samedi 26 août 2017

Le Secret de la Planète des Singes (Beneath the Planet of the Apes, 1970) de Ted Post

Avec James Franciscus, Kim Hunter, Maurice Evans, Linda Harrison, Paul Richards, James Gregory, Victor Buono, Jeff Corey, Natalie Trundy, Thomas Gomez, David Watson, Lou Wagner, Charlton Heston, Roddy McDowall, Gregory Sierra.

Cette suite de la planète des singes commence là où le film de Franklin J Schaffner se termine:  c'est-à-dire à partir de la Statue de la Liberté. Nous voyons ce que devient Taylor et Nova sur leur cheval. Le film contient un ensemble de bonnes idées. Par exemple les survivants qui adorent une bombe atomique comme Dieu; ils ont muté et qui communiquent sans parler. Ou la Zone Interdite, que le film explore. Mais nous restons dubitatifs devant cette civilisation de singes qui est constituée d'un petit village avec quelques cabanes et quelques charrettes, ce qui fait que dans son ensemble quand même le film manque cruellement de moyen et d'ampleur. Même si quelque part le scénario est plutôt pas mal et bien troussé; le film ressemble plutôt quand même à une série B correctement faite mais sans aucune brillance. D'ailleurs le film prend son temps à développer des scènes d'action qui n'ont rien à voir avec la science-fiction et qui sont celles que l'on trouverait dans un western par exemple.
La zone interdite et la terre ravagée par l'apocalypse nucléaire sont assez peu exploitées (un décor d'ensemble, une station de métro et le monde des adorateurs de la bombe) et il serait rigolo de voir un remake de nos jours avec l'arsenal des images numériques qui pourrait probablement réaliser pas mal de choses spectaculaires et gigantesques.
Néanmoins le sujet est suffisamment fort, c'est-à-dire un monde post-apocalyptique, pour que le film garde une certaine sympathie et un degré d'intérêt certain. Et une bonne hystérésis.

Mise à Prix 2 (Smokin' Aces 2: Assassins' Ball, 2010) de P.J. Pesce

Mise à prix 2Avec  Tom Berenger, Clayne Crawford, Tommy Flanagan, Maury Sterling, Martha Higareda, Christopher Michael Holley, Ernie Hudson, Michael Parks, Autumn Reeser, Vinnie Jones, Hrothgar Mathews, Jared Keeso, Jason Schombing, David Richmond-Peck.

Ce  produit possède tous les défauts du film réalisé directement pour la vidéo.  Cadrages et mise en scène constitués principalement d'une échelle qui va du très gros plan au plan rapproché, avec  un manque patent de spatialisation (les scènes de fusillades sont confuses), des décors limités, un montage qui ressemble plus à un vidéo-clip saccadé.
Néanmoins ce film essaie de palier avec des images construites et volontairement irréalistes.
Cette suite du chef-d'œuvre de Joe Carnahan n'arrive pas à la cheville du premier de série. Nous pouvions nous en douter. Le format vidéo utilisé fait perdre beaucoup au sujet. Par ailleurs les scénaristes ont repris les éléments de la formule du premier de série ou ceux qu'ils pensaient en être. Ce qui donne comme le premier, une histoire où une personne est mise à prix et une armée de tueurs très colorée essaie de tuer cette personne pour gagner la prime.. Mais ici c'est inversé: c'est un agent du FBI qui est mis à prix. Avec un retournement à la toute fin qui bien sûr n'est pas surprenant et que nous suspections un peu. Le film donc enchaîne un certain nombre de fusillades réalisées plutôt grossièrement et quelquefois manquant de lisibilité. Mais au total ce téléfilm est plutôt regardable même s’il a plutôt une faible hystérésis.

Assurance Sur La Mort (Double Indemnity, 1944) de Billy Wilder

Avec Fred MacMurray, Barbara Stanwyck, Edward G. Robinson, Porter Hall, Jean Heather, Tom Powers, Byron Barr, Richard Gaines, Fortunio Bonanova, John Philliber.

