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vendredi 17 avril 2015
Hunger Games l'Embrasement (2013) de Francis Lawrence
On reste toujours étonné devant un tel sujet, qu'une série B aurait traité en 1h20, et ce en un seul film. Ici c'est déjà le deuxième et il y en aura quatre en tout. Et la durée est de plus de 2h20, et le film très verbeux, s'étire péniblement pendant une heure et demie de bla-bla et de boursouflure.
Autant le premier volet était un film de survie rigolo et un peu inventif, avec de la violence, autant ici le film s'étire en longueur pour s'interrompre en plain milieu de l'action. Action qui nous avait réveillées et suscité un peu d’intérêt quelques minutes avant.
Et en plus de se terminer mal, et ne pas clôturer son histoire: il faut visionner la suite pour comprendre ce qui se passe. Suspense torride. Les scénaristes sont devenus paresseux.
L'effet néfaste de Peter Jackson (Le Seigneur des Anneaux et Le Hobbit, avec leurs trois films mal terminés) semble devenu le standard de la boursouflure.
Il est possible de se demander pourquoi, plutôt que de réaliser des produits déséquilibrés et sans personnalité, ils ou elles ne font pas une série télévisée directement; l'étirement et les multiples personnages du sujet s'y prêtent bien. Et l'univers diégétique s'y prête bien aussi.
Le film fait penser à une pâte (je veux dire la préparation de composition variable et de consistance plutôt molle, destinée à des usages pâtissiers.) , pâte feuilletée par exemple, que l'on roule, que l'on étend, que l'on élargit et étire, que l'on roule encore, en évitant que ça casse. Le troisième volet étant étiré sur deux films! Pour passer de boursouflure à baudruche? Nous verrons bien.
Ceci étant dit, la direction artistique est de bon niveau et les acteurs bons. Il y a un travail spectaculaire et amusant sur les costumes et les maquillages.
Mais le film manque cruellement de violence et de subversion.
Godzilla (2014) de Gareth Edwards
Ici le film fait tout pour justifier, expliquer, avec la chronologie des évènements. Et le film présente Godzilla comme "gentil" (comme diraient les enfants), et les méchants, sont d'autres monstres, les "MUTO" (attention, pour les spécialistes, signifie: Massive Unidentified Terrestrial Organism). D'ailleurs le film devrait s'appeler plutôt "MUTO" que "Godzilla", car le père Godzilla n'est pas souvent à l'écran, et sa façon de se mouvoir avec son gros postérieur le fait plutôt ressembler à une bouteille d'Orangina qui essaie de marcher. Bref il ne fait pas peur et est à la limite du ridicule. Et en plus nous imaginons qu'il ne doit pas se laver les dents tous les jours; c'est vrai, on ne parle jamais du lavage de dents des monstres subaquatiques.
Le film contient son lot de séquences spectaculaires et toutes parfaitement exécutées. Et le film joue parfaitement avec les noirs et ce qu'on ne voit pas: ce choix de ne pas beaucoup montrer rend le film plus intense par moment avec de belles séquences de nuit au suspense réussit.
Au total une bonne série B, mais trop longue, trop sérieuse et manquant d'auto ironie.
Pas son genre (2014) de Lucas Belvaux
Beau drame qui prend des détours que l'on ne devine pas, sous la forme d'une comédie dramatique, pour évoluer vers le drame, avec sa conclusion, qui sans être brutale est sans concession commerciale.
Le film est en quelque sorte un remake de Bienvenue chez les Ch'tis: un fonctionnaire (professeur de philosophie) est muté à Arras. Pour lui c'est synonyme d'horreur. Il ne sait pas s'engager dans une relation. Il va croiser une coiffeuse (brillante Émilie Dequenne), à l'opposé de sa personnalité. Loïc Corbery est bon aussi et nous montre avec subtilité la vacuité de sa vie.
De la belle ouvrage qui a le mérite de présenter un certain nombre de questionnements de la vie de ces personnages en échos aux questionnements de tout un chacun. Tout en présentant des confrontations de couches sociales différentes. Le film essayant de répondre à la question: la vacuité dans différents milieux sociaux peut-elle faire se rejoindre des individus. Eh bien non, selon Lucas Belvaux.
Appaloosa (2008) de Ed Harris
Beau casting pour ce beau western où tout les personnages masculins gravitent autour de Renée Zellweger, qui essaie de survivre, dans un Ouest où le femmes ont pas beaucoup de place.
Pas de manichéisme ici et un beau duo entre Ed Harris et Viggo Mortensen.
The wrong mans (2013) de James Corden et Mathew Baynton
Cette série télé britannique et étatsunienne renouvelle le film de nigauds. Ici deux nigauds se retrouvent embarqués dans une histoire qui mêle kidnapping et rançon, espionnage, mafia. Et la formule fonctionne, et ce sur la durée (6x29 min) sans temps morts: humour, quiproquos et des moyens de film de cinéma, dans cette campagne anglaise toujours aussi désertique (voir la série Chapeau Melon et Bottes de Cuir).
De la belle ouvrage dans son genre.
Une Nouvelle amie (2014) de François Ozon
Avec Romain Duris, Anaïs Demoustier, Raphaël Personnaz.
Il est bien dur de rentrer dans ce film. Il y a du travail sur la forme. Le réalisateur se démène pour que l'on ne puisse pas dater l'univers, que l'on ne sache pas à quelle époque ni où (pays par exemple; les maisons et décors évoquent l'Amérique du Nord, mais ils parlent français) l'histoire se déroule.
Les personnages ne suscitent aucune empathie. C'est là le seul et gros défaut du film. On suit l'histoire par curiosité: comment cette histoire va-t-elle évoluer? Quelle est la prochaine articulation dramatique? Le film nous interroge sur le plan narratif, par académisme, mais nullement par ce que vivent les personnages. Ce qu'ils vivent ou ressentent ne nous concerne pas.
Ce film fait penser à un prototype abstrait, une esquisse, qui va évoluer ensuite vers de l'incarnation, de la carnation. Mais qui n'y arrive pas et reste toujours dans le conceptuel. Mais peut-être que le film est là. Avec des défauts dans le personnage de Raphaël Personnaz, qui nous comprenons bien n'intéresse pas l'auteur et paraît caricatural.
Au total on ressent plutôt un exercice de style un peu vain.