mardi 26 décembre 2017

Le 13eme Guerrier (1999) de John McTiernan

Le 13ème guerrierAvec Antonio Banderas, Dennis Storhoi, Vladimir Kulich, Diane Venora, Daniel Southern, Omar Sharif, Tony Curran, Maria Bonnevie, Sven Wollter, Brian Jensen, Richard Bremmer, Erick Avari, Sven-Ole Thorsen, Alex Zahara.

Un film d'action avec des décors naturels, magnifiques, avec des épées, des chevaux, et un village assiégé par des créatures qui se prennent pour des ours. A l'époque du tout numérique, la force du film est dans l'exploitation des éléments: brume, boue, feu, pluie, sang, l'eau, mais aussi le bois, les arbres. Le tout conduit sous les yeux de l'Arabe, Antonio Banderas, dans sa meilleure interprétation. Il est le treizième guerrier qui complète les douze guerriers Vikings qui ont décidé d'aider un roi Viking à se défendre  contre les Wendols, les mangeurs de morts, des créatures peu sympathiques qui collectionnent les têtes (coupées).
La force du film est aussi dans son dosage des méchants: dont on parle au début, que l'on ne voit pas ou que par bribe, puis que l'on affronte dans la brume ou à la tombée de la nuit. Pour finalement être incarné par leur chef de guerre et par leur mère. Et  aussi dans son recours aux images violentes de sang, de têtes coupées, de plaies ouvertes.
Même si certains éléments le laissent supposer, l'histoire ne contient aucun élément fantastique. C'est  aussi ce qui fait sa force. Ce sont des humains qui s'affrontent, de niveaux de barbarie différents. C'est ce qui fait que le film, bien qu'il puisse y être apparenté, n'est pas de l'heroic fantasy. Il se veut film historique et film de choc des cultures (la culture raffinée des Perses versus celle des Vikings versus celle des Wendols).
Le film se distingue aussi par son anti-climax, l'affrontement entre le roi des Vikings et le chef de guerre Wendols: filmé au ralenti tout en étant spectaculaire. Cette séquence il faut dire arrive après le clou du film, l'attaque du "serpent de feu", le siège du village par les cavaliers lors de belles séquences spectaculaires de charges et d'affrontements (épées, flèches).
Le film est coproduit par l'auteur du roman initial, Michael Chrichton, mais aussi coproduit par John McTiernan lui-même. Il est probable qu'une partie de certaines séquences aient été retournées par Michael Chrichton. Mais l'on retrouve bien les caractéristiques visuelles de Predator, de Medecine Man ou de Basic.







Money Monster (2016) de Jodie Foster

Money Monster - DVD + Copie digitaleAvec George Clooney, Julia Roberts, Jack O'Connell, Caitriona Balfe, Dominic West, Lenny Venito, Giancarlo Esposito, Emily Meade, Aly Mang, Olivia Luccardi, Chris Bauer, Condola Rashad.

Si nous comprenons l'intention, nous restons sur notre faim. George Clooney s'est surement bien amusé à camper son personnage haut en couleur. Le film se veut quelque part comme un outil pour dénoncer certaines dérives du capitalisme et des médias. Mais nous restons circonspects sur la démonstration et sur son absence d'efficacité.
Même si le film intrigue pour arriver à nous faire regretter la mort de Jack O'Connel; mort que le film nous laisse entrevoir aisément. Julia Roberts dans un rôle passif, est gâchée. Son personnage a peu d'intérêt.
L'histoire manque de débiles et débilités: il aurait fallu les frères Coen pour la faire décoller.

Loving (2016) de Jeff Nichols

LovingAvec Ruth Negga, Joel Edgerton, Will Dalton, Dean Mumford, Terri Abney, Alano Miller, Chris Greene, Benjamin Booker, Justin Robinson, Dennis Williams, Keith Tyree, Sharon Blackwood, Rebecca Turner, Christopher Mann, Mike Shiflett, Winter-Lee Holland, Karen Vicks, Lance Lemon, Marquis Adonis Hazelwood, Marton Csokas, Greg Cooper, Michael Abbott Jr., Robert Haulbrook, Bill Camp.

La force du film est d'éviter tous les clichés de ce genre de drame du racisme ordinaire et quotidien. Ici, Monsieur Loving (Joël Edgerton, avec un rôle à sa mesure) ne souhaite qu'une chose: continuer à aimer sa femme et s'en occuper. Le fait qu'il soit blanc et qu'elle soit noire n'est pas dans ses préoccupations et ne saurait l'en empêcher. Le tout dans le contexte des lois raciales étatsuniennes.
Jeff Nichols réalise un film d'une simplicité déconcertante. À la fois historique sur le mode de vie de ces gens dans la campagne où un homme blanc vie avec des noirs et cela ne semble gêner personne et parait naturel. Leurs loisirs tournent autour de l'automobile avec des courses et beaucoup de mécanique. Mais aussi l'histoire d'un couple dans un contexte social très précis (ségrégation et racisme).
La force du film était aussi de donner l'opportunité à Joël Edgerton de montrer tout son talent d'acteur. À la fois mutique, mais expressive, son interprétation le montre insensible tout en ne comprenant les enjeux de ces histoires de racisme et de règles entre noir et blanc. Que des avocats en recherche de notoriété vont monter en épingle.
Au total c'est un très beau film pour Jeff Nichols; peut-être son chef-d'œuvre.

La Pièce Montée (2009) de Denys Granier-Deferre

Pièce montéeAvec  Clémence Poésy, Jérémie Renier, Jean-Pierre Marielle, Danielle Darrieux, Christophe Alévêque, Aurore Clément, Julie Depardieu, Charlotte de Turckheim, Léa Drucker, Hélène Fillières, Julie Gayet, Dominique Lavanant.

La comédie française avec histoires de familles, histoires de sexe, histoires d'amour. Avec une grosse distribution. Une tentative de film choral. Les acteurs y croient, mais il y est difficile d'y voir autre chose qu'un téléfilm sans personnalité et sans point de vue. Cela aurait était mieux à traiter au théâtre. Pas grand-chose à sauver au total.



Chouf (2016) de Karim Dridi

ChoufAvec Sofian Khammes, Foued Nabba, Zine Darar, Oussama Abdul Aal, Foziwa Mohamed, Nailia Harzoune, Tony Fourmann, Mourad Tahar Boussatha, Mohamed Ali Mohamed Abdallah, Hatika Karaoui, Slimane Dazi, Simon Abkarian, Myriam Schaetsaert.

Il y a le grand frère qui vend de la drogue et qui amène de l'argent au foyer, même si son père n'est pas très content. Il y a le frère qui fait des études, qui est celui qui va s'en sortir, mais qui décide de rester et de venger son frère qui a été abattu. Un documentaire sur les trafics dans les quartiers nord de Marseille: il pénètre le milieu et gravi les différents échelons, pour arriver à savoir qui a tué son frère et pourquoi
Le film a été tourné dans le quartier nord de Marseille ce qui donne une composante documentaire très forte. De même que la vie de la bande et son fonctionnement nous sont présentés au gré de l'évolution de notre personnage principal dans le groupe.
La distribution et les acteurs font mouche. L'histoire est tragique, mais le déroulé est bien écrit. Et même si nous devinons comment cela va se terminer, le film reste passionnant de bout en bout.

vendredi 22 décembre 2017

Vera Cruz (1954) de Robert Aldrich

Avec Gary Cooper, Burt Lancaster, Denise Darcel, Cesar Romero, Sara Montiel, George Macready, Jack Elam, Ernest Borgnine, James McCallion, Morris Ankrum, James Seay, Henry Brandon, Archie Savage, Charles Bronson, Charles Horvath, Jack Lambert.
Vera Cruz

Voilà un film de trogne. Nous y retrouvons un Gary Cooper vieillissant, et Burt Lancaster en chef de bande charismatique qui dégaine plus vite que les autres. Tous les deux dans des rôles opposés: deux mercenaires qui se mettent ensemble pour l'argent. Burt Lancaster en psychopathe tout sourire et dents blanches immaculées. Gary Cooper qui est un ancien officier sudiste, qui a perdu la guerre de Sécession, et qui vient rechercher de l'argent au Mexique en vendant son talent au plus offrant; tout comme Lancaser. Ils essaient de gagner de l'argent pendant la révolution mexicaine contre l'occupant français et l'Empereur Maximilien. D’abord ensemble, ils finiront par s'affronter.
Autres trognes dans la distribution: Jack Elam, Ernest Borgnine ou Charles Bronson. Que des visages familiers.

De plus ici tout est parfaitement écrit (beau scénario de Roland Kibbee et James R. Webb). Que ce soit les méchants c'est-à-dire les Français et l'empereur Maximilien, avec Cesar Romero en tête qui est délicieusement méchant. L'intrigue entre Lancaster et Cooper pour la protection du trésor et les différents retournements de situation associés. La révolution mexicaine pointe son nez et remet en cause certaines convictions. Tout concourt à faire de ce film un classique instantané.



Fast & Furious 8 (2017) de F. Gary Gray

Avec Vin Diesel, Jason Statham, Dwayne Johnson, Michelle Rodriguez, Tyrese Gibson, Ludacris, Charlize Theron, Kurt Russell, Nathalie Emmanuel, Luke Evans, Elsa Pataky, Kristofer Hivju, Scott Eastwood, Patrick St. Esprit, Janmarco Santiago, Luke Hawx, Corey Maher, Olek Krupa, Alexander Babara, Andre Pushkin, Robert Jekabson, Nick Gracer, Eden Estrella, Gary Weeks, Matthew Cornwell, Jeremy Anderson, Jason Rhymer.
Fast & Furious 8 - DVD + Copie digitaleNous restons dépités devant ce genre de produit. Qui fait plutôt penser à un dessin animé. Tant les personnages sont des schémas (la direction d'acteur est inexistante). Tant l'image est laide. Et tant les séquences d'action sont celles d'un dessin animé, avec les énormités et les excès que permet le dessin animé.
Nous sommes intrigués par le fait que ce produit a eu un succès aussi important. Il n'y a pas d'histoire, c'est un condensé de vulgarités et de bêtises, mais il y a quelques scènes d'action rigolotes. Par ailleurs cette histoire de demeurés mentaux qui se retrouvent à conduire en automobile sur un lac gelé dans un pays d'Asie comme si de rien n'était: nous nous demandons comment ils en sont arrivés là;  rien ne questionne la crédibilité, ni l'utilité, ni la cohérence, ni fondamentalement à quoi tout ceci peut-il bien servir ! Surement à divertir. Mais cette franchise est vraiment le degré zéro du divertissement: du vide sur de l'insignifiant. Elle réalisé par des fainéants. 