Assurance sur la mort
Ce film d'un autre âge, considéré comme un classique et en particulier un classique du film Noir, reste intéressant et percutant après toutes ces années. 
En particulier grâce à des dialogues très dynamiques et caustiques. Ensuite notre pauvre enquêteur pour assurances, Fred MacMurray, tout en professionnalisme et maîtrise, tombe dans les griffes de Barbara Stanwyck, et se fait rouler par cette femme fatale (c'est une des spécificités du Noir). Et c'est donc une descente aux enfers pour lui, plus l'histoire avance, plus il perd le contrôle. Et il se fait aussi rouler, mais le mot n'est pas le plus juste, par son collègue, Edward G. Robinson, enquêteur pugnace qui est suspicieux par principe.
Le tout écrit avec de multiples circonvolutions, qui ont bien tenu le temps. Notamment la dimension de film enquête qui permet au spectateur aussi de comprendre ce qui s'est passé ou de comprendre ce que voulait faire certains personnages.

La Planète Des Singes (Planet Of The Apes, 1968) de Franklin J. Schaffner

Avec Charlton Heston, Roddy McDowall, Kim Hunter, Maurice Evans, James Whitmore, James Daly, Linda Harrison, Robert Gunner, Jeff Burton, Lou Wagner, Woodrow Parfrey, Buck Kartalian, Norman Burton, Wright King, Paul Lambert, Diane Stanley.
La Planète des singesNous sommes étonnés  du peu de moyens. Mais il fonctionne grâce à la puissance de son sujet.
Il utilise des décors naturels magnifiques pour peindre une planète inconnue. Et le film, avant de montrer les singes, prend son temps pour nous les montrer: nos trois astronautes marchent dans des décors arides. Le film a été fait à l'économie; cela se retrouve dans la scène d'atterrissage du vaisseau au début réalisée uniquement au montage et puis avec une maquette qui bascule dans l'eau. Encore des éléments d'économie: les décors du village des singes qui donnent une patine au film. Puis les maquillages évidemment toujours aussi réussis et qui gardent toujours leur impact, et surtout qui montrent qu'avec les yeux les acteurs arrivent à faire passer beaucoup d'émotions. Et enfin le dernier plan qui est devenu une icône de la saga avec la statue de liberté.
Si le film était fait aujourd'hui, par exemple, la séquence d'ouverture du vaisseau qui s'écrase serait fait en numérique avec un vaisseau extrêmement travaillé et probablement magnifique, mais dont on se moquerait en fin de compte pour le reste de l'histoire.
Autres éléments toujours aussi étonnant: la vision et la misanthropie du personnage de Taylor interprété par Charlton Heston qui donne une partie de sa saveur au film; le personnage est très sombre, et le film aussi!
Le film tient toujours la route même si sa dimension spectaculaire peut paraître limitée au vu des standards actuels. Mais il garde toujours un impact toujours aussi important. Pour compléter la distribution même si Charlton Heston est quelque part assez monolithique, il faut noter les performances de Roddy McDowall et Kim Hunter dans le rôle de chimpanzés: ils font passer une multitude d'émotions sous leur maquillage de singe.

Mi$e à Prix (Smokin' Aces, 2007) de Joe Carnahan

Mise à prixAvec Ryan Reynolds, Ray Liotta, Jeremy Piven, Andy Garcia, Ben Affleck, Jason Bateman, Alicia Keys, Peter Berg, Brian Bloom, Nestor Carbonell, Common, Kevin Durand, David Goldsmith, Scott Halberstadt, Martin Henderson, Taraji P. Henson, Natasha Hopkins, Maury Sterling, David Proval, Joseph Ruskin, Rizwa Manji, Christopher Murray, Chris Pine, Patrick St. Esprit.


