samedi 28 décembre 2019

The Dirt (2019) de Jeff Tremaine

 Avec Colson Baker, Erin Ownbey, Douglas Booth, Iwan Rheon, Daniel Webber, Aaron Jay Rome, Alyssa Marie Stilwell, Brittany Furlan, Matthew Underwood, Kathryn Morris, Mark Ashworth,


The Dirt PosterAprès la biographie romancée de Freddie Mercury (Bohemian Rhapsody, 2018 Dexter Fletcher et Bryan Singer, 2018) et la biographie romancée d'Elton John (RocketMan, 2019, Dexter Fletcher)  qui sont de gentils films pour tous les publics. Voici la biographie d'artistes outranciers et décalés, la biographie du groupe Mötley Crüe, champion de la provocation et du glam rock des années 80 puis 90. Groupe qui a appliqué pendant des années la devise sexe, drogue et rock'n'roll, avec succès et avec moult destructions de chambres d'hôtel et drames. Car le film compte la vie du groupe, mais aussi la vie de chacun de ses quatre musiciens.
L'avantage de ce film Netflix est de ne pas s’embêter de faire un film grand public: la drogue et le sexe ne sont pas off, mais bien devant la caméra, et c'est réjouissant, et ce dès la première minute.  L'utilisation d'une voix off qui parle au spectateur fournit une dynamique au film et une distanciation de bon aloi.
Seule déception, tout comme les films sur Freddie Mercury ou Elton John, il n'est pas non plus ici question de création musicale, ou très peu. Mais le sujet du film est l’attitude décidée du groupe ainsi que les frasques de chacun de ses membres.
Un film réjouissant.

Banzaï (1983) de Claude Zidi

Avec Coluche, Valérie Mairesse, Didier Kaminka, François Perrot, Jean-Marie Proslier, Marthe Villalonga, Éva Darlan, Pierre Bruneau, Zabou Breitman, Christian Charmetant, 

Banzaï
Une des plus grosses stars des années 80 dans un film sur les voyages à l'étranger et les compagnies d'assurance qui assurent le rapatriement en cas d'accident. Le film a bénéficié de moyens considérables; notre héros (Coluche) passe de l'Afrique à l'Amérique du Sud ou à l'Asie ou à New York, comme il respire, et donc  il semblerait  que le film a été tourné sur tous les continents. Mais cela ne fait pas une histoire ni un film.
Visiblement Valérie Mairesse devait être une des actrices financièrement attrayantes pour les producteurs. Elle n'est pas impérissable et nous laisse dubitatifs. Ce dont le spectateur se souvient est sa voix de crécelle.
Le film est très typé années 80. Et dispense une certaine misogynie et un certain racisme, qu'il serait impossible à filmer de nos jours. À ce titre il est une curiosité. Tout en étant exempt de subtilité et d'élégance, ce film serait plutôt un bréviaire sur la vulgarité.
Pour la postérité, le film contient une énormité très Z: un Boeing 747 qui fait une rotation de 360° et atterrit sur un porte-avion... Ce qui achève le film dans un n'importe quoi étonnant.

jeudi 26 décembre 2019

Le Coup de Parapluie (1980) de Gérard Oury

Avec  Pierre Richard, Valérie Mairesse, Christine Murillo, Gordon Mitchell, Gérard Jugnot, Maurice Risch, Dominique Lavanant, Axelle Abbadie, Yaseen Khan, Didier Sauvegrain,  Mike Marshall, Roger Carel,  Vittorio Caprioli, Gert Fröbe.

Le coup du parapluie PosterVoici un petit Gérard Oury. Petit, car le film est un peu poussif. Nous sentons que Gérard Oury souhaite se moquer des films de la franchise James Bond, tout en exploitant le talent de Pierre Richard (qui soit dit en passant était déjà un peu le cas du Retour Du Grand Blond - Yves Robert, 1974 -). Qui n'est pas ici dans un personnage de distrait qui a fait sa gloire, mais dans un personnage antipathique de goujat machiste et probablement peu crédible pour le spectateur: il couche avec tout ce qui lui passe sous la main, tout en étant un acteur ridicule (dans la diégèse). L'équation de Pierre Richard doux dingue distrait ne fonctionne pas ici, car il est un personnage peu reluisant.
Par ailleurs, dans la dimension film d'aventure, il s'agit ici d'un film plutôt en chambre pour Gérard Oury: peu de décors spectaculaires, hormis l’hôtel à Saint-Tropez pour la séquence finale.
Est-ce parce que le film n'a pas d'arrière-plan sérieux  comme les meilleures réussites de Gérard Oury (La Grande Vadrouille - 1966 -, La Carapate - 1978 -, Les Aventures de Rabby Jacob - 1973 - ou L'As Des As - 1982 -)? Ou est-ce parcequ'il n'y a pas de grande star ou d'acteur de stature importante en face de Pierre Richard? Le film laisse un arrière-gout d'insatisfaction et de "peut mieux faire".
Le film hésite entre comédie de mœurs et pastiche de film d'espionnage.




Joyeux Bordel! (Office Christmas Party, 2016) de Josh Gordon et Will Speck

Joyeux bordel !Avec Jason Bateman,  Olivia Munn, T.J. Miller, Jennifer Aniston, Kate McKinnon, Courtney B. Vance, Jillian Bell, Rob Corddry, Vanessa Bayer, Randall Park, Sam Richardson, Karan Soni, Jamie Chung, Abbey Lee.

Une comédie déjantée comme savent le faire les grands comiques étatsuniens. Ici probablement influencé par Projet X (2012, Nima Nourizadeh): ce film est Projet X pendant la fête de Noël d'une entreprise sur le bord des licenciements et de la liquidation. La fête étant la dernière tentative de séduire un gros client qui sauverait l'entreprise, tandis que le PDG (Jennifer Aniston) veut la fermer.
Les réalisateurs ont déjà commis un bon Will Ferrell (Les Rois Du Patin, 2007).
La réussite du film est dans un scénario qui fait  vivre une vingtaine de personnages, mélangeant énormités (le film arrive à provoquer des éclats de rire, surtout grâce à l’énormité de certaines scènes) qui fonctionnent et parcours individuels de chacun des personnages qui évoluent entre le début et la fin du film, et ceci avec une connaissance du monde de l'entreprise. C'est donc parfaitement écrit: sur les trois scénaristes crédités, Dan Mazer est associé aux meilleurs des Sasha Baron Cohen et les autres disposent d'un pédigrée certain de la comédie américaine. Une  réussite dans son genre.




