dimanche 29 novembre 2020

Les Deux Cavaliers (Two Rode Together, 1961, 1h49) de John Ford

Avec James Stewart, Richard Widmark, Shirley Jones, Linda Cristal, Andy Devine, John McIntire, Paul Birch, Harry Carey Jr., Henry Brandon, Woody Strode, John Qualen, Jeanette Nolan.

Quelle surprise.... John Ford n'a pas réalisé uniquement des films qui montrent comment les Étatsuniens devraient être, mais ici comment ils étaient (et sont toujours pour ce qui concerne le racisme). John Ford nous montre un Far West où il y a l'alcool, la saleté, le cynisme, le racisme, l'individualisme, l'appât de l'argent comme motivation, la bêtise (entre les deux fils tarés, et l'adjoint du shérif qui semble demeuré), et la justice expéditive (voir le lynchage du jeune indien) ou alcoolisée (les prisonniers libérés parce que le juge est ivre mort...). Voire le sexe avec Madame Gomez qui vient de donner naissance à un petit garçon, alors que son mari est mort depuis douze mois. Même les Indiens sont calculateurs avec Henry Brandon qui livre la femme de Woody Strode sachant que cela permettra de se débarrasser de lui.

La partition musicale (George Duning) n'est par contre pas du tout adaptée à la noirceur du film; elle est nominale et ressemble à n'importe quelle partition de Victor Young des années cinquante: mièvre à souhait.

Donc cet univers faiblement reluisant et engageant est surprenant chez John Ford. Mais cela fait du bien et empêche le film de sombrer dans la mièvrerie. Le film évite aussi la séquence chanson. Ce qui est très bien.

Le héros, ici James Stewart, qui n'est pas mutique comme dans le western spaghetti, mais en possède toutes les caractéristiques listées au début. D'ailleurs, la fin avec James Stewart qui part avec Linda Crystal ressemble plus à une convention narrative qu'à quelque chose de plausible.

Richard Widmark rentre plus dans la peau d'un personnage positif.

Les relations des deux personnages principaux avec leurs amoureuses respectives sont très bien écrites. Que ce soit James Stewart avec Annelle Hayes (dans le rôle de Belle, celle qui fait fuir James Stewart qui ne veut pas s'engager avec elle) puis Linda Cristal. Ou Richard Widmark avec (Shirley Jones, solaire). D'ailleurs le seul élément positif du film est la romance de Richard Widmark avec Shirley Jones.

Nous nous demandons si ce film n'a pas influencé ou créé le western spaghetti. Ceux-ci déboulant en 1963 et 1964 avec les films de Mario Caiano ou plus connus, ceux de Sergio Corbucci (Le Justicier du Minnesota, 1964) ou Sergio Leone (Pour une poignée de dollars, 1964). Le film est sorti en Italie en septembre 1961. Nul doute que Sergio Leone s'est précipité pour le visionner.

Les 2 cavaliers Blu-ray

La Couleur Du Crime (Freedomland, 2006, 1h53) de Joe Roth

Avec Samuel L. Jackson, Julianne Moore, Edie Falco, Ron Eldard, William Forsythe, Aunjanue Ellis, Anthony Mackie, Peter Friedman, Clarke Peters.

Un enfant disparait dans la voiture de sa maman alors qu'elle est volée (la voiture). La maman est Julianne Moore dans un personnage très torturé, avec une interprétation pas forcément  dans la finesse, mais impressionnante et qui fonctionne.. Samuel Jackson est un flic noir qui essaie de comprendre ce qui s'est passé et si la maman dit vrai. Pour ce faire il ne peut pas compter sur ses collègues policiers, trop occupés à chercher le voleur de la voiture qu'ils pensent être un noir dans un quartier noir - le petit garçon est blanc bien sûr -, avec  donc émeutes et racisme au menu. Dans le cadre de son investigation, Samuel Jackson demande de l'aide à un groupe de civils spécialisés dans la recherche d'enfants disparus. Pendant que ces copains noirs se font tabasser dans le quartier. Une des manières de faire stopper cela est aussi peut être de trouver l'enfant son kidnappeur.