Le réalisateur est connu pour son absence de point de vue. Nous ne pouvions donc pas attendre grand-chose de ce film. Et effectivement c'est un film qui n’est basé sur rien. Et ce genre de film donne de l'intérêt à une vieille franchise comme celle de James Bond qui est quand même beaucoup plus chic et stylée. Et cela commence par la distribution, dénuée de classe; ils et elles ont l'air fatigué et usé (Michelle Rodriguez confirme encore une fois qu'elle est la pire actrice de sa génération); Charlize Theron qui a surement besoin d'argent fait son boulot de méchante de dessin animé. Nous aimerions qu'ils et qu'elles meurent. Mais non.
Le navet étalon.
 

Les tueurs (The Killers, 1946) de Robert Siodmak

Avec Burt Lancaster, Ava Gardner, Edmond O'Brien, Albert Dekker, Sam Levene,  Virginia Christine, Vince Barnett, Jeff Corey, Jack Lambert, Charles McGraw, William Conrad, Queenie Smith, Phil Brown, Donald MacBride, Charles D. Brown, Harry Hayden, Bill Walker.
Les Tueurs

Un classique du film de gangsters. Et du film Noir. Le film commence par une séquence où deux tueurs débarquent dans une petite ville étasunienne, et abattent de sang-froid Burt Lancaster, qui visiblement s'y attend et ne fait rien pour y échapper. Cette première séquence impressionne, par des dialogues mordants et secs, par sa violence, par l'utilisation du noir profond dans les décors (le film est en noir et blanc).
Ensuite le film est une enquête conduite par l'assureur (Edmond O'Brien) qui souhaite comprendre, car il y a une bénéficiaire à l'assurance sur la vie qu'avait contractée Burt Lancaster. Nous y retrouvons le petit gang qui prépare un casse, qui se déroule, et avec de multiples trahisons, et avec une femme fatale.
La femme fatale est interprétée par Ava Gardner, dont l'interprétation n'est pas convaincante du tout: elle joue mal.
Edmond O'Brien quant a lui, avec son personnage plutôt cynique, que nous croyons au début avoir de l'empathie pour Burt Lancaster, est juste un truc de scénariste pour que le spectateur suive l'enquête. Sa motivation se révèle plutôt financière et ridicule et sans aucune empathie pour le pauvre Burt Lancaster. Tout cela est très cynique, et noir, justement.

samedi 11 novembre 2017

Stretch (2014) de Joe Carnahan

StretchAvec Patrick Wilson, Ed Helms, James Badge Dale, Brooklyn Decker, Jessica Alba, Ray Liotta, David Hasselhoff, Jennifer Barbosa, Kevin Bigley, Eddie J. Fernandez, Chris Pine, Randy Couture, Matthew Willig, Mindy Robinson, Jacqui Holland, Ryan O'Nan, Cassandra Starr, Shaun Toub, Anne McDaniels, Meghan Aruffo, Keith Jardine, Ben Bray.

Encore une réussite pour Joe Carnahan (réalisation, scénario, production). Qui permet à Patrick Wilson d'exprimer tout son talent. Mais aussi de mettre en avant le talent de Chris Pine dans un personnage de dingue complètement improbable, très loin de ses personnages en tant qu'acteur principal.
Stretch, c'est Patrick Wilson, chauffeur de limousine pour VIP taré, mais aussi joueur endetté.
Le film est une succession de scènes plus ou moins déjantées pour arriver à ce final magnifique (l'arrivée chez Corky's et le petit déjeuner qui suit) complet contrepoint à la furie qui vient de se dérouler, et que nous avions un peu deviné. Mais quelque part, l'ensemble du film était nécessaire pour arriver à cette très belle scène.
Distribution exemplaire, direction d'acteur phénoménale, scénario de course poursuite improbable avec FBI, mafia mexicaine, milliardaire fou. La musique est encore parfaite.
Nous comprenons que ce film, trop décalé et pas du tout dans les standards de la production courante (par exemple on voit des fesses, des seins, des organes géniaux masculins, et de multiples vulgarités), n'a pas été ou peu distribué. 

vendredi 10 novembre 2017

The Night Of (2016) de Steven Zaillian et Richard Price

Avec John Turturro, Riz Ahmed, Bill Camp, Poorna Jagannathan, Sofia Black D'Elia , Afton Williamson, Michael K. Williams, Jeannie Berlin, Joe Egender, Otaja Abit, David Chen, Glenne Headly, J.D. Williams, Michale Braun, Amara Karan, Racquel Bailey.

Visionner une série télé dans son intégralité revient à visionner un film de plus de huit heures. La série télévisée est finalement le roman pour les analphabètes. C'est comme un roman, que l'on a pas à lire, car c'est raconté avec des images.
Ceci étant dit, cette série nous conte habilement, sur plus de huit heures, l'enquête de la police, l'enquête de l'avocat, le procès et toutes les vicissitudes autour (la famille de l'accusé, l'avocat, le flic, ainsi que la vie de l'accusé en prison préventive).

Un jeune musulman à New York est accusé du meurtre d'une jeune femme retrouvée morte après qu'il ait passé la nuit avec elle. Le premier épisode met en ellipse le meurtre. Et le reste des épisodes est le déroulé jusqu'à son procès. Le scénario mélange habilement les différentes pistes: rien ne dit qu'il est innocent pendant tous les épisodes, mais rien ne démontre qu'il est coupable. Son avocat, John Turturro, parfait tout en jeu intériorisé (tout est dans son regard). Et il nous évite Robert de Niro qui aurait passé son temps à grimacer (c'était l'acteur pressenti initialement).
La procédure judiciaire, la vie d'un commissariat de quartier, la vie dans la prison, la série est forte dans la description des différents milieux.
Quelque part le sujet de cette série est de nous expliquer que la justice et la vérité ne sont pas forcément liés.

Destination Finale 5 (2011) de Steven Quale

Avec Nicholas D'Agosto, Emma Bell, Miles Fisher, Ellen Wroe, Jacqueline Macinnes Wood, P.J. Byrne, Arlen Escarpeta, David Koechner, Courtney B. Vance, Tony Todd, Brent Stait, Roman Podhora, Tim Fellingham, Tanya Hubbard, Andy Nez, Ian Thompson, Jasmin Dring, Barclay Hope.

Destination Finale 5 - Blu-RaySympathique franchise où nous nous délectons d'accidents meurtriers de plus en plus compliqués, spectaculaires et ou horribles. Nous ne nous attachons pas ou très peu aux personnages, principalement parce que leur caractérisation schématique ne le permet pas. Et donc leur mort n'est pas choquante, et même plutôt attendue (c'est le principe de cette franchise).
Dans ce cinquième de franchises, nous pouvons noter la séquence introductive, sur le pont, spectaculaire, horrible et jubilatoire qui permet d'établir la chronologie des morts suivantes.
Il peut être intéressant d'analyser cette franchise sous l'angle sociologique, car les personnages sont tous typés à la serpe: la blonde nunuche, la sportive, la brune ravageuse, le gros à lunette, l'Afro-Américain, le crâneur, le peureux. Heureusement tous bêtes ou antipathiques, et ils vont tous mourir.. Le tout se déroulant dans l'Amérique profonde.

Le Jour d'Après (2017) de Hong Sang-soo

Avec Kim Min-Hee, Hae-hyo Kwon, Kim Saeybuk, Cho Yunhee.
Le Jour d'après DVD

4 acteurs dans l'ensemble de la distribution. C'est boy meets three girls. Le boy est un éditeur, intellectuel. Ses girls sont: sa femme, sa maitresse, son employée. Il est éditeur. C'est en noir et blanc. Et cela donne une patine au film. Il est constitué de plans fixes: c'est une succession de discussions filmées entre l'éditeur et sa femme, ou avec son employée, ou avec sa maîtresse, ou les deux. Avec une utilisation parcimonieuse de la musique.
Le film entremêle images actuelles avec retours en arrière et bond en avant, de manière habile et subtile. Au total, il demande une attention permanente, pour suivre les discussions filmées. C'est un exercice de style brillant, pas exempt d'émotions, mais relativement hermétique.


Night Run (Run All Night, 2015) de Jaume Collet-Serra

Night Run - Blu-ray + Copie digitaleAvec Liam Neeson, Ed Harris, Joel Kinnaman, Boyd Holbrook, Bruce McGill, Generis Rodriguez, Vincent D'Onofrio, Common, Beau Knapp, Patricia Kalember, Daniel Stewart Sherman, James Martinez, Radivoje Bukvic, Tony Naumovski, Lisa Branch, Holt McCallany.

Bonne série B pour Liam Neeson pour ce polar où, comme d'habitude, le passé rattrape un ancien tueur de la mafia, ici irlandaise, Liam Neeson donc, mauvais garçon au début, qui trouvera sa rédemption grâce au scénario. Il est secondé par des seconds couteaux de luxe, avec en tête Ed Harris et Vincent D'Onofrio.
Les séries B de Jaume Collet-Serra lui réussissent bien: après Sans Identité (2011) et Non-Stop (2014) c'est la troisième collaboration avec Liam Neeson.
Argument simple, distribution réussie, direction d'acteur, sens du décor. A chaque fois tout est bien traité avec précision. Si nous comparons ces trois films avec les trois Taken, il y a ici plus de densité, un travail plus riche d'écriture, notamment sur les personnages secondaires, et une exploitation des décors.
Finalement grâce à George Lucas, Liam Neeson s'est installé durablement comme héros de film d'action.

La Loi Du Marché (2015) de Stéphane Brizé

Avec Vincent Lindon, Karine De Mirbeck, Matthieu Schaller, Soufiane Guerrab, Yves Ory, Noël Mairot, Catherine Saint-Bonnet, Roland Thomin, Saïd Aïssaoui, Françoise Anselmi, Gisèle Gerwig, Xavier Mathieu.