Le chef d'œuvre de Joe Carnahan. Mais que devient Joe Carnahan? Visionner Smokin' Aces c'est plonger dans un cinéma étatsunien qui a disparu. Tous les points forts d'un bon film américain sont là, au service de personnages déjantés, que l'on voit très rarement dans les productions grands publics. Il est vrai que ce film n'est pas grand public! C'est un cocktail détonnant, et étonnant, servi par une distribution riche et au diapason.
La distribution, extraordinaire, avec une multitude de personnages qui existent tous, grâce à l'écriture et à la direction d'acteur.
Les personnages sont déjantés (le duo de tueuses noires, les tueurs pros et psychopathes, le gang de punks) et hors-norme (du flic du FBI infiltrant la mafia depuis des décennies au magicien mafieux drogué au dernier degré) au service d'une intrigue où tout le monde est pourri. C'est extrêmement noir et désespéré.
Et avec un lot de séquence inédite. Par exemple la scène du parking au bord du lac avec les frères qui tuent Ben Affleck et avec Chris Pine qui vient faire la marionnette avec le corps de Ben Affleck; excellente idée visuelle qui donne des éléments sur la personnalité du personnage qui est manifestement détraqué, mais qu'il y a encore plus que l'on pourrait l'imaginer. Où cette scène du rescapé qui atterrit dans une ferme avec la grand-mère et le fils handicapé qui est complètement siphonné qui se prend pour un karatéka (jusqu'à son érection quand il mime les combats). Le film regorge comme cela de séquences d'anthologie ou d'éléments que nous ne voyons jamais ou qu'on ne voit jamais dans les films américains grand public. 
Le tout au service d'une histoire qui met à prix un mafieux: celui ou celle qui le tue touche une prime énorme. Ce qui convie une collection de tueurs tous plus fous les uns que les autres: un gang de punks nazis, un couple de lesbiennes, un champion du maquillage et un as de la torture. Avec pour objectif de lui arracher le coeur. Les explications arrivent à la fin, avec ce qu'il faut de retournements.
Joe Carnahan a créé avec ce film unique un polar à la limite du fantastique, de l'irréel ou plutôt de l'horreur, voire du film social (voir l'intermède dans la famille avec le petit garçon karatéka et la mère compatissante), voire naturaliste (beaucoup de personnages secondaires). Un cocktail qui produit un film unique, noir et dépressif.

mercredi 16 août 2017

Miss Sloane (2016) de John Madden

Jessica Chastain, Mark Strong, Sam Waterston, Gugu Mbatha-Raw, Alison Pill, John Lithgow, Jake Lacy, Michael Stuhlbarg, Chuck Shamata, Douglas Smith, Meghann Fahy, Raoul Bhaneja, Al Mukadam, Noah Robbins, Lucy Owen, Ennis Esmer, David Wilson Barnes, Dylan Baker.

Miss Sloane - Blu-ray + Digital HDEnfin un bon Jessica Chastain! Probablement l'actrice la plus demandée du moment. La ligne du film est dans la grande tradition du cinéma américain d'enquête, souvent académique, mais intéressant parce bien écrit et sur un sujet de société. Ici ce sont les lobbys et les entreprises de lobbying qui sont traités.
Le film explique de manière clinique comment cela se déroule et nous supposons le réalisateur et ses scénaristes très bien renseignés.
Il s'agit d'un cabinet de lobbyiste qui essaie d'influencer n'importe qui sur n'importe quoi. En l'occurrence influencer des sénateurs américains. Le film montre les rouages et comment ils procèdent.
Il faut reconnaître que ce personnage de Miss Sloane est impressionnant et trompe tout le monde, ses collègues, ses subalternes, son prostitué, ses concurrents, ses clients et le tribunal qui l'a jugé.
Elle est toujours en avance de plusieurs étapes et mets tout en œuvre pour atteindre son objectif (en général faire changer d'avis sur un sujet un personnage public, ici un sénateur).
Ce qui est intéressant ici aussi c'est que Miss Sloane travaille sur un sujet qui est plutôt noble. C'est-à-dire qu'elle n'est pas au service d'une cause qui pourrait rebuter. Et c'est un des intérêts du film: le fait que quelque part l'on ne sait pas ce qu'elle pense réellement.

S.O.S. Fantômes La Chasse Est Ouverte (2016) de Paul Feig

Melissa McCarthy, Kristen Wiig, Kate McKinnon, Leslie Jones, Chris Hemsworth, Chris Hemsworth, Michael K. Williams, Andy Garcia, Bess Rous, Matt Walsh, Neil Casey, Bill Murray, Dan Aykroyd, Ernie Hudson, Sigourney Weaver, Karan Soni, Ed Begley Jr., Cecily Strong.

