dimanche 6 novembre 2022

Tenue de Soirée (1h24, 1986) de Bertrand Blier

Avec Gérard Depardieu, Michel Blanc, Miou-Miou, Michel Creton, Jean-François Stévenin, Mylène Demongeot, Caroline Silhol, Jean-Yves Berteloot, Bruno Cremer, Jean-Pierre Marielle, Dominique Besnehard, Bernard Farcy,Michel Pilorgé.

Le film est hilarant, particulièrement jouissif et triste. Nous nous demandons pendant quelque temps où veux en venir Bertrand Blier, surtout pendant le premier tiers du film, mais finalement le film nous emporte et nous nous en moquons, comme se laissent porter Michel blanc et Miou-Miou, qui sont pris dans les tourbillons que provoque Bob, c'est-à-dire Gérard Depardieu, dans le rôle de celui qui a toujours une idée derrière la tête.

C'est l'occasion pour les acteurs d'énoncer des dialogues d'anthologie au cours de scènes relativement triviales où les différents acteurs sont crédibles. Bertrand Blier écrit une partition que ses acteurs interprètent avec brio.

Nous y croyons, et c'est la force du film: ce couple qui rencontre Gérard Depardieu, un cambrioleur séducteur dont nous ne comprenons pas au début l'intérêt que lui trouve le couple et puis nous finissons par comprendre (ou pas!). Et pour terminer la dernière scène finale où nos 3 principaux personnages principaux font le trottoir dans un ensemble de dialogues de haut vol pour une séquence d'une puissance impressionnante: c'est une immense partition que leur a écrite le réalisateur-scénariste.

Le film contient son lot de scènes d'anthologie qu'il semble enfiler comme des perles avec pour certaines beaucoup d'humour, mais aussi beaucoup de désespoir. 

Bande-annonce Tenue de soirée

Big Fish (2h05, 2003) de Tim Burton

Avec Ewan McGregor, Albert Finney, Billy Crudup, Jessica Lange, Helena Bonham Carter, Alison Lohman, Robert Guillaume, Marion Cotillard, Steve Buscemi, Danny DeVito.

Les tics et le bestiaire de Tim Burton peuvent susciter l'intérêt, ou l'ennui, cela dépend des goûts. Cela dépend aussi des films. Son univers est cohérent. Ce Big Fish est dans la veine personnelle. Il s'agit d'une histoire plutôt sympathique qui permet à Tim Burton de créer un conte qui perturbe cette Amérique profonde. Il y a les lieux qui font peur. Il y a des personnages surnaturels et sympathiques, ou pas. Et des êtres plus ou moins effrayants, typiques du bestiaire de Tim Burton, mélangés aux clichés de la vie parfaite ou supposée rêvée.

Ensuite, l'histoire convie une empathie mesurée pour les différents personnages, avec en tête Billy Crudup et Ewan McGregor. Le personnage d'Albert Finney est lui plus problématique, et surtout la raison de l'intrigue, c'est-à-dire très fonctionnel, et ne suscite aucune empathie. Quant à Jessica Lange, elle est moins que fonctionnelle. Le film à au moins l'intérêt de convier une distribution riche et en général réussie.

Le film est sauvé par sa conclusion, pas prévisible, mais évidente, et tout ce qui précède n'a aucune raison d'exister si ce n'est de préparer cette fin qui est une libération des personnages et de l'arc dramatique.

À noter une très belle musique de Danny Elfman.

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Du Sang Et Des Larmes (Lone Survivor, 2h01, 2013) de Peter Berg

Avec Mark Wahlberg, Taylor Kitsch, Emile Hirsch, Ben Foster, Yousuf Azami, Ali Suliman, Eric Bana, Alexander Ludwig, Rich Ting, Dan Bilzerian.

Peter Berg confirme encore une fois son talent de metteur en scène et de directeur d'acteurs avec ce film de guerre pas comme les autres qui montrent la débâcle d'une unité spéciale qui se retrouve ne pas pouvoir faire sa mission en Afghanistan (larguée dans les montagnes, ils doivent rejoindre un village pour tuer un chef taliban, mais des évènements imprévus vont changer le déroulement). Ils passent leur temps à fuir pour éviter des talibans qui les poursuivent dans les montagnes.

Le film met en avant aussi la dimension d'hospitalisée de la population afghane. Bien sûr pour ce genre de production tout est parfait sur le plan technique, photographie, décors, maquillages, effets spéciaux, pyrotechnie, reconstitution, avec assez peu de technologie numérique, mais beaucoup de poursuites, car nos soldats sont pourchassés et à essayent de survivre en permanence dans le milieu hostile de ces montagnes. Le film contient une forte dimension patriotique bien sûr. Le film a été conseillé par un des survivants de cette unité qui a beaucoup souffert.

Une réussite dans son genre. Avec une tension permanente, une fois les préparatifs passés. Ébouriffant.

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Calmos (1h42, 1976) de Bertrand Blier

Avec Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Bernard Blier, Brigitte Fossey, Claude Piéplu, Pierre Bertin, Michel Peyrelon, Dora Doll, Micheline Kahn, Jacques Rispal, Jacques Denis, Sylvie Joly, Claudine Beccarie, Gérard Jugnot,  Dominique Davray.

