dimanche 14 mars 2021

Mission Impossible : Rogue Nation (2015, 2h11) de Christopher McQuarrie

Avec Tom Cruise, Jeremy Renner, Simon Pegg, Rebecca Ferguson, Ving Rhames, Sean Harris, Alec Baldwin, Simon McBurney, Jingchu Zhang,  Tom Hollander.

Cette mission impossible possède une grande qualité. Il s'agit de Rebecca Ferguson, qui tient la dragée haute au personnage de Tom Cruise.

Sur l'ensemble, les séquences sont plutôt spectaculaires et correspondent au cahier des charges que l'on attend d'un tel produit tout comme on pourrait les attendre des produits équivalents des franchises James Bond dont ce film ne se différencie guerre.
Avec ici encore une dimension faiblement originale qui est le fait que Tom Cruise et son équipe affrontent leur hiérarchie et un méchant très typique de ce genre de franchise qu'on pourrait d'ailleurs très bien voir dans un James Bond, qui est un ancien agent les services secrets à la tête d'une organisation internationale souterraine. Très original...
Le moment de bravoure, qui est censée représenter toute la séquence qu'il est impossible de faire, n'est pas extraordinairement spectaculaire ni inoubliable.
Mais heureusement que l'intrigue standard contre le super méchant est complétée de l'intrigue de la position et du rôle du personnage tenu par Rebecca Ferguson, qui amène un peu de variabilité et de micro suspense à ce genre de film plan-plan. Qui n'est pas déshonorant, mais que nous avons déjà vu des dizaines de fois maintenant !
Il est amusant de constater qu'il existe encore des plans dans cette franchise où l'on voit le héros, ici Tom Cruise, torse nu, sur le point d'être torturé par des méchants. C'était une figure de style presque marronniers pour ce genre de franchise et un petit peu à la limite du ridicule.
M:I-5-Mission : Impossible-Rogue Nation Blu-Ray Bonus

13 Hours (2016, 2h24) de Michael Bay

Avec John Krasinski, James Badge Dale, Pablo Schreiber, David Denman, Dominic Fumus, Max Martini, Alexia Barlier, David Costabile, Payman Maadi, Matt Letscher, Toby Stephens, Demetrius Grosse.

Michael Bat confirme qu'il est un réalisateur de films d'action talentueux, sans oublier la psychologie des personnages, et sans oublier des micro moments émouvants et réussis. Ces treize heures constituent un film de guerre, mais avec peu de soldats. Avec des mercenaires, c'est à dire d'anciens soldats travaillant dans une entreprise privée et travaillant là où un état ne veut pas mettre de militaire et s'appuyer plutôt sur une société privée qui fourni des mercenaires.

Ce sont eux les héros de ce film. Ils servent un ambassadeur états-unien en Lybie au sein du chaos Libyen. Le mot de chaos reflète parfaitement le problème de ces mercenaires qui ne savent pas qui est leur ennemi et donc qui est leur ami parmi les milliers de personnes armées qu'ils trouvent à Benghazi. Le film rend compte et montre extrêmement bien le chaos de leur situation

Le montage de Michael Bay semble legèrement moins hystérique que d'habitude. Mais la durée des  plans reste très courte. Michael Bay réalise en ensemble spectaculaire, palpitant, mélangeant habilement surprise et suspense pour un résultat qui accroche le spectateur jusqu'au bout.

Dans le genre film de guerre et d'action, les Christopher Nolan (Tenet - 2020 -, Dunkerque - 2017 -) et Sam Mendes (1917 - 2019 -)  ne soutiennent pas la comparaison en matière de flux d'action et d'intensité et paraissent neurasthéniques à coté de celui-ci. La vrai comparaison serait La Chute Du Faucon Noir (Ridley Scott, 2001, le film est d'ailleurs cité) mais il est d'une autre décennie.

13 Hours Poster

Mélodie En Sous-Sol (1963, 1h58) de Henri Verneuil

Avec Jean Gabin, Alain Delon, Claude Cerval, Viviane Romance, Carla Marlier, Maurice Biraud, Henri Virlojeux, Jean Carmet, José Luis de Vilallonga, Rita Cadillac, Dora Doll, Germaine Montero.