Film policier original sur un canevas qui sort des clichés du genre, restant dans le polar, avec une enquête psychologique avec un arrière-plan avec des émeutes raciales. Bien mené, distribution de qualité, performance pas forcément subtile de Julianne Moore, mais performance quand même. La scène où Julianne Moore est questionnée par les civils et où elle révèle des informations qu'elle n'avait pas encore indiquées est passionnante et très forte.

Joe Roth, surtout connu pour ses activités de producteur, signe un film qui a de l'ambition (scénario de Richard Price), et qui l'atteint. Beau travail.

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Rio Grande (1950) de John Ford

 Avec John Wayne, Maureen O'Hara, Ben Johnson, Claude Jarman Jr., Harry Carey Jr., Chill Wills, J. Carrol Naish, Victor McLaglen, Grant Withers.

Nous restons passionnés et très émus lors de chaque scène entre John Wayne et Maureen O'Hara. Avec en particulier la très belle séquence de la chanson sur Kathleen par les Sons of the Pionniers : le jeu des acteurs fait passer toutes les émotions, sur leur passé, leurs états actuels et le leur futur.

L'adjoint comique, Victor McLaglen, en fait beaucoup. Appuyé par son metteur en scène qui lui donne beaucoup de plans (avec des recadrages en gros plan au montage). Au total cela fonctionne (en particulier l'excellente scène du coup de bâton sur la main avec Chill Wills) et fournit un peu de calme comique dans cet ensemble plutôt dramatique avec les Indiens méchants et hargneux (les seuls bons indiens sont ceux qui sont éclaireurs).
Le scénario est parfait, et le triangle John Wayne, Maureen O'Hara et leur fils, qui constitue l'arc dramatique principal, est passionnant, bien que rempli de clichés. Cette histoire se plaquant sur l'arc des Indiens qui sont prisonniers, puis s'évadent, puis il faut attaquer leur camp.
Le film est un juste équilibre entre le sentimentalisme cher à John Ford, le comique (Victor  McLaglen, Chill Wills en médecin), le mièvre (la musique, certains plans), le drame avec notre trio, et l'action et l'aventure (les chevaux, cascades à la romaine - impressionnante - et poursuites, les indiens), avec un montage balourd. 
Au total le film est passionnant et cette re-vision un délice.

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Tout L'Argent Du Monde (2017) de Ridley Scott

Avec Michelle Williams, Christopher Plummer, Mark Wahlberg, Romain Duris, Timothy Hutton, Charlie Plummer, Andrew Buchan, Marco Leonardi, Giuseppe Bonifati, Nicolas Vaporidis, Andrea Piedimonte Bodini.

Toutes les qualités du film de Ridley Scott sont là : des productions values phénoménales, une  distribution d'actrices et d'acteurs de première catégorie. Ou presque. Car il manque le scénario passionnant, ou le sujet original pour que le film soit une réussite.

Du côté de l'histoire, nous sommes dans le sous-genre policier du film d'enlèvement avec rançon et enquête. Mais ici, originalité du scénario, il n'y a pas d'enquête, le point de vue de la police est quasi absent, si ce n'est la police italienne qui visiblement en ces années 1970 ne maitrisait rien et était à la solde des mafias. Et  deuxième originalité, il n'y a personne qui réclame l'enlevé. Plus précisément, l'enlevé est le petit-fils d'un milliardaire qui refuse de payer la rançon. Ce qui fait que sa mère, pauvre et sans moyen, essai de payer la rançon, mais elle n'a pas d'argent, et comme la police étasunienne n'est pas prévenue et que le kidnapping est en Italie, elle ne peut pas faire grande chose.

Le problème du scénario et de la narration est que nous nous moquons de ce qui arrive au kidnappé (il ne suscite aucune empathie). Par contre le film provoque de l'empathie avec la mère, mais qui finalement rentre dans le moule à la fin. Car le grand père, milliardaire, le plus riche du monde, mais aussi le plus radin. Il s'agit de Jean Paul Getty et le film est donc un film historique. Nous imaginons que la réalité fut pire encore. Et un des rares plaisirs du film est de le voir mourir.

Entre le fils du milliardaire, sa belle-fille, le milliardaire ou le petit-fils, le film illustre l'adage qui dit que l'argent ne fait pas le bonheur. Les pauvres vont être contents.