La Carapate (1978) de Gérard Oury

Avec Pierre Richard, Victor Lanoux, Raymond Bussières, Claude Brosset, Jacques Frantz, Claire Richard, Blanche Ravalec, Bernard Granger, Robert Dalban, Jean-Pierre Darras, Yvonne Gaudeau, Katia Tchenko, Alain Doutey

Très bonne livrée pour Gérard Oury. Film d'aventures comiques avec en arrière-plan la tragédie de Mai 1968.
La carapate PosterPierre Richard est bon, mais semble un peu contraint. Comme beaucoup de films de Gérard Oury, c'est un film d'aventure avec des éléments comiques. Éléments comiques portés par Pierre Richard pour les solos, mais aussi pour les situations. Où Pierre Richard n'est qu'un des éléments parmi tant d'autres. C'est peut-être cela qui doit le contraindre.
Victor Lanoux est parfait, et s’accommode des interactions avec Pierre Richard, les contraignants à cohabiter pendant ces aventures, pour un buddy movie à la française. Prélude à la franchise Gérard Depardieu-Pierre Richard que développera peu de temps après Francis Veber avec sa trilogie (La Chèvre - 1981 -, Les Compères - 1983 -, Les Fugitifs - 1986-) et d'autres de ses propres films.
Le film contient même des éléments paillards lors de la séquence de la ferme ou lors du strip-tease de Katia Tchenko.
Nous pouvons noter aussi de très bonnes scènes pour Jean-Pierre Darras et Yvonne Gaudeau, riches qui fuient la France pour se réfugier en Suisse, ce qui donne des scènes très réussies.

Edmond (2018) de Alexis Michalik

Avec Thomas Solivérès , Olivier Gourmet, Mathilde Seigner, Tom Leeb, Lucie Boujenah, Alice de Lencquesaing, Clémentine Célarié, Igor Gotesman, Dominique Pinon, Simon Abkarian, Marc Andréoni, Jean-Michel Martial, Alexis Michalik, Benjamin Bellecour, Olivier Lejeune, Antoine Duléry, Guillaume Bouchède.

Bande-annonce Edmond Edition Spéciale Fnac DVD
Une lecture de la création du "Cyrano de Bergerac" par Edmond Rostan. Adaptation de la pièce de théâtre du réalisateur scénariste. Ce qui pouvait laisser craindre le pire. Mais c'est une bonne surprise. Le montage rythme le film où il n'y a aucun temps mort. Tout s'enchaine très vite pour cette uchronie: une proposition de la création de "Cyrano de Bergerac".
Et cela fonctionne grâce à un scénario qui mélange parfaitement une multitude de personnages qui gravitent autour d'Edmond Rostan. Beaucoup de noms résonnent à l'oreille du spectateur.
Du côté de la distribution et de l'interprétation, Olivier Gourmet domine la distribution, mais ils sont tous parfaits. 
Et une réussite importante du film, est d'arriver à montrer des processus de création: celui de la pièce d'Edmon Rostan, et celui de sa mise en scène de la première représentation.
Le crédits techniques sont parfaits: costumes, décors, maquillages, lumières, reconstitution du Paris de la fin du 19e siècle.
De la belle ouvrage, 

lundi 23 décembre 2019

Ni Vu Ni Connu (1958) de Yves Robert

Avec Louis de Funès, Moustache, Pierre Mondy, Noëlle Adam, Frédéric Duvallès, Claude Rich, Roland Armontel, Madeleine Barbulée, Pierre Stéphen, Sabine André, Robert Vattier, Colette Ricard, Jean-Marie Amato, Yves Robert.
vu. ni connu [Blu-Ray]
Ni Vu Ni Connu est le premier film de Yves Robert. Cela se sent dans la forme très datée: l'interprétation des acteurs qui ne sont pas du tout maîtrisés et qui surjouent beaucoup, dans un esprit de café-théâtre. Nous sommes loin de la direction d'acteur plutôt subtile des deux Grands Blonds.
L'histoire au demeurant est une espèce de fable où Louis de Funès rempli de maniérisme et de grimaces est un braconnier (il s'appelle Blaireau) qui se bat avec le garde champêtre interprété par Moustache (il s'appelle Parju). Le meilleur gag du film est le running gag sur le nom du chien de Blaireau, qui s'appelle « Fous-le-camp », ce qui donne "Fous-le-camp, viens ici!". Le deuxième bon gag est absurde: c'est la technique de Blaireau pour pécher pendant le concours de pêche.
Le film est dénué de toute subtilité. L'affrontement entre le braconnier et le garde champêtre est le prétexte pour raconter l'histoire d'un petit village et de ses habitants, avec leurs petites mesquineries , avec des petits bourgeois clefs comme le Juge, le Directeur de la prison ou le restaurateur-



dimanche 22 décembre 2019

Le Retour Du Grand Blond (1974) de Yves Robert

Avec Pierre Richard, Jean Carmet, Jean Rochefort, Mireille Darc, Michel Duchaussoy , Jean Bouise, Paul Le Person, Colette Castel, Henri Guybet, Hervé Sand.

Le Retour du Grand Blond [Blu-Ray]Cette suite du grand blond avec une chaussure noire convie tous les ingrédients qui ont constitué les qualités du premier film. Ou presque, car l'ingrédient Mireille Darc est utilisé ici, mais plutôt dans un mode réduit. Grosso modo on la voit au début puis à la fin. Mais sinon toutes les grandes qualités du premier film sont présentes. Pierre Richard bien sûr dans un rôle de distrait et élastique. Mais c'est aussi l'ensemble de la distribution de second rôle avec en tête Jean Rochefort et Paul Le Person qui sont géniaux grâce à un scénario et des dialogues bien vus. Et Michel Duchaussoy qui remplace le personnage antagoniste de Jean Rochefort (Bernard Blier dans le premier film). Le film ajoute Jean Bouise dans le rôle du ministre ahuri, qui est parfait. C'est donc un festival de personnages de seconds rôles aux petits oignons écrit par les scénaristes Yves Robert et Francis Veber. Sans oublier Jean Carmet qui  passe d'un personnage qui subit à un personnage qui se révèle le plus intelligent du lot; son personnage prenant les choses en main.
N'oublions pas non plus la musique de Vladimir Cosma. Qui en plus ici pastiche celle de John Barry pour James Bond en reprenant son thème lorsque justement Pierre Richard joue a James Bond !

Le Grand Blond Avec Une Chaussure Noire (1972) de Yves Robert

Avec Pierre Richard,  Bernard Blier, Jean Rochefort, Mireille Darc, Colette Castel, Maurice Barrier, Paul Le Person, Jean Carmet, Robert Dalban, Jean Saudray, Robert Castel, Jean Obé.

Le Grand Blond avec Une Chaussure Noire [Blu-Ray]Ce film reste un chef-d'œuvre inégalé dans son genre. L'ensemble du casting depuis Pierre Richard jusqu'à Bernard Blier, en passant par  Jean Rochefort, Paul le Person, Jean Carmet, Mireille Darc et les autres constituent une référence dans son genre. Avec à la fois le personnage de Pierre Richard, mais dans un contexte d'espionnage dont seule Mireille Darc à l'intelligence de se rendre compte qu'il n'est pas un espion. Le trio Jean Rochefort, Bernard Blier et Paul Le Person est inénarrable. Rajoutons à cela la musique de Vladimir Cosma toujours aussi mémorable. N'oublions pas ici Pierre Richard qui crée son personnage de doux dingue qui fera sa renommée.
Le film contient ses séquences d'anthologie: l'entrevue entre Jean-Rochefort et Bernard Blier, la première rencontre entre Pierre Richard et Mireille Darc, avec sa robe ouverte jusque sur les fesses.
Les lignes de dialogue de Francis Veber font mouche. C'est un cinéma comique qui est réussi à tous les niveaux. Avec des personnages ultra-sérieux, hormis celui de Pierre Richard.
Et qui n'a pas besoin de séquence d'action énorme pour devenir mémorable. Ici ce sont les dialogues et les situations. Du grand art.