SOS Fantômes - DVD + Copie digitaleCe genre de produit n'a de saveurs qu'à travers les acteurs qui incarnent des situations déjà vues dans une histoire dont nous nous moquons. Nous sommes servis avec Christina Wiig parfaite comme à chaque fois et avec Melissa McCarthy qui font le show de bout en  bout et permettent de rendre le film plus intéressant quelque part que la franchise des années 80.
Le film reste ancré autour des personnages et de cette équipe de bric et de broc qui essaie de chasser des fantômes. Il ne fait pas la surenchère dans les effets numériques; ce qui aurait été chose possible, notamment au niveau des fantômes et des monstres.
C'est donc une approche modeste qui a été choisie. Et qui plus est anachronique par rapport aux productions de nos jours: ce n'est pas un film d'horreur, il n'y a pas de morts-vivants, il n'y a pas de super héros, ce n'est pas un space opera, ce n'est pas un film d'action.
Le résultat ne tient que grâce à sa distribution qui fait mouche, dont une utilisation à contre-emploi de Chris Hemsworth.
Un produit sympathique.

mardi 15 août 2017

Spotlight (2015) de Tom McCarthy

Michael Keaton, Mark Ruffalo, Rachel McAdams, Liev Schreiber, John Slattery, Brian d'Arcy James, Stanley Tucci, Jamey Sheridan, Billy Crudup, Neal Huff, Elena Wohl, Gene Amoroso, Doug Murray, Sharon McFarlane, Robert B. Kennedy, Duane Murray, Brian Chamberlain.
Spotlight - DVD + Copie digitaleNous sommes ici dans ce que savent faire de mieux les productions hollywoodiennes:le film enquête. Basé sur des faits réels, et racontant la construction progressive des preuves et des dossiers, et la progression de l'enquête, menée ici par une équipe de journalistes dédiés aux enquêtes en souterrain.
Le film est passionnant, et ce sur un sujet pas du tout sympathique. Le tout bien sûr et malheureusement basé sur des faits réels.
La distribution et la direction d'acteurs subtile donnent une force à beaucoup de scènes. Notamment tous les témoins et personnages victimes de maltraitance sont tous d'une justesse et sont immédiatement porteurs d'émotions. Il faut dire que le sujet s'y prête quand nous comprenons l'ampleur des dégâts. Le film décortique la manière de gérer les prêtres pédophiles dans l'Église catholique américaine et le scandale qui en a résulté.

Nuit Blanche (2011) de Frédéric Jardin

Nuit blancheAvec Tomer Sisley, Serge Riaboukine, Julien Boisselier, JoeyStarr, Laurent Stocker, Lizzie Brocheré, Samy Seghir, Birol Ünel, Dominique Bettenfeld, Adel Bencherif, Catalina Denis.

Policier à la française avec ripoux, faut ripoux dealer, valises pleines de billets pour une et de drogue pour l'autre (que tout le monde cherche bien sûr) et le milieu de la nuit. La caméra est très proche des visages et des corps. Et le réalisateur arrive à faire suivre les péripéties en collant à Tomer Sisley, souvent à la limite de la confusion, mais en s'en sortant à chaque fois. Son fort n'est pas la spatialisation. Mais en collant  en permanence à Tomer Sisley nous restons au coeur de cette histoire haletante et presque toujours avec son point de vue.
De plus, le héros n'est pas indestructible, il se prend des coups, il doute, voire pleure; ce n'est pas un surhomme à qui tout réussit. Ce qui donne au film une patine un peu différente et le rend attachant.
Belle distribution de gueules dans les rôles secondaires.

John Wick Chapter 2 (2016) de Chad Stahelski

Avec Keanu Reeves, Common, Laurence Fishburne, Riccardo Scamarcio, Lance Reddick, Bridget Moynahan, John Leguizamo, Ian McShane, Peter Stormare, Peter Serafinowicz, Thomas Sadoski, David Patrick Kelly, Aly Mang, Claudia Gerini, Kenny Sheard, Perry Yung, Franco Nero, Oleg Aleksandrovich Prudius, Tohiko Onizawa, Wass Stevens, Heidi Moneymaker, Angel Pai, Tobias Segal, Nancy Cejari.