Henri Verneuil semble avoir été un gestionnaire efficace. Le film ne traduit aucun point de vue du metteur en scène. Mais le film suscite un peu d'intérêt. Principalement pour sa dimension historique et sa distribution.

Du côte distribution, le type casting fonctionne à fond. Jean Gabin, paresseux, ne sait que sortir les mêmes expressions faciales et mimiques dont il abreuve ses interprétations, vues ailleurs. Pour servir, il est vrai les dialogues de Michel Audiard, par moment réussis. Mais dont le personnage qui se prend pour un cador et se révèle un cave (voir la conclusion du film, bienvenue et décevante pour le spectateur). Type casting aussi pour Maurice Biraud, parfait comme à chaque fois, mais dont l'interprétation ne change pas de film en film. Enfin Alain Delon, l'acteur principal du film (les scènes les plus intéressantes sont les siennes) est celui qui assure la continuité dramatique.

Du côté des personnages féminins, c'est la misogynie standard de l'époque qui s'exprime. Les deux seuls personnages féminins, la femme de Gabin (Vivianne Romance, subtile, face à un Jean Gabin balourd) et la danseuse suédoise (Carla Marlier, parfaite face à Alain Delon). Curieusement, dans ce film d'homme où les femmes ne sont que des faires valoir, ce sont les personnages les mieux écrits.

Le film de casse est un sous-genre à part entière. Depuis le recrutement et la création du gang, la préparation, la conduite et pour terminer, l'après-casse.

Le film est intéressant dans sa composante personnages, car nos cambrioleurs ne sont pas intelligents ni brillants. D'où la conclusion du film, un enchainement de mauvaises décisions qui conduira notre gang à ne pas jouir de l'argent volé.

Mélodie en sous-Sol [Édition Digibook Collector + Livret]

Tirez Sur Le Pianiste (1960, 1h21) de François Truffaut

Avec Charles Aznavour, Marie Dubois, Nicole Berger, Michèle Mercier, Serge Davri, Claude Mansard, Richard Kanayan, Albert Rémy, Jean-Jacques Aslanian, Daniel Boulanger, Boby Lapointe, Catherine Lutz.

Tirez Sur Le Pianiste est le deuxième long métrage de François Truffaut. Il s'agit d'un polar para-Noir, où nous retrouvons le pessimisme du genre, le suspense (avec plusieurs fuites en avant), les retours en arrière, et la voix off. Mais aussi le personnage faible, Charles Aznavour, tiré entre ses frères qui sont mauvais et qui sont poursuivis, sa situation de pianiste déchue, et peu être des éléments sentimentaux avec Marie Dubois.

Le film est simple (il va à l'essentiel) et efficace. Il mélange intrigues sentimentales et intrigues policières avec ces truands qui poursuivent les frères de Charles Aznavour. Celui-ci est un ancien pianiste virtuose qui joue dans un bar, qui a changé de nom. Mais ses frères lui demandent de l'aide pour échapper à d'autres gangsters qu'ils ont trahis. Ce qui fera basculer sa vie anonyme, lui fera peut-être connaitre l'amour. La dimension romantique est ce qu'il y a de plus intéressant, autour de la relation de Charles Aznavour et Marie Dubois, bien écrite, et plutôt inhabituelle par sa subtilité.

Sur la forme la voix off passe assez bien. Sur les décors, éléments importants du polar et du Noir, le film passe adroitement, de la ville, des rues la nuit, à la montagne et la neige vers la fin.

A noter, une très sympathique séquence avec une chanson de Boby Lapointe, chantée par lui même.

Le film est court, 80 minutes, et correspond à un court-métrage aux regards de standards de durées actuelles (les films de cinéma prétentieux dépassent les 140 minutes, et la moindre série dure plus de 5 heures).