Safari (2009) de Olivier Baroux

Avec Kad Merad, Lionel Abelanski, Valérie Benguigui, Frédérique Bel, Guy Lecluyse, David Saracino, Nicolas Marié, Greg Germain, Yannick Noah, Omar Sy, Frédéric Proust.

Bande-annonce Safari - Edition SimpleUne comédie sur fond de voyage en Afrique, voyage organisé, conduit par une agence de voyages à très bas prix et qui se retrouve avec Kad Merad comme guide. Nous nous retrouvons donc avec un groupe de personnes que nous apprenons à connaître, chacun avec ses petits secrets, ses tares et ses éléments de comique ou pas, mélangés à des éléments du film exotique, tous tournés en général vers le comique.
Ce n'est pas extraordinaire. Il manque pas mal d'inventivité, mais cela reste regardable. Les acteurs ont dû sûrement s'amuser comme des petits fous à le tourner et nous sommes très contents pour eux. Ce n'est pas de haut vol et le film ne provoque que des sourires. Il ne contient aucun éclat de rire. Mais c'est un humour un peu doux amer, chaque personnage étant finalement dramatique. C'est peut-être cela qui le distingue et peut lui donner une singularité. Les personnages de Kad Merad et Lionel Abelanski (tous deux très bons) étant pathétiques. Mais nous cherchons vainement un point de vue, que ce soit sur la forme ou sur le contenu. Le film laisse aussi une impression de direction d'acteur un peu limite.
Disons qu'il s"agit d'un travail technique sans personnalité. Mais qui peut se laisser regarder pour se reposer.

Le Cygne Noir (The Black Swan, 1942) de Henry King

Avec Tyrone Power, Maureen O'Hara, Laird Cregar, Thomas Mitchell, George Sanders, Anthony Quinn, George Zucco.

Magnifique film de pirates, flamboyant par ses couleurs (Technicolor), par son personnage (Tyrone Power, impeccable dans une jeu sobre) et ses méchants.
Dans les éléments historiques, le roi d'Angleterre anoblit le chef des pirates (le célèbre Henry Morgan) afin de les faire cesser leurs pirateries dans les Caraïbes. Mais certains refusent  (George Sanders, maquillé et couvert d'une barbe, est méconnaissable) et sont poursuivis par Morgan et son homme de main Tyrone Power.
Cette intrigue classique est mélangée avec une screwball comedy dans le traitement de la relation entre Tyrone Power et Mauree O'Hara: rempli d'humour et de quiproquos, dont chacune des scènes sont littéralement jubilatoire.
La couleur est superbe est donne le ton avec un coté dynamique à la mise en scène. Tout va très vite et est riche en rebondissements. Le tout en 87 minutes. Nous apercevons furtivement du sang, très rouge et réaliste (un coup d'épée sur la tête par exemple) ce qui surprend dans ce film de 1947. Ainsi que le comportement de rustre plutôt violent de Tyrone Power (il est un pirate grossier) vis-à-vis de Maureen O'Hara (la fille du gouverneur de la Jamaïque) qu'il frappe et violente.
Belle direction d'acteur, qui pourrait être lourde pour un film de cette année-là, mais qui est plutôt fine, et ce pour l'ensemble des personnages principaux et secondaires, malgré leur exubérance et le côté volontairement accentué et coloré de chacun des personnages.

samedi 21 décembre 2019

La Cité Disparue (Legend Of The Lost, 1957) de Henry Hathaway

Avec John Wayne, Sophia Loren, Rossano Brazzi, Kurt Kasznar, Sonia Moser.

La Cité disparue [Blu-Ray]Cette cité disparue est une curiosité. Curiosité, car voir John Wayne dans un cadre différent du western est plutôt inhabituel et suscite l'intérêt voire l’interrogation. Curiosité attisée par le fait qu'ici John Wayne est confronté à deux acteurs italiens. Dans un contexte de film de sable et de désert avec une recherche au trésor que n'aurait pas renié un Indiana Jones.
John Wayne fait ce qu'on connait de lui et l'ensemble de ses mimiques et tics d'interprétation sont présents dans le film. Allant de l'humour avec des situations comiques où il est saoul, jusqu'à son regard de tueur ou alors sa position d'homme de valeur. En face de lui il y a Sophia Loren qui joue une voleuse et prostituée et qui évolue progressivement au cours de l'histoire.
C'est d'ailleurs le principal intérêt du film, c'est l'évolution des trois personnages principaux au cours du film, qui entre le début et la fin ne sont plus du tout ce qu'ils étaient et ont changé pratiquement à l'opposé de leur personnage de départ. Il est intéressant de voir John Wayne évoluer dans cet environnement colonial plutôt inhabituel, où il fait à la fois l'américain que l'on connait, le comique, le dur, et le romantique.

Le Sous-Sol De La Peur (The People Under The Stairs, 1991) de Wes Craven

Avec Brandon Quintin Adams, Everett McGill, Wendy Robi,  A.J. Langer, Ving Rhames, Sean Whalen, Bill Cobbs, Kelly Jo Minter, Jeremy Roberts.

Le sous-sol de la peur PosterRevoir ce film est très édifiant. Édifiant sur la culture américaine et sur ce qu'elle fait des gens de couleur et ceux qui n'ont pas d'argent. Et qui vivent dans des environnements insalubres. Wes Craven réalise une fable anticapitaliste et anti-trump bien avant l'heure ! Le film est très actuel et montre une famille de dégénérés qui séquestre des enfants pour créer une famille idéale, ce qu'ils ne sont pas: ils sont aussi cannibales et sadomasochistes. Tout ceci mélangé avec un suspense très bien mené dans un lieu unique avec des interactions avec des personnages qui vivent dans les murs et au sous-sol; les fameuses personnes qui vivent au sous-sol du titre. Avec cet arrière-plan social et sociologique, Wes Craven nous montre où peut mener la conception républicaine de la société américaine. Un vrai film social et de gauche. Mais aussi un vrai film d'horreur avec du suspense et des surprises et des éléments de gore. Une réussite totale ! Le principal petit défaut et peut-être sa musique très typée années 90, mais elle n'est pas très envahissante. Nous apprécions l'interprétation très gouleyante d'Everett McGill et de sa femme, Wendy Robi, qui sont à la fois horribles, ridicules et comiques.
Par ailleurs le film mélange habilement les codes du film d'horreur adulte avec certains codes du film d'enfants et du merveilleux. Et bien sûr le film est très sombre et très noir. Ce qui peut expliquer son échec commercial à sa sortie. Un film pas très reluisant pour l'Amérique.
Un chef  d’œuvre.