La Loi du marchéLa Loi du Marché est le film social, parfaitement dosé, sans pose démonstrative, sans prêchi-prêcha, uniquement dans la vie courante réelle, sans romance, sans pathos scénarisé. Nous avons l'impression, et c'est une des réussites du film, de visionner la vraie vie, d'assister à la réalité et aux préoccupations de beaucoup de nos concitoyens, voire à un documentaire. Dans ce cadre où de vraies personnes cohabitent avec Vincent Lindon, qui fait plus vrai que nature.
Vincent Lindon est licencié et se retrouve vigile dans un supermarché. Il a ses problèmes d'argent avec sa femme. Il y a l'apprentissage de son nouveau job, qui le confronte a des réalités sociales, à la fois avec ses collègues, les employés du supermarché et les clients qui volent.
Le partie pris de suivre en permanence Vincent Lindon (il est souvent film de dos)  avec une caméra à hauteur d’homme, comme si c'était un reportage, se révèle très efficace. Et oui, un film social peu être efficace !

vendredi 13 octobre 2017

Zatoichi (2003) de Takeshi Kitano

Avec Takeshi Kitano, Tadanobu Asano, Yui Natsukawa, Michiyo Ohkusu, Taka Guadalcanal, Daigorô Tachibana, Yûko Daike, Ittoku Kishibe, Saburô Ishikura, Akira Emoto, Ben Hiura, Kohji Miura, Shôken Kunimoto.

ZatoichiUn film improbable comme Takeshi Kitano sait les faire. C'est probablement l'un de ses films où il y a le plus de femmes. Il y a la tante, âgée. Il y a la femme malade (et modèle) du Ronin qui travaille pour les méchants. Il y a la sœur et son frère (habillé en femme) qui arpentent les villages de ce Japon du Moyen-Âge pour détrousser les hommes en se prostituant, depuis l'enfance. Il y a bien sûr les prostituées. Pour les hommes, il y a les artistes martiaux (notre sabreur aveugle, le Ronin, son maître), les serviteurs, les mauvais garçons et les débiles (le voisin qui court autour de la maison, le neveu addictif au jeux).
Le film contient de multiples éléments extrêmement tragiques. Par exemple la femme malade. Par exemple la prostitution infantile, mais aussi les mafieux qui oppriment les bonnes gens. Les combats extrêmement violents avec des jets de sang ajoutés numériquement.
Mais le film contient aussi aussi son lot d'éléments comiques, voire poétiques, typiques de chez Kitano: le bête qui court autour de la maison, les sarcleurs au rythme de la musique, le final en claquette, les travestissements.
Et à cet ensemble s'ajoutent les combats au sabre. Le tout dans un Japon moyenâgeux, avec une multitude de décors et de costumes colorés qui donnent un cachet au film et le rendent visuellement toujours attrayant.
 Le tout aligné sur une histoire de vengeances. Takeshi Kitano lui-même interprète ce sabreur aveugle qui arpente les rues. Qui a l'air toujours ironique. Et dont nous ne savons pas les motivations.
Comme toujours chez Kitano la musique est aussi un élément constitutif de l’œuvre avec des petits moments de beauté. Par exemple lorsque les agriculteurs sarclent leur champ, donc le bruit correspond aux percussions de la musique! Très belle idée visuelle (avec la procession en arrière-plan) et sonore qui donne un ton légèrement décalé au film sans être iconoclaste.
C'est en quelque sorte un film somme, où nous retrouvons tous les éléments constitutifs des films de Kitano, mais curieusement ici dans un univers moyenâgeux alors que l'ensemble de ses films sont plutôt dans des univers contemporains. Et peut-être son chef-d'œuvre !

Chien (2017) de Samuel Benchetrit

Avec Bouli Lanners, Vincent Macaigne, Vanessa Paradis.
ChienC'est l'histoire d'un type qui est maltraité par sa femme,  son fils, son patron et celui qui lui a vendu un chien. Peut-être est-il traité comme un chien. Peut-être est-il un chien, un sous-humain. Et il finit pas devenir un chien. Le film mélange humour noir, film d'horreur,  drame social, thriller psychologique, dans un emballage extrêmement soigné (photographie travaillée,  décors misérables qui ancrent les personnages tout en donnant une tonalité lugubre, cadrages - le film est presque un bréviaire -,  mouvements de caméra, musique - de style varié - très réfléchie et bien dosée). Le film est à la foi déroutant et comique. Tout en étant un exercice de style brillant. Mais avec quelques limites: nous ne sommes pas rentrés dans le film et passons notre temps à constater: belle utilisation de la musique, ou belle utilisation du silence, ou belle utilisation de la profondeur de champ, ou belle utilisation du panoramique, etc.
La distribution est correcte sans être inventive. L'interprétation est bonne. Mais Vincent Macaigne fait du Macaigne. C'est-à-dire qu'il est encore un hommage à lui-même. La bonne idée du film aurait été de lui donner le personnage de Bouli Lanners. Néanmoins ils sont tous très bien incarnés.
Le film reste quand même difficile à appréhender. Il a une très forte hystérésis, il faut reconnaitre, mais il en reste un peu dubitatif sur le message du réalisateur et les idées qui souhaite véhiculer. L'avantage de ce genre d'histoire c'est qu'elle laisse libre cours à l'interprétation et que plusieurs individus vont probablement chacun y voir ce qu'ils ont envie d'y voir. Mais ceci peut aussi être vu comme une qualité.

Kingdom of Heaven (2005, Director's Cut) de Ridley Scott

Avec Orlando Bloom, Liam Neeson, David Thewlis, Eva Green, Marton Csokas, Brendan Gleeson, Ghassan Massoud, Jeremy Irons, Iain Glen, Alexander Siddig, Velibor Topic, Edward Norton, Jon Finch, Martin Hancock, Michael Sheen, Nathalie Cox, Eriq Ebouaney, Jouko Ahola, Philip Glenister, Bronson Webb, Lofti Yahya, Samira Draa, Ulrich Thomsen, Kevin McKidd, Michael Fitzgerald, Nikolaj Coster-Waldau, Tim Barlow, Mathew Rutherford.

Kingdom of HeavenLe chef-d’œuvre de Ridley Scott. Après Les Duellistes (1977) et Blade Runner (1982). Il était temps. Il n'y avait pas de réussite dans ses films historiques depuis Les Duellistes. Et ce malgré de multiples tentatives: Les Duellistes  (1977) donc, mais aussi 1492 Christophe Colomb (1992, film gore refoulé), Gladiator (2000, dont la seule empreinte mémorielle est d'avoir lancé Russell Crowe), Robin des Bois (2010, qui a permis de réévaluer positivement celui de Kevin Costner), jusqu'au récent Exodus : Gods and Kings (2014, massacré par Christian Bale).
Nous y retrouvons son talent de créateur d'univers. Ici au service d'un arrière-plan historique parfaitement romancé par William Monahan.
Cette version director's cut est par bien des aspects la version de référence et bien plus intéressante que le montage cinéma. Le prologue jusqu'à Messine est indispensable et donne un socle fondamental au scénario et aux drames qui arrivent. La sous-intrigue avec le fils de Sybille donne un éclairage nouveau sur son personnage. Bref, le montage cinéma est à fuir.
Le film est une parfaite romance, c'est-à-dire un roman de chevalerie. Romance dans la relation de Balian (Orlando Bloom) avec Sybille (Eva Green). Mais aussi romance dans sa relation à ses hommes, dans sa relation avec Saladin (Ghassan Massoud, personnage presque principal du film), dans sa relation avec le Roi de Jérusalem (très beau personnage d'Edward Norton), dans sa relation avec L'Hospitalier (David Thewlis). Il est probable qu'il contienne des approximations historiques. Mais Il reste néanmoins passionnant de bout en bout. Et ceci principalement grâce à ces romances et les thématiques qu'il aborde ou effleure, mais essentielles à la narration. Même si le film contient ce qu'il faut de séquences spectaculaires et de violences, le film n'est pas là, mais bien dans ses multiples personnages et sous intrigues.
Il s'agit donc d'un impressionnant et beau travail de scénario où chaque personnage secondaire existe, est caractérisé, et contribue au chemin initiatique d'Orlando Bloom. Dont le jeu rentré fait mouche, pour une fois. Le tout est emballé dans un ensemble de production values que Ridley Scott et son équipe maitrisent parfaitement où sciences et consciences cohabitent parfaitement.

samedi 23 septembre 2017

Tom à La Ferme (2013) de Xavier Dolan

Tom à la fermeAvec Xavier Dolan, Pierre-Yves Cardinal, Lise Roy, Evelyne Brochu, Manuel Tadros, Jacques Lavallée, Anne Caron, Olivier Morin.

Thriller psychologique où l'ensemble des personnes sont détraqués. De l'amant homosexuel, masochiste, qui s'éprend de l'élevage des bovins de la famille de son amant (le film reste ambigu - c'est une qualité - sur le transfert vers le frère de son amant). Au frère du défunt, qui contient sa dore de psychoses. À sa mère à l'encéphalogramme plat. Ou à la collègue de travail qui accepte de se faire passer pour l'amoureuse du fils homosexuel décédé. Le tout dans le milieu agricole canadien.
Très fort sur la forme, avec une direction d'acteur phénoménale, avec des personnages glauques que l'on découvre progressivement au gré de la progression dramatique.
Nous accrochons moins sur le fond. Ces personnages se font tous souffrir et nous avons du mal à avoir de l'empathie pour eux. Y compris pour le personnage interprété par Xavier Dolan lui-même.
Exercice de style impressionnant, mais difficile de ne pas avoir l'impression que tout ceci est artificiel.

Arthur Newman (2013) de Dante Ariola

Avec  Colin Firth, Emily Blunt, Lucas Hedges, Anne Heche, M. Emmet Walsh, Kristin Lehman, Steve Coulter, Devon Woods, Sterling Beaumon, Natalia Volkodaeva, Autumn Dial, Anthony Reynolds, Holden Hansen, Matthew Warzel, Daniel Jones.

