lundi 11 novembre 2019

La Charge Des Tuniques Bleues (1955, The Last Frontier) de Anthony Mann

Avec Victor Mature, Guy Madison, Robert Preston, James Whitmore, Anne Bancroft, Russell Collins, Pat Hogan, Peter Whitney.

La Charge des Tuniques Bleues [Édition Spéciale]Le préwestern, comme nous l'aimons. Des décors superbes, des trappeurs, des Indiens pas contents,  des Tuniques Bleues bêtes et intelligentes. Ici nous avons le duel classique entre l'officier en chef, obsédé et cherchant à faire des éclats (Robert Preston, parfait), et son second, juste et réaliste (Guy Madison, solide, mais moins flamboyant).
Les trappeurs sont représentés par Victor Mature (interprétation peu subtile, mais le personnage est émouvant) qui interprète une brute (il a été élevé dans les montagnes par un autre trappeur) et James Whitmore son père adoptif. Ils rencontrent ces Tuniques Bleues, et sont fascinés par leurs uniformes, par l'alcool et par une jolie fille (Anne Bancroft) qui se trouve être la femme de l'officier en chef.
Cet ensemble est bien imbriqué par un scénario qui exploite tous les éléments dramatiques: les Indiens, l'animosité entre les deux officiers, la relation entre Victor Mature et Anne Bancroft, et tout ce qui est attenant.
C'est filmé en CinémaScope et en Technicolor dans des décors naturels: du beau spectacle.
À noter qu'il est ici question de charge des Tuniques Bleues uniquement à la toute fin du film. Le titre original est plus proche du film: le film se déroule à la frontière avec les territoires indiens lorsque l'Amérique était en cours de conquête par l'homme blanc.

C.R.A.Z.Y. (2005) de Jean-Marc Vallée

C.R.A.Z.Y. PosterAvec Michel Côté, Marc-André Grondin, Danielle Proulx, Pierre-Luc Brillant, Maxime Tremblay, Alex Gravel, Natasha Thompson, Johanne Lebrun, Mariloup Wolfe, Francis Ducharme, Hélène Grégoire.

La vie d'un jeune homme qui combat son homosexualité grandissante dans une famille conservatrice. Le tout sous le ton de l'humour exotique, car tourné en français canadien. Cette famille est constituée de cinq garçons tous caricaturaux: l'intellectuel, le sportif pétomane, le rebelle rockeur tatoué, le petit dernier et donc notre personnage principal, chouchou de son papa conservateur qui se rend compte qu'il est plus attiré par les garçons que par les filles.
Le tout se déroulant sur une vingtaine d'années, depuis sa naissance jusqu'au début de l'âge adulte. Les années sont cadencées par les fêtes de la Noël, les repas en famille, les mariages. Beaucoup d'humour s'égrenant lors de chacun des moments de cette chronique familiale.
Au total cela donne un film sympathique, légèrement décalé, mais manquant  néanmoins de folie.


Joker (2019) de Todd Phillips

Avec Joaquin Phoenix, Robert De Niro, Zazie Beetz, Frances Conroy, Brett Cullen, Shea Whigham, Bill Camp, Glenn Fleshler, Leigh Gill, Josh Pais, Rocco Luna, Marc Maron, Sondra James.

JokerVoilà comment l'univers de DC Comics et de Batman se retrouve inséré dans l'acteur Joachim Phoenix. Qui est de tous les plans et qui porte le film. Le film devrait plus s'appeler "Joachim Phoenix" que "Joker". Joachim Phoenix qui porte un personnage très lourd en passés et souffrances psychologiques et qui arrivera à convertir toute ses brimades et sa maladie mentale dans un personnage qui deviendra le Joker de l'univers Batman. Le film se concluant par la naissance du Joker.
Le film est sombre bien sûr, et dépeint un univers et un environnement extrêmement noir, dramatique et chaotique. 
La mise en scène est vraiment au service du personnage de Joachim Phoenix, sans recours à des diarrhées d'images numériques. C'est en quelque sorte la surprise du film, accointé aux superhéros, mais prenant le contrepoint des franchises Marvel et DC Comics. Mais le scénario à une tendance à l'explication de texte un peu lourde et rabâche ce que le spectateur a compris à quelques reprises: certains dialogues sont inutiles, en particulier dans le dernier tiers du film.
Il est par ailleurs assez amusant de constater que ce film est plutôt une espèce de pamphlet anti Trump et anti-capitaliste, avec ces gens simples, pauvres qui se révoltent, pendant que les riches sont à l'opéra.. 
Dans les constituants du film, il y a aussi la très belle musique d'Hildur Guðnadóttir, utilisée  à bon escient et pas du tout lourdingue. Et bien sûr la performance de Joachim Phoenix qui porte les stigmates de son mal-être interne sur son propre physique. Sa performance est impressionnante il faut le reconnaître.


