samedi 18 mars 2017

Merci Patron ! (2015) de François Ruffin


Merci Patron ! : AfficheUn documentaire qui parle des pauvres travailleurs qui se retrouvent au chômage, pour des raisons de délocalisations. Avec un journaliste concerné, François Ruffin, le réalisateur, qui les aide à obtenir une compensation financière du grand groupe, ici LVMH, qui les a licenciés. Cette compensation est obtenue via un bluff, un chantage à l'image, qui fonctionne.
L'affaire est traitée dans un esprit de barbouze par des hommes de main de la sécurité LVMH qui auraient pu faire partie de la distribution des Tontons Flingueurs.
La force du film est de traiter cette histoire sur le ton de l'ironie et de l'humour en évitant tout élément mélodramatique, larmoyant et à charge contre LVMH. Plutôt malin comme approche, ce qui permet au film d'atteindre son but.

The Neon Demon (2016) de Nicolas Winding Refn

Avec Elle Fanning, Jena Malone, Bella Heathcote, Abbey Lee, Christina Hendricks, Keanu Reeves, Karl Glusman, Desmond Harrington, Charles Baker, Chris Muto, Alessandro Nivola, Jamie Clayton, Cameron Brinkman, Taylor Marie Hill, Stacey Danger.

The Neon DemonQuelle hystérésis pour ce produit? L'impression générale est celle d'un film de fin d'étude baudruché. La direction d'acteur manque cruellement de subtilité. Les personnages ne suscitent pas d'empathie, au contraire: plus ils souffrent, plus nous sommes heureux. Nous regrettons juste qu'ils et qu'elles ne meurent pas tous et toutes à la fin. Les personnages s'émerveillent de la beauté d'autres personnages, mais nous ne comprenons pas pourquoi.
Les personnages sont rarement bien cadrés: la chair et la barbaque (que le film nous montre) ne sont pas cadrées; les filles sont cadrées en taille alors qu'elles devraient l'être en pieds, ou alors le réalisateur fuit la nudité des vivants alors qu’elle est au cœur de certaines scènes. Peut-être est-ce la peur de la censure?  Nous regrettons que le film n'assume pas son étal de chairs, qui ne sont pas segmentées ici comme dans une boucherie, mais qui sont peinturlurées, enrobées, et en mouvement. Mais le réalisateur ne sait pas les filmer; à moins que ce soit la crainte de la censure?
Dans le genre des films abstraits, nous préférons finalement Gaspard Noé, qui a plus de maitrise et de substance, et qui ose. Refn n'ose pas.
Et tout ceci est sans évoquer l'absence totale de lien avec toute réalité sociale et sociétale. Quoi que...
Le seul élément à sauver est la musique. D'ailleurs, visionner les images sans le son et la musique, chose possible de nos jours, fait perdre beaucoup d'impact, en particulier visuel. Beau travail de Cliff Martinez.