samedi 8 juillet 2017

The Nice Guys (2016) de Shane Black

Avec Ryan Gosling, Russell Crowe, Margaret Qualley, Kim Basinger, Matt Bomer, Angourie Rice, Rachele Brooke Smith, Ty Simpkins, Jack Kilmer, Yaya DaCosta, Keith David, Hannibal Buress, Beau Knapp, Yvonne Zima, Lexi Johnson, Gary Weeks, Kimberly Battista, Carla Shinall, Murielle Tello, Kati Akins, Sala Baker, Michael Beasley, Mark Kubr, Joshua Hoower, Steve Wilder, Terense Rosemore, Anna McNiven, Roger Neal.
The Nice Guys
Nous avons le fruit des travaux de l'auteur et scénariste Shane Black. Auteur d'un certain nombre de films de potes dans les années 80-90 dont l'Arme Fatale. Mais aussi des dialogues de Predator. Grand spécialiste des dialogues verbeux et vulgaires, avec beaucoup d'humour. Et ici cela fonctionne très bien. L'histoire est un prétexte d'enquête dans une reconstitution des années 70 dans le milieu des films érotiques qui sollicite nos deux détectives privés, Ryan Gosling et Russel Crowe. Ryan Gosling est parfait et impressionne pour son rôle de détective minable. Chose qu'il n'avait pas encore laissée transparaître dans certains de ses films précédents où il était plutôt inexpressif. Russell Crowe dans le rôle du dur qui passe son temps à donner des coups de poing parce qu'il est payé pour ça. Ils se retrouvent à enquêter en duo. Et le réalisateur conduit son film d'une manière qui se veut beaucoup plus réaliste que des productions policières de même acabit. Par exemple; lorsque Ryan Gosling essaie de fracturer une porte en cassant la vitre avec son poing, il n'arrive qu'à s'ouvrir les veines; très bonne et très amusante scène où il se retrouve aux urgences; cela donne le ton du film.
On notera aussi la qualité de la reconstitution des années 70; ce n'est pas nouveau dans ce genre de film les Américains sont très fort pour ça.
Au total c'est une comédie policière assez ironique, avec de l'humour noir et beaucoup de seconds degrés, qui embrasse les clichés, et les tord.

L'Etrangleur de Boston (The Boston Strangler, 1968) de Richard Fleischer

Avec Tony Curtis, Henry Fonda, George Kennedy, Mike Kellin, Sally Kellerman, Hurd Hatfield, Murray Hamilton, Jeff Corey, Carolyn Conwell, William Marshall, George Voskovec, Leora Dana, Jeanne Cooper, Austin Willis, Lara Lindsay, George Furth, Richard X. Slattery, William Hickey.James Brolin, Eve Collyer, Carole Shelley.

L'Etrangleur de BostonL'étrangleur de Boston est intéressant à comparer avec les films enquête sur des tueurs en série qui ont été faits en grande quantité pendant les années 90 et 2000. Le film est structuré en plusieurs parties. La première partie nous montre les différents meurtres sans nous montrer le tueur. En utilisant la technique du split screen. Qui était nouvelle à l'époque de la réalisation du film. Pour la deuxième partie, le scénariste et le réalisateur choisissent de nous montrer le tueur; nous comprenons qu'il s'agit de Tony Curtis. Puis la troisième partie est sur le tueur, sa vie de famille, sa manière de rentrer chez les victimes, qui est presque par hasard attrapé dans un hôpital où il venait se faire soigner parce qu'il venait de tenter de faire une nouvelle tentative d'effraction d'un appartement (et se blesser). Les enquêteurs le croisent par inadvertance, mais l'intuition de Henry Fonda est que c'est peut-être lui (blessure de la main). À partir de là la dernière partie du film est dédiée à l'interrogatoire et la recherche d'aveux. On se rend compte de sa maladie mentale et de sa double personnalité. La qualité du film est de montrer le tueur, mais de ne pas être à sa place et donc de montrer ce qu'il ressent, de montrer ses visions et donc de montrer les effets de sa maladie mentale, de son point de vue. Mais le choix du réalisateur est de toujours montrer ce qu'il fait, son comportement.
Nous n'avons pas d'empathie pour lui, mais nous percevons un petit peu les mécanismes ou en tout cas nous voyons la façade de ses changements de personnalité. Tony Curtis est parfait dans ce rôle et constitue une interprétation de référence pour ce genre de personnage.
Techniquement, le film tient toujours la route. Son utilisation du split screen, c'est-à-dire de la fragmentation de l'écran pour montrer la même scène sous plusieurs angles, reste fonctionnelle, malgré les années et ne fait pas ridicule ni de date pas le film. Même si nous imaginons qu'un montage sérialisé pour montrer la même scène sous différents angles pourrait très bien fonctionner aussi.