dimanche 10 novembre 2019

Evasion 2 (Escape Plan 2: Hades, 2018) de Steven C. Miller

Avec  Sylvester Stallone, Dave Bautista, Xiaoming Huang,  Jesse Metcalfe, 50 Cent, Wes Chatham, Chen Tang, Titus Welliver, Tyler Jon Olson, Jaime King.

Evasion 2Drôle de compote que ce produit. Compote coproduction avec  l'Asie, ce qui nous donne un film où la star n'est pas Sylvester Stallone ni Dave Baudista. Mais Xiaoming Huang, acteur chinois, qui s'en sort très bien.
Le film est un mélange d'actions diverses telles que la poursuite en voiture, le combat à mains nues de style kung-fu, avec aussi du suspense technologique. Sylvester Stallone apparaît très peu et il semble juste un alibi et laisse à l'acteur principal, Xiaoming Huang, tout le travail: pour les combats, mais aussi pour les expressions faciales où il en montre au moins sept différentes. Le film est long à démarrer et après une longue exposition, tout le monde se retrouve dans la prison d'où ils vont tenter de s'échapper. C'est le principe de cette franchise et le film devient plus intéressant une fois que les gens sont dans la prison: ils doivent comprendre comment s'en sortir et pour pouvoir s'en échapper.
C'est un film qui a été conçu pour le visionnage en streaming sur ordiphone ou tablette. Tout est en gros plans,  les arrière-plans ne servent à rien et tout est au premier plan: les décors sont dans le noir ou invisibles. Les combats sont découpés très près des corps des personnages ce qui fait qu'on a l'impression qu'il ne bouge pas et les scènes manquent quelquefois de lisibilité.
Sur l'ensemble cette franchise pour ordiphone, gonflé à la testostérone reste une curiosité. Curiosité pour la présence de Dave Bautista qui ne sert strictement ou quasiment à rien (il n'a presque pas de dialogue) et il nous manque les rires enregistrés que l'on pourrait ajouter sur la bande son (comme sur certaines sitcoms). Curiosité pour un Sylvester Stallone qui est un alibi. Qui laisse les séquences d'action aux autres. Nous le voyons au début, puis dans le dernier quart, afin de préparer la suite (un Evasion 3 que la dernière scène convoque, semble disponible dans des canaux de la vidéo à la demande).
Ce film qui bénéficie d'un marketing basé sur Stallone et Bautista doit bénéficier d'un marketing complètement différent en Asie avec sa star chinoise.

L'empereur de Paris (2018) de Jean-François Richet

Avec Vincent Cassel, Patrick Chesnais, August Diehl,  Olga Kurylenko, Denis Lavant, Freya Mavor, Denis Ménochet, Jérôme Pouly, James Thierrée, Fabrice Luchini, Fayçal Safi, Antoine Lelandais.

L'Empereur de ParisLe film appartient à la catégorie des films historiques, avec grandes qualités de reconstitutions (décors,  costumes, us et coutumes). Avec un canevas dramatique qui suit Eugène-François Vidocq (Vincent Cassel, solide et en retenue) dans son ascension depuis le bagne à son poste de chef de la police parisienne. Le film se déroule à Paris pendant que Napoléon est en campagne et que Joseph Fouchet dirige la police de l'Empire (Fabrice Luchini, parfait tout en retrait dans une interprétation sans exubérance et tout en retenue). La distribution féminine est parfaite: Freya Mayor et Olga Kurylenko sont superbes et absorbent leurs scènes. Ainsi qu'August Diehl, parfait et crédible dans son rôle d'antagoniste.
Le film évite l'écueil de faire un film d'action avec arrière-plan historique avec renforts de bruits et de fureurs. Au contraire, il prend le temps de présenter progressivement les personnages clefs, par petites touches, qui se croisent et se recroisent plus tard lors d'évènements dramatiques. La violence n'est pas cachée, mais le film n'est pas là.
Le canevas est le film d'enquête avec constitution d'une équipe (Vidocq construit son équipe avec laquelle il va nettoyer Paris) qui ensuite fait le job. Et d'ailleurs nous aurions aimé que l'histoire continue et ne s'arrête pas là, pour voir jusqu'où Vidocq ira. Même si le personnage de Vidocq reste toujours hermétique et que le spectateur ne sait pas beaucoup de choses de ses états d'âme et motivations.

