dimanche 17 juillet 2016

Dreamcatchers, L'Attrape-Rêves (2003) de Lawrence Kasdan

Avec  Morgan Freeman, Thomas Jane, Jason Lee, Damian Lewis, Timothy Olyphant, Tom Sizemore, Donnie Wahlberg, Jon Kasdan.

DreamcatcherDreamcatchers est le florilège des trucs de Stephen King: on y retrouve tous les éléments qui constituent ses romans. Le groupe d'amis. L'handicapé au pouvoir surnaturel. Le voyage. La voix dans la tête. L'horreur scatologique. Les extraterrestres. Le cancer. Les détails de la vie quotidienne. Les militaires cons. L'enfance. Le groupe d'amis enfants. L'enfant maltraité.
Le tout emballé avec un bon casting. Dans une science-fiction qui mêle horreur, film d'action, invasion extraterrestre, trucs fantastiques et film d'ado. C'est un florilège.
Lawrence Kasdan a bénéficié d'une belle distribution. Morgan Freeman y débutait ses rôles comiques. Tom Sizemore y montre qu'il peut être acteur (il n'a jamais été aussi bon). Il n'y a pas de personnage féminin; ça manque peut être.
Le film fleure bon le film à la Stephen King qui était à la mode dans le film d'horreur dans les années 80 puis 90. Cela ressemble maintenant à une bonne série B, avec des personnages plus fouillés que la moyenne. Lorsque ce film a été fait, les adaptations de Stephen King étaient déjà en passe d'être démodées.


La Loi de la Jungle (2016) de Antonin Peretjatko

La Loi de la jungle : AfficheAvec Avec  Vincent Macaigne, Vimala Pons, Pascal Légitimus, Mathieu Amalric, Fred Tousch, Rodolphe Pauly, Jean-Luc Bideau, Pascal Tagnati. Thomas de Pourquery, Philippe Laudenbach.

La loi de la jungle est le film décalé, original, que l'on attendait plus côté cinéma français.
C'est loufoque, sexy, gore, comique, violent, absurde, irrévérencieux.
Vincent Macaigne traine sa dégaine de rat de bureau dans ce film de jungle (il se déroule en Guyane) où l'on croise une multitude de personnages hors normes: le fonctionnaire, le militaire, la secte, l'homme d'affaires.
Et puis il y a Vimala Pons qui porte le film par sa présence, physique, et en contrepoint du personnage de Vincent Macaigne qu'elle doit accompagner dans la jungle Guyanaise.
La trame est simple: Macaigne doit certifier la construction d'une station de ski dans la jungle de Guyane. Dans une jungle avec un taux d'humidité phénoménal: nos personnages ont vite fait de se perdre et un film de survie débute, complétant le burlesque du début avec des scènes loufoques de bon aloi.
Un bijou dans son genre.

Les Deux Amis (2015) de Louis Garrel

Avec Avec  Golshifteh Farahani, Vincent Macaigne, Louis Garrel, Mahaut Adam, Pierre Maillet, Christelle Deloze, Laurent Laffargue, Rachid Hami.

Les Deux amis
Le film possède des qualités: son sens de la distribution, sa pédagogie sur l'administration pénitentiaire, son sens du décor naturel banal (quai de gare, hall de gare, chambre d’hôtel, chambre à coucher, escalier, etc.).
Vincent Macaigne interprète un simple d'esprit influençable et très influencé par son ami, Louis Garrel, qui lui vole ses copines, dont la deuxième est l'héroïne du film, Golshifteh Farahani, dont le personnage reste relativement mystérieux, et c'est une bonne chose. Car le sujet n'est pas elle, mais eux.
Le film ne l'emporte pas totalement, principalement à cause du personnage de Louis Garrel, plutôt antipathique, bien que paumé, qui énerve un peu le spectateur sur la durée. Et aussi à cause de quelques scènes maladroites (le réveil de Garrel chez avec Farahani dans son lit: il la met à la porte; cette scène peu crédible est mal jouée).
Au total cela reste un exercice de style réussi mais aucun des personnages ne suscite l'empathie.

samedi 16 juillet 2016

Valley of love (2015) de Guillaume Nicloux

Avec Gérard Depardieu, Isabelle Huppert.