J'Veux Du Soleil (2019) de François Ruffin et Gilles Perret

J'veux du soleil PosterCe documentaire ne fonctionne pas du tout. Nous comprenant que certainement l'ensemble des images ont été filmées pendant les visites des différents lieux où François Ruffin a croisé des Gilets Jaune.
Il a accumulé beaucoup d'images où les gens expliquent leurs parcours et leurs passés et pourquoi ils sont là. Il a dû se retrouver avec un volume d'information et d'images. Mais il n'a pas su quoi faire et son documentaire n'est pas du tout une réussite et ne sert pas les Gilets Jaunes. Le problème est que sa démonstration ne fonctionne pas: il ne démontre rien.
Les seules parties intéressantes sont celles où les gens parlent de leur vie et de la raison et motivation et pourquoi ils manifestent sur les ronds-points.  Sur cet aspect le film est intéressant et montre des gens pas du tout habitués à manifester et qui sortent pour la première fois en tant que manifestant et apparaissent au monde tel que cela. Ils ne sont pas syndiqués. Ils n'appartiennent pas un parti politique. Par contre chacune des saynètes où les gens sont filmés, Ruffin se met en scène et de manière très maladroite et apporte soit un satisfecit, soit des mots d'humour qui n'ont aucun intérêt par rapport à ce qu'on vient d'entendre. Et cela devient vite gênant et ne met pas en valeur les gens qu'il filme. Ruffin commencerait-il à prendre la grosse tête et être plus intéressé à ce qu'on le voit lui? Il essaye d'intellectualiser, mais sa réflexion reste assez faible et peu impressionnante.
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Protéger Et Servir (2010) de Eric Lavaine

Avec  Kad Merad, Clovis Cornillac, Carole Bouquet, François Damiens, Elsa Kikoïne, Jean-Luc Couchard, Henri Guybet, Stéphan Wojtowicz.

Protéger & servir PosterProtéger et Servir nous conte l'histoire de deux flics crétins, dont un radin psychopathique et l'autre incompétent. Ce n'est pas un buddy movie ou film de potes. Car les deux policiers sont des amis d'enfance et ne se détestent pas, ils sont équipiers. L'un est un radin comme déjà évoqué très bien interprété par Clovis Cornillac. Son personnage et sa radinerie fournissant un lot régulier de gags liées à sa radinerie, plutôt bien vus. Et l'autre est un crétin religieux, tout simplement bête comme ses pieds, sans aucune intelligence. Interprété parfaitement par Kad Merad.
La réussite du film n'est pas dans son scénario et son histoire dans nous nous moquons. Mais dans la relation de ce duo improbable dont l'écriture est  bien vue: leur relation entre eux, leurs relations avec la hiérarchie professionnelle du commissaire au ministre (Carole Bouquet, atteinte d'halitose aiguë), et leurs relations avec leurs familles ou proches.
Ce n'est pas du grand art, mais cela reste très efficace.

Evasion 3 (Escape Plan: The Extractors, 2019) de John Herzfeld

Avec Sylvester Stallone, Dave Bautista, 50 Cent, Jin Zhang, Harry Shum Jr., Devon Sawa, Jaime King, Lydia Hull, Melise, Russell Wong, Daniel Bernhardt, Jeff Chase.

Évasion 3 PosterCette suite est stylistiquement très différente du précédent. Le cadrage, la mise en scène, la photographie est très classique est fait "film de cinéma", avec une photographie très sombre par moment avec des plans d'ensemble et beaucoup moins de plans rapprochés ou de très gros plans comme le deuxième film. Le réalisateur est curieusement un vieux routier de la télévision qui a contribué à de multiples films et séries, et cela se voit.
Si d'ailleurs le film est beaucoup plus classique dans le sens où il se déroule dans une prison d'un ancien pays du bloc communiste, qui sert de décor principal, mise en valeur en permanence dans beaucoup de plans. Donc à l'opposé du deuxième opus que lui était basé sur des problématiques très high-techs et des arrières plans noirs.
Au total celui-ci est plutôt faible au niveau de son hystérésis et ne marque pas beaucoup les esprits. Le précédent (Évasion 2 - Escape Plan 2: Hades -, 2018) malgré ses défauts avait un impact visuel plus prégnant et plus mémorable. Ici c'est un peu plus classique et plus passe-partout. Il est assez curieux de se demander pourquoi deux films c'est-à-dire deux suites ont été réalisés à ce premier film (Évasion - Escape Plan -, 2013) plutôt une bonne série B sans prétention et rigolote par moment. Nous pourrions dire donc que cette franchise appartient aux sous-genres du film de prison combiné ici avec beaucoup de séquences d'action pour répondre au standard actuel de la vidéo (physique ou VOD). Sylvester Stallone est juste là pour le nom sur l'affiche. 

lundi 11 novembre 2019

La Charge Des Tuniques Bleues (1955, The Last Frontier) de Anthony Mann

Avec Victor Mature, Guy Madison, Robert Preston, James Whitmore, Anne Bancroft, Russell Collins, Pat Hogan, Peter Whitney.

La Charge des Tuniques Bleues [Édition Spéciale]Le préwestern, comme nous l'aimons. Des décors superbes, des trappeurs, des Indiens pas contents,  des Tuniques Bleues bêtes et intelligentes. Ici nous avons le duel classique entre l'officier en chef, obsédé et cherchant à faire des éclats (Robert Preston, parfait), et son second, juste et réaliste (Guy Madison, solide, mais moins flamboyant).
Les trappeurs sont représentés par Victor Mature (interprétation peu subtile, mais le personnage est émouvant) qui interprète une brute (il a été élevé dans les montagnes par un autre trappeur) et James Whitmore son père adoptif. Ils rencontrent ces Tuniques Bleues, et sont fascinés par leurs uniformes, par l'alcool et par une jolie fille (Anne Bancroft) qui se trouve être la femme de l'officier en chef.
Cet ensemble est bien imbriqué par un scénario qui exploite tous les éléments dramatiques: les Indiens, l'animosité entre les deux officiers, la relation entre Victor Mature et Anne Bancroft, et tout ce qui est attenant.
C'est filmé en CinémaScope et en Technicolor dans des décors naturels: du beau spectacle.
À noter qu'il est ici question de charge des Tuniques Bleues uniquement à la toute fin du film. Le titre original est plus proche du film: le film se déroule à la frontière avec les territoires indiens lorsque l'Amérique était en cours de conquête par l'homme blanc.

C.R.A.Z.Y. (2005) de Jean-Marc Vallée

C.R.A.Z.Y. PosterAvec Michel Côté, Marc-André Grondin, Danielle Proulx, Pierre-Luc Brillant, Maxime Tremblay, Alex Gravel, Natasha Thompson, Johanne Lebrun, Mariloup Wolfe, Francis Ducharme, Hélène Grégoire.

La vie d'un jeune homme qui combat son homosexualité grandissante dans une famille conservatrice. Le tout sous le ton de l'humour exotique, car tourné en français canadien. Cette famille est constituée de cinq garçons tous caricaturaux: l'intellectuel, le sportif pétomane, le rebelle rockeur tatoué, le petit dernier et donc notre personnage principal, chouchou de son papa conservateur qui se rend compte qu'il est plus attiré par les garçons que par les filles.
Le tout se déroulant sur une vingtaine d'années, depuis sa naissance jusqu'au début de l'âge adulte. Les années sont cadencées par les fêtes de la Noël, les repas en famille, les mariages. Beaucoup d'humour s'égrenant lors de chacun des moments de cette chronique familiale.
Au total cela donne un film sympathique, légèrement décalé, mais manquant  néanmoins de folie.