Hasta la Vista (2011) de Geoffrey Enthoven

Avec Robrecht Vanden Thoren , Johan Heldenbergh , Gilles De Schryver , Isabelle de Hertogh , Tom Audenaert , Karlijn Sileghem , Kimke Desart. 

Bande-annonce Hasta la VistaC'est l'histoire de trois handicapés, un tétraplégique, un aveugle et un malade condamné au fauteuil roulant. Qui se disent qu'ils n'ont pas encore connu de contact physique intime avec une femme. Ils apprennent qu'un bordel en Espagne accueille les handicapés, "les personnes comme eux". Ils fomentent donc un voyage à l'insu de leur famille jusqu'en Espagne pour arriver à leur fin. Bien sûr, le trajet (en camionnette) sera un parcours initiatique et les choses ne se dérouleront pas comme prévu. Et  ce canevas est un formidable vecteur de drames, d'humour, de moments jubilatoires.
La réussite du film est dans sa manière de montrer le handicap dans sa vie de tous les jours. Et dans son scénario qui mélange adroitement humour et drame, sans condescendance et sans pathos. Ceci accointés à des acteurs formidables: le spectateur se questionne et se met à hésiter et à se demander s'ils n'ont pas fait jouer de "vrais" handicapés physiques.
Même si le canevas dramatique est déjà vu souvent, un beau film, à la fois gai et triste, rempli d'émotions, mais toujours juste.


Violent Cop (1980) de Takeshi Kitano

 Avec Takeshi Kitano, Maiko Kawakami, Makoto Ashikawa, Shirô Sano, Sei Hiraizumi, Mikiko Otonashi, Hakuryû, Ittoku Kishibe.

Violent Cop est le premier film réalisé par Takeshi Kitano. Nous y retrouvons tous les éléments qui vont constituer son cinéma et ses films ultérieurs. Ce n'est pas un film matriciel, mais c'est un film référence. Le positionnement et le rôle des femmes dans ses drames. Le rôle des Yakuza et de leur code qui permet à la fois de l'humour pour les Occidentaux, de la violence pour les Japonais et du ridicule et une certaine fascination que l'on peut avoir devant ses personnages extrêmement brutaux, mais à qui leurs supérieurs peux crier au visage sans qu'ils bronchent.
Violent Cop PosterViolent CopMais aussi des personnages en bordure, toujours en limite, le personnage principal du policier qui est tout à la foi inexpressif et n'extériorise pas ses troubles sauf sous une forme de violence subite et brutale. Le schéma de la vengeance aussi souvent présent chez Takeshi Kitano à la fois comprise ou incomprise par le spectateur, mais aussi par cette passion qu'a Takeshi Kitano pour montrer des personnages qui marchent dans les rues des villes japonaises,  dont ici une ville contemporaine. Mais aussi une multitude de thèmes et de comportements qui au premier degré sont d'une tristesse ou d'une noirceur, mais qui au second degré peuvent paraître hilarants. Takeshi Kitano au cinéma est la surenchère dans le drame et le mutisme et rarement dans l'exubérance ou alors une exubérance de violence pas du tout voyeuriste.
Autre élément intéressant que nous trouvons dans tous les Kitano: la bande-son. Son utilisation de la musique et des bruitages: Takeshi Kitano ne tartine pas ses scènes de musique en permanence, mais l'utilise à bon escient et avec parcimonie. C'est un de ses grands talents.
Bref, un film fondamental, au sens littéral.

Rambo III (1988) de Peter MacDonald

Avec Sylvester Stallone, Richard Crenna, Marc de Jonge, Kurtwood Smith, Spyros Fokas, Sasson Gabai.