Valley of LoveUn film de monstres. Sur fond de vallée de la mort en Californie. Les deux monstres sont Gérard Depardieu et Isabelle Huppert. Gérard joue Gérard. Isabelle joue Isabelle. Ils se retrouvent à l'occasion de la mort de leur fils, qu'ils n'ont pas vu depuis des années, qui leur demande de faire cette visite de la Vallée de la Mort, car ils auront une apparition. Isabelle y croit. Gérard n'y croit pas. Ils ne se sont pas vus eux non plus depuis des années.
Comme à chaque interprétation de Gérard Depardieu, on y croit. On ne voit pas deux immenses acteurs mais deux personnages, ancien couple, qui se retrouvent, se disputent, se racontent. Le fils décédé est un prétexte. Le film ne pourrait pas exister sans eux. Il n'aurait pas de sens.
Le film est un peu une métaphore: l'apparition qu'ils attendent n'est elle pas le film ou les films hors normes dans lesquels ces acteurs apparaissaient, et qui existent moins de nos jours? Depardieu n'y croit plus, et Huppert y croit encore.

vendredi 15 juillet 2016

Star Wars - Le Réveil de la Force (2015) de J.J. Abrams



Avec Daisy Ridley, John Boyega, Adam Driver, Harrison Ford, Oscar Isaac, Carrie Fisher, Mark Hamill, Lupita Nyong'o, Andy Serkis, Peter Mayhew, Gwendoline Christie, Domhnall Gleeson, Anthony Daniels, Kenny Daniels, Max von Sydow.

Éliminons la question technique: c'est parfait, mais sans invention, déjà vu, dans un mode nominal routinier. Pas déshonorant.
Star Wars : Le Réveil de la ForceReste l'histoire, nouvelle version de Star Wars IV, littéralement un remake: même décors (une planète désertique, une planète avec une forêt). Mêmes costumes. Mêmes articulations dramatiques. Mêmes acteurs! Il y a une grosse boule qui veut détruire la galaxie; et pour la détruire il faut un petit avion minable (ils n'y avaient même pas pensé en la construisant) qui fonce dedans. C'est presque une copie carbone de l'épisode IV. Ennui.
Les séquences d'action sont molles. Et ne donnent pas envie d'être revues. le méchant est fade et chiale de suite.
La seule chose à sauver est Daisy Ridley. Bonne idée de distribution qui absorbe l'image lorsqu'elle apparaît.
Un film vieux, avec des vieux, pour les vieux? Nous n'avons pas été surpris par le rachat de Disney: cette science-fiction infantile est parfaite pour les parcs thèmes. On imagine Disney voulant relancer la franchise sur les mêmes bases, les mêmes recettes de 1978. En fait il s'agit d'un bon téléfilm, sympathique, qui pillerait la franchise. Mais côté invention, il n'y a rien. Et revoir les robots hideux de la première trilogie achève le spectateur: ils sont ridicules et font jouet, toc.
De la continuité uniquement: il est probable que ce choix est une orientation voulue par le cahier des charges de Disney. Il ne suffit pas de changer les acteurs et leurs noms pour faire quelque chose d'intéressant. Le réveil de la force? Il faut surtout réveiller les scénaristes et l'invention !

Tusk (2014) de Kevin Smith

Avec Michael Parks, Justin Long, Haley Joel Osment, Genesis Rodriguez, Johnny Depp en tant que Guy Lapointe, Jennifer Schwalbach Smith.

Tusk est une espèce de Seven (1995, David Fincher) détraqué. Il y a un tueur en série, mais avec un objectif très particulier (ça concerne les morses, pas l'alphabet morse ou le code Morse, mais l'animal  mammifère marin  Odobenus rosmarus; nous n'en dirons pas plus). 
Tusk - Blu-ray + Copie digitaleIl y  un policier enquêteur, ici Guy Lapointe, avec une performance extraordinaire (quasi méconnaissable sous des postiches et un accent hilarant) de Johnny Depp dans le rôle d'un enquêteur québécois qui apparaît dans le dernier tiers du film; ce qui relance le film, qui commençait à faire du surplace.
La variante de cette histoire type, le tueur en série détraqué que l'on cherche, est que l'on a beaucoup d'information sur le tueur en série et sur son obsession, très vite dans le film. Donc la partie enquête pour le retrouver est plus réduite que d’habitude. Surtout elle n'architecture pas le film et occupe le dernier tiers.
Le film suit le calvaire d'une des victimes du tueur, Justin Long, podcaster arrogant et méprisant, qui tombe dans les filets du tueur.
Le talent de Kevin Smith est de mélanger une galerie de tronches (les deux vendeuses ou Guy Lapointe) qui fournissent des pointes d'humour, dans un canevas de film d'horreur et dans un film horrible (sujet, histoire).
Au total le film reste original bien que la conclusion nous laisse sur notre faim. 

jeudi 14 juillet 2016

Interstellar (2014) de Christopher Nolan

Avec Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Michael Caine, John Lithgow, Jessica Chastain, Casey Affleck, Mackenzie Foy, Wes Bentley, Ellen Burstyn, Matt Damon.