Arthur NewmanEnfin un bon film avec Colin Firth! Un film qui prend le temps de développer ses personnages. Avec une progression subtile. Emily Blunt et Colin Firth sont très bien. Avec un arrière-plan de road movie, le film progresse et fait rencontrer ces deux personnages paumés, pour des raisons très différentes. Une fille cleptomane qui fuit sa sœur. Un père de famille que son enfant refuse de voir et chef d'entreprise qui en a visiblement ras le bol (sans parler de sa copine débile), qui décide de se faire passer pour mort. Ils ne sont tous les deux pas très équilibrés malgré les différentes apparences. Le scénario les fait se rencontrer et ils font ensuite une partie de chemin ensemble. Nous pouvons ne pas apprécier la fin ouverte du film qui ne décide pas finalement de les faire continuer ensemble et de les faire retourner vers leur vie précédente. Mais heureusement de quelques petites ouvertures, les possibles, qui sont évoqués évitent un puritanisme puant.
Bonne surprise donc que ce petit film bien écrit et bien interprété.

Patton (1970) de Franklin J. Schaffner

Avec George C. Scott, Karl Malden, Michael Bates, Edward Binns, Stephen Young, Lawrence Dobkin, John Doucette, Michael Strong, Karl Michael Vogler, Morgan Paull, Bill Hickman, John Barrie, Corey  Loftin, Albert Dumortier, Frank Latimore, James Edwards, David Bauer, Pat Zurica, Richard Münch, Siegfried Rauch, Gerald Flood, Jack Gwillim, Peter Barkworth, Lionel Murton, David Healy, Sandy McPeak, Douglas  Wilmer, Tim  Considine, Abraxas Aaran, Clint Ritchie, Alan MacNaughtan.

Patton - Édition Digibook Collector + LivretLa quintessence du film de guerre hollywoodien dans sa forme classique. Avec une dose de stylisation qui rend le film unique. Le personnage est effectivement intéressant, à la fois mystique, réactionnaire, mais finalement plutôt attachant grâce au scénario. Alors que le personnage n'est pas particulièrement recommandable.
Un contexte historique de la campagne américaine en Europe. Une interprétation de référence de Georges C. Scott. Une musique au diapason de Jerry Goldsmith. Nous ne saurions pas dire quel est le point de vue de Franklin J Schaffner sur le sujet. Nous pouvons peut-être trouver un petit peu exagérées les scènes dans le QG d'Hitler où un officier allemand parle de Patton.
Mais au total le film reste passionnant. Le film est aussi intéressant si l'on considère les reconstitutions historiques qu'il montre où l'on voit un certain nombre de figurants, du matériel, par exemple des avions allemands, des tanks et des canons, des figurants en grande quantité, dans des décors réels pour l'Afrique du Nord au début, l'Italie pendant la campagne de Sicile ou la France après le débarquement (qui ne sont pas loin des lieux de tournage: Maroc, Algérie, Espagne, Grèce, Italie, Royaume-Uni). Cet ensemble de décors et matériels réels donne une patine et un rendu que nous n'avons plus avec les images fabriquées numériquement de nos jours. Nous nous rendons compte du côté artificiel que peuvent avoir tous ces films fabriqués actuellement avec des images gonflées au numérique, qui cherchent le réalisme, mais qui ne finalement de représente que des choses en toc, en plastique. Le numérique conduit à des films en plastiques et des images en plastiques pour montrer (CGI porn).
Ici ce n'est pas le cas et cela donne une densité à l'image. Nous sentons ici, que Franklin J. Schaffner et son directeur de la photographie (Fred J. Koenekamp) ont recherché la beauté et l'ampleur du décor, toujours spectaculaire, la caméra prenant toujours sont temps pour les appréhender. Afin d'ancrer dans ces décors les soldats et les matériels, sans chercher le foisonnement des détails, que le numérique provoque et que fournissent les images fabriquées par ordinateur de nos jours. Il est probable que cela vient de la recherche de réalisme que font ces fabricants d’images numériques. Mais lorsque nous visionnons les travaux de Schaffner et Koenekamp, nous comprenons que c'est la stylisation consécutive à l'inscription des sujets dans des décors magnifiques qu'ils ont privilégiée. Le réalisme nous nous en moquons.
Sur  l'interprétation, Georges C. Scott n'est pas loin de son personnage de Dr. Folamour, mais en mieux maitrisé. Karl Malden, son contrepoint dans le film, délivre une interprétation en sobriété et très solide. Nous pouvons juste regretter l'absence de personnage féminin. Le film est vide sur ce sujet.
Le film débute brillamment avec un prologue exposition qui consiste en un discours de Patton devant la caméra (nous ne voyons jamais la foule à laquelle il s'adresse) et avec derrière lui un drapeau américain qui couvre l'ensemble de l'image. Très belle exposition (idée du scénariste Francis Ford Coppola).

lundi 18 septembre 2017

Outrage 2 (2012) de Takeshi Kitano

Avec Takeshi Kitano, Fumiyo Kohinata, Tomokazu Miura, Shigeru Kôyama, Toshiyuki Nishida, Sansei Shiomi, Hideo Nakano, Shun Sugata.
Outrage 2Quel plaisir de revoir Takeshi Kitano ! Ici il s'agit de sa veine comique à base de Yakuza. Chez Kitano il y a aussi une veine sentimentale beaucoup plus émouvante (Hana Bi -1997-, Dolls -2002-), mais ici le film est quasi exempt de personnage féminin. Et ici pas d'émotion si ce n'est de l'humour, noir, avec en perspective comment ce petit monde va s'entretuer. Il est passionnant de voir ces yakuzas et ces policiers s'affronter et comploter au nom de leur code de l'honneur, avec tellement de sérieux, pour arriver à la fin à un en bain de sang et à une multitude de morts. Nous restons comme à chaque fois surpris par ces personnages d'une autre culture qui vivent avec un code de l'honneur qui conduit à friser le ridicule, mais qui ici tue!
Les films de Takeshi Kitano sont toujours rafraîchissants. Nous sommes d'ailleurs surpris de voir arriver Ohtomo, le personnage interprété par Takeshi Kitano lui-même, au bout d'un moment dans le film. Le film se passer très bien de ce personnage. Et toute la partie où l'on ne voit pas Ohtomo est quelque part passionnante pour ce ridicule et installe l'ensemble des personnages qui vont comploter et s'affronter.
La musique a changé (ce n'est plus Joe Hisaichi). C'est une musique d'ambiance, moins présente, qui donne au film une sensation d'épure. Elle est moins en avant.
Nous notons aussi que là où les personnages marchaient (usuellement, il y a beaucoup de plans de raccord où les personnages marchent chez Kitano), ils se déplacent maintenant en voiture.
Nous ne savons pas si nous devons rire devant ces facéties de yakuzas qui paraissent grotesques et ridicules. Alors qu'au premier degré l'histoire est d'un tragique dément. C'est d'ailleurs un des grands talents de Takeshi Kitano: créer un film qui est à la fois un drame, mais aussi une comédie, mais qui n'est pas une comédie dramatique.

[Rec] 4 ([Rec] 4: Apocalypse, 2014) de Jaume Balagueró

Avec Manuela Velasco, Paco Manzanedo, Héctor Colomé, Ismael Fritschi, Crispulo Cabezas, Mariano Venancio, María Alfonsa Rosso, Carlos Zabala.

REC 4 (Apocalypse)Avec ce quatrième de série, la franchise [Rec] revient à des fondamentaux, mais ne retrouve pas le brio du premier de série. Un espace confiné d'où personne ne peut s'en tirer. Ici il s'agit d'un bateau affrété pour étudier le virus origine du mal en laboratoire. Puis évidemment, le virus fini par s'échapper et contaminer progressivement tout le monde à bord. Puis c'est une course poursuite pour échapper au virus, aux gens infectés qui se comportent comme de vilains morts-vivants sous amphétamines. Et aussi des militaires et des scientifiques qui sont prêts à sacrifier tout le monde.
Les coursives, la pénombre ou le manque de lumière, les recoins d'où l'on ne sait pas ce qui va sortir font que le film est un film de terreur nominal. Et heureusement le film ne passe pas son temps à expliquer d'où vient la vilaine bébête même si les religieux sont évoqués un moment, et donc ne sombre pas dans ridicule comme [Rec] 2. Il s'agit d'un bon film de terreur bien fait avec des maquillages et des effets spéciaux sanguinolents à profusion.
Son principal défaut est une direction d'acteur schématique dénuée de subtilité.
La progression dramatique ne permet pas de savoir comment cela va se terminer. Et fait évoluer les personnages principaux: ceux de la deuxième moitié du film ne sont pas ceux de la première moitié.

AVPR Aliens vs. Predator Requiem (2007) de Colin Strause, Greg Strause

Avec Robert Joy, Ryan Robbins, Steven Pasquale, Reiko Aylesworth, John Ortiz, Johnny Lewis, Shareeka Epps, Ariel Gade, Kristen Hager, Sam Trammell, David Paetkau, Chelah Horsdal, Meshach Peters, Matt Ward, Michal Suchanek, David Hornsby, Chris Willaim Martin, James Chutter.

Alien vs. Predator - L'intégrale de la saga - Pack 2 filmsCette suite change complètement d'approche. Ici c'est l'histoire des Aliens et des Predators qui s'affrontent dans la petite ville américaine typique: ville sans saveur particulière avec sa piscine municipale, son shérif, sa place centrale et ses commerces. La force du film est d'apporter son lot de séquences-chocs ou a suspense (dans les égouts, dans la piscine, dans la forêt, dans le magasin). Avec des inédits dans la franchise (et même dans les franchises de tête). Par exemple le petit garçon fécondé par l'Alien et qui a sa poitrine qui explose. Plutôt rare dans les films états-uniens. Il y a aussi ici un Alien qui a fécondé un Predator et donc on nous avons un magnifique Predalien qui donne beaucoup de difficulté aux Predators. Et aussi avec une grosse quantité d'Aliens (c'est pour cela ici aussi que le film s'appelle Aliens au pluriel avec un s).
Les combats entre le Predalien et le Predator sont impressionnants.
Le canevas est typique des séries B d'horreur avec militaires stupides qui décident d'essayer de détruire le village infecté par les différents aliens. Série B appuyée par de gros moyens pas du tout au rabais (créatures, hémoglobine, combats). C'est donc un film très efficace dans son genre et toujours spectaculaire avec ces créatures et notamment le Predalien qui est une belle bête.

AVP: Alien vs. Predator (2004) de Paul W. S Anderson

Avec Lance Henriksen, Sanaa Lathan, Raoul Bova, Ewen Bremner, Colin Salmon, Agathe de La Boulaye, Tommy Flanagan, Sam Troughton, Adrian Bouchet, Carsten Norgaard, Andy Lucas, Liz May Brice, Joseph Rye, Glenn Conroy, Petr Jakl.

