samedi 12 octobre 2019

Apportez Moi La Tête D'Alfredo Garcia (Bring Me the Head of Alfredo Garcia, 1974) de Sam Peckinpah

Avec Warren Oates, Isela Vega, Robert Webber, Gig Young, Helmut Dantine, Emilio Fernández, Kris Kristofferson.

Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia [Blu-ray]Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia PosterCe film de Sam Peckinpah est étonnant. Étonnant car il s'agit probablement de son film le plus romantique. Romantisme au prisme de la vision noire du monde misanthropique de Sam Peckinpah. Romantisme porté par Warren Oates, personnage fort peu recommandable, petit arnaqueur, pas très classieux (voir ses poux pubiens). La manière dont le couple fonctionne, la relation au sein du couple Warren Oates et Isabella Delavega sont très fines et subtiles. Avec une direction d'acteur impressionnante. Et le moteur du film principal est l'amour que porte Warren Oactes à sa femme et la vengeance ou plutôt l'obsession qu'il a de porter la tête d'Alfredo Garcia, ce bellâtre qui a couché avec sa femme. Ce portrait de couple est étonnant et l'on ne s'attendait pas à ça de la part de Sam Peckinpah. La scène de piquenique fonctionne parfaitement. Même si elle est accointée à un viol et un meurtre. Bien sûr les accès de violence sont bien présents ici et surtout à la fin. Mais le film n'est pas là. Il est dans le portrait de ce couple de perdants qui recherche de l'argent et une unité. La tête d'Alfredo Garcia n'est qu'un prétexte pour nous conter les rêves de ce couple (le mariage, l'argent).
Warren Oates est affublé de lunettes ce qui fait que l'on ne voit quasiment jamais ses yeux. Étonnant pour l'acteur principal, mais qui n'est pas une grande star.
Le film aussi peut être vu comme un documentaire sur le Mexique profond. Les paysages des personnages rencontrés et les décors touchent un environnement assez pauvre et des villages avec des voitures qui sont toutes cabossées ou abîmées, mais aussi des paysages de routes et de campagnes. Une des grandes qualités de l'art de Sam Peckinpah est son génie des décors. Aucune scène ne peut être dissociée du décor et de l'environnement où elle se déroule.

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