Comme souvent dans ce genre de production, le mélange de l'individuel et du cosmogonique fonctionne à plein et constitue le sous-texte de l'intrigue. Avec une explication et un retournement dramatique vers la fin qui explique certaines scènes du début. Pas mal. C'est très bien fait.
Le film n'est pas original sur cet aspect. Mais boucle la boucle dramatique là où un 2001 LInterstellar - Warner Ultimate (Blu-ray)'odyssée de L'espace (1968) n'explique rien et se place à un niveau philosophique. Ici Christopher Nolan reste au niveau mélodramatique, brillamment, mais la dimension philosophique reste absente. D'ailleurs, comparer ce film à 2001 est absurde: il n'y a pas une once de sentiment chez Stanley Kubrick, pour quoi que ce soit. En ce sens, la fin est un peu trop heureuse ici.
Le truc du film est de confronter notre héros avec sa fille sur son lit de mort très âgée alors que lui est sur terre âgé de 120 ans mais du fait qu'il a voyagé dans un autre système avec une gravité différente (son temps d'une heure comptait pour 7 ans sur terre) et se retrouve plus jeune que sa fille. Exploiter cela dans le cadre d'un scénario de fiction est intéressant et est ici ramené a une relation parent enfant ou une histoire sentimentale. Ce qui dans l'absolue n'est pas inintéressant mais déplace l'enjeu métaphysique ou philosophique ailleurs.
Le film est aussi intéressant quand il fait s'entretuer Matthew McConaughey et Matt Damon sur une planète lointaine dans un autre système solaire pour des enjeux très basiques, alors que l'on aurait imaginé des gens soudés contre de telles immensités. Là le simple semble plausible.
Au demeurant le film est un magnifique catalogue d'images impressionnantes.
Le film fait comprendre la théorie de la relativité, ou tout au moins un début de compréhension. 
Sur les prestations techniques on peut noter une belle musique d'Hans Zimmer à base d'orgue.


Chappie (2015) de Neill Blomkamp

Avec Sharlto Copley, Dev Patel, Hugh Jackman, Sigourney Weaver, Yo-Landi Visser, Jose Pablo Cantillo, Brandon Auret, Robert Hobbs, Watkin Tudor Jones Jr.

Chappie Blu-rayBonne surprise que ce troisième film de Neil Blomkamp. Le sujet faisait peur de prime abord: ne pas tomber dans l'anthropomorphisme des productions Disney.
Nous retrouvons ce que nous avons aimé dans District 9 (2009) et Elysium (2013). Un mélange de technologies futuristes, de saletés, de rouilles, et ces technologies futuristes mélangées au monde des pauvres,  des exploités, des laissés pour comptes, hors monde des dominants. Le tout dans des décors inspirés, d'un coté technologiques et futuristes, de l'autre des terrains vagues, des usines ou un gratte-ciel abandonnés.
Si le film n'évites pas certaines scènes (Chappie singeant les rappeurs) et nous fait craindre une bascule vers l'enfantin, ce n'est pas le cas; le film peint un monde ou les agressions et les incivilités se sont démultipliés, et contient une bonne dose de violences.
Au total le film garde sa propre tonalité, sans ressembler à du Disney, sans sombrer dans la mièvrerie.
Le réalisateur est intéressé par ces hors la loi plus que par l'inventeur,  son concurrent (Hugh Jackman hilarant avec son accent)  ou sa patronne (Sigourney Weaver, dans une prestation fonctionnelle).
Au total le film reste une réussite grâce aux personnages de Ninja (Watkin Tudor Jones Jr.) et Yo-Landi, méchants au début mais qui se révèlent plus riches, qui sont le centre d'intérêt principal de Neil Blomkamp. On a même l'impression que Chappie est un prétexte pour parler d'eux.