John Wick 2 Edition spéciale Fnac Steelbook Blu-rayCe deuxième de série démarre là où se termine exactement le premier. Et donc il n'y a plus l'effet de surprise, mais un effet d'explications, car ici les auteurs ont décidé d'expliquer beaucoup plus comment était organisée et fonctionner la société souterraine qui emploie et protège John Wick. Il y a donc moins de mystère.
Le début, le prologue du film, est sympathique et pourrait très bien être le climax du film précédent. Ensuite l'histoire tarde à débuter. Nous savions très bien que notre pauvre John Wick, qui souhaite arrêter, n'y arriverait pas. C'est la partie la plus faible du film: le prétexte. Nous nous en moquons, mais ça ramène notre John à reprendre ses activités.
Nous comprenons ici que les auteurs ont cherché à faire la même chose tout en inversant. Par exemple ici, à la séquence de fusillade dans la maison à la décoration moderne du premier film, répond ici une longue séance dans les catacombes à Rome. Donc le film développe habilement tous les éléments installés par le précédent. Keanu Reeves reste crédible dans ce rôle de tueur malgré lui, mais hautement professionnel. Et le film nous dirige vers un troisième film que nous attendons avec impatience quand nous voyons comment se termine celui-ci. Cela est plutôt habile et amène le spectateur un peu intéressé par cette histoire à se demander: mais comment va-t-il faire maintenant...

Dernier Train Pour Busan (2016) de Sang-Ho Yeon

Avec  Gong Yoo, Soo-an Kim, Yumi Jung, Dong-seok Ma, Woo-sik Choi, Eui-Sung Kim, Ahn So-hee, Gwi-hwa Choi.

Dernier train pour BusanLe postulat est pleinement exploité: un groupe de voyageurs tente de survivre dans un train à grande vitesse; le monde autour d'eux est en proie à un virus qui transforme les gens en morts vivants et qui veulent contaminer ceux qui ne le sont pas. Et bien sûr, le virus arrive à s'infiltrer dans le train, sinon cela ne serait pas amusant et il n'y aurait pas de film.
La direction d'acteur est dénuée de subtilité. Ainsi que le film dans son ensemble.
Mais le film fonctionne. Grâce au suspense créé par l’exiguïté d'un train (pour ceux qui connaissent les TGV français, il n'y aura pas de dépaysement). Grâce aux moments spectaculaires fournis par les morts-vivants infectés qui se déplacent à toute vitesse et s’agglutinent très vite pour produire des magmas de monstres plutôt impressionnants. La caractérisation de ses personnages est faite à la serpe; le film n'est pas là, mais cela en limite un peu la portée et le cantonne au statut de bonne série B.




Jack Reacher: Never Go Back (2016) de Edward Zwick

Tom Cruise, Cobie Smulders, Robert Knepper, Aldis Hodge, Danika Yarosh, Holt McCallany, Robert Catrini, Sue-Lynn Ansari, Patrik Heusinger, Austin Hébert, Judd Lormand, Jason Douglas, Julia Holt, Chase Savoie, Teri Wyble, Hunter Burke, Rebecca Chulew, Anthony Molinari.
Jack Reacher: Never Go BackEdward Zwick n'est pas connu pour être un metteur en scène extrêmement dynamique et spécialiste du film d'action. C'est un honnête artisan dont les films sont toujours soignés. Il a même commis quelques films historiques à prétention académique. Effectivement, ici nous ne retrouvons pas la violence sèche et brutale qu'il y avait dans le premier de cette franchise et qui lui donnait un peu de sel. Néanmoins ici le personnage de Tom Cruise est toujours mutique et  indéchiffrable. Et avec une intrigue secondaire relative à sa paternité potentielle du personnage de Danika Yarosh, ce qui amène un petit peu de substance à cette histoire qui par ailleurs est plutôt sans intérêt (une histoire de militaires américains tués par des contractuels au Moyen-Orient dont nous nous moquons complètement). Dans le premier de série, il y avait un mystère, sur le personnage de Jack Reacher lui-même. Ici il n'y a pas de mystère (si ce n'est l'intrigue secondaire évoquée ci-dessus).
À noter que maintenant Tom Cruise est accompagné d'acteurs plus jeunes, pour pouvoir faire le complément de séquences d'actions que nous imaginons il ne peut plus complètement assurer. C'est en général le symptôme les acteurs vieillissants qui s'adjoignent des acteurs plus jeunes, histoire de compenser ce qu'ils ne peuvent plus faire. C'est un des bons côtés du film avec le personnage de Cobie Smulders, cela change un peu.
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My Sweet Pepper Land (2014) de Hiner Saleem

Avec Golshifteh Farahani, Korkmaz Arslan, Suat Usta, Mir Murad Bedirxan, Feyyaz Duman, Tarik Akreyî, Véronique Wüthrich.

