samedi 23 septembre 2017

Tom à La Ferme (2013) de Xavier Dolan

Tom à la fermeAvec Xavier Dolan, Pierre-Yves Cardinal, Lise Roy, Evelyne Brochu, Manuel Tadros, Jacques Lavallée, Anne Caron, Olivier Morin.

Thriller psychologique où l'ensemble des personnes sont détraqués. De l'amant homosexuel, masochiste, qui s'éprend de l'élevage des bovins de la famille de son amant (le film reste ambigu - c'est une qualité - sur le transfert vers le frère de son amant). Au frère du défunt, qui contient sa dore de psychoses. À sa mère à l'encéphalogramme plat. Ou à la collègue de travail qui accepte de se faire passer pour l'amoureuse du fils homosexuel décédé. Le tout dans le milieu agricole canadien.
Très fort sur la forme, avec une direction d'acteur phénoménale, avec des personnages glauques que l'on découvre progressivement au gré de la progression dramatique.
Nous accrochons moins sur le fond. Ces personnages se font tous souffrir et nous avons du mal à avoir de l'empathie pour eux. Y compris pour le personnage interprété par Xavier Dolan lui-même.
Exercice de style impressionnant, mais difficile de ne pas avoir l'impression que tout ceci est artificiel.

Arthur Newman (2013) de Dante Ariola

Avec  Colin Firth, Emily Blunt, Lucas Hedges, Anne Heche, M. Emmet Walsh, Kristin Lehman, Steve Coulter, Devon Woods, Sterling Beaumon, Natalia Volkodaeva, Autumn Dial, Anthony Reynolds, Holden Hansen, Matthew Warzel, Daniel Jones.

Arthur NewmanEnfin un bon film avec Colin Firth! Un film qui prend le temps de développer ses personnages. Avec une progression subtile. Emily Blunt et Colin Firth sont très bien. Avec un arrière-plan de road movie, le film progresse et fait rencontrer ces deux personnages paumés, pour des raisons très différentes. Une fille cleptomane qui fuit sa sœur. Un père de famille que son enfant refuse de voir et chef d'entreprise qui en a visiblement ras le bol (sans parler de sa copine débile), qui décide de se faire passer pour mort. Ils ne sont tous les deux pas très équilibrés malgré les différentes apparences. Le scénario les fait se rencontrer et ils font ensuite une partie de chemin ensemble. Nous pouvons ne pas apprécier la fin ouverte du film qui ne décide pas finalement de les faire continuer ensemble et de les faire retourner vers leur vie précédente. Mais heureusement de quelques petites ouvertures, les possibles, qui sont évoqués évitent un puritanisme puant.
Bonne surprise donc que ce petit film bien écrit et bien interprété.

Patton (1970) de Franklin J. Schaffner

Avec George C. Scott, Karl Malden, Michael Bates, Edward Binns, Stephen Young, Lawrence Dobkin, John Doucette, Michael Strong, Karl Michael Vogler, Morgan Paull, Bill Hickman, John Barrie, Corey  Loftin, Albert Dumortier, Frank Latimore, James Edwards, David Bauer, Pat Zurica, Richard Münch, Siegfried Rauch, Gerald Flood, Jack Gwillim, Peter Barkworth, Lionel Murton, David Healy, Sandy McPeak, Douglas  Wilmer, Tim  Considine, Abraxas Aaran, Clint Ritchie, Alan MacNaughtan.