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L'Amant De 5 Jours (1961, 1h35) de Philippe De Broca

Avec Jean Seberg, Micheline Presle, Jean-Pierre Cassel,  François Périer, Carlo Croccolo, Claude Mansard, Albert Michel, Albert Mouton, Marcella Rovena.

L’oisif Jean-Pierre Cassel tombe amoureux de Jean Seberg (affublée d'une coiffure affreuse, probablement une perruque), qui a besoin d'un amant, uniquement du lundi au vendredi (les cinq jours du titre) et pas le week-end, car elle est avec son mari, qu'elle aime à sa manière. Par ailleurs la situation officielle de Jean-Pierre Cassel est d'être l'amant de Micheline Presle (qu'elle entretient) qui est aussi l'amie de Jean Seberg. Jean-Pierre Cassel ne comprenant la chose pas tout de suite, mais uniquement vers la fin du film.

Après l'exposition et la mise en place des éléments dramatique, la narration ajoute François Périer, le mari de Jean Seberg. Élément intéressant, car nous comprenons qu'il accepte sa situation et les errements affectifs ou sexuels de sa femme. Au grand regret de Jean-Pierre Cassel qui se retrouvera seul, car il ne veut pas être l'amant que du lundi au vendredi. Sous des atours d'intrigue de boulevard dans la petite bourgeoisie, l'histoire est d'une tristesse et très sombre pour le personnage de Jean-Pierre Cassel.

Ce troisième film de Philippe de Broca clôt la trilogie avec Jean-Pierre Cassel sur des sujets et des intrigues entre garçons et filles, en chambre, pour passer ensuite au film comique d'aventure (le long métrage suivant sera Cartouche en 1962).

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Mort D'Un Pourri (1977, 2h03) de Georges Lautner

Avec Alain Delon, Ornella Muti, Stéphane Audran, Mireille Darc, Maurice Ronet, Michel Aumont, Jean Bouise, Daniel Ceccaldi, Julien Guiomar, Klaus Kinski, François Chaumette, Xavier Depraz, Henri Virlojeux.

La mort d'un pourri est le point de départ du film (un homme politique). Mais il s'avère que tous ceux qui ne sont pas morts sont aussi des pourris. Au milieu de ce monde, Alain Delon essaie d'être intègre, fidèle en amitié. Il essaie de savoir qui a tué son ami alors qu'il est impliqué dans la recherche de cahiers  qui dénoncent un système de malfaçons et détournements généralisés. Tout ce monde de profiteurs ne veut pas perdre ses privilèges et recherche donc le cahier en question, coute que coute, et sont tous prêts à tuer. Tous les gens que fréquente Alain Delon sont abattus ou suicidés de force. Mais il garde une seule obsession: connaitre l'assassin de son ami Maurice Ronet.

La distribution est de haut vol, jusque dans des rôles très secondaires. Dans les performances, Julien Guiomar ou Klaus Kinski donnent de belles performances dans la perfidie et la duplicité. Stéphane Audran porte très haut l'art de la décadence subtile. Ornella Mutti est par contre insipide, à cause de son personnage sans substance et quasi inutile (il n'a aucune épaisseur).

L'histoire de termine par une confirmation que les choses sont pourries de partout, y compris dans la police et dans l'État. Un film policier joyeusement nihiliste donc, tourné pendant les années Giscard.

Mort d'un pourri [Blu-Ray]

Silence (2016, 2h41) de Martin Scorcese

 Avec  Andrew Garfield, Adam Driver, Liam Neeson, Tadanobu Asano, Ciarán Hinds, Issei Ogata, Shin'ya Tsukamoto, Yoshi Oida, Yôsuke Kubozuka, Kaoru Endô, Tetsuya Igawa.