Joker (2019) de Todd Phillips

Avec Joaquin Phoenix, Robert De Niro, Zazie Beetz, Frances Conroy, Brett Cullen, Shea Whigham, Bill Camp, Glenn Fleshler, Leigh Gill, Josh Pais, Rocco Luna, Marc Maron, Sondra James.

JokerVoilà comment l'univers de DC Comics et de Batman se retrouve inséré dans l'acteur Joachim Phoenix. Qui est de tous les plans et qui porte le film. Le film devrait plus s'appeler "Joachim Phoenix" que "Joker". Joachim Phoenix qui porte un personnage très lourd en passés et souffrances psychologiques et qui arrivera à convertir toute ses brimades et sa maladie mentale dans un personnage qui deviendra le Joker de l'univers Batman. Le film se concluant par la naissance du Joker.
Le film est sombre bien sûr, et dépeint un univers et un environnement extrêmement noir, dramatique et chaotique. 
La mise en scène est vraiment au service du personnage de Joachim Phoenix, sans recours à des diarrhées d'images numériques. C'est en quelque sorte la surprise du film, accointé aux superhéros, mais prenant le contrepoint des franchises Marvel et DC Comics. Mais le scénario à une tendance à l'explication de texte un peu lourde et rabâche ce que le spectateur a compris à quelques reprises: certains dialogues sont inutiles, en particulier dans le dernier tiers du film.
Il est par ailleurs assez amusant de constater que ce film est plutôt une espèce de pamphlet anti Trump et anti-capitaliste, avec ces gens simples, pauvres qui se révoltent, pendant que les riches sont à l'opéra.. 
Dans les constituants du film, il y a aussi la très belle musique d'Hildur Guðnadóttir, utilisée  à bon escient et pas du tout lourdingue. Et bien sûr la performance de Joachim Phoenix qui porte les stigmates de son mal-être interne sur son propre physique. Sa performance est impressionnante il faut le reconnaître.


dimanche 10 novembre 2019

Evasion 2 (Escape Plan 2: Hades, 2018) de Steven C. Miller

Avec  Sylvester Stallone, Dave Bautista, Xiaoming Huang,  Jesse Metcalfe, 50 Cent, Wes Chatham, Chen Tang, Titus Welliver, Tyler Jon Olson, Jaime King.

Evasion 2Drôle de compote que ce produit. Compote coproduction avec  l'Asie, ce qui nous donne un film où la star n'est pas Sylvester Stallone ni Dave Baudista. Mais Xiaoming Huang, acteur chinois, qui s'en sort très bien.
Le film est un mélange d'actions diverses telles que la poursuite en voiture, le combat à mains nues de style kung-fu, avec aussi du suspense technologique. Sylvester Stallone apparaît très peu et il semble juste un alibi et laisse à l'acteur principal, Xiaoming Huang, tout le travail: pour les combats, mais aussi pour les expressions faciales où il en montre au moins sept différentes. Le film est long à démarrer et après une longue exposition, tout le monde se retrouve dans la prison d'où ils vont tenter de s'échapper. C'est le principe de cette franchise et le film devient plus intéressant une fois que les gens sont dans la prison: ils doivent comprendre comment s'en sortir et pour pouvoir s'en échapper.
C'est un film qui a été conçu pour le visionnage en streaming sur ordiphone ou tablette. Tout est en gros plans,  les arrière-plans ne servent à rien et tout est au premier plan: les décors sont dans le noir ou invisibles. Les combats sont découpés très près des corps des personnages ce qui fait qu'on a l'impression qu'il ne bouge pas et les scènes manquent quelquefois de lisibilité.
Sur l'ensemble cette franchise pour ordiphone, gonflé à la testostérone reste une curiosité. Curiosité pour la présence de Dave Bautista qui ne sert strictement ou quasiment à rien (il n'a presque pas de dialogue) et il nous manque les rires enregistrés que l'on pourrait ajouter sur la bande son (comme sur certaines sitcoms). Curiosité pour un Sylvester Stallone qui est un alibi. Qui laisse les séquences d'action aux autres. Nous le voyons au début, puis dans le dernier quart, afin de préparer la suite (un Evasion 3 que la dernière scène convoque, semble disponible dans des canaux de la vidéo à la demande).
Ce film qui bénéficie d'un marketing basé sur Stallone et Bautista doit bénéficier d'un marketing complètement différent en Asie avec sa star chinoise.

L'empereur de Paris (2018) de Jean-François Richet

Avec Vincent Cassel, Patrick Chesnais, August Diehl,  Olga Kurylenko, Denis Lavant, Freya Mavor, Denis Ménochet, Jérôme Pouly, James Thierrée, Fabrice Luchini, Fayçal Safi, Antoine Lelandais.

L'Empereur de ParisLe film appartient à la catégorie des films historiques, avec grandes qualités de reconstitutions (décors,  costumes, us et coutumes). Avec un canevas dramatique qui suit Eugène-François Vidocq (Vincent Cassel, solide et en retenue) dans son ascension depuis le bagne à son poste de chef de la police parisienne. Le film se déroule à Paris pendant que Napoléon est en campagne et que Joseph Fouchet dirige la police de l'Empire (Fabrice Luchini, parfait tout en retrait dans une interprétation sans exubérance et tout en retenue). La distribution féminine est parfaite: Freya Mayor et Olga Kurylenko sont superbes et absorbent leurs scènes. Ainsi qu'August Diehl, parfait et crédible dans son rôle d'antagoniste.
Le film évite l'écueil de faire un film d'action avec arrière-plan historique avec renforts de bruits et de fureurs. Au contraire, il prend le temps de présenter progressivement les personnages clefs, par petites touches, qui se croisent et se recroisent plus tard lors d'évènements dramatiques. La violence n'est pas cachée, mais le film n'est pas là.
Le canevas est le film d'enquête avec constitution d'une équipe (Vidocq construit son équipe avec laquelle il va nettoyer Paris) qui ensuite fait le job. Et d'ailleurs nous aurions aimé que l'histoire continue et ne s'arrête pas là, pour voir jusqu'où Vidocq ira. Même si le personnage de Vidocq reste toujours hermétique et que le spectateur ne sait pas beaucoup de choses de ses états d'âme et motivations.

Hasta la Vista (2011) de Geoffrey Enthoven

Avec Robrecht Vanden Thoren , Johan Heldenbergh , Gilles De Schryver , Isabelle de Hertogh , Tom Audenaert , Karlijn Sileghem , Kimke Desart. 

Bande-annonce Hasta la VistaC'est l'histoire de trois handicapés, un tétraplégique, un aveugle et un malade condamné au fauteuil roulant. Qui se disent qu'ils n'ont pas encore connu de contact physique intime avec une femme. Ils apprennent qu'un bordel en Espagne accueille les handicapés, "les personnes comme eux". Ils fomentent donc un voyage à l'insu de leur famille jusqu'en Espagne pour arriver à leur fin. Bien sûr, le trajet (en camionnette) sera un parcours initiatique et les choses ne se dérouleront pas comme prévu. Et  ce canevas est un formidable vecteur de drames, d'humour, de moments jubilatoires.
La réussite du film est dans sa manière de montrer le handicap dans sa vie de tous les jours. Et dans son scénario qui mélange adroitement humour et drame, sans condescendance et sans pathos. Ceci accointés à des acteurs formidables: le spectateur se questionne et se met à hésiter et à se demander s'ils n'ont pas fait jouer de "vrais" handicapés physiques.
Même si le canevas dramatique est déjà vu souvent, un beau film, à la fois gai et triste, rempli d'émotions, mais toujours juste.