Bertrand Blier est le spécialiste des films méta. Ici il s'agit d'une métahistoire relativement au fait que les hommes matures en ont assez des femmes. Il faut sûrement évaluer le film dans le contexte de la fin des années 70. Mais sur l'ensemble le film fonctionne et contient quelques séquences savoureuses et d'anthologie. Néanmoins ce n'est pas une histoire comme les autres et nous pouvons savourer les dialogues ou certaines scènes, mais l'ensemble est néanmoins un peu décousu. Nos deux personnages principaux que sont Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort, le premier gynécologue qui en a assez de mettre ses doigts et ses yeux dans les vagins de ses clientes, et l'autre qui est visiblement victime des femmes qui le croisent, séducteur à l'insu de son plein gré...

Élément qui structure beaucoup le film surtout dans sa première partie et le fait que les femmes sont remplacées par de la bonne bouffe, des plaisirs du palais, avec des nourritures très grasses, très sucrées, avec beaucoup d'alcool. La deuxième partie est beaucoup plus méta pour le coup et le film se termine à l'intérieur d'une femme ce qui est bien dans sa logique. En passant par la séquence des extractions industrielle du sperme de nos deux personnages, séquence savoureuse et délirante.
Ce n'est pas un film pour toutes les sensibilités, mais il s'agit bien d'un film unique à forte hystérésis.
Calmos

Top Gun (1h50, 1986) de Tony Scott

Avec Tom Cruise, Kelly McGillis, Val Kilmer, Michael Ironside, Anthony Edwards, Tom Skerritt, John Stockwell, Barry Tubb, Rick Rossovich, Tim Robbins.

Visionner Top Gun maintenant, c'est à dire de nos jours dans les années 2022, est un exercice curieux. Le film ne possède pas de charme particulier. Les images semblent travaillées, avec l'apparence de la légèreté de la vapeur, avec une netteté estompée par cette vapeur. Mais cela fait un petit peu sourire.  L'histoire, sans être réellement ennuyeuse, suscite la lassitude, et elle provoque peu d'empathie du spectateur. Les turpitudes de ces pilotes ne nous émeuvent pas. La compétition de ces pilotes pour identifier celui qui sera le meilleur est amusante, mais cela n'est pas un enjeu dramatique extraordinaire. Les interactions de Tom Cruise et Kelly McGillis ne sont pas palpitantes.

Le film est quasi insignifiant et suscite l'incompréhension relativement à l'aura qu'il peut avoir dans la culture populaire. Le film est presque mou et manque de dynamisme. Le film n'est pratiquement pas spectaculaire. Un mystère d'ennui.

Bande-annonce Top Gun

 

 

Taxi 5 (1h42, 2018) de Franck Gastambide

Avec Franck Gastambide, Malik Bentalha, Bernard Farcy, Salvatore Esposito, Edouard Montoute, Sabrina Ouazani, Ramzy Bedia.

La raison d'exister de ce cinquième de franchise importe peu. La direction artistique change. Franck Gastambide et Malik Bentalha prennent les choses en main.

Ce nouveau départ n'est finalement pas déshonorant pour la franchise. Au contraire. C'est un nouveau départ réussi. Avec bien sûr une bonne dose des ingrédients de la recette: humour (plus ou moins pachydermique) et séquences d'action combinant spectaculaire et humour, à base de poursuites automobiles. Et ils reprennent un des ingrédients des précédents: Bernard Farcy. Mais il y a aussi Édouard Montoute, ce qui est une bonne idée, son flegme apportant ce qu'il faut à l'équipe de policiers municipaux. 

Les choses sont un peu plus scatologiques. Et plus maîtrisées.Ce qui fait que ce quatrième de franchise reste recommandable et maintient le niveau de la franchise. La direction d'acteur, les éléments techniques, l'histoire, tout conduit à une suite qui a sa propre raison d'être. Et qui fonctionne.

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Un Seul Bras Les Tua Tous (The One-Armed Swordsman, 1h55, 1967) de Chang Cheh

Avec Jimmy Wang Yu, Chung-Hsin Huang, Chiao Chiao, Yin-Tze Pan, Yanyan Che, Chuan Chen, Hsiung Chao, Pei-Shan Chang.

Nous sommes ici dans la mythologie du sabreur manchot. Jimmy Wang Yu est celui-ci. Il perd son bras par une femme qui l'aime et le déteste en même temps. Il quitte son école de Kung Fu pour vivre dans l'anonymat. Mais son passé va le contraindre à remettre en avant son talent à cause d'une femme.

Le schéma est ultra classique. Et la forme aussi. Chang Cheh refera une version plus violente du film avec le génial La Rage Du Tigre (1971) qui sera beaucoup plus violente, furieuse et masculine (les femmes n'y ont aucune influence sur l'histoire) et aussi moins mièvre que celui-ci qui manque de subversion dans un canevas sans surprise. Jimmy Wang Yu fait ce qu'il peut, mais il n'est pas vraiment aidé, supporté, transporté, par les autres acteurs qui sont un peu fades ou alors dans les ricanements, ni par les deux actrices (pour les deux seuls personnages féminins) qui sont dans la minauderie gênée. Les combats ne sont pas particulièrement mémorables, si ce n'est le super méchant (que nous découvrons à la fin) avec ses outils particuliers et sa botte secrète qui permettent de sortir de la routine des combats usuels pour ce genre de production.