Alien vs. Predator
Belle réussite pour ce film qui traite le mélange des deux franchises avec bonheur. Le film mélange film à suspense, film d'exploration, films d'horreur, films d'action avec alacrité et justesse. Et il permet d'introduire un personnage féminin fort comme dans la franchise Alien. Il est regrettable que ce film n'ait pas eu le succès escompté, ce qui aurait permis de faire d'autres films avec Sanaa Lathan qui est parfaite dans son rôle de remplaçante de Ripley (Sigourney Weaver dans le premier de franchise).
Le film est impressionnant aussi pour l'ensemble de ses monstres, à la fois côté Alien et côté Predator. Ainsi que les différents affrontements où ils apparaissent.
Il ne s'agit donc pas du tout d'un film au rabais. Au contraire, il est fait avec tous les moyens requis pour une série B de luxe.

samedi 26 août 2017

Le Secret de la Planète des Singes (Beneath the Planet of the Apes, 1970) de Ted Post

Avec James Franciscus, Kim Hunter, Maurice Evans, Linda Harrison, Paul Richards, James Gregory, Victor Buono, Jeff Corey, Natalie Trundy, Thomas Gomez, David Watson, Lou Wagner, Charlton Heston, Roddy McDowall, Gregory Sierra.

Cette suite de la planète des singes commence là où le film de Franklin J Schaffner se termine:  c'est-à-dire à partir de la Statue de la Liberté. Nous voyons ce que devient Taylor et Nova sur leur cheval. Le film contient un ensemble de bonnes idées. Par exemple les survivants qui adorent une bombe atomique comme Dieu; ils ont muté et qui communiquent sans parler. Ou la Zone Interdite, que le film explore. Mais nous restons dubitatifs devant cette civilisation de singes qui est constituée d'un petit village avec quelques cabanes et quelques charrettes, ce qui fait que dans son ensemble quand même le film manque cruellement de moyen et d'ampleur. Même si quelque part le scénario est plutôt pas mal et bien troussé; le film ressemble plutôt quand même à une série B correctement faite mais sans aucune brillance. D'ailleurs le film prend son temps à développer des scènes d'action qui n'ont rien à voir avec la science-fiction et qui sont celles que l'on trouverait dans un western par exemple.
La zone interdite et la terre ravagée par l'apocalypse nucléaire sont assez peu exploitées (un décor d'ensemble, une station de métro et le monde des adorateurs de la bombe) et il serait rigolo de voir un remake de nos jours avec l'arsenal des images numériques qui pourrait probablement réaliser pas mal de choses spectaculaires et gigantesques.
Néanmoins le sujet est suffisamment fort, c'est-à-dire un monde post-apocalyptique, pour que le film garde une certaine sympathie et un degré d'intérêt certain. Et une bonne hystérésis.

Mise à Prix 2 (Smokin' Aces 2: Assassins' Ball, 2010) de P.J. Pesce

Mise à prix 2Avec  Tom Berenger, Clayne Crawford, Tommy Flanagan, Maury Sterling, Martha Higareda, Christopher Michael Holley, Ernie Hudson, Michael Parks, Autumn Reeser, Vinnie Jones, Hrothgar Mathews, Jared Keeso, Jason Schombing, David Richmond-Peck.

Ce  produit possède tous les défauts du film réalisé directement pour la vidéo.  Cadrages et mise en scène constitués principalement d'une échelle qui va du très gros plan au plan rapproché, avec  un manque patent de spatialisation (les scènes de fusillades sont confuses), des décors limités, un montage qui ressemble plus à un vidéo-clip saccadé.
Néanmoins ce film essaie de palier avec des images construites et volontairement irréalistes.
Cette suite du chef-d'œuvre de Joe Carnahan n'arrive pas à la cheville du premier de série. Nous pouvions nous en douter. Le format vidéo utilisé fait perdre beaucoup au sujet. Par ailleurs les scénaristes ont repris les éléments de la formule du premier de série ou ceux qu'ils pensaient en être. Ce qui donne comme le premier, une histoire où une personne est mise à prix et une armée de tueurs très colorée essaie de tuer cette personne pour gagner la prime.. Mais ici c'est inversé: c'est un agent du FBI qui est mis à prix. Avec un retournement à la toute fin qui bien sûr n'est pas surprenant et que nous suspections un peu. Le film donc enchaîne un certain nombre de fusillades réalisées plutôt grossièrement et quelquefois manquant de lisibilité. Mais au total ce téléfilm est plutôt regardable même s’il a plutôt une faible hystérésis.

Assurance Sur La Mort (Double Indemnity, 1944) de Billy Wilder

Avec Fred MacMurray, Barbara Stanwyck, Edward G. Robinson, Porter Hall, Jean Heather, Tom Powers, Byron Barr, Richard Gaines, Fortunio Bonanova, John Philliber.

Assurance sur la mort
Ce film d'un autre âge, considéré comme un classique et en particulier un classique du film Noir, reste intéressant et percutant après toutes ces années. 
En particulier grâce à des dialogues très dynamiques et caustiques. Ensuite notre pauvre enquêteur pour assurances, Fred MacMurray, tout en professionnalisme et maîtrise, tombe dans les griffes de Barbara Stanwyck, et se fait rouler par cette femme fatale (c'est une des spécificités du Noir). Et c'est donc une descente aux enfers pour lui, plus l'histoire avance, plus il perd le contrôle. Et il se fait aussi rouler, mais le mot n'est pas le plus juste, par son collègue, Edward G. Robinson, enquêteur pugnace qui est suspicieux par principe.
Le tout écrit avec de multiples circonvolutions, qui ont bien tenu le temps. Notamment la dimension de film enquête qui permet au spectateur aussi de comprendre ce qui s'est passé ou de comprendre ce que voulait faire certains personnages.

La Planète Des Singes (Planet Of The Apes, 1968) de Franklin J. Schaffner

Avec Charlton Heston, Roddy McDowall, Kim Hunter, Maurice Evans, James Whitmore, James Daly, Linda Harrison, Robert Gunner, Jeff Burton, Lou Wagner, Woodrow Parfrey, Buck Kartalian, Norman Burton, Wright King, Paul Lambert, Diane Stanley.
La Planète des singesNous sommes étonnés  du peu de moyens. Mais il fonctionne grâce à la puissance de son sujet.
Il utilise des décors naturels magnifiques pour peindre une planète inconnue. Et le film, avant de montrer les singes, prend son temps pour nous les montrer: nos trois astronautes marchent dans des décors arides. Le film a été fait à l'économie; cela se retrouve dans la scène d'atterrissage du vaisseau au début réalisée uniquement au montage et puis avec une maquette qui bascule dans l'eau. Encore des éléments d'économie: les décors du village des singes qui donnent une patine au film. Puis les maquillages évidemment toujours aussi réussis et qui gardent toujours leur impact, et surtout qui montrent qu'avec les yeux les acteurs arrivent à faire passer beaucoup d'émotions. Et enfin le dernier plan qui est devenu une icône de la saga avec la statue de liberté.
Si le film était fait aujourd'hui, par exemple, la séquence d'ouverture du vaisseau qui s'écrase serait fait en numérique avec un vaisseau extrêmement travaillé et probablement magnifique, mais dont on se moquerait en fin de compte pour le reste de l'histoire.
Autres éléments toujours aussi étonnant: la vision et la misanthropie du personnage de Taylor interprété par Charlton Heston qui donne une partie de sa saveur au film; le personnage est très sombre, et le film aussi!
Le film tient toujours la route même si sa dimension spectaculaire peut paraître limitée au vu des standards actuels. Mais il garde toujours un impact toujours aussi important. Pour compléter la distribution même si Charlton Heston est quelque part assez monolithique, il faut noter les performances de Roddy McDowall et Kim Hunter dans le rôle de chimpanzés: ils font passer une multitude d'émotions sous leur maquillage de singe.

Mi$e à Prix (Smokin' Aces, 2007) de Joe Carnahan

Mise à prixAvec Ryan Reynolds, Ray Liotta, Jeremy Piven, Andy Garcia, Ben Affleck, Jason Bateman, Alicia Keys, Peter Berg, Brian Bloom, Nestor Carbonell, Common, Kevin Durand, David Goldsmith, Scott Halberstadt, Martin Henderson, Taraji P. Henson, Natasha Hopkins, Maury Sterling, David Proval, Joseph Ruskin, Rizwa Manji, Christopher Murray, Chris Pine, Patrick St. Esprit.


Le chef d'œuvre de Joe Carnahan. Mais que devient Joe Carnahan? Visionner Smokin' Aces c'est plonger dans un cinéma étatsunien qui a disparu. Tous les points forts d'un bon film américain sont là, au service de personnages déjantés, que l'on voit très rarement dans les productions grands publics. Il est vrai que ce film n'est pas grand public! C'est un cocktail détonnant, et étonnant, servi par une distribution riche et au diapason.
La distribution, extraordinaire, avec une multitude de personnages qui existent tous, grâce à l'écriture et à la direction d'acteur.
Les personnages sont déjantés (le duo de tueuses noires, les tueurs pros et psychopathes, le gang de punks) et hors-norme (du flic du FBI infiltrant la mafia depuis des décennies au magicien mafieux drogué au dernier degré) au service d'une intrigue où tout le monde est pourri. C'est extrêmement noir et désespéré.
Et avec un lot de séquence inédite. Par exemple la scène du parking au bord du lac avec les frères qui tuent Ben Affleck et avec Chris Pine qui vient faire la marionnette avec le corps de Ben Affleck; excellente idée visuelle qui donne des éléments sur la personnalité du personnage qui est manifestement détraqué, mais qu'il y a encore plus que l'on pourrait l'imaginer. Où cette scène du rescapé qui atterrit dans une ferme avec la grand-mère et le fils handicapé qui est complètement siphonné qui se prend pour un karatéka (jusqu'à son érection quand il mime les combats). Le film regorge comme cela de séquences d'anthologie ou d'éléments que nous ne voyons jamais ou qu'on ne voit jamais dans les films américains grand public. 
Le tout au service d'une histoire qui met à prix un mafieux: celui ou celle qui le tue touche une prime énorme. Ce qui convie une collection de tueurs tous plus fous les uns que les autres: un gang de punks nazis, un couple de lesbiennes, un champion du maquillage et un as de la torture. Avec pour objectif de lui arracher le coeur. Les explications arrivent à la fin, avec ce qu'il faut de retournements.
Joe Carnahan a créé avec ce film unique un polar à la limite du fantastique, de l'irréel ou plutôt de l'horreur, voire du film social (voir l'intermède dans la famille avec le petit garçon karatéka et la mère compatissante), voire naturaliste (beaucoup de personnages secondaires). Un cocktail qui produit un film unique, noir et dépressif.

mercredi 16 août 2017

Miss Sloane (2016) de John Madden

Jessica Chastain, Mark Strong, Sam Waterston, Gugu Mbatha-Raw, Alison Pill, John Lithgow, Jake Lacy, Michael Stuhlbarg, Chuck Shamata, Douglas Smith, Meghann Fahy, Raoul Bhaneja, Al Mukadam, Noah Robbins, Lucy Owen, Ennis Esmer, David Wilson Barnes, Dylan Baker.