Patton - Édition Digibook Collector + LivretLa quintessence du film de guerre hollywoodien dans sa forme classique. Avec une dose de stylisation qui rend le film unique. Le personnage est effectivement intéressant, à la fois mystique, réactionnaire, mais finalement plutôt attachant grâce au scénario. Alors que le personnage n'est pas particulièrement recommandable.
Un contexte historique de la campagne américaine en Europe. Une interprétation de référence de Georges C. Scott. Une musique au diapason de Jerry Goldsmith. Nous ne saurions pas dire quel est le point de vue de Franklin J Schaffner sur le sujet. Nous pouvons peut-être trouver un petit peu exagérées les scènes dans le QG d'Hitler où un officier allemand parle de Patton.
Mais au total le film reste passionnant. Le film est aussi intéressant si l'on considère les reconstitutions historiques qu'il montre où l'on voit un certain nombre de figurants, du matériel, par exemple des avions allemands, des tanks et des canons, des figurants en grande quantité, dans des décors réels pour l'Afrique du Nord au début, l'Italie pendant la campagne de Sicile ou la France après le débarquement (qui ne sont pas loin des lieux de tournage: Maroc, Algérie, Espagne, Grèce, Italie, Royaume-Uni). Cet ensemble de décors et matériels réels donne une patine et un rendu que nous n'avons plus avec les images fabriquées numériquement de nos jours. Nous nous rendons compte du côté artificiel que peuvent avoir tous ces films fabriqués actuellement avec des images gonflées au numérique, qui cherchent le réalisme, mais qui ne finalement de représente que des choses en toc, en plastique. Le numérique conduit à des films en plastiques et des images en plastiques pour montrer (CGI porn).
Ici ce n'est pas le cas et cela donne une densité à l'image. Nous sentons ici, que Franklin J. Schaffner et son directeur de la photographie (Fred J. Koenekamp) ont recherché la beauté et l'ampleur du décor, toujours spectaculaire, la caméra prenant toujours sont temps pour les appréhender. Afin d'ancrer dans ces décors les soldats et les matériels, sans chercher le foisonnement des détails, que le numérique provoque et que fournissent les images fabriquées par ordinateur de nos jours. Il est probable que cela vient de la recherche de réalisme que font ces fabricants d’images numériques. Mais lorsque nous visionnons les travaux de Schaffner et Koenekamp, nous comprenons que c'est la stylisation consécutive à l'inscription des sujets dans des décors magnifiques qu'ils ont privilégiée. Le réalisme nous nous en moquons.
Sur  l'interprétation, Georges C. Scott n'est pas loin de son personnage de Dr. Folamour, mais en mieux maitrisé. Karl Malden, son contrepoint dans le film, délivre une interprétation en sobriété et très solide. Nous pouvons juste regretter l'absence de personnage féminin. Le film est vide sur ce sujet.
Le film débute brillamment avec un prologue exposition qui consiste en un discours de Patton devant la caméra (nous ne voyons jamais la foule à laquelle il s'adresse) et avec derrière lui un drapeau américain qui couvre l'ensemble de l'image. Très belle exposition (idée du scénariste Francis Ford Coppola).

lundi 18 septembre 2017

Outrage 2 (2012) de Takeshi Kitano

Avec Takeshi Kitano, Fumiyo Kohinata, Tomokazu Miura, Shigeru Kôyama, Toshiyuki Nishida, Sansei Shiomi, Hideo Nakano, Shun Sugata.
Outrage 2Quel plaisir de revoir Takeshi Kitano ! Ici il s'agit de sa veine comique à base de Yakuza. Chez Kitano il y a aussi une veine sentimentale beaucoup plus émouvante (Hana Bi -1997-, Dolls -2002-), mais ici le film est quasi exempt de personnage féminin. Et ici pas d'émotion si ce n'est de l'humour, noir, avec en perspective comment ce petit monde va s'entretuer. Il est passionnant de voir ces yakuzas et ces policiers s'affronter et comploter au nom de leur code de l'honneur, avec tellement de sérieux, pour arriver à la fin à un en bain de sang et à une multitude de morts. Nous restons comme à chaque fois surpris par ces personnages d'une autre culture qui vivent avec un code de l'honneur qui conduit à friser le ridicule, mais qui ici tue!
Les films de Takeshi Kitano sont toujours rafraîchissants. Nous sommes d'ailleurs surpris de voir arriver Ohtomo, le personnage interprété par Takeshi Kitano lui-même, au bout d'un moment dans le film. Le film se passer très bien de ce personnage. Et toute la partie où l'on ne voit pas Ohtomo est quelque part passionnante pour ce ridicule et installe l'ensemble des personnages qui vont comploter et s'affronter.
La musique a changé (ce n'est plus Joe Hisaichi). C'est une musique d'ambiance, moins présente, qui donne au film une sensation d'épure. Elle est moins en avant.
Nous notons aussi que là où les personnages marchaient (usuellement, il y a beaucoup de plans de raccord où les personnages marchent chez Kitano), ils se déplacent maintenant en voiture.
Nous ne savons pas si nous devons rire devant ces facéties de yakuzas qui paraissent grotesques et ridicules. Alors qu'au premier degré l'histoire est d'un tragique dément. C'est d'ailleurs un des grands talents de Takeshi Kitano: créer un film qui est à la fois un drame, mais aussi une comédie, mais qui n'est pas une comédie dramatique.

[Rec] 4 ([Rec] 4: Apocalypse, 2014) de Jaume Balagueró

Avec Manuela Velasco, Paco Manzanedo, Héctor Colomé, Ismael Fritschi, Crispulo Cabezas, Mariano Venancio, María Alfonsa Rosso, Carlos Zabala.