La narration est plutôt tortueuse, les choses avançant lentement, voire très lentement, sans high-tech (nous sommes dans les années soixantaine dix) et sans suspense avec poursuite haletante. Dans la distribution, nous trouvons le personnage raté de Mark Wahlberg, qui ne sert pas à grand-chose, homme de main du milliardaire radin au début, puis se ralliant brutalement à la mère du kidnappé à la fin. Il pourrait être retiré, cela ne changerait rien à l'histoire ni à la narration. Michelle Williams est par contre la principale qualité du film, avec une interprétation toute en finesse, avec une palette variée.

Un film passable, et Ridley Scott peut mieux faire.

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mardi 24 novembre 2020

Le Silence De La Ville Blanche (2019, 1h50) de Daniel Calparsoro

Avec Belén Rueda, Javier Rey, Aura Garrido, Manolo Solo, Alex Brendemühl, Ramón Barea, Sergio Dorado, Allende Blanco.

Film policier espagnol, où un flic et sa cheffe enquêtent pour retrouver un tueur en série.

Le film ne fonctionne pas. Est-ce parce qu'aucun des personnages ne suscite l'empathie du spectateur? Que ce soit le flic ou sa cheffe. Et encore moins les victimes. Les états d’âme du policier ne nous intéressent pas (il a perdu sa femme dans un accident de voiture et semble toujours traumatisé).

Le scénario fait l'erreur de nous montrer le tueur assez vite. Cela peut se comprendre, car il est accointé à l'entourage de la police (ce que nous devinons immédiatement). Mais cela tue le suspense et l'enquête accroche peu le spectateur. L'intrigue bascule de la recherche du tueur à comment vont il se rendre compte que c'est lui. Et cela aussi empêche de donner une motivation ou une explication au tueur (par exemple a-t-il été séquestré sous l'escalier par un berger allemand?) qui fait que nous ne comprenons pas bien pourquoi il tue et de la façon dont il tue et l'aspect esthétique des meurtres. C'est d'ailleurs l'autre défaut, ce sont les meurtres eux mêmes, horribles (sur le moyen de tueur) mais peu dérangeant lorsque les corps sont montrés, ils deviennent même esthétiques comme, une performance.

Au total, beaucoup de choses (distribution riche, multiples décors, beau travail sur la photo) pour une histoire qui ennuie le spectateur.

 Le silence de la ville blanche Poster

The Laundromat: L'affaire des Panama Papers (2019, 1h35) de Steven Soderbergh

Avec Gary Oldman, Antonio Banderas, Meryl Streep, James Cromwell, Sharon Stone, Matthias Schoenaerts, Nonso Anozie ,  Robert Patrick, Jeff Michalski, Jane Morris, Chris McLaughlin, Jay Paulson, Jeffrey Wright.

Très bonne surprise que ce Steven Soderbergh. Le film est inventif sur la forme, ironique et tragique sur le fond.  Le film s'attaque aux vices de l'argent et ridiculise le système financier international qui permet de cacher de l'argent dans des sociétés-écrans. Et le côté documentaire du film explique comment il faut faire. La satire est virulente, amusante et déprimante. Le film explique comment il est possible de créer des sociétés pour masquer de l'argent.

Le ton est didactique avec un canevas humoristique et des histoires à la croisée des chemins: l'histoire de Meryl Streep, celle de Nonso Anozie et son adultère, celle de Mathias Schoenart en Chine. Avec comme liant les Dupont et Dupont du masquage de l'argent: Gary Oldman et Antonio Banderas qui visiblement s'amusent beaucoup, et nous aussi.

Un film qui provoque un bien-être et beaucoup d'humour, d'ironies et de tragédies. Très beau travail d'écriture de Scott Z. Burns.

The Laundromat: L'affaire des Panama Papers Poster

Les Sept De Chicago (2020, 2h09) de Aaron Sorkin

Avec Eddie Redmayne, Alex Sharp, Sacha Baron Cohen, Jeremy Strong, John Carroll Lynch, Yahya Abdul-Mateen II, Mark Rylance, Joseph Gordon-Levitt, Ben Shenkman, J.C. MacKenzie, Frank Langella, Danny Flaherty, Noah Robbins, Michael Keaton.

