jeudi 26 novembre 2015

Vampires (1998) de John Carpenter

Avec James Woods, Daniel Baldwin, Sheryl Lee, Thomas Ian Griffith, Maximilian Schell, Tim Guinee, Mark Boone Junior.

John Carpenter construit un film d'horreur, de vampires, qui se passe dans des décors désertiques et au soleil. Ce qui change des canons du genre.
Construit autour de séquences très verbeuses, menées par James Woods, dans une posture d'homosexuel refoulé, et de moments de violence gore quand nos chasseurs procèdent à l'exécution des vampires ou quand les vampires se vengent.
La qualité du film réside dans ce mélange de lenteur (avec les standards de montage hystériques post Tony Scott et Michael Bay, le montage de John Carpenter peut paraître mou), de musique rock (musique de Carpenter orchestrée en guitares électriques et batterie), de décors ensoleillés (plutôt inhabituel dans le film d'horreur), et de violence gore.
Au total, un film très personnel pour Carpenter (qui signe la mise en scène, la musique et le montage) mais que l'on a presque envie de trouver fatigué, pas au niveau de nervosité et de sécheresse, de légèreté, que l'on trouve chez lui quand il est en forme et qui est absente ici.
Un film en petite forme, en mineur.

lundi 2 novembre 2015

Le Casse du Siècle (Flawless, 2007) de Michael Radford

Avec Demi Moore, Michael Caine, Lambert Wilson, Nathaniel Parker, Shaughan Seymour, Nicholas Jones, David Barrass, Joss Ackland.

Le typecasting existe aussi au Royaume-Uni. Michael Caine joue toujours des personnes à retournement, torve, avec une idée derrière la tête, et ce depuis Le Limier (Sleuth, 1972) de Joseph L. Mankiewicz et beaucoup d'autres films où il a interprété: il a souvent était distribué pour ça. Donc nous ne sommes pas surpris du retournement de l'histoire, contrairement à Demi Moore.
Demi Moore est d'ailleurs une bonne raison de visionner ce film: elle est plutôt rare, et elle accroche bien la lumière.
Sinon cette production est techniquement parfaite, avec de beaux décors, de beaux costumes et une belle lumière. Avec un côté enquête, qui maintient éveillé pour comprendre comment le butin a pu disparaître. Un beau livre d'images, assez impersonnel, mais agréable.

Dumb & Dumber De (2014) de Bobby Farrelly et Peter Farrelly

Avec Jim Carrey, Jeff Daniels, Rob Riggle, Laurie Holden, Rachel Melvin, Kathleen Turner, Steve Tom, Don Lake.

Le duo le plus débile de l'histoire du cinéma est de retour. Les Farrelly assurent et permettent à ces deux nigauds d'en rajouter sans complexe dans les excréments, le pipi et le vomi, et plus généralement dans la débilité. Les Farrelly réhabilitent le bouffon, Jeff Daniels et Jim Carrey étant le bouffon de l'autre et enchaînent facéties scatologiques.
Les Farelly n'hésitent pas à utiliser des personnages que l'on voit rarement dans les productions grands publics: utilisation d'handicapés, de trisomiques, de laids, de vieillard (voir la retraitée lubrique), de chat péteur, d'oiseau qui explose. Bref, le bréviaire des Farrelly est indispensable dans la production étatsunienne.
Le film leur permet de rencontrer leur alter ego féminin, Rachel Melvin, qui campe un personnage au même niveau de bêtise.
On s'amusera aussi du pastiche de la convention avec les geeks dont les Farrelly se moquent très bien.
Le film permet de revoir Kathleen Turner, que l'on n’a pas vu depuis très longtemps et qui se fait rare.
Âme sensible s'abstenir.

Men, Women & Children (2014) de Jason Reitman

Avec Ansel Elgort, Jennifer Garner, Adam Sandler, Timothée Chalamet, Olivia Crocicchia, Kaitlyn Dever, Rosemarie DeWitt, Judy Greer, Dennis Haysbert, Katherine C. Hughes, Elena Kampouris, Shane Lynch, Dean Norris, Will Peltz, J.K. Simmons.

Bonne surprise que ce film, très bien représenté par son titre. On pourrait rajouter, "à l'ère des réseaux sociaux et d'internet". Bonne surprise, car sur un tel sujet, sans aller jusqu'à la subtilité, le film évite certaines lourdeurs et maîtrise bien son écriture. L'utilisation des inserts à l'image de textos écrits et envoyés par les personnages est un bonne idée.
Belle distribution dans ce film qui pourrait évoquer de prime abord un Judd Apatow, mais qui se révèle bien plus subtile. Même Adam Sandler fait dans la sobriété.
Quant à l'histoire, des couples ou des divorcés en crise avec eux-mêmes, l'autre ou leurs enfants (tous adolescents et ce que cela peut apporter de non-fluidité).

Chic (2014) de Jérôme Cornuau

Avec Fanny Ardant, Marina Hands, Eric Elmosnino, Laurent Stocker, Catherine Hosmalin, Philippe Duquesne.

Il est encore possible de faire une comédie réussie, sans être lourdingue, tout en étant peut être un peu exagéré. Belle brochette d'acteurs tous plus impeccables les uns que les autres. Avec une peinture du milieu de la mode qui emmène son lot de mesquineries et de gags (Laurent Stocker hilarant en patron abject, Fanny Ardant surjoue adroitement son rôle de diva). Et Marina Hands confirme une palette extrêmement large. Éric Elmosnino est lui dans le nominal non mémorable.
Bonne surprise au total que cette histoire, que l'on peut deviner aisément, mais que l'on suit de bout en bout.

Le Nom de la Rose (1986) de Jean-Jacques Annaud

Avec Sean Connery, Christian Slater, Helmut Qualtinger, Elya Baskin, Valentina Vargas, Michael Lonsdale, William Hickey, Feodor Chaliapin Jr, Michael Habeck, Urs Althaus, Ron Perlman, F. Murray Abraham, Andrew Birkin, Vernon Dobtcheff.

Le film policier moyenâgeux de Jean-Jacques Annaud sur fond de guerre entre la papauté et les franciscains, mais aussi sur fond d'Inquisition, reste solide, dans sa composante historique. Le film l'est un peu moins, dans sa dernière partie, avec le labyrinthe de la bibliothèque, qui est plus fastidieux que fascinant. Et aussi avec l'enquête, qui sans être passionnante, ne l'est pas non plus dans sa résolution.
La direction technique est au top, comme souvent chez Jean-Jacques Annaud. Avec une distribution qui impressionne, collection de physiques et de visages qui marquent.
Avec le temps le film a perdu de son aura, mais reste solide.