samedi 26 août 2017

Mi$e à Prix (Smokin' Aces, 2007) de Joe Carnahan

Mise à prixAvec Ryan Reynolds, Ray Liotta, Jeremy Piven, Andy Garcia, Ben Affleck, Jason Bateman, Alicia Keys, Peter Berg, Brian Bloom, Nestor Carbonell, Common, Kevin Durand, David Goldsmith, Scott Halberstadt, Martin Henderson, Taraji P. Henson, Natasha Hopkins, Maury Sterling, David Proval, Joseph Ruskin, Rizwa Manji, Christopher Murray, Chris Pine, Patrick St. Esprit.


Le chef d'œuvre de Joe Carnahan. Mais que devient Joe Carnahan? Visionner Smokin' Aces c'est plonger dans un cinéma étatsunien qui a disparu. Tous les points forts d'un bon film américain sont là, au service de personnages déjantés, que l'on voit très rarement dans les productions grands publics. Il est vrai que ce film n'est pas grand public! C'est un cocktail détonnant, et étonnant, servi par une distribution riche et au diapason.
La distribution, extraordinaire, avec une multitude de personnages qui existent tous, grâce à l'écriture et à la direction d'acteur.
Les personnages sont déjantés (le duo de tueuses noires, les tueurs pros et psychopathes, le gang de punks) et hors-norme (du flic du FBI infiltrant la mafia depuis des décennies au magicien mafieux drogué au dernier degré) au service d'une intrigue où tout le monde est pourri. C'est extrêmement noir et désespéré.
Et avec un lot de séquence inédite. Par exemple la scène du parking au bord du lac avec les frères qui tuent Ben Affleck et avec Chris Pine qui vient faire la marionnette avec le corps de Ben Affleck; excellente idée visuelle qui donne des éléments sur la personnalité du personnage qui est manifestement détraqué, mais qu'il y a encore plus que l'on pourrait l'imaginer. Où cette scène du rescapé qui atterrit dans une ferme avec la grand-mère et le fils handicapé qui est complètement siphonné qui se prend pour un karatéka (jusqu'à son érection quand il mime les combats). Le film regorge comme cela de séquences d'anthologie ou d'éléments que nous ne voyons jamais ou qu'on ne voit jamais dans les films américains grand public. 
Le tout au service d'une histoire qui met à prix un mafieux: celui ou celle qui le tue touche une prime énorme. Ce qui convie une collection de tueurs tous plus fous les uns que les autres: un gang de punks nazis, un couple de lesbiennes, un champion du maquillage et un as de la torture. Avec pour objectif de lui arracher le coeur. Les explications arrivent à la fin, avec ce qu'il faut de retournements.
Joe Carnahan a créé avec ce film unique un polar à la limite du fantastique, de l'irréel ou plutôt de l'horreur, voire du film social (voir l'intermède dans la famille avec le petit garçon karatéka et la mère compatissante), voire naturaliste (beaucoup de personnages secondaires). Un cocktail qui produit un film unique, noir et dépressif.

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