Miss Sloane - Blu-ray + Digital HDEnfin un bon Jessica Chastain! Probablement l'actrice la plus demandée du moment. La ligne du film est dans la grande tradition du cinéma américain d'enquête, souvent académique, mais intéressant parce bien écrit et sur un sujet de société. Ici ce sont les lobbys et les entreprises de lobbying qui sont traités.
Le film explique de manière clinique comment cela se déroule et nous supposons le réalisateur et ses scénaristes très bien renseignés.
Il s'agit d'un cabinet de lobbyiste qui essaie d'influencer n'importe qui sur n'importe quoi. En l'occurrence influencer des sénateurs américains. Le film montre les rouages et comment ils procèdent.
Il faut reconnaître que ce personnage de Miss Sloane est impressionnant et trompe tout le monde, ses collègues, ses subalternes, son prostitué, ses concurrents, ses clients et le tribunal qui l'a jugé.
Elle est toujours en avance de plusieurs étapes et mets tout en œuvre pour atteindre son objectif (en général faire changer d'avis sur un sujet un personnage public, ici un sénateur).
Ce qui est intéressant ici aussi c'est que Miss Sloane travaille sur un sujet qui est plutôt noble. C'est-à-dire qu'elle n'est pas au service d'une cause qui pourrait rebuter. Et c'est un des intérêts du film: le fait que quelque part l'on ne sait pas ce qu'elle pense réellement.

S.O.S. Fantômes La Chasse Est Ouverte (2016) de Paul Feig

Melissa McCarthy, Kristen Wiig, Kate McKinnon, Leslie Jones, Chris Hemsworth, Chris Hemsworth, Michael K. Williams, Andy Garcia, Bess Rous, Matt Walsh, Neil Casey, Bill Murray, Dan Aykroyd, Ernie Hudson, Sigourney Weaver, Karan Soni, Ed Begley Jr., Cecily Strong.

SOS Fantômes - DVD + Copie digitaleCe genre de produit n'a de saveurs qu'à travers les acteurs qui incarnent des situations déjà vues dans une histoire dont nous nous moquons. Nous sommes servis avec Christina Wiig parfaite comme à chaque fois et avec Melissa McCarthy qui font le show de bout en  bout et permettent de rendre le film plus intéressant quelque part que la franchise des années 80.
Le film reste ancré autour des personnages et de cette équipe de bric et de broc qui essaie de chasser des fantômes. Il ne fait pas la surenchère dans les effets numériques; ce qui aurait été chose possible, notamment au niveau des fantômes et des monstres.
C'est donc une approche modeste qui a été choisie. Et qui plus est anachronique par rapport aux productions de nos jours: ce n'est pas un film d'horreur, il n'y a pas de morts-vivants, il n'y a pas de super héros, ce n'est pas un space opera, ce n'est pas un film d'action.
Le résultat ne tient que grâce à sa distribution qui fait mouche, dont une utilisation à contre-emploi de Chris Hemsworth.
Un produit sympathique.

mardi 15 août 2017

Spotlight (2015) de Tom McCarthy

Michael Keaton, Mark Ruffalo, Rachel McAdams, Liev Schreiber, John Slattery, Brian d'Arcy James, Stanley Tucci, Jamey Sheridan, Billy Crudup, Neal Huff, Elena Wohl, Gene Amoroso, Doug Murray, Sharon McFarlane, Robert B. Kennedy, Duane Murray, Brian Chamberlain.
Spotlight - DVD + Copie digitaleNous sommes ici dans ce que savent faire de mieux les productions hollywoodiennes:le film enquête. Basé sur des faits réels, et racontant la construction progressive des preuves et des dossiers, et la progression de l'enquête, menée ici par une équipe de journalistes dédiés aux enquêtes en souterrain.
Le film est passionnant, et ce sur un sujet pas du tout sympathique. Le tout bien sûr et malheureusement basé sur des faits réels.
La distribution et la direction d'acteurs subtile donnent une force à beaucoup de scènes. Notamment tous les témoins et personnages victimes de maltraitance sont tous d'une justesse et sont immédiatement porteurs d'émotions. Il faut dire que le sujet s'y prête quand nous comprenons l'ampleur des dégâts. Le film décortique la manière de gérer les prêtres pédophiles dans l'Église catholique américaine et le scandale qui en a résulté.

Nuit Blanche (2011) de Frédéric Jardin

Nuit blancheAvec Tomer Sisley, Serge Riaboukine, Julien Boisselier, JoeyStarr, Laurent Stocker, Lizzie Brocheré, Samy Seghir, Birol Ünel, Dominique Bettenfeld, Adel Bencherif, Catalina Denis.

Policier à la française avec ripoux, faut ripoux dealer, valises pleines de billets pour une et de drogue pour l'autre (que tout le monde cherche bien sûr) et le milieu de la nuit. La caméra est très proche des visages et des corps. Et le réalisateur arrive à faire suivre les péripéties en collant à Tomer Sisley, souvent à la limite de la confusion, mais en s'en sortant à chaque fois. Son fort n'est pas la spatialisation. Mais en collant  en permanence à Tomer Sisley nous restons au coeur de cette histoire haletante et presque toujours avec son point de vue.
De plus, le héros n'est pas indestructible, il se prend des coups, il doute, voire pleure; ce n'est pas un surhomme à qui tout réussit. Ce qui donne au film une patine un peu différente et le rend attachant.
Belle distribution de gueules dans les rôles secondaires.

John Wick Chapter 2 (2016) de Chad Stahelski

Avec Keanu Reeves, Common, Laurence Fishburne, Riccardo Scamarcio, Lance Reddick, Bridget Moynahan, John Leguizamo, Ian McShane, Peter Stormare, Peter Serafinowicz, Thomas Sadoski, David Patrick Kelly, Aly Mang, Claudia Gerini, Kenny Sheard, Perry Yung, Franco Nero, Oleg Aleksandrovich Prudius, Tohiko Onizawa, Wass Stevens, Heidi Moneymaker, Angel Pai, Tobias Segal, Nancy Cejari.

John Wick 2 Edition spéciale Fnac Steelbook Blu-rayCe deuxième de série démarre là où se termine exactement le premier. Et donc il n'y a plus l'effet de surprise, mais un effet d'explications, car ici les auteurs ont décidé d'expliquer beaucoup plus comment était organisée et fonctionner la société souterraine qui emploie et protège John Wick. Il y a donc moins de mystère.
Le début, le prologue du film, est sympathique et pourrait très bien être le climax du film précédent. Ensuite l'histoire tarde à débuter. Nous savions très bien que notre pauvre John Wick, qui souhaite arrêter, n'y arriverait pas. C'est la partie la plus faible du film: le prétexte. Nous nous en moquons, mais ça ramène notre John à reprendre ses activités.
Nous comprenons ici que les auteurs ont cherché à faire la même chose tout en inversant. Par exemple ici, à la séquence de fusillade dans la maison à la décoration moderne du premier film, répond ici une longue séance dans les catacombes à Rome. Donc le film développe habilement tous les éléments installés par le précédent. Keanu Reeves reste crédible dans ce rôle de tueur malgré lui, mais hautement professionnel. Et le film nous dirige vers un troisième film que nous attendons avec impatience quand nous voyons comment se termine celui-ci. Cela est plutôt habile et amène le spectateur un peu intéressé par cette histoire à se demander: mais comment va-t-il faire maintenant...

Dernier Train Pour Busan (2016) de Sang-Ho Yeon

Avec  Gong Yoo, Soo-an Kim, Yumi Jung, Dong-seok Ma, Woo-sik Choi, Eui-Sung Kim, Ahn So-hee, Gwi-hwa Choi.

Dernier train pour BusanLe postulat est pleinement exploité: un groupe de voyageurs tente de survivre dans un train à grande vitesse; le monde autour d'eux est en proie à un virus qui transforme les gens en morts vivants et qui veulent contaminer ceux qui ne le sont pas. Et bien sûr, le virus arrive à s'infiltrer dans le train, sinon cela ne serait pas amusant et il n'y aurait pas de film.
La direction d'acteur est dénuée de subtilité. Ainsi que le film dans son ensemble.
Mais le film fonctionne. Grâce au suspense créé par l’exiguïté d'un train (pour ceux qui connaissent les TGV français, il n'y aura pas de dépaysement). Grâce aux moments spectaculaires fournis par les morts-vivants infectés qui se déplacent à toute vitesse et s’agglutinent très vite pour produire des magmas de monstres plutôt impressionnants. La caractérisation de ses personnages est faite à la serpe; le film n'est pas là, mais cela en limite un peu la portée et le cantonne au statut de bonne série B.