Superbe film signé Martin Scorsese. Ce Silence est de facture classique dans la forme et la mise en scène, ses cadrages, pour servir une histoire de prêtres jésuites qui vont au Japon pour évangéliser les paysans japonais et pour retrouver un Père qui les avait formés. C'est donc l'histoire d'un choc culturel entre un christianisme jésuite des paysans analphabète et les castes dirigeantes dans la religion et le bouddhisme et qui refusent l'arrivée des chrétiens. Ce refus commence par leur massacre puis finalement n'étant pas assez productif ou plutôt contre-productif, l'inquisiteur malin préfère les torturer à petit feu pour qu'ils abjurent la religion chrétienne et rejoignent la religion tolérée. Leur savoir-faire et la sophistication en termes de torture et de harcèlements font qu'ils arrivent à faire abjurer les prêtres; ils abandonnent la chrétienté.

C'est ensemble est conduit sur près de 2h40 avec des images sublimes de la nature, ici taiwanaise puisque le film a été tourné à Taïwan. Le film est passionnant et nous suivons avec curiosité l'évolution de l'histoire même si finalement nous finissons par comprendre qu'ils succombent à la torture, se convertissent et abandonnent leurs idées de propagation de la chrétienté. Avec certaines ambiguïtés bien sûr.
Nous sommes bien dans la veine des films religieux de Martin Scorsese dont les exemples sont Kundun (1997) par exemple ou La Dernière Tentation Du Christ (1988).
Ce film fait en quelque sorte du bien avec son rythme très lent, ses images que la caméra embrasse à sa vitesse, lentement, avec des personnages qui ont des états d'âme, qui veulent se confesser. Un film avec de la substance. Avec du sens. Le film questionne la croyance, l'appartenance et la confrontation des cultures. Tout en contenant de la violence, les Japonais étant des champions dans l'art de la torture physique et psychologique.
Du côté de la distribution, Andrew Garfield est habité. Issey Ogata est génial dans le rôle de l'Inquisiteur, qui arrive à rendre le personnage attachant tout en étant un maître dans l'art de la torture.
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Le Canardeur (Thunderbold And Lightfoot, 1974, 1h55) de Michael Cimino

Avec Clint Eastwood, Jeff Bridges, Geoffrey Lewis, George Kennedy,  Catherine Bach, Gary Busey, Jack Dodson.

Le format CinémaScope embrasse et filme de manière sublime les paysages, les montagnes, les rivières et des prairies. Michael Cimino a réalisé pour son premier film un western avec des voitures à la place des chevaux. Ce qui donne des plans sublimes avec un superbe paysage où l'on voit passer dans l'herbe une voiture !

L'autre qualité et élément marquant du film: la relation entre Clint Eastwood et Jeff bridges, deux personnages paumés qui se croisent par hasard. Le premier est un prêtre au début du film et nous aurons peu d'explication sur cette situation de départ plutôt surnaturelle. Le deuxième est un jeune homme qui vole une voiture, qui a l'air joyeux, libre, mais qui ne dit rien sur son passé. 
Ils vont rencontrer les anciens acolytes de Clint Eastwood qui ne sont pas faciles, mais qui sont plutôt des rigolos et aussi des méchants puisqu’ils finiront par tuer Jeff Bridges à force de lui donner des coups de poings et de pieds. Le film parle énormément du machisme américain et de sa contrepartie c'est-à-dire la misogynie et l'homosexualité refoulée à travers le travestissement de Jeff Bridges que ne semble pas supporter George Kennedy ou du plan sur George Kennedy qui enlève son masque pour regarder les organes génitaux du jeune couple dans la maison du patron de la banque. Le film regorge de plans équivoques.
Le film trimbale ou colporte une mélancolie forte qui court à travers les deux personnages principaux. Personnages qui retrouvent un peu de gaieté suite à leur rencontre, avec les petites scènes au café pour le petit-déjeuner ou alors dans la chambre d'hôtel avec les deux filles que ramène Jeff Bridges alias Lightfoot.
Le film conforte son lot de plans étonnants dans ce film de gangster et de polar au Far West. Un exemple typique: lorsque George Kennedy et son copain retrouvent Thunderbolt et Lightfoot dans la montagne, les frappes, les menaces, il leur donne des coups et puis finalement la scène se termine au bord de la rivière tous assis sur les cailloux, comme s'ils allaient pique-niquer ensemble. Étonnant !
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Da Vinci Code (2006, 2h29) de Ron Howard

Avec Tom Hanks, Audrey Tautou, Ian McKellen, Jean Reno, Paul Bettany, Alfred Molina, Jürgen Prochnow, Jean-Yves Berteloot, Etienne Chicot, Jean-Pierre Marielle.