Rambo III PosterLes ingrédients de cette saga sont pérennisés avec ce troisième de franchise. Ici John Rambo, qui aide des moines dans un pays asiatique, est embarqué dans une histoire pour sauver son colonel de papa qui s'est planté en Afghanistan. L'argument est facile, mais c'est un prétexte à amener notre ami John Rambo à affronter dans de superbes décors à la fois sur terre et sous terre un méchant Soviétique et ses soldats russes tout en étant aidé par des Afghans grands combattants devant l'Histoire. 
Un certain nombre de séquences sont réellement spectaculaires encore une fois sans utilisation d'images numériques, à base d'hélicoptères, de décors superbes et d'exploitations de ces décors.
Sur le plan de la tôle froissée et déchirée, nous sommes dans le summum pour ce genre de production dans les années 80. Avec en plus ici le début d'éléments humoristique entre John Rambo et son copain colonel qui amène un petit peu d'auto-ironie qui n'est pas désagréable et qui permet de se moquer un peu de soi-même c'est-à-dire de sa propre franchise qui ne recelait aucun élément d'humour dans le premier ni dans le second (hormis l'humour involontaire devant sa profusion de clichés) mais qui ici apparait avec quelques bons mots et qui rend la dernière partie du film à la fois spectaculaire et légère, mais pas du tout dans l'esprit de la franchise. À noter que Sylvester Stallone corrigera cette tendance à l'humour dans les deux films suivants qui en sont complètement dénués et qui sont des surenchères dans la noirceur et la violence.

Les Crevettes Pailletées (2019) de Cédric Le Gallo et Maxime Govare

Avec Nicolas Gob ,Alban Lenoir, Michaël Abiteboul, David Baïot, Romain Lancry, Roland Menou, Geoffrey Couët, Romain Brau, Félix Martinez, Maïa Quesemand, Pierre Samuel, Camille Thomas-Colombier.

Les Crevettes pailletéesLes crevettes pailletées sont une équipe de water-polo constituée exclusivement d'homosexuels. C'est l'argumentaire du film: à la fois,  démystifier et montrer les clichés dans le monde homosexuel et montrer la confrontation avec quelqu'un qui à priori n'a aucun rapport avec cet univers  (Nicolas Gob, dans une interprétation un peu trop rigide) et voir comment il va évoluer auprès de cette équipe. Un stratagème scénaristique l'obligeant à entrainer cette équipe: il est champion de natation qui doit faire ses preuves en accompagnant cette équipe de water-polo aux Gay Games.
Le film positionne dans cette équipe de water-polo une typologie d'homosexuels que nous imaginons représentatifs: transsexuel, fêtard, marié, timide, qui s'ignore, folle, macho, gros laid, etc.  Un patchwork qui permet d'évoquer différentes formes de militantisme ou de non-militantisme.
Tout ceci est plutôt bien conduit, tout en contenant du drame, de l'humour et de l'émotion, basés à la fois sur des quiproquos et des confrontations, pour donner un ensemble plutôt agréable, sans génie, mais visionnable.

Les Invisibles (2018) de Louis-Julien Petit

Avec  Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noémie Lvovsky, Laetitia Grigy, Adolpha Van Meerhaeghe, Déborah Lukumuena, Brigitte Sy.

Les InvisiblesLes invisibles sont des femmes sans domicile fixe tentant de se réinsérer. À travers une structure d'état qui les héberge en journée en les aidant a retrouver un travail. Le canevas dramatique mélange leur parcours dans l'institution avec leur passé, les travaux d'apprentissage pour arriver à se réinsérer pendant lesquels les fonctionnaires sont confrontés à des éléments de réalité, puis la vie de l'institution avec les cadres qui la constituent. Et avec les protocoles: elles n'ont pas le droit de passer la nuit dans l'institution et doivent aller dans un autre endroit pour dormir.
La force du film est de ne pas être larmoyant et de ne pas s'apitoyer sur le sort de ces personnes qui sont de vraies sans domiciles fixes du monde réel, qui sont mélangés avec des acteurs confirmés. Audrey Lamy et Noémie Lvovsky sont envoutées par leur personnage qui sont eux aussi dépeints, ayant chacun d'eux des problèmes (une n'a pas de vie personnelle, l'autre est une bourgeoise en plein divorce).
Le film a pour objectif de montrer que ces personnes sont des êtres humains, avec leur fierté, consciente de leur situation, essayant de s'en sortir avec leurs propres moyens (avec des qualifications et éducations extrêmement diverses) qui peuvent être complément irréalistes (et donc ne produire aucun résultat).