Jack Reacher: Never Go Back (2016) de Edward Zwick

Tom Cruise, Cobie Smulders, Robert Knepper, Aldis Hodge, Danika Yarosh, Holt McCallany, Robert Catrini, Sue-Lynn Ansari, Patrik Heusinger, Austin Hébert, Judd Lormand, Jason Douglas, Julia Holt, Chase Savoie, Teri Wyble, Hunter Burke, Rebecca Chulew, Anthony Molinari.
Jack Reacher: Never Go BackEdward Zwick n'est pas connu pour être un metteur en scène extrêmement dynamique et spécialiste du film d'action. C'est un honnête artisan dont les films sont toujours soignés. Il a même commis quelques films historiques à prétention académique. Effectivement, ici nous ne retrouvons pas la violence sèche et brutale qu'il y avait dans le premier de cette franchise et qui lui donnait un peu de sel. Néanmoins ici le personnage de Tom Cruise est toujours mutique et  indéchiffrable. Et avec une intrigue secondaire relative à sa paternité potentielle du personnage de Danika Yarosh, ce qui amène un petit peu de substance à cette histoire qui par ailleurs est plutôt sans intérêt (une histoire de militaires américains tués par des contractuels au Moyen-Orient dont nous nous moquons complètement). Dans le premier de série, il y avait un mystère, sur le personnage de Jack Reacher lui-même. Ici il n'y a pas de mystère (si ce n'est l'intrigue secondaire évoquée ci-dessus).
À noter que maintenant Tom Cruise est accompagné d'acteurs plus jeunes, pour pouvoir faire le complément de séquences d'actions que nous imaginons il ne peut plus complètement assurer. C'est en général le symptôme les acteurs vieillissants qui s'adjoignent des acteurs plus jeunes, histoire de compenser ce qu'ils ne peuvent plus faire. C'est un des bons côtés du film avec le personnage de Cobie Smulders, cela change un peu.
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My Sweet Pepper Land (2014) de Hiner Saleem

Avec Golshifteh Farahani, Korkmaz Arslan, Suat Usta, Mir Murad Bedirxan, Feyyaz Duman, Tarik Akreyî, Véronique Wüthrich.

My Sweet Pepper LandFilm que nous suivons de bout en bout, mélange de drames et de vies courantes (un nouveau chef de la police pas marié, fraîchement nommé dans le Kurdistan où règne la loi du seigneur local, une nouvelle institutrice, seule et célibataire arrive dans le village).
Le film dose bien ses éléments dramatiques en s'appuyant sur l'opposition du nouveau chef de la police avec le seigneur local, et la condition de femme seule de l'institutrice qui doit affronter les fascismes de sa famille et des coutumes locales, le tout dans un contexte où c'est celui qui possède les armes qui décide, et donc un contexte de violence (résistance kurde contre les Turcs, collabos et résistants).
Le canevas est celui de plusieurs westerns. Mais ici c'est le Kurdistan proche de la frontière turque au lieu de l'Ouest américain.
Il se regarde d'une traite et nous ne pouvons pas deviner ce vers quoi il va évoluer.




Independence Day: Resurgence (2016) de Roland Emmerich

Avec Liam Hemsworth, Jeff Goldblum, Bill Pullman, Jessie Usher, Maika Monroe, Vivica A. Fox, Sela Ward, William Fichtner, Judd Hirsch, James A. Woods, Charlotte Gainsbourg, Travis Tope, Joey King, Brent Spiner, Deobia Oparei, Patrick St. Esprit, Angelababy, Gbenga Akinnagbe.

Independence Day : Resurgence - Édition Limitée boîtier SteelBookC'est ce qu'on appelle un navet. Nous savions que Roland Emmerich n'était pas un artiste ni un metteur en scène intéressant. Il n'y a pas de point de vue. Si ce n'est une volonté d'être plus américain que les Américains. Éliminons de suite tous les éléments techniques qui ici sont nominaux c'est-à-dire de bonne qualité, mais sans aucune invention et différenciation par rapport aux tout venant de ce genre de production. Nous avons même quelquefois l'impression qu'ils sont bâclés ou plutôt un peu froid et manquant de réalisme (sic!). Nous pouvons noter que les séquences d'actions sont mal montées: manque de lisibilité, confusions et manque de spatialisation.
L'histoire est tellement bête et prévisible que l'on se demande bien pourquoi et comment des gens sont prêts investir de l'argent pour faire ce genre de film. Même Jeff Goldblum a l'air en permanence de se demander ce qu'il fait dans cette galère. Pendant une fraction de seconde nous nous disons que c'est son personnage, mais non. Seul Liam Hemsworth s'en sort bien; mais il est vrai qu'il est ici dans son registre nominal.
Et nous restons toujours étonnés que des extraterrestres qui possèdent une telle technologie soient aussi bêtes et se fassent avoir aussi facilement. Le film est suffisamment mauvais pour que nous souhaitions ardemment que les extraterrestres gagnent, mais ce n'est pas le cas, malheureusement...

Suite Armoricaine (2016) de Pascale Breton

Avec Valérie Dréville, Kaou Langoët, Elina Löwensohn, Manon Evenat, Laurent Sauvage, Klet Beyer, Yvon Raude, Peter Bonke, Tangi Daniel, Ewen Gloannec, Catherine Riaux, Hildegarde Blond.

Suite Armoricaine
C'est un film qui privilégie la lenteur et la contemplation. Il n'est pas dénué d'intérêts, voire de beautés.  Le film semble maîtrisé avec ses multiples personnages et l'imbrication de leurs différentes histoires. Mais il faut reconnaître que l'histoire est vite oubliée et que ses personnages n’ont pas beaucoup d'empreintes mémorielles; nous ne nous sommes pas sentis concernés. Ce qui fait que le film reste hermétique sur la durée et laisse un souvenir nébuleux. Le film possède une faible hystérésis. Bien que ce soit bien fait, avec un style personnel, il ne passionne pas. Mais c'est du beau travail.

samedi 8 juillet 2017

The Nice Guys (2016) de Shane Black

Avec Ryan Gosling, Russell Crowe, Margaret Qualley, Kim Basinger, Matt Bomer, Angourie Rice, Rachele Brooke Smith, Ty Simpkins, Jack Kilmer, Yaya DaCosta, Keith David, Hannibal Buress, Beau Knapp, Yvonne Zima, Lexi Johnson, Gary Weeks, Kimberly Battista, Carla Shinall, Murielle Tello, Kati Akins, Sala Baker, Michael Beasley, Mark Kubr, Joshua Hoower, Steve Wilder, Terense Rosemore, Anna McNiven, Roger Neal.
The Nice Guys
Nous avons le fruit des travaux de l'auteur et scénariste Shane Black. Auteur d'un certain nombre de films de potes dans les années 80-90 dont l'Arme Fatale. Mais aussi des dialogues de Predator. Grand spécialiste des dialogues verbeux et vulgaires, avec beaucoup d'humour. Et ici cela fonctionne très bien. L'histoire est un prétexte d'enquête dans une reconstitution des années 70 dans le milieu des films érotiques qui sollicite nos deux détectives privés, Ryan Gosling et Russel Crowe. Ryan Gosling est parfait et impressionne pour son rôle de détective minable. Chose qu'il n'avait pas encore laissée transparaître dans certains de ses films précédents où il était plutôt inexpressif. Russell Crowe dans le rôle du dur qui passe son temps à donner des coups de poing parce qu'il est payé pour ça. Ils se retrouvent à enquêter en duo. Et le réalisateur conduit son film d'une manière qui se veut beaucoup plus réaliste que des productions policières de même acabit. Par exemple; lorsque Ryan Gosling essaie de fracturer une porte en cassant la vitre avec son poing, il n'arrive qu'à s'ouvrir les veines; très bonne et très amusante scène où il se retrouve aux urgences; cela donne le ton du film.
On notera aussi la qualité de la reconstitution des années 70; ce n'est pas nouveau dans ce genre de film les Américains sont très fort pour ça.
Au total c'est une comédie policière assez ironique, avec de l'humour noir et beaucoup de seconds degrés, qui embrasse les clichés, et les tord.

L'Etrangleur de Boston (The Boston Strangler, 1968) de Richard Fleischer

Avec Tony Curtis, Henry Fonda, George Kennedy, Mike Kellin, Sally Kellerman, Hurd Hatfield, Murray Hamilton, Jeff Corey, Carolyn Conwell, William Marshall, George Voskovec, Leora Dana, Jeanne Cooper, Austin Willis, Lara Lindsay, George Furth, Richard X. Slattery, William Hickey.James Brolin, Eve Collyer, Carole Shelley.

L'Etrangleur de BostonL'étrangleur de Boston est intéressant à comparer avec les films enquête sur des tueurs en série qui ont été faits en grande quantité pendant les années 90 et 2000. Le film est structuré en plusieurs parties. La première partie nous montre les différents meurtres sans nous montrer le tueur. En utilisant la technique du split screen. Qui était nouvelle à l'époque de la réalisation du film. Pour la deuxième partie, le scénariste et le réalisateur choisissent de nous montrer le tueur; nous comprenons qu'il s'agit de Tony Curtis. Puis la troisième partie est sur le tueur, sa vie de famille, sa manière de rentrer chez les victimes, qui est presque par hasard attrapé dans un hôpital où il venait se faire soigner parce qu'il venait de tenter de faire une nouvelle tentative d'effraction d'un appartement (et se blesser). Les enquêteurs le croisent par inadvertance, mais l'intuition de Henry Fonda est que c'est peut-être lui (blessure de la main). À partir de là la dernière partie du film est dédiée à l'interrogatoire et la recherche d'aveux. On se rend compte de sa maladie mentale et de sa double personnalité. La qualité du film est de montrer le tueur, mais de ne pas être à sa place et donc de montrer ce qu'il ressent, de montrer ses visions et donc de montrer les effets de sa maladie mentale, de son point de vue. Mais le choix du réalisateur est de toujours montrer ce qu'il fait, son comportement.
Nous n'avons pas d'empathie pour lui, mais nous percevons un petit peu les mécanismes ou en tout cas nous voyons la façade de ses changements de personnalité. Tony Curtis est parfait dans ce rôle et constitue une interprétation de référence pour ce genre de personnage.
Techniquement, le film tient toujours la route. Son utilisation du split screen, c'est-à-dire de la fragmentation de l'écran pour montrer la même scène sous plusieurs angles, reste fonctionnelle, malgré les années et ne fait pas ridicule ni de date pas le film. Même si nous imaginons qu'un montage sérialisé pour montrer la même scène sous différents angles pourrait très bien fonctionner aussi.