Le film de tribunal, qui est un genre à part entière, est ici représenté par un bon exemple. Le contexte est le procès forcé par le FBI de membres de la gauche étasunienne au début des années 70: pacifistes, hippies, militants anti-guerre, extrême gauche. Nous sommes en pleine guerre du Vietnam et en pleine contestation. Lors d'une manifestation, la police est agressée et fonce sur la foule. Le procès accuse sept de ces manifestants, dont un activiste noir qui n'a rien à voir avec les manifestations.

Le film est passionnant, principalement par la diversité des personnes inculpées, chacun avec un parcours et représentant un type d'étatsunien. Dans un procès où le juge (Frank Langella, parfait) n'est visiblement pas impartial. La narration articule le procès avec des retours en arrière et présentations des évènements et les stratégies associées, par les inculpés et par l'équipe du procureur. Les personnages les plus marquants étant ceux de Eddie Redmayne et Sacha Baron Cohen pour les accusés, et Mark Rylance dans le rôle de leur avocat.

De la belle ouvrage pour un film à charge contre le FBI (période J. Edgar Hoover) et la justice étatsunienne.

Les Sept de Chicago Poster

Roma (2018, 2h15) de Alfonso Cuarón

Avec Yalitza Aparicio, Marina de Tavira, Diego Cortina Autrey, Carlos Peralta, Marco Graf, Daniela Demesa, Nancy García García, Verónica García, Andy Cortés.

Roma donne une baffe et fait comprendre qu'un film peut être une oeuvre d'art. Film qui raconte la vie d'une famille mexicaine de la moyenne bourgeoisie avec ses deux servantes au début des années 70. Avec les histoires sentimentales et de familles. La narration se concentrant sur l'une des femmes de ménage, tout étant vu de son point de vue.

Des choix esthétiques qui produisent une œuvre forte et de toute beauté: le noir et blanc, des plans-séquences, aucune musique extra diégétique.

Le noir et blanc est superbe. La mise en scène est ample avec le format large et la caméra numérique en mouvement permanent (cela panoramique beaucoup) y compris à l'intérieur de la maison (beaucoup de scènes sont à l’intérieur). Alfonso Cuaron n'a pas peur de filmer longuement les mouvement des gens dans la maison, même s'ils ne font pas progresser la narration et le drame, ces panoramiques donnent une ampleur et une beauté aux séquences. Alfonso Cuaron laisse chaque scène se développer, sans coupure, sans contrechamps, donnant une ampleur à la moindre séquence.

Et bien sûr, à plusieurs moments, les choses étant installées, et les drames progressant, le film fait poindre à plusieurs reprises l'émotion.

Autant Gravity était d'un ennui colossal et ne suscitait aucune émotion, ici Alfonso Cuaron a réalisé, écrit, photographié un chef d'oeuvre. Il est encore possible de créer un œuvre d'Art avec des images.

Roma Poster

Ali G Indahouse (2002, 1h25) de Mark Mylod

Avec Sacha Baron Cohen, Martin Freeman, Tony Way, Nabil Elouahabi, Richard Syms, Ray Panthaki, Michael Gambon, Charles Dance, Emilio Rivera, Gina La Piana, Dana de Celis,  Dominic Delesilva,

La première excursion de Sacha Baron Cohen dans le long métrage avec ce personnage de rappeur blanc plus rappeur et plus noir que tous les rappeurs noirs. Dans le Roayaume-Unis des banlieues, pauvres et faiblement développées, qui jouent au méchant, et s'affrontent entre gangs de quartiers. Les affrontements sont d'ailleurs des joutes verbales ridicules et hilarantes.

La première moitié du film est une réussite, dans le genre, qui consiste en l'installation du personnage d'Ali G, de ses copains et de son univers. Puis ensuite l'histoire principale est lancée et cadencée par l'intrigue qui veut que Ali G soit élu et participe au gouvernement anglais: le postulat est que le parti dominant, pour rajeunir son image va chercher des jeunes de banlieue.

Au total la qualité ou les défauts des personnages de Baron Cohen sont là: pastiches, sexe, énormités, manque de rythme quelquefois. Mais toutes les énormités fonctionnent parfaitement.

