vendredi 2 juillet 2021

Le Bagarreur (Hard Times, 1h33, 1975) de Walter Hill

Avec Charles Bronson, James Coburn, Jill Ireland, Strother Martin, Margaret Blye, Michael McGuire, Felice Orlandi. 

Premier film de Walter Hill, qui dispose d'une belle distribution, pour un film historique pendant la grande Dépression. Charles Bronson, mutique et monolithique, arrive, nous ne savons rien de lui, participe à l'histoire, puis nous n'en savons toujours rien lorsqu'il repart. Il utilise ses talents de boxeur à mains nues pour se faire de l'argent rapidement dans des combats que son acolyte occasionnel (James Coburn, parfait) organise, lui principalement par ce qu'il est joueur et endetté. Charles Bronson a une tentative de liaison avec Jill Ireland, un peu inutile, car nous comprenons très vite qu'il n'est pas ouvert à avoir une relation amoureuse. Le mutisme du personnage est tel que nous imaginons que les scénaristes ont imaginé cette sous-intrigue pour lui donner de la chair, de l'humanité, mais cela parait superficiel.

Ajoutons à la distribution, Strother Martin dans le rôle du médecin de James Coburn.

Le film est à la fois conventionnel et classique, fluide et prévisible. Un premier film très classique et académique pour Walter Hill, dans le bon sens du terme. Une histoire simple, que nous suivons jusqu'au bout.

Le bagarreur [Blu-Ray] [Version intégrale restaurée en 4K]

Les Incorruptibles (The Untouchables, 1h59, 1987) de Brian De Palma

Avec Kevin Costner, Sean Connery, Charles Martin Smith, Andy Garcia, Robert De Niro, Billy Drago, Patricia Clarkson, Jack Kehoe, Brad Sullivan.

Rattrapage pour ce film, succès commercial, rare pour Brian De Palma (il n'en aura pas avant le premier Mission: Impossible en 1996, soit neuf ans après), le premier sur ses épaules pour Kevin Costner, épaulé il est vrai par la grosse star du film, Sean Connery, mais aussi par Andy Garcia, Billy Drago ou Robert de Niro. Le film est curieusement très académique pour le réalisateur, sans moment de mise en scène vraiment mémorable (le ralenti parait ridicule dorénavant sur la séquence de l'escalier dans la gare à la fin).

La musique d'Ennio Morricone change un peu et le compositeur sort de ses schémas habituels.

Le patron du scénario est très classique: constitution d'une équipe, chacun de ses membres étant complémentaires au niveau de ses talents, puis ils apprennent à ce connaitre, enfin c'est l'action et l'affrontement et enfin c'est l'épilogue avec les dégâts collatéraux et bilans.

Le film laisse une impression de manque. Il manque peut-être de violences. La mise en scène de Brian De Palma n'est peut-être pas assez intemporelle.

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Le Mystère Des Jonquilles (1h20, 2014) de Jean-Pierre Mocky

Avec Jean-Pierre Mocky,  Richard Bohringer, Isabelle Nanty, Denis Lavant, Laura Mélinand, Alain Bouzigues, Bing Yin, Michel Bertay, Laurent Biras, Frédéric Boismoreau, Olivier Sauton, Emmanuelle Weber.

Un film policier à la sauce Mocky. Un cadavre, des jonquilles sur sa poitrine. Des enquêteurs, Jean-Pierre Mocky lui même en membre de Scotland Yard, avec Isabelle Nanty en policière, mènent l'enquête (la crédibilité est très faible!). Le tout dans un milieu bourgeois et capitaliste. Où Jean-Pierre Mocky en profite bien sûr pour faire passer sa vision. Et traiter cela à sa manière. Et avec son sens de la distribution, toujours phénoménal. Le roman de départ est anglais, et le côté britannique est conservé (les noms de personnages par exemples) et cela donne un côté anachronique à l'ensemble qui fait partie de la geste artistique de Jean-Pierre Mocky.

L'ensemble fonctionne. Le réalisateur sait y faire: il arrive à maintenir dans l'ensemble une cohérence, malgré les incohérences apparentes; il sait découper une scène et possède un savoir-faire pour monter tout cela. Et il sait marquer et rendre intéressant ou reconnaissable un personnage, même s'il apparait peu au cours du film.

Nous suivons l'intrigue. Et elle n'est peut-être pas assez déjantée, pour le coup. La direction d'acteur peut paraître rugueuse ou décalée, mais cela donne une patine au film. Et l'intrigue est secondaire, il faut le reconnaitre, car c'est le bestiaire Mockien qui nous intéresse: Bohringer, Nanty, Lavant, mais aussi Bin Yin, Laura Mélinand ou Alain Bouzigues.

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