A Most Violent Year (2014) de J.C. Chandor

A Most Violent YearAvec Oscar Isaac, Jessica Chastain, David Oyelowo, Albert Brooks, Alessandro Nivola, Elyes Gabel, Catalina Sandino Moreno, Peter Gerety, Christopher Abbott, Ashley Williams, John Procaccino, Glenn Flesher, Jerry Adler, Annie Funke, Matthew Maher, David Margulies, Pico Alexander, Giselle Eisenberg, Taylor Richardson, Daisy Tahan, Elizabeth Marvel, Robert Clohessy.

Cette année la plus violente est plutôt une bonne surprise. A priori le sujet est sans intérêt. C'est l'histoire d'un latino qui a monté une société de transport de fioul qui est confronté à la concurrence déloyale, à des cambrioleurs et un procureur qui souhaite le faire tomber à tout prix et qui diligente une enquête fiscale le concernant.
Sa femme, issue de la mafia, Jessica Chastain insignifiante, voudrait faire intervenir sa famille. Lui veut rester dans la légalité et l'ordre des choses et refuse d'être hors-la-loi. Tout ceci dans un contexte économique des années 80 où le fait de distribuer du fioul était un moyen de se faire beaucoup d'argent. Et malgré ce sujet sans intérêt voire soporifique, le film, sur la durée, emporte le spectateur parce que son personnage principal finalement que nous imaginons régulièrement en danger (il a la pression de sa femme, de ses employés, des concurrents, de la police, des cambrioleurs qui volent le fioul) ou sur le point de se faire abattre ne l'est pas. Il garde son intégrité malgré sa femme et finalement donc s'en sort à la fin, nous ne dirons pas comment (il y a une surprise). Mais c'est un film bien écrit avec une direction d'acteur de qualité légèrement académique, précieux, mais qui fonctionne bien.

L’ Interview qui tue ! (2014) de Seth Rogen et Evan Goldberg

 Avec James Franco, Seth Rogen, Lizzy Caplan, Randall Park, Diana Bang, Timothy Simons, Reese Alexander, Anders Holm, James Yi, Paul Bae, Geoff Gustafson, Dominique Lalonde, Anesha Bailey, Charles Rahi Chun, Don Chow, Tommy Chang, Aubrey K. Miller, Ben Schwartz.

The Interview - Édition libertaire (version non censurée)Cette interview qui tue est un film débile avec des personnages semi-débiles. Mais cela fonctionne très bien et constitue dans le genre de film détraqué pour détraqués, un très bon film.
Nous sommes estomaqués par la performance de James Franco qui cabotine avec alacrité.  Le film a une aptitude à mélanger le scatologique, le sexe et la bêtise pour faire un ensemble où la vulgarité est à son summum artistique.
Le film est intéressant dans sa manière de parler des médias. James Franco incarne un animateur de talk-show sur des sujets sans intérêt avec célébrités qui se confient sur des sujets insignifiants (par exemple,"j'ai été violé par un berger allemand"). Il se retrouve dans la capacité à pouvoir interviewer Kim Jong-un, le dictateur nord-coréen. Il est fan de son émission. Nous avons droit donc un certain nombre de scènes qui se déroulent en théorie en Corée du Nord. C'est au total un film un peu détraqué, foutraque, qui dans son genre est une réussite.
La dernière partie fait bifurquer le film dans une espèce de comique gore et sexuel de bon aloi. Est-ce un futur nanar, ou un futur film culte, nous le serons dans quelques années. Il en a le potentiel.

mardi 30 mai 2017

Alien: Covenant (2017) de Ridley Scott

Avec Michael Fassbender, Katherine Waterston, Billy Crudup, Danny McBride, Demian Bichir, Carmen Ejogo, Jussie Smollett, Callie Hernandez, Amy Seimetz, Nathaniel Dean, Alexander England, James Franco, Benhamin Rigby, Noomi Rapace, Guy Pearce, Uli Latukefu, Tess Haubrich.

Encore une fois Ridley Scott et ses scénaristes réussissent la synthèse de l'ensemble de la franchise Alien, tout en introduisant de nouveaux éléments (un alien honorant son créateur ou un autre qui essaie de communiquer). Le film commence un peu comme une mission sur Mars avec réparation extérieure dans le style réaliste de la veine d'un Gravity, puis le film bifurque vers la franchise Alien et là, brutalement le film enchaine des séquences d'horreur efficaces, anxiogènes, mélangées à des séquences d'action.  Le montage est très saccadé, à la limite de la lisibilité, mais cela scotche le spectateur à son fauteuil et le fait sortir de son ronron liminaire.
Alien : Covenant Blu-rayEnsuite le film se calme, devient très verbeux, grâce aux différentes interprétations de Michael Fassbender (qui est la star du film), avec des séquences d'explications, voire philosophiques (voir le débat entre les deux robots). Le film prend alors une autre tournure, plus explicative et fait le lien explicite avec Prometheus (qu'est devenue Noomi Rapace ainsi que son copain le robot - encore Michael Fassbender -, qu'elle est cette planète et que son devenus les Ingénieurs? Le film répondant à toutes ces questions). Ce film est la suite directe de Prometheus.
Le catalogue des poncifs de la franchise est présent: la scène dans le bloc médical, la traque de la bête dans les coursives via écrans interposés, le groupe (ici ce n'est pas un commando) qui découvre une planète, mais n'y trouvera pas ce qu'il imagine, les séquences avec les caissons pour l'hyper sommeil, les aliens qui sortent du torse (et une variante que nous laissons déguster au spectateur), les mutations et hybridations diverses. Etc. La force du film est d'utiliser des réminiscences des quatre premiers Alien  ainsi que de Promotheus.
Deux grosses faiblesses. La première concerne le scénario, déjà vu mainte fois dans la franchise, et ailleurs. La deuxième faiblesse est la distribution et le traitement que subissent les personnages: nous n'avons aucune empathie pour ceux-ci, Ridley Scott non plus, et ils sont vite expédiés (Ridley Scott préférant filmer Michael Fassbender). Nous nous moquons de ce qu'ils leur arrivent. Nous sentons que Ridley Scott est plus préoccupé par la troisième partie du film, celle qui explique et pose de nouvelles questions, qui montre ce que sont devenus David (Michael Fassbender) et Elizabeth Shaw (Noomi Rapace) et qui ouvre de nouvelles perspectives.
Quand au final, ouverture vers la suite, elle est convenue. C'est donc un mélange de routine et d'éléments novateurs, qui au total n'est pas complètement satisfaisant.

Tu Ne Tueras Point (2016) Mel Gibson

Avec Andrew Garfield, Vince Vaughn, Teresa Palmer, Sam Worthington, Luke Bracey, Hugo Weaving, Rachel Griffiths, Ryan Corr,  Damien Thomlinson, Luke Pegler, Matt Nable, Richard Roxburgh, Nathaniel Buzolic, Goran D. Kleut, Firass Dirani, Ori Pfeffer, Ben  O'Toole, Nico Cortez, Robert Morgan, Milan Pulvermacher.

Tu ne tueras pointLe film est découpé en plusieurs phases. La première consiste à nous montrer la vie de notre futur objecteur de conscience, ses croyances religieuses, son environnement familial, bref  du travail de reconstitution, mais aussi ses aventures sentimentales.
La deuxième phase c'est son enrôlement dans l'armée américaine (les japonais viennent d'attaquer Pearl Harbor) pour servir sa patrie tout en refusant de tuer (sa religion lui interdit), de toucher ou de porter une arme. Évidemment lorsque l'on est militaire, ne pas pouvoir toucher où tirer avec une arme paraît un peu bizarre. Nous retrouvons ici l'organisation typique du film de soldats avec les harcèlements et autres joyeusetés de ce genre de film.
Puis le film ensuite se tend en passant dans une troisième étape qui se déroule pendant la guerre sur la conquête de l'île d'Okinawa. Et là le film prend une autre dimension, et sort de la reconstitution de qualité et d'un certain académisme, pour basculer et retrouver la violence  et le masochisme que nous aimons dans le cinéma de Mel Gibson.
Il faut dire aussi que l'histoire de ce personnage, de cet objecteur de conscience, est assez étonnante vu qu'il va passer une partie de son temps en tant qu'infirmier, à sauver ses camarades blessés, mutilés ou sur le point de mourir.  Le film nous donne droit à des batailles d'une violence extrême. Ce n'est pas nouveau chez Mel Gibson nous l'avons déjà vu à plusieurs reprises.  Avec un réalisme  et une qualité de reconstitution que nous imaginons, être très précis. Mel Gibson confirme qu'il est dans le groupe des réalisateurs étatsuniens les plus intéressants. Le film parcourt les interrogations et préoccupations que l'on avait dans ses autres films.

La Folle Histoire de Max & Léon (2016) de Jonathan Barré

Avec David Marsais, Grégoire Ludig, Alice Vial, Saskia Dillais de Melo, Dominique Pinon, Bernard Farcy, Catherine Hosmalin, Julien Pestel, Nicolas Maury, Christopher Lambert, Nicolas MArié, Bruno Wolkowitch, Kyan Khojandi, Jonathan Cohen, Baptiste Lecaplain, Kad Merad, Pascale Arbillot, Florence Foresti, David Salles, Dominique Besnehard, Simon Astier.

La folle histoire de Max et Léon Blu-rayNous sommes dans la tradition très typée du film de guerre comique dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale. Un genre à part entière de la comédie française. Les étalons étant La Grande Vadrouille (1966) de Gérard Oury et, Mais Où Est Donc Passée La Septième Compagnie (1973) de Robert Lamoureux auquel cette folle histoire se rapproche le plus. Et ce film-là fleure bon le film historique d'aventure avec de fortes doses de comique tel que l'avait déjà pratiqué ces classiques.
Ici un grand soin est apporté à tous les éléments techniques: Photos, décors, maquillage, costumes, éléments historiques, la reconstitution semble parfaite.
Cette toile de fond pour suivre les aventures de Max et Léon, avec une bonne dose de comique, pas vraiment absurde, mais qui mêle adroitement les éléments historiques avec les pérégrinations de nos deux nigauds qui se retrouvent embarqués via des quiproquos dans une histoire qui les mène de l'armée française libre de Londres à l'espionnage au Moyen-Orient, puis à la résistance, à la Gestapo. Avec pour seule ambition de se retrouver à Mâcon (!). Toutes ces pérégrinations permettent d'aborder frontalement les sujets sombres (Gestapo, torture, collaboration, antisémitisme, par exemple). C'est très bien emballé et bien dans la tradition de ces illustres ancêtres.