Ali G Poster

The Queen (2006, 1h43) de Stephen Frears

Avec Helen Mirren, Michael Sheen, James Cromwell, Alex Jennings, Roger Allam, Sylvia Syms, Tim McMullan,  Douglas Reith,

Le film conte ce qu'il s'est passé au sein de la famille royale anglaise lors de l'accident de Lady Di.

À la fois film en costumes (la famille royale à l'air de vivre dans l'ancien temps), film historique (nous imaginons que le scénariste Peter Morgan s'est inspiré de faits réels), mais aussi documentaire (les us et coutumes de la reine du Royaume-Uni et protocoles de la vie politique au royaume uni (sa rencontre régulière avec le Premier Ministre Tony Blair).

Le film est intéressant sur le traitement du personnage de Tony Blair et le rôle et l'influence des médias dans ce que peut faire le un homme politique, ici le premier des ministres: Michael Sheen est parfait. Car les turpitudes de la famille royale anglaise ne nous intéressent aucunement. Heureusement pour la dramaturgie ils ont l'air de souffrir, mais nous nous en moquons et n'avons aucune empathie.

Le film est sauvé par l'ensemble de ses qualités. Au total c'est de la belle ouvrage. Très académique, dans le bon sens du terme: conventionnel sans être guindé.

 The Queen Poster

Rien De Personnel (2009, 1h30) de Mathias Gokalp

Avec Jean-Pierre Darroussin, Denis Podalydès,Mélanie Doutey, Pascal Greggory, Zabou Breitman, Bouli Lanners, Frédéric Bonpart, Dimitri Storoge, Samuel Ferret, Richard Chevallier, Michel Trillot.

Le film conte de manière ironique un séminaire d'entreprise où des cadres doivent passer des épreuves, alors que pointent un rachat et des licenciements. Ces cadres discutent avec des gens qui peuvent être des coachs et pas des membres de l'entreprise. Le coach pouvant donner une évaluation de la personne ensuite. Et avec des observateurs qui notent les jeux de rôles.

Le film est malin dans sa manière de montrer cela: par un mécanisme de retour en arrière et en revivant le même scène plusieurs fois avec des variantes (nous en savons plus sur un personnage, cela va plus loin) qui progressivement nous font comprendre qui fait quoi.

Le film donne une impression d’inachevé. Des personnages importants dans la narration sont évacués (Mélanie Doutey, Pascal Gregory, Bouli Lanners). Nous comprenons leur fonction de levier dramatique, mais leur disparition donne une impression de manque. La narration se concentrant sur Jean-Pierre Darroussin et Denis Podalydès.

De bonnes idées: la performance vocale horrible de Pascal Grégory, ou l'homme de ménage qui se fait passer pour le PDG.

Au total le film contient une bonne dose d'humour noir sur des sujets tragiques: licenciement, adultère, harcèlement. En bref, une bonne comédie dramatique, un genre si typiquement français.

Rien de personnel Poster

Antonia, la chef d'orchestre (De dirigent, 2018, 2h17) de Maria Peters

Avec Christanne de Bruijn, Benjamin Wainwright, Scott Turner Schofiel, Seumas F. Sargent,  Annet Malherbe, Raymond Thiry, Gijs Scholten van Aschat, Richard Samme, Sian Thomas, Tim Ahern, Sara Visser.

Cruelle déception que ce film en costume et historique: il raconte l'ascension de la première femme qui deviendra chef d'orchestre aux USA. Et à ce titre il s'agit donc d'une biographie, avec un message féministe.

Si le sujet est bien: l'égalité des genres et l'impossibilité pour une femme  de devenir chef d'orchestre. Le traitement laisse à désirer: le personnage n'est pas sympathique et ne suscite aucune empathie, à moins que ce soit l'actrice qui l'interprète qui n'était pas douée (son interprétation est assez limitée) ou mal dirigée. Le film est balourd dans sa narration et prépare peu les choses et les enchaîne à la va-vite. Le film n'explique pas sa volonté d'être chef d'orchestre; elle veut juste l'être. Et la narration se concentre sur ce qui l'empêchera et les différentes barrières. Mais nous ne comprenons pas vraiment ses motivations: rien n'est fait pour expliquer, hormis le fait que cela lui permettra de quitter sa famille.