Violent Cop (1980) de Takeshi Kitano

 Avec Takeshi Kitano, Maiko Kawakami, Makoto Ashikawa, Shirô Sano, Sei Hiraizumi, Mikiko Otonashi, Hakuryû, Ittoku Kishibe.

Violent Cop est le premier film réalisé par Takeshi Kitano. Nous y retrouvons tous les éléments qui vont constituer son cinéma et ses films ultérieurs. Ce n'est pas un film matriciel, mais c'est un film référence. Le positionnement et le rôle des femmes dans ses drames. Le rôle des Yakuza et de leur code qui permet à la fois de l'humour pour les Occidentaux, de la violence pour les Japonais et du ridicule et une certaine fascination que l'on peut avoir devant ses personnages extrêmement brutaux, mais à qui leurs supérieurs peux crier au visage sans qu'ils bronchent.
Violent Cop PosterViolent CopMais aussi des personnages en bordure, toujours en limite, le personnage principal du policier qui est tout à la foi inexpressif et n'extériorise pas ses troubles sauf sous une forme de violence subite et brutale. Le schéma de la vengeance aussi souvent présent chez Takeshi Kitano à la fois comprise ou incomprise par le spectateur, mais aussi par cette passion qu'a Takeshi Kitano pour montrer des personnages qui marchent dans les rues des villes japonaises,  dont ici une ville contemporaine. Mais aussi une multitude de thèmes et de comportements qui au premier degré sont d'une tristesse ou d'une noirceur, mais qui au second degré peuvent paraître hilarants. Takeshi Kitano au cinéma est la surenchère dans le drame et le mutisme et rarement dans l'exubérance ou alors une exubérance de violence pas du tout voyeuriste.
Autre élément intéressant que nous trouvons dans tous les Kitano: la bande-son. Son utilisation de la musique et des bruitages: Takeshi Kitano ne tartine pas ses scènes de musique en permanence, mais l'utilise à bon escient et avec parcimonie. C'est un de ses grands talents.
Bref, un film fondamental, au sens littéral.

Rambo III (1988) de Peter MacDonald

Avec Sylvester Stallone, Richard Crenna, Marc de Jonge, Kurtwood Smith, Spyros Fokas, Sasson Gabai.


Rambo III PosterLes ingrédients de cette saga sont pérennisés avec ce troisième de franchise. Ici John Rambo, qui aide des moines dans un pays asiatique, est embarqué dans une histoire pour sauver son colonel de papa qui s'est planté en Afghanistan. L'argument est facile, mais c'est un prétexte à amener notre ami John Rambo à affronter dans de superbes décors à la fois sur terre et sous terre un méchant Soviétique et ses soldats russes tout en étant aidé par des Afghans grands combattants devant l'Histoire. 
Un certain nombre de séquences sont réellement spectaculaires encore une fois sans utilisation d'images numériques, à base d'hélicoptères, de décors superbes et d'exploitations de ces décors.
Sur le plan de la tôle froissée et déchirée, nous sommes dans le summum pour ce genre de production dans les années 80. Avec en plus ici le début d'éléments humoristique entre John Rambo et son copain colonel qui amène un petit peu d'auto-ironie qui n'est pas désagréable et qui permet de se moquer un peu de soi-même c'est-à-dire de sa propre franchise qui ne recelait aucun élément d'humour dans le premier ni dans le second (hormis l'humour involontaire devant sa profusion de clichés) mais qui ici apparait avec quelques bons mots et qui rend la dernière partie du film à la fois spectaculaire et légère, mais pas du tout dans l'esprit de la franchise. À noter que Sylvester Stallone corrigera cette tendance à l'humour dans les deux films suivants qui en sont complètement dénués et qui sont des surenchères dans la noirceur et la violence.

Les Crevettes Pailletées (2019) de Cédric Le Gallo et Maxime Govare

Avec Nicolas Gob ,Alban Lenoir, Michaël Abiteboul, David Baïot, Romain Lancry, Roland Menou, Geoffrey Couët, Romain Brau, Félix Martinez, Maïa Quesemand, Pierre Samuel, Camille Thomas-Colombier.

Les Crevettes pailletéesLes crevettes pailletées sont une équipe de water-polo constituée exclusivement d'homosexuels. C'est l'argumentaire du film: à la fois,  démystifier et montrer les clichés dans le monde homosexuel et montrer la confrontation avec quelqu'un qui à priori n'a aucun rapport avec cet univers  (Nicolas Gob, dans une interprétation un peu trop rigide) et voir comment il va évoluer auprès de cette équipe. Un stratagème scénaristique l'obligeant à entrainer cette équipe: il est champion de natation qui doit faire ses preuves en accompagnant cette équipe de water-polo aux Gay Games.
Le film positionne dans cette équipe de water-polo une typologie d'homosexuels que nous imaginons représentatifs: transsexuel, fêtard, marié, timide, qui s'ignore, folle, macho, gros laid, etc.  Un patchwork qui permet d'évoquer différentes formes de militantisme ou de non-militantisme.
Tout ceci est plutôt bien conduit, tout en contenant du drame, de l'humour et de l'émotion, basés à la fois sur des quiproquos et des confrontations, pour donner un ensemble plutôt agréable, sans génie, mais visionnable.

Les Invisibles (2018) de Louis-Julien Petit

Avec  Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noémie Lvovsky, Laetitia Grigy, Adolpha Van Meerhaeghe, Déborah Lukumuena, Brigitte Sy.

Les InvisiblesLes invisibles sont des femmes sans domicile fixe tentant de se réinsérer. À travers une structure d'état qui les héberge en journée en les aidant a retrouver un travail. Le canevas dramatique mélange leur parcours dans l'institution avec leur passé, les travaux d'apprentissage pour arriver à se réinsérer pendant lesquels les fonctionnaires sont confrontés à des éléments de réalité, puis la vie de l'institution avec les cadres qui la constituent. Et avec les protocoles: elles n'ont pas le droit de passer la nuit dans l'institution et doivent aller dans un autre endroit pour dormir.
La force du film est de ne pas être larmoyant et de ne pas s'apitoyer sur le sort de ces personnes qui sont de vraies sans domiciles fixes du monde réel, qui sont mélangés avec des acteurs confirmés. Audrey Lamy et Noémie Lvovsky sont envoutées par leur personnage qui sont eux aussi dépeints, ayant chacun d'eux des problèmes (une n'a pas de vie personnelle, l'autre est une bourgeoise en plein divorce).
Le film a pour objectif de montrer que ces personnes sont des êtres humains, avec leur fierté, consciente de leur situation, essayant de s'en sortir avec leurs propres moyens (avec des qualifications et éducations extrêmement diverses) qui peuvent être complément irréalistes (et donc ne produire aucun résultat).