Bande-annonce Un seul bras les tua tous

La Nuit des Fous Vivants (The Crazies, 1h43, 1973) de George A. Romero

Avec Lane Carroll, Will MacMillan, Harold Wayne Jones, Lloyd Hollar, Lynn Lowry, Richard Liberty, Richard France, Harry Spillman, Will Disney, Edith Bell, Bill Thunhurst, Leland Starnes, A.C. McDonald.

Belle réussite que ce film de George A. Romero. Film qui reprend le canevas de l'épidémie qui se propage de manière non contrôlée, et qui rend les gens fous, d'où le titre. Ce ne sont pas des morts-vivants, mais des gens qui ne maîtrisent plus leurs pulsions.

Le talent de George A. Romero est de rendre tout cela crédible, avec sa direction d'acteur à la serpe qui fonctionne parfaitement. Avec les subtilités dans les échanges entre les personnes en couples. Dans son cinéma d'horreur, les couples, leurs relations dans le cadre de l'arc dramatique principal, sont traités souvent traité avec justesse et subtilité alors que l'histoire n'en contient aucune.

Le reste est par contre traité avec le style du réalisateur qui ne fait pas dans la dentelle et est exempt de subtilité psychologique ou de délicatesse. Les États-Unis d'Amérique du réalisateur sont sans finesse et grossier. Le film contient son lot de séquences spectaculaires, violentes, horribles, mais le tout est enveloppé dans des séquences d'actions et de poursuites.

Bien sûr, le gouvernement à l’origine du virus (indiqué dès le début du film) se révèle vite comme ne pouvant pas apporter beaucoup d'aide, si ce n'est tout détruire avec une bombe atomique. Schéma vu, revu et pillé dans de multiples films.

Los Crazies BD 1973 The Crazies (Codename Trixie)

I Came By (1h50, 2022) de Babak Anvari

Avec Hugh Bonneville, Antonio Aakeel, Alicia Ambrose-Bayly, Percelle Ascott, Franc Ashman, Tarik Badwan, Guadalupe Barcala, Gabriel Bisset-Smith, Peter Bramhill, Anthony Calf, Jonathan Coy, Samuel Creasey, Amerjit Deu.

De jeunes cambrioleurs avec un message (ils cambriolent les riches, avec des messages à l'appui) se trouvent à cambrioler une maison où ils trouvent une personne détenue dans la cave. C'est le point de départ de cette histoire policière qui joue avec les nerfs du spectateur. C'est la maison de Hugh Bonneville, juge bien sous tout rapport et intouchable, qui apparaît progressivement comme cachant des secrets, un passé sombre et des pulsions inattendues. Nos cambrioleurs essaient de le dénoncer, d'aider la police, à comprendre, à le compromettre.

À travers son suspense, le film parle très bien de la précarité des gens pauvres et des immigrés à Londres. Hugh Bonneville est très bon dans son interprétation (et le film joue de son aura acquise avec Downton Abbey), inattaquable, équivoque et ambiguë. Le film contient des moments de surprises, c'est à dire des surprises auxquelles nous ne nous attendons pas, mais aussi des montées progressives de la tension. Tout cela est bien huilé et la mécanique fonctionne parfaitement. Un exercice de style réussit.

I Came By

Assiégés (The Outpost, 2h03, 2019) de Rod Lurie

Avec Scott Eastwood, Caleb Landry Jones, Orlando Bloom, Jack Kesy, Cory Hardrict, Milo Gibson, Jacob Scipio, Taylor John Smith, Jonathan Yunger, Alexander Arnol, George Arvidson, Will Attenborough, Chris Born.

Il s'agit de l'histoire d'un poste isolé que tiennent les Étatsuniens dans les montagnes Afghanes. Petit fort isolé extrêmement difficile à défendre (il est entouré de montagnes qui le surplombe). Le film raconte la vie au quotidien de ces soldats, puis comment ils essaient de résister à une attaque de grande envergure des talibans.

Extrêmement spectaculaire, le film arrive à faire sentir le sentiment d'insécurité permanent de ce fort isolé. Avec l'arrivée de nouvelles recrues, le changement de commandant, ou la gestion des munitions sur les différents postes de défense. Le film montre aussi la cohabitation avec les Afghans locaux, par forcément des talibans, mais avec leur code de vie moyenâgeux avec lequel les soldats doivent composer.

Film de guerre choral où il n'y a pas un personnage principal que nous suivons, mais le film réussit à nous faire appréhender l'ensemble du groupe. Dans l'ensemble, il s'agit d'un film très efficace avec une tension permanente qui ne lâche pas le spectateur d'une seconde et lui fait ressentir la claustrophobie de la situation, avec une tension qui augmente progressivement dans le dernier tiers du film.

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