D'ailleurs, le film parle aussi assez peu de l'art d'un chef d'orchestre; cette dimension-là est peu développée, et c'est regrettable.

Le seul personnage attachant est celui de Scott Turner Schofield, qui campe un beau personnage, qui suscite de l'émotion et de l'empathie.

Antonia, la chef d'orchestre Poster

lundi 23 novembre 2020

Emily in Paris (2020) de Darren Star

Avec  Lily Collins, Philippine Leroy-Beaulieu, Ashley Park, Lucas Bravo, Samuel Arnold, Bruno Gouery, Camille Razat, William Abadie, Hanaé Cloarec-Bailly, Jean-Christophe Bouvet, Tytouan Cloarec-Bailly, Charley Fouquet, Charles Martins, Édith Le Merdy, Kate Walsh.

Darren Star est le showrunner de la série. Les metteurs en scènes sont: Andrew Fleming, Zoe R. Cassavetes, Peter Lauer

Cette série Netflix (10 épisodes de 30 minutes) conte la vie d'une jeune américaine à Paris, qui travaille dans le marketing, qui découvre la vie à Paris et le travail à la française. La réussite de la série est de brasser et  d'assumer les clichés sur les parisiens et la France. Les parisiens sont désagréables et odieux, ses collègues de travail son du même acabit, odieux. Les clichets sont là: la baguette, le pain au chocolat, les crottes de chiens sur le trottoir, la cuisine, la drague et le sexe. Tout cela est tellement assumé que cela n'en est pas génant. Au  total, ils sont tous tellement odieux que cela provoque des sourires.

Par contre il manque les transports en communs: visiblement par un moyen de déplacement dans le milieu du marketing et de la mode.

Malgré cet ensemble d'éléments, de clichés, d'éléments négatifs ou positifs (l'amour), le film reste néanmoins un hymne à Paris. Le Paris avant Covid 19.

Le personnage de la jeune américaine (Lily Collins, parfaite) est robuste et résilient à toutes les attaques. Et elle a un dont d'improvisation dans son métier. Ce qui la sauve.

Tout cela est très irréel et invraisemblable, mais la série reste délicieuse.

Emily in Paris Poster

Borat: Subsequent Moviefilm (2020, 1h35) de Jason Woliner

Avec Sacha Baron Cohen, Maria Bakalova, Dani Popescu, Manuel Vieru, Miroslav Tolj, Alin Popa.

Borat Sagdiyev retourne aux USA of America pour offrir sa fille de 14 ans (la célibataire la plus âgée du Kazakstan) au vice-président de Donald Trump.

Ce Borat-là est plus écrit et fluide que le premier. Et plus cohérent. Pour pourfendre l’Amérique trumpiste, complotiste, xénophobe, proarmes. Mais le film n'est pas que sur des personnages négatifs. Il y a des personnages positifs, comme la baby-sitter qui explique à la fille de Borat qu'elle ne doit pas écouter son père, ou la survivante de l'holocauste dans la synagogue.

Ce qui permet au film de montrer des choses naturelles, mais qui ne sont jamais montrées dans un film: les poils sous les bras,  le pubis très poilu, ou le sang menstruel d'une fille. Qui sont considérés comme dégoutants par les puritains. Très symptomatique.

La révélation du film est Maria Bakalova qui joue la fille de Borat. Que nous allons assurément revoir très bientôt dans beaucoup de films

Le meilleur du film reste son affiche, bien vue en cette période de pandémie. 

Vivement la suite de Brüno (2009), l'autre chef d'oeuvre de Sacha Baron Cohen.

Borat: Subsequent Moviefilm Poster

The Wife (2017, 1h39) de Björn Runge

Avec Glenn Close, Jonathan Pryce, Max Irons, Christian Slater, Elizabeth McGovern, Harry Lloyd, Annie Starke, Johan Widerberg, Karin Franz Körlof.

Il s'agit de l'affrontement d'un écrivain qui va recevoir et reçoit le prix Nobel avec sa femme, sa compagne de toute sa vie. L'obtention du prix Nobel va faire ressortir le passé, des choix de vie et leurs conséquences, dans le contexte d'un vieux couple, c'est à dire avec un ensemble de renoncements et de choix acceptés ou forcés.