La Beuze (2002) de François Desagnat et Thomas Sorriaux

Avec Michaël Youn, Vincent Desagnat, Zoé Félix, Alex Descas,  Lionel Abelanski, Jean-François Gallotte, Ginette Garcin, Jorge Cabezas, Maka Sidibe, Youssef Diawara.

La beuze PosterCette beuze, cette drogue, est un véhicule pour Michaël Youn et son acolyte adorateur de drogue à fumer qui sont conviés dans une aventure où ils sont confrontés à des dealers de différentes natures (de très méchant à super méchant, avec le clin d'oeil amusant au Scarface - 1983 - de Brian de Palma).
Les comiques et acteurs principaux abattent avec une grande énergie tout un tas de scènes et l'ensemble, sur un canevas déjà vu de multiples fois notamment dans des films états-uniens,  arrive à produire régulièrement de bons gags et des rires. Ce qui est bien le but de genre de film.
Le canevas est un film qui mêle la rédemption du personnage principal de Michael Youn, crétin et inutile dans la vie qui passe à la fin à quelque chose de plus substantiel, tout en passant par la recherche de l'argent puis la recherche de l'amour. Tout cela est plutôt bien fait et n'est pas plus déodorant que certaines comédies américaines de même conception que nous pourrions trouver chez un Will Ferrell ou un Adam Sandler.
Est-ce le fruit des sept scénaristes crédités... Nous voulons bien le croire. Le tout emballé dans un canevas technique très au point et de très bon niveau: direction d'acteur, progression dramatique. Avec de multiples personnages, plus ou moins caricaturaux, mais qui existent.

Rambo II: La Mission (First Blood Part II, 1985) de George P. Cosmatos

Avec Sylvester Stallone, Richard Crenna, Charles Napier, Steven Berkoff, Julia Nickson, Martin Kove, George Cheung.

Rambo II : la missionCe deuxième de franchise commence à la suite du premier. Ce n'est pas étonnant. John Rambo est maintenant prisonnier et c'est ce bon vieux colonel Sam Trautman qui vient le chercher pour aller libérer des prisonniers peut-être abandonnés au Vietnam. Le film est intéressant pour sa croyance, peut-être presque naïve, mais en tout cas de ces années-là, dans un spectacle devant la caméra. C'est-à-dire une croyance dans un spectacle énorme devant la caméra ici basé sur des effets pyrotechniques. Il n'y a pas ici d'image générée par ordinateur et le rendu est vraiment très différent des films actuels où il y a beaucoup de feu et d'explosions numériques. Ce qui donne au film une certaine carnation ou une certaine chair. La jungle, la poudre, les flammes, les explosions sonnent toutes d'une manière différente de celles des films d'action CGI porn actuels. Ne serait-ce que pour sa photo et l'image, le film est intéressant et n'est pas sans qualité plastique. Le film est naïf et touchant dans sa croyance dans une forme de spectacle, sans CGI!
Cette naïveté se retrouve aussi dans la caractérisation de personnage très cliché voir extrêmement caricaturaux. Mais finalement ce n'est pas un défaut, car le cahier des charges est de montrer des séquences d'action, de montrer les muscles de John Rambo, de montrer le sadomasochisme du personnage, de montrer des gerbes de feu et de montrer des séquences de combat spectaculaires. Le cahier des charges de la production était clair. Sur ce sujet on peut dire que le film rend hommage aux artificiers et il est probable que le travail du réalisateur fut celui d'un gestionnaire des différentes équipes et métiers conviés.
Un des éléments importants du film est la magnifique musique de Jerry Goldsmith avec un thème décliné sous de multiples orchestrations différentes, mais qui font mouche avec les images.
Le film n'est pas sans déséquilibre. Avec le méchant de service, Charles Napier, et son quartier général en toc qui fait vraiment Série Z. Personnage qui apporte des éléments comiques, qui ne meurt pas à la fin et c'est normal, car il n'est pas ni barbu ni obèse ni avec lunettes, mais qui curieusement passe son temps à manger et boire dans quasiment tous les plans.

dimanche 13 octobre 2019

Starsky Et Hutch (2004) de Todd Phillips

Starsky et Hutch PosterAvec Ben Stiller, Owen Wilson, Vince Vaughn, Snoop Dogg, Fred Williamson, Juliette Lewis, Jason Bateman, Amy Smart, Carmen Electra, Chris Penn, Brande Roderick, Molly Sims.

Ce film de Todd Philips est très sage (il réalisera plus tard la trilogie Very Bad Trip). Quelques moments sont réussis, mais le film manque de subversion, de délire. Le film est très respectueux de la série télévisée. Il amplifie des éléments connus ou sous-jacents des deux personnages principaux: par exemple, Starky amoureux de sa voiture, et le côté insouciant et peu respectueux  des lois de Hutch. Nous restons sur notre faim en suivant cette histoire très plan-plan des deux détectives catastrophes. Nous sourions et rions peu malgré tous les efforts de l'ensemble de la distribution qui fonctionne et qui est superbe pour la partie féminine.

Rocketman (2019) de Dexter Fletcher

 Avec Taron Egerton, Jamie Bell, Richard Madden, Bryce Dallas Howard, Gemma Jones, Steven Mackintosh, Tom Bennett.
Rocketman
Nous sommes circonspects. Cette biographie d'Elton John est parfaite. C'est une comédie musicale (contrairement à Bohémian Rhapsody - 2019- qui était un film sur la vie de Freddie Mercury et pas une comédie musicale) qui fonctionne. Le personnage est suffisamment coloré pour susciter l’intérêt et donner un beau travail aux costumiers.
Le personnage d'Elton John, l'histoire de sa vie jusqu'aux années 80, sont suffisamment riches et variés pour être une matière à drames. Le tout mélangé à des chansons que les fans connaissent surement. Le film se laisse regarder même si l'on ne connait pas Elton John et ses chansons. Le film n’évoque jamais les arrière-plans politiques ou la montée du SIDA par exemple. C'est un film historique, sans lien avec l'Histoire.
Nous pouvons regretter que le film ne parle pas de création, que ce soit pour le parolier qui semple doué, ni pour Elton John qui conçoit les musiques.  Ce sont plutôt ses frasques familiales, sentimentales et sa carrière qui sont montrées, avec les limites de ce genre d'exercice.
À recommander bien sûr aux amateurs d'Elton John ou de sa musique. Pour les autres c'est bien fabriqué, avec un travail de chorégraphique pour les scènes chantées (qui d'ailleurs passent très bien).
Ensuite, c'est parfait pour un dimanche après-midi.

The Upside (2017) de Neil Burger

Avec Kevin Hart, Bryan Cranston, Nicole Kidman, Aja Naomi King, Jahi Di'Allo Winston, Genevieve Angelson, Golshifteh Farahani, Tate Donovan, Julianna Margulie.