Cette franchise essaie de renouveler le film enquête en le transposant dans un univers historique avec sectes secrètes, Jésuites, et Opus Dei.

Le bon coté du film est que Tom Hanks est une victime, embarqué de force, qu'il n'est pas à la direction et qu'il est victime de ce qui se passe. Audrey Tautou est dans la conduite de l'intrigue, puis le film s'essouffle sur sa deuxième moitié, principalement à partir de la rencontre du personnage de Ian McKellen, qui est forcément un personnage qui porte la duplicité... Le film baisse de rythme et l'intrigue s’essouffle.

Le défaut du film est de brasser trop de personnages: celui de Jean Reno ou celui d'Aflred Molina sont inutiles. Le scénario aurait dû être resserré et recentré sur moins de personnages. Ou alors, choisir le format série télévisée qui permet de développer l'ensemble des personnages accointés.

La distribution est riche. Les moyens sont importants. Le film n'est pas renversant tout en étant d'une qualité certaine mais irrégulière. Nous en retenons Audrey Tautou, parfaite, et Paul Bettany, impressionnant en psychopathe.

Da Vinci Code DVD

 

 

Le Bal Des Casse-Pieds (1992, 1h39) de Yves Robert

Avec Jean Rochefort, Miou-Miou, Jean Carmet, Odette Laure, Hélène Vincent, Jacques Villeret, Victor Lanoux, Wojciech Pszoniak, Guy Bedos, Michel Piccoli, Jean-Pierre Bacri, Valérie Lemercier, Véronique Sanson, Claude Brasseur, Patrick Timsit, Jean Yanne, Didier Pain.

Jean Rochefort est un vétérinaire entouré de casse-pieds. Ses clients, les amis (dont Jacques Villeret au top de son type casting), sa soeur (Hélène Vincent, parfaite). Mais il croisera Miou-Miou, qui va l'aider à trouver un sens à sa vie. Le film est une succession de scènes, voire de sketches, tous jubilatoires. Où chacun des acteurs se donne à fond. Parmi ceux-ci, outre Jacques Villeret ou Hélène Vincent, Victor Lanoux, Guy Bedos ou Jean Yanne, croquent des personnages jubilatoires qui harcèlent plus ou moins notre pauvre vétérinaire qui n'ose pas les envoyer paitre. Bref, Jean Rochefort est parfait dans ce personnage un peu pleutre qui est la victime des autres, quels qu'ils soient (clients, famille, amis). 

Parmi les personnages éphémères, qui disposent de leurs sketches, Guy Bedos, Michel Piccoli, Claude Brasseur, Jean-Pierre Bacri ou Jean Yanne composent des contributions brillantes, chacune dans un registre qui tient compte de leur mythologie, c'est à dire extrêmement caricaturales, mais qui fait mouche justement. La structure en enchainement de sketches n'est pas préjudiciable. L'unité est assurée par le personnage de Jean Rochefort.

Donc, qualité de l'écriture, humour qui fait mouche dans un univers de petite bourgeoisie, et jolie histoire d'amour avec le personnage de Miou-Miou qui apporte de la douceur et un certain romantisme dans ce monde de casse-pieds.

Le Bal des Casse-Pieds [Blu-Ray]

6 Underground (2019, 2h08) de Michael Bay

Avec Ryan Reynolds, Mélanie Laurent, Manuel Garcia-Rulfo, Ben Hardy, Adria Arjona, Dave Franco, Corey Hawkins, Lior Raz, Payman Maadi, Yuri Kolokolnikov, Kim Kold.