Un des intérêts du film est de montrer la procédure des Nobel, avec son protocole. Et bien sur de voir deux belles bêtes, c'est-à-dire deux acteurs de grande qualité en action: Glenn Close et Jonathan Pryce. Christian Slater, échappé des séries télévisées, campe un journaliste qui prépare une biographie de l'écrivain.

La narration est suffisamment aiguisée pour suivre avec intérêt ce qui se passe. De la belle ouvrage.

The Wife Poster

Forte (2020, 1h35) de Katia Lewkowicz

 Avec Melha Bedia, Valérie Lemercier, Alison Wheeler, Ramzy Bedia, Jonathan Cohen, Nanou Garcia, Oussama Kheddam, Yasin Houicha.

Une jeune femme forte se retrouve à suivre un cours de danse à la barre verticale. Elle est en surpoids, pas forcément complexée, mais perçue par ses proches comme peu féminine, voire comme un garçon. Elle est vue comme un garçon par les garçons, avec qui elle joue au football, par ses amis, mais cela ne le gène pas, sauf lorsqu'elle en prend conscience. Ce qui la conduira au cours de pole danse et l'aidera à s'assumer. La pole dance va l'aider à travers les rencontres quelle va faire. 

Canevas classique, plutôt  bien écrit et relativement léger, cette comédie qui met en avant les talents certains de Melha Bedia évite d'être lourdingue et rend les histoires du personnage plutôt attachantes.

.;Forte Poster

Seberg (2019, 1h42) de Benedict Andrews

Avec Kristen Stewart, Yvan Attal, Gabriel Sky, Vince Vaughn, Colm Meaney, Jack O'Connell, Anthony Mackie, Stephen Root, Victoria Barabas.

Le  mérite du film est de ne pas faire une hagiographie pour thuriféraires de Jean Seberg. Elle est montrée comme inconsciente, naïve, et manquant de maturité (vu sont âge ce n'est pas surprenant) voir complètement irresponsable. Le film raconte sa vie pendant sa fréquentation, et les conséquences sur sa vie,  d'un activiste copain de Malcolm X, ainsi que ses diverses adultères.

Le film ne parle malheureusement pas de ses choix de film, mais plutôt de ses engagements "politiques", pourrions-nous dire, même si parler d'engagement paraît un bien grand mot. À travers ceci le film dénonce le harcèlement du FBI dont elle a été victime et qui l'a obligé à s'exiler en Europe. 

Si le volet dénonciation fonctionne, le personnage est faiblement attachant par son inconséquence et donc ne suscite pas l'enthousiasme et aucune empathie.

Beau travail de Kristen Stewart qui semble croire à son personnage.

 Seberg Poster

Gladiator (2000, 2h35) de Ridley Scott

Avec Russell Crowe, Joaquin Phoenix, Connie Nielsen, Oliver Reed, Richard Harris, Derek Jacobi, Djimon Hounsou, David Schofield, John Shrapnel, Tomas Arana, Ralf Moeller,  Spencer Treat Clark, David Hemmings,  Tommy Flanagan, Sven-Ole Thorsen, Omid Djalili.

Le film qui a relancé les films en costumes voire les péplums après leur désuétude des années 1990. Avec Russel Crowe, lorsqu'il était mince. Que retenons-nous du film? Une violence plutôt sympathique, mais moins brutale que chez Mel Gibson. Une histoire prévisible, sans savoir si cela correspond à une réalité historique, dont l'ingrédient le plus intéressant est le personnage de Joachim Phoenix, qui interprète un Commode qui tue son père et qui possède un amour immodéré pour sa soeur. Nous comprenons qu'il manque de beaucoup d'amour. Ce qui en fait un méchant assez trouble, pathétique et psychotique, ce qui en fait un personnage parfait pour la narration.

L'ensemble est bien conduit. Les productions values sont au top, mais c'est une tautologie pour un film de Ridley Scott. La narration est simple et tout ce que nous imaginons arrive. Curieusement, le film arrive à produire de l'émotion lorsque l'on considère le personnage de Russell Crowe avec sa femme et son enfant et sa terre. Curieusement, car le reste du film est surtout dans la brutalité et la balourdise. 

Le principal intérêt du film est le personnage