My Sweet Pepper LandFilm que nous suivons de bout en bout, mélange de drames et de vies courantes (un nouveau chef de la police pas marié, fraîchement nommé dans le Kurdistan où règne la loi du seigneur local, une nouvelle institutrice, seule et célibataire arrive dans le village).
Le film dose bien ses éléments dramatiques en s'appuyant sur l'opposition du nouveau chef de la police avec le seigneur local, et la condition de femme seule de l'institutrice qui doit affronter les fascismes de sa famille et des coutumes locales, le tout dans un contexte où c'est celui qui possède les armes qui décide, et donc un contexte de violence (résistance kurde contre les Turcs, collabos et résistants).
Le canevas est celui de plusieurs westerns. Mais ici c'est le Kurdistan proche de la frontière turque au lieu de l'Ouest américain.
Il se regarde d'une traite et nous ne pouvons pas deviner ce vers quoi il va évoluer.




Independence Day: Resurgence (2016) de Roland Emmerich

Avec Liam Hemsworth, Jeff Goldblum, Bill Pullman, Jessie Usher, Maika Monroe, Vivica A. Fox, Sela Ward, William Fichtner, Judd Hirsch, James A. Woods, Charlotte Gainsbourg, Travis Tope, Joey King, Brent Spiner, Deobia Oparei, Patrick St. Esprit, Angelababy, Gbenga Akinnagbe.

Independence Day : Resurgence - Édition Limitée boîtier SteelBookC'est ce qu'on appelle un navet. Nous savions que Roland Emmerich n'était pas un artiste ni un metteur en scène intéressant. Il n'y a pas de point de vue. Si ce n'est une volonté d'être plus américain que les Américains. Éliminons de suite tous les éléments techniques qui ici sont nominaux c'est-à-dire de bonne qualité, mais sans aucune invention et différenciation par rapport aux tout venant de ce genre de production. Nous avons même quelquefois l'impression qu'ils sont bâclés ou plutôt un peu froid et manquant de réalisme (sic!). Nous pouvons noter que les séquences d'actions sont mal montées: manque de lisibilité, confusions et manque de spatialisation.
L'histoire est tellement bête et prévisible que l'on se demande bien pourquoi et comment des gens sont prêts investir de l'argent pour faire ce genre de film. Même Jeff Goldblum a l'air en permanence de se demander ce qu'il fait dans cette galère. Pendant une fraction de seconde nous nous disons que c'est son personnage, mais non. Seul Liam Hemsworth s'en sort bien; mais il est vrai qu'il est ici dans son registre nominal.
Et nous restons toujours étonnés que des extraterrestres qui possèdent une telle technologie soient aussi bêtes et se fassent avoir aussi facilement. Le film est suffisamment mauvais pour que nous souhaitions ardemment que les extraterrestres gagnent, mais ce n'est pas le cas, malheureusement...

Suite Armoricaine (2016) de Pascale Breton

Avec Valérie Dréville, Kaou Langoët, Elina Löwensohn, Manon Evenat, Laurent Sauvage, Klet Beyer, Yvon Raude, Peter Bonke, Tangi Daniel, Ewen Gloannec, Catherine Riaux, Hildegarde Blond.

Suite Armoricaine
C'est un film qui privilégie la lenteur et la contemplation. Il n'est pas dénué d'intérêts, voire de beautés.  Le film semble maîtrisé avec ses multiples personnages et l'imbrication de leurs différentes histoires. Mais il faut reconnaître que l'histoire est vite oubliée et que ses personnages n’ont pas beaucoup d'empreintes mémorielles; nous ne nous sommes pas sentis concernés. Ce qui fait que le film reste hermétique sur la durée et laisse un souvenir nébuleux. Le film possède une faible hystérésis. Bien que ce soit bien fait, avec un style personnel, il ne passionne pas. Mais c'est du beau travail.