La Beuze (2002) de François Desagnat et Thomas Sorriaux

Avec Michaël Youn, Vincent Desagnat, Zoé Félix, Alex Descas,  Lionel Abelanski, Jean-François Gallotte, Ginette Garcin, Jorge Cabezas, Maka Sidibe, Youssef Diawara.

La beuze PosterCette beuze, cette drogue, est un véhicule pour Michaël Youn et son acolyte adorateur de drogue à fumer qui sont conviés dans une aventure où ils sont confrontés à des dealers de différentes natures (de très méchant à super méchant, avec le clin d'oeil amusant au Scarface - 1983 - de Brian de Palma).
Les comiques et acteurs principaux abattent avec une grande énergie tout un tas de scènes et l'ensemble, sur un canevas déjà vu de multiples fois notamment dans des films états-uniens,  arrive à produire régulièrement de bons gags et des rires. Ce qui est bien le but de genre de film.
Le canevas est un film qui mêle la rédemption du personnage principal de Michael Youn, crétin et inutile dans la vie qui passe à la fin à quelque chose de plus substantiel, tout en passant par la recherche de l'argent puis la recherche de l'amour. Tout cela est plutôt bien fait et n'est pas plus déodorant que certaines comédies américaines de même conception que nous pourrions trouver chez un Will Ferrell ou un Adam Sandler.
Est-ce le fruit des sept scénaristes crédités... Nous voulons bien le croire. Le tout emballé dans un canevas technique très au point et de très bon niveau: direction d'acteur, progression dramatique. Avec de multiples personnages, plus ou moins caricaturaux, mais qui existent.

Rambo II: La Mission (First Blood Part II, 1985) de George P. Cosmatos

Avec Sylvester Stallone, Richard Crenna, Charles Napier, Steven Berkoff, Julia Nickson, Martin Kove, George Cheung.

Rambo II : la missionCe deuxième de franchise commence à la suite du premier. Ce n'est pas étonnant. John Rambo est maintenant prisonnier et c'est ce bon vieux colonel Sam Trautman qui vient le chercher pour aller libérer des prisonniers peut-être abandonnés au Vietnam. Le film est intéressant pour sa croyance, peut-être presque naïve, mais en tout cas de ces années-là, dans un spectacle devant la caméra. C'est-à-dire une croyance dans un spectacle énorme devant la caméra ici basé sur des effets pyrotechniques. Il n'y a pas ici d'image générée par ordinateur et le rendu est vraiment très différent des films actuels où il y a beaucoup de feu et d'explosions numériques. Ce qui donne au film une certaine carnation ou une certaine chair. La jungle, la poudre, les flammes, les explosions sonnent toutes d'une manière différente de celles des films d'action CGI porn actuels. Ne serait-ce que pour sa photo et l'image, le film est intéressant et n'est pas sans qualité plastique. Le film est naïf et touchant dans sa croyance dans une forme de spectacle, sans CGI!
Cette naïveté se retrouve aussi dans la caractérisation de personnage très cliché voir extrêmement caricaturaux. Mais finalement ce n'est pas un défaut, car le cahier des charges est de montrer des séquences d'action, de montrer les muscles de John Rambo, de montrer le sadomasochisme du personnage, de montrer des gerbes de feu et de montrer des séquences de combat spectaculaires. Le cahier des charges de la production était clair. Sur ce sujet on peut dire que le film rend hommage aux artificiers et il est probable que le travail du réalisateur fut celui d'un gestionnaire des différentes équipes et métiers conviés.
Un des éléments importants du film est la magnifique musique de Jerry Goldsmith avec un thème décliné sous de multiples orchestrations différentes, mais qui font mouche avec les images.
Le film n'est pas sans déséquilibre. Avec le méchant de service, Charles Napier, et son quartier général en toc qui fait vraiment Série Z. Personnage qui apporte des éléments comiques, qui ne meurt pas à la fin et c'est normal, car il n'est pas ni barbu ni obèse ni avec lunettes, mais qui curieusement passe son temps à manger et boire dans quasiment tous les plans.