A Most Violent Year (2014) de J.C. Chandor

A Most Violent YearAvec Oscar Isaac, Jessica Chastain, David Oyelowo, Albert Brooks, Alessandro Nivola, Elyes Gabel, Catalina Sandino Moreno, Peter Gerety, Christopher Abbott, Ashley Williams, John Procaccino, Glenn Flesher, Jerry Adler, Annie Funke, Matthew Maher, David Margulies, Pico Alexander, Giselle Eisenberg, Taylor Richardson, Daisy Tahan, Elizabeth Marvel, Robert Clohessy.

Cette année la plus violente est plutôt une bonne surprise. A priori le sujet est sans intérêt. C'est l'histoire d'un latino qui a monté une société de transport de fioul qui est confronté à la concurrence déloyale, à des cambrioleurs et un procureur qui souhaite le faire tomber à tout prix et qui diligente une enquête fiscale le concernant.
Sa femme, issue de la mafia, Jessica Chastain insignifiante, voudrait faire intervenir sa famille. Lui veut rester dans la légalité et l'ordre des choses et refuse d'être hors-la-loi. Tout ceci dans un contexte économique des années 80 où le fait de distribuer du fioul était un moyen de se faire beaucoup d'argent. Et malgré ce sujet sans intérêt voire soporifique, le film, sur la durée, emporte le spectateur parce que son personnage principal finalement que nous imaginons régulièrement en danger (il a la pression de sa femme, de ses employés, des concurrents, de la police, des cambrioleurs qui volent le fioul) ou sur le point de se faire abattre ne l'est pas. Il garde son intégrité malgré sa femme et finalement donc s'en sort à la fin, nous ne dirons pas comment (il y a une surprise). Mais c'est un film bien écrit avec une direction d'acteur de qualité légèrement académique, précieux, mais qui fonctionne bien.

L’ Interview qui tue ! (2014) de Seth Rogen et Evan Goldberg

 Avec James Franco, Seth Rogen, Lizzy Caplan, Randall Park, Diana Bang, Timothy Simons, Reese Alexander, Anders Holm, James Yi, Paul Bae, Geoff Gustafson, Dominique Lalonde, Anesha Bailey, Charles Rahi Chun, Don Chow, Tommy Chang, Aubrey K. Miller, Ben Schwartz.

The Interview - Édition libertaire (version non censurée)Cette interview qui tue est un film débile avec des personnages semi-débiles. Mais cela fonctionne très bien et constitue dans le genre de film détraqué pour détraqués, un très bon film.
Nous sommes estomaqués par la performance de James Franco qui cabotine avec alacrité.  Le film a une aptitude à mélanger le scatologique, le sexe et la bêtise pour faire un ensemble où la vulgarité est à son summum artistique.
Le film est intéressant dans sa manière de parler des médias. James Franco incarne un animateur de talk-show sur des sujets sans intérêt avec célébrités qui se confient sur des sujets insignifiants (par exemple,"j'ai été violé par un berger allemand"). Il se retrouve dans la capacité à pouvoir interviewer Kim Jong-un, le dictateur nord-coréen. Il est fan de son émission. Nous avons droit donc un certain nombre de scènes qui se déroulent en théorie en Corée du Nord. C'est au total un film un peu détraqué, foutraque, qui dans son genre est une réussite.
La dernière partie fait bifurquer le film dans une espèce de comique gore et sexuel de bon aloi. Est-ce un futur nanar, ou un futur film culte, nous le serons dans quelques années. Il en a le potentiel.