Avec Michaël Youn, Stéphane Rousseau, Isabelle Funaro, Armelle, Ary Abittan, Fabrice Eboué, Vincent Desagnat, Jérôme Le Banner, Jean Benguigui, Catherine Allegret, Yin-Tung Chu, Reem Kherici, Bianca Gervais, Hakim Ghorab, Nathaniël Siri, Zach Reece.

Bande-annonce FatalIl s'agit là du film sur le rap dont nous ne sortons pas indemne. Le pastiche et la  moquerie géniale du monde du rap, des rappeurs et de leur chromo et imagerie. Les vidéo-clips, les clichés retournés, les paroles, les médias, les maisons de disques. Des rappeurs, mais aussi de la techno pop écervelée (le personnage de Stéphane Rousseau). Le film tourne en ridicule avec un génie outrancier tout à la fois le monde des rappeurs, de la techno et des médias qui les entoure. Une réussite.
Il n'est pas surprenant de voir que le canevas du film ou plutôt son patron est extrêmement classique et déjà vu dans de multiples films comiques notamment chez Will Ferrell. Le personnage principal est imbu de lui-même et crétin, mais aussi une grande star (du rap) puis il chute très bas, perd son argent, et perd sa femme qui est une courge; puis c'est la descente aux enfers et le retour dans la famille nourricière initiale où il trouve l'amour et de nouveau l'inspiration, puis revient au top, mais avec plus de recul. Et finalement son ennemi juré devient ami. Ce patron de scénario n'est pas du tout détestable et il convient à beaucoup de schémas dramatiques. Il est appliqué ici dans un univers où l'humour outrancier est la norme.
Le film contient son lot de scènes et de séquences d'anthologie qui lui donnent son hystérésis et en font un film culte.

Mobile Home (2012) de François Pirot

Bande-annonce Mobile HomeAvec Arthur Dupont, Guillaume Gouix, Jean-Paul Bonnaire, Claudine Pelletier, Jackie Berroyer, Anne-Pascale Clairembourg, Gilles Soeder, Eugénie Anselin, Arnaud Bronsart, Gwen Berrou, Pierre Nisse.
C'est l'histoire de deux inadaptés de la société, un peu paumés, encore sous l'emprise de leurs parents et à côté de leur pompe sur le plan sociétal. Ils se décident de partir dans un mobile home pour découvrir le monde. Ils ne feront que quelques kilomètres.
Ils ne sont pas méchants. Ils sont juste un peu inadaptés, mais quelque part est-ce que ce n’est pas le monde qui les entoure qui est inadapté ou qui n'est pas une adaptation correspondant à tous le monde. Chemin faisant ils vont apprendre à travailler manuellement. Chose dont ils ne semblaient pas être capables au début de l'histoire. Ils vont rencontrer des filles avec lesquelles ils vont se lier  amoureusement. Et pour l'autre il aura visiblement et vraisemblablement envie de retourner vers  son ex-fiancée.
Le tout est emballé sous une forme qui pourrait être un road-movie, mais comme il ne parcourant finalement que peu de kilomètres, car ils cassent très vite leur mobile home. Ce n'est donc pas un road-movie ou alors c'est un road-movie à l'envers, c'est-à-dire très stable. L'ensemble est très bien dirigé et plutôt bien écrit et relativement subtil. Les personnages féminins sont très finement écrits. Du beau travail.

Le Poulain (2017) de Mathieu Sapin

Avec Alexandra Lamy, Finnegan Oldfield, Gilles Cohen, Valérie Karsenti, Philippe Katerine, Brigitte Rouan, Victor Assié.
Bande-annonce Le PoulainLe poulain c'est un jeune homme qui sort probablement d'une école qui fabrique des têtes bien faites et qui se retrouve être assistant d'une femme politique puis d'une deuxième puis d'un homme politique candidat à l'élection présidentielle puis sur la fin de la Présidente de la République elle-même. Il nous démontre ou montre plutôt les arcanes et gesticulations de ce petit monde entre conseillers en communication, conseillers en image, conseillers en marketing, hommes et femmes politiques,  secrétaires et assistants, etc. qui ne sont pas très reluisants, sans convictions, qui est prêt à changer son orientation en fonction du sens du vent, bref de la politique. Le défaut du film principal est que ce personnage principal de jeune assistant que nous suivons n'est pas très intéressant. Il n'est pas courageux, il est menteur, et bien qu'il évolue au cours du film c'est-à-dire dans un sens plutôt négatif et devient politique lui même , nous n'éprouvons aucune empathie pour lui, mais aussi pour aucun des autres personnages. C'est là le gros défaut du film. Bien qu'il soit très détaillé, très précis , très documenté, cela ne le sauve pas et nous nous ennuyons et souhaitons que cela se termine au plus vite. C'est là le principal défaut du film.
De ses qualités, nous pouvons noter sa distribution et l'interprétation, de haut vol, avec Alexandra Lamy, encore une fois parfaite, et qui mine de rien devient de plus en plus indispensable au cinéma français. Avec une mention spéciale à Philippe Katerine, étonnant et juste dans son rôle.
Si nous le comparons à Quai d'Orsay (2012) de Bertrand Tavernier, le film ne supporte pas la comparaison et manque de souffle, en particulier avec aucun personnage qui suscite de l'empathie.