The UpsideIl s'agit du remake d'Intouchables (2011).  Il peut être intéressant de comparer les deux films pour voir comment le sujet initial et le scénario initial ont été transcrits pour un public étatsunien. Transcription réussie pour donner un film qui fonctionne, avec ses qualités propres. Remake réussi donc. Les Étatsuniens n'ont pas hésité à modifier des choses pour aboutir à une histoire cohérence et différente par moment. Cela confirme d'ailleurs le relativisme à accorder au panneau "inspiré de faits réels" que ce film présente: avec l'inspiration de l'inspiration de l'inspiration, nous pouvons nous demander ce qu'il reste de l'histoire originale. Mais cela n'est pas grave, car c'est une bonne histoire qui répond aux attentes types d'une comédie dramatique (tout finit bien) qui suit un long chemin tortueux qui ne lasse pas. Le choix des acteurs nous indiffère et la prestation de Kevin Hart et Bryan Cranston sont solides, tout comme celui de Nicole Kidman dont le personnage est plus important quand dans la version française.
Remake réussi donc.

samedi 12 octobre 2019

Tueur D'Elite (The Killer Elite, 1976) de Sam Peckinpah

Avec James Caan, Robert Duvall, Arthur Hill, Bo Hopkins, Mako, Burt Young, Gig Young, Tom Clancy.

The Killer (Tueur d'élite) [Blu-Ray]Très bonne surprise que ce polar de Sam Peckinpah. Le nouveau master fourni par le Blu Ray est probablement en grande partie responsable: la photo est superbe. Nous avions un souvenir gêné de film ridicule. Et bien pas du tout. C'est un vrai film de Sam Peckinpah avec son empreinte à tous les niveaux.
Les acteurs sont formidables et la direction d'acteur subtile: Robert Duvall, James Caan, Burt Young et Bo Hopkins. Les décors sont lumineux et de toutes beautés, avec des arrière-plans de San Francisco et sa région. Un scénario de complotisme permanent ou tout le monde ment bien dans la lignée misanthropiste. Et l'expressivité du montage: la séquence au début où Robert Duvall trahit James Caan qui est sous la douche est exemplaire.
Le film est peut-être un peu daté par certains chromos (le polar à la Dirty Harry - 1971 - et ses suites; le kung-fu et les Ninjas), mais un scénario équilibré centré sur le personnage de James Caan (tueur d'élite d'une agence qui travaille pour la CIA, il se retrouve handicapé et souhaite coute que coute revenir au top et reprendre son job), des séquences qui ne déroulent pas comme on l'imagine (nous ne sommes jamais dans les clichés ici), un sens des décors, en partie urbains, mais aussi le lieu de la conclusion du film.
Nous sentons d'ailleurs que Burt Young et Bo Hopkins sont les personnages que Sam Peckinpah aime le plus: Bo Hopkins est présenté comme fou, mais s'avère cool, Burt Young est présenté comme un gros balourd, mais semble le plus subtile et profond (il n'a aucune illusion sur ce qu'ils ont fait et font). Leur relation avec James Caan est décrite avec subtilité, sans lourdeur explicative.Les rôles féminins, bien que peu présents, voire limités à des apparitions, ne sont pas bâclés: la femme de Burt Young ou l'infirmière de James Caan.

Apportez Moi La Tête D'Alfredo Garcia (Bring Me the Head of Alfredo Garcia, 1974) de Sam Peckinpah

Avec Warren Oates, Isela Vega, Robert Webber, Gig Young, Helmut Dantine, Emilio Fernández, Kris Kristofferson.

Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia [Blu-ray]Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia PosterCe film de Sam Peckinpah est étonnant. Étonnant car il s'agit probablement de son film le plus romantique. Romantisme au prisme de la vision noire du monde misanthropique de Sam Peckinpah. Romantisme porté par Warren Oates, personnage fort peu recommandable, petit arnaqueur, pas très classieux (voir ses poux pubiens). La manière dont le couple fonctionne, la relation au sein du couple Warren Oates et Isabella Delavega sont très fines et subtiles. Avec une direction d'acteur impressionnante. Et le moteur du film principal est l'amour que porte Warren Oactes à sa femme et la vengeance ou plutôt l'obsession qu'il a de porter la tête d'Alfredo Garcia, ce bellâtre qui a couché avec sa femme. Ce portrait de couple est étonnant et l'on ne s'attendait pas à ça de la part de Sam Peckinpah. La scène de piquenique fonctionne parfaitement. Même si elle est accointée à un viol et un meurtre. Bien sûr les accès de violence sont bien présents ici et surtout à la fin. Mais le film n'est pas là. Il est dans le portrait de ce couple de perdants qui recherche de l'argent et une unité. La tête d'Alfredo Garcia n'est qu'un prétexte pour nous conter les rêves de ce couple (le mariage, l'argent).
Warren Oates est affublé de lunettes ce qui fait que l'on ne voit quasiment jamais ses yeux. Étonnant pour l'acteur principal, mais qui n'est pas une grande star.
Le film aussi peut être vu comme un documentaire sur le Mexique profond. Les paysages des personnages rencontrés et les décors touchent un environnement assez pauvre et des villages avec des voitures qui sont toutes cabossées ou abîmées, mais aussi des paysages de routes et de campagnes. Une des grandes qualités de l'art de Sam Peckinpah est son génie des décors. Aucune scène ne peut être dissociée du décor et de l'environnement où elle se déroule.

L'Homme De La Plaine (The Man From Laramie, 1955) de Anthony Mann

L'Homme de la plaine [Édition Spéciale]Avec James Stewart, Arthur Kennedy, Cathy O'Donnell, Donald Crisp, Alex Nicol, Aline MacMahon, Jack Elam, Wallace Ford, John War Eagle, James Millican, Frank DeKova, Beulah Archuletta.
Violence de l'histoire et du scénario qui en font un film très riche. Entre le personnage de James Stewart obsédé par la vengeance de son frère, le fils du cattle baron psychotique (Alex Nicol) et Arthur Kennedy en contremaitre qui se cherche un père adoptif dans le mensonge - en trafiquant avec les Indiens -. Le film est une montagne russe avec des pics de noirceurs dramatiques. Avec de-ci de-là des éléments de violence hors caméra, mais très bien représentés et très efficaces.
L'homme de la plaine PosterLe film dans son format CinémaScope est d'une limpidité impressionnante. L'écran large joue de manière perpétuelle avec la profondeur de champ et les éléments de décor autour des personnages qui sont consubstantiels au drame qui se noue et la lisibilité de la scène.
L'histoire est un canevas d'enquête. L'enquêteur est James Stewart, qui cherche à savoir qui est responsable de la mort ou qui a tué directement son frère. Pour cela il dispose d'une palette de personnages entre les Apaches,  le cattle baron et son fils taré, entre ses hommes de main et les Indiens dans le village. Et d'ailleurs le film ne répond pas complètement à cette question nous ne savons pas à la fin si le responsable est le fils psychote ou Arthur Kennedy. Mais les deux meurent.
Grand film donc avec une richesse dramatique. Où les deux personnages féminins sont bien intégrés dans cette histoire d'hommes: la fiancée d'Arthur Kennedy, Cathy O'Donnell (parfaite en naïve) , qui n'est pas insensible au charme de James Stewart, et la cattle baronne (Aline MacMahon) qui fait de la résistante; étant les seules à jouer l'apaisement et le consensus.