REC 4 (Apocalypse)Avec ce quatrième de série, la franchise [Rec] revient à des fondamentaux, mais ne retrouve pas le brio du premier de série. Un espace confiné d'où personne ne peut s'en tirer. Ici il s'agit d'un bateau affrété pour étudier le virus origine du mal en laboratoire. Puis évidemment, le virus fini par s'échapper et contaminer progressivement tout le monde à bord. Puis c'est une course poursuite pour échapper au virus, aux gens infectés qui se comportent comme de vilains morts-vivants sous amphétamines. Et aussi des militaires et des scientifiques qui sont prêts à sacrifier tout le monde.
Les coursives, la pénombre ou le manque de lumière, les recoins d'où l'on ne sait pas ce qui va sortir font que le film est un film de terreur nominal. Et heureusement le film ne passe pas son temps à expliquer d'où vient la vilaine bébête même si les religieux sont évoqués un moment, et donc ne sombre pas dans ridicule comme [Rec] 2. Il s'agit d'un bon film de terreur bien fait avec des maquillages et des effets spéciaux sanguinolents à profusion.
Son principal défaut est une direction d'acteur schématique dénuée de subtilité.
La progression dramatique ne permet pas de savoir comment cela va se terminer. Et fait évoluer les personnages principaux: ceux de la deuxième moitié du film ne sont pas ceux de la première moitié.

AVPR Aliens vs. Predator Requiem (2007) de Colin Strause, Greg Strause

Avec Robert Joy, Ryan Robbins, Steven Pasquale, Reiko Aylesworth, John Ortiz, Johnny Lewis, Shareeka Epps, Ariel Gade, Kristen Hager, Sam Trammell, David Paetkau, Chelah Horsdal, Meshach Peters, Matt Ward, Michal Suchanek, David Hornsby, Chris Willaim Martin, James Chutter.

Alien vs. Predator - L'intégrale de la saga - Pack 2 filmsCette suite change complètement d'approche. Ici c'est l'histoire des Aliens et des Predators qui s'affrontent dans la petite ville américaine typique: ville sans saveur particulière avec sa piscine municipale, son shérif, sa place centrale et ses commerces. La force du film est d'apporter son lot de séquences-chocs ou a suspense (dans les égouts, dans la piscine, dans la forêt, dans le magasin). Avec des inédits dans la franchise (et même dans les franchises de tête). Par exemple le petit garçon fécondé par l'Alien et qui a sa poitrine qui explose. Plutôt rare dans les films états-uniens. Il y a aussi ici un Alien qui a fécondé un Predator et donc on nous avons un magnifique Predalien qui donne beaucoup de difficulté aux Predators. Et aussi avec une grosse quantité d'Aliens (c'est pour cela ici aussi que le film s'appelle Aliens au pluriel avec un s).
Les combats entre le Predalien et le Predator sont impressionnants.
Le canevas est typique des séries B d'horreur avec militaires stupides qui décident d'essayer de détruire le village infecté par les différents aliens. Série B appuyée par de gros moyens pas du tout au rabais (créatures, hémoglobine, combats). C'est donc un film très efficace dans son genre et toujours spectaculaire avec ces créatures et notamment le Predalien qui est une belle bête.

AVP: Alien vs. Predator (2004) de Paul W. S Anderson

Avec Lance Henriksen, Sanaa Lathan, Raoul Bova, Ewen Bremner, Colin Salmon, Agathe de La Boulaye, Tommy Flanagan, Sam Troughton, Adrian Bouchet, Carsten Norgaard, Andy Lucas, Liz May Brice, Joseph Rye, Glenn Conroy, Petr Jakl.

Alien vs. Predator
Belle réussite pour ce film qui traite le mélange des deux franchises avec bonheur. Le film mélange film à suspense, film d'exploration, films d'horreur, films d'action avec alacrité et justesse. Et il permet d'introduire un personnage féminin fort comme dans la franchise Alien. Il est regrettable que ce film n'ait pas eu le succès escompté, ce qui aurait permis de faire d'autres films avec Sanaa Lathan qui est parfaite dans son rôle de remplaçante de Ripley (Sigourney Weaver dans le premier de franchise).
Le film est impressionnant aussi pour l'ensemble de ses monstres, à la fois côté Alien et côté Predator. Ainsi que les différents affrontements où ils apparaissent.
Il ne s'agit donc pas du tout d'un film au rabais. Au contraire, il est fait avec tous les moyens requis pour une série B de luxe.