mardi 15 mars 2016

La Vie de Château (1964) de Jean-Paul Rappeneau



Avec Catherine Deneuve, Pierre Brasseur, Philippe Noiret, Henri Garcin, Mary Marquet, Christian Barbier.

Premier film de Jean-Paul Rappeneau. Ce n'était pas encore le réalisateur au talent certain des Mariés de L'An Deux (1971), du Sauvage (1975) ou de Bon Voyage (2003).
La vie de château Blu-RayLa direction d'acteur n'était pas encore maîtrisée ni au point: seul Philippe Noiret s'en sort. Pierre Brasseur et Mary Marquet sont en pilote automatique. Henri Garcin surjoue. Catherine Deneuve donne l'impression de mal jouer la comédie. Tout ce beau monde à l'air de se croire sur une scène de théâtre, style Boulevard. Ce n'est pas déshonorant. Mais tout ceci est très lourd et vieux, dès les premiers dialogues.
Autre élément irritant: la musique de Michel Legrand: plus lourde encore qu'une production étasunienne.
Mais l'on comprend que ce qui intéresse le réalisateur est le mélange de l'insignifiant (boys meet girl, tous les hommes - son marie, le résistant, l'officier Allemand - sont amoureux de Marie - Catherine Deneuve, ce qui n'est pas compréhensible tant son personnage est caricatural) et de l'Histoire (ici la Résistance française, le débarquement des Alliés en juin 44).
Au total c'est passable, mais reste un brouillon très daté, qui n'a pas bien tourné avec le temps.

Comme Un Avion (2015) de Bruno Podalydès



Avec Bruno Podalydès, Agnès Jaoui, Sandrine Kiberlain, Vimala Pons, Denis Podalydès, Michel Vuillermoz, Jean-Noël Brouté, Pierre Arditi.

Comme un avionUn film où tous les personnages sont un peu dingues. À commencer par Bruno Podalydès, doux rêveur passionné de l'Aéropostable qui se prend à se passionner pour un kayak et son ingénierie. Puis pars à l'aventure sur une rivière pour quelques kilomètres et croise une communauté, constituée elle aussi de dingues plus ou moins légers.
Bruno Podalydès excelle dans ce rôle de planeur, appuyé par sa femme dans ses excentricités (Sandrine Kiberlain).
Tout ce beau monde navigue au sein du scénario qui a son rythme, qui peint de manière juste ses personnages secondaires, qui prend le temps de la flânerie. Et qui se termine sur une fin ouverte qui laisse libre l'interprétation du spectateur.
L'utilisation systématique de chanson pop sur certaines séquences est un tic que l'on trouve souvent, sans être désagréable, les paroles remplaçant un commentaire off, mais devient un peu lassant pour son systématisme dans un certain nombre de productions.

Les Chaises Musicales (2015) de Marie Belhomme

Avec Isabelle Carré, Carmen Maura, Philippe Rebbot, Nina Meurisse, Laurent Quere, Arnaud Duléry, Emmanuelle Hiron, Camille Loubens.

Les Chaises musicalesUne comédie romantique portée par Isabelle Carré, qui comme si de rien n'était est en train de devenir une espèce de Pierre Richard au féminin. Elle se balade et commets quelques gaffes qui changent les vies des personnes qui l'entourent.
Le film est une gentille comédie romantique, dans le bon sens du terme. Isabelle Carré est de tous les plans du film: à la fois fragile et solide, rigolote et triste.
Cette gentille paumée provoque par accident le coma d'un professeur. Prise de remord elle s’immisce dans  sa vie privée (son enfant, son travail) et devient amoureuse de ce comateux.
À prendre comme un bonbon pas du tout honteux.

La Prochaine Fois Je Viserai Le Coeur (2015) de Cédric Anger




Avec Guillaume Canet, Ana Girardot, Jean-Yves Berteloot, Patrick Azam, Arnaud Henriet, Douglas Attal, Pierick Tournier, Alexandre Carriere.

La prochaine fois je viserai le coeur - DVDUn film de tueur en série qui nous montre le coupable de suite, un gendarme, qui enquête sur ses propres crimes tout en narguant la Gendarmerie et donc ses collègues. Le tueur, Guillaume Canet, très bon, tue des jeunes filles. Le film n'explique pas pourquoi ni ne montre pas l'intérieur de la tête de notre psychopathe (comme auraient pu le faire certaines productions). Cédric Anger nous montre sa difficulté à vivre, son comportement, son rapport à la nature, son rapport aux femmes ou son rapport à la famille. Ce dernier n'étant pas très développé (la relation avec les parents) si ce n'est que les rapports qu'il entretien avec son jeune frère.
Drame et enquête policière à l'envers, mais pas trop, permettent à ce film de peindre la vie minable et terne du tueur, le film ne prenant pas parti sur lequel est la conséquence de l'autre. Le film n'évite pas l'horreur (les meurtres) mais n'est pas complaisant.
Très bonne direction d'acteur, en particulier sur les seconds rôles, avec une remarquable prestation d'Ana Girardot.


I Will See You In My Dreams (2014) de Brett Haley

Avec Blythe Danner, Martin Starr, Sam Elliott, Malin Akerman, June Squibb, Rhea Perlman, Mary Kay Place, Reid Scott.

Une veuve retraitée perd son chien, qui semblait combler une partie de sa solitude. Elle rencontre un nouveau pisciniste (Martin Starr, parfait, avec une interprétation toute finesse), un retraité (Sam Elliott, tel qu'on le connaît, cigare au bec, mâchoire serrée, Neil perçant), qui remettent un peu de vie dans son quotidien.
Beau film, subtil, pas manichéen, avec des personnages très bien écrits. Très beau scénario, sur la solitude, sur la fin de vie, avec un casting parfait, qui évolue sur des territoires qui pourraient être scabreux ou caricaturaux, mais qui reste toujours dans un ton juste. Beau travail.