Nous avons probablement avec ce film le chef-d'œuvre de Michael Bay. L'ensemble de son art du court métrage musical (le vidéoclip, dont il fut un artisan) s'exprime pleinement. L'hystérie, le baroque, le furieux, la misogynie, la violence, la vulgarité, les clichés, le sang, l'étalage avec complaisance, et tout élément visuel dont l'intensité produit une grande sensation sur l'observateur, sont exploités pour produire un chef-d'oeuvre du genre, des les premières minutes.  À ce titre, les vingt premières minutes sont une symphonie de destruction grâce au CGI porn dans la belle ville de Florence, où ses décors sont exploités. Cette séquence constitue un vidéo-clip d'une quinzaine de minutes avec les moments de tension, d'humour, de drame, de violence, de sang et de gore; un début d'anthologie qui constitue court métrage autonome (c'est une bonne partie de l'exposition des six personnages agents sous-terrains du titre). Nous serions curieux de connaitre les contributions respectives des trois monteurs crédités, chacun étant un vétéran du montage.

Ensuite le film rentre plus dans un scénario plan-plan avec explications sur la naissance de l'équipe, comment elle a était constituée, le background et le parcours de ses membres, provoquant un ralentissement. Car il prend le temps de donner un peu de chair, de substance voire une histoire aux membres de l'équipe des sous-terrains. Puis cela repart jusqu'aux séquences de la fin. Clairement c'est le patron d'un film de la franchise Mission: Impossible qui est utilisé ou moqué (car ici est montré ce que nous ne voyons jamais dans la franchise cinéma de Bruce Geller), mais avec de l'humour, de l'excessif, du sang, du sexe, bref pas pour tous les publics. C'est l'avantage de la diffusion en streaming Netflix.

Le méchant et l'intrigue associée nous intéressent peu (comme un James Bond ou un Mission: Impossible). Mais nous attendons les séquences d'action, de tôles froissées, d'explosions, de brutalité, qui suivent et à ce titre le film est un petit peu déséquilibrée par sa première séquence introductive, mais se rattrape par du spectaculaire inédit (toute la partie sur le bateau).

Le film donne un coup de vieux aux franchises à tôles froissées et explosions (James Bond, Fast & Furious, Mission: Impossible) grâce à ses excès. Espérons qu'une nouvelle franchise est née et qu'il y aura une suite.
6 Underground Poster

The Ridiculous 6 (2015, 1h59) de Frank Coraci

 Avec  Adam Sandler, Terry Crews, Jorge Garcia, Taylor Lautner, Rob Schneider, Luke Wilson, Nick Nolte, Will Forte, Steve Zahn, Harvey Keitel, Jon Lovitz, Danny Trejo.

Un western écrit par Adam Sandler, interprété par toute la clique des ses acteurs copains, vus dans ses films précédents, et ses films à venir, avec en prime ici Nick Nolte et Harvey Keitel pour des seconds rôles aux apparitions éphémères. Pour une histoire autour de la famille, comme toujours chez Adam Sandler, ici un père et ses fils, tous demi-frères, chacun étant plus ou moins débile. Ces enfants qui recherchent leur père, qui est un hors-la-loi peu recommandable (Nick Nolte), qu'ils finiront par retrouver.  Ce canevas est mixé à des gags scatologiques, des dialogues débiles (parce qu’énoncés par des personnages débiles), un message pro-indien par soustraction (les seuls personnages normaux du film sont des indiens) sur une durée de cent vingt minutes. Nous imaginons que Netflix donne carte blanche à ses réalisateurs. Ici le gestionnaire de plateau, Franck Coraci, lui aussi du clan Adam Sandler, et donc au service de sa star.

Nous restons subjugués de tant de moyens et d'efforts (le cotés western et les productions values sont au top) pour produire un film qui va mélanger des éléments scatologiques à des éléments que l'on trouverait dans un western pro-indien.

Le film contient quelques gags épars qui sont réussis, ainsi que des éléments humoristiques qui fonctionnent. Mais l'ensemble parait long. Car l'histoire est trop ambitieuse et pas assez excessive dans ses outrances et dans ses gags. Et bien sûr forcément, car la durée de deux heures est excessive.

The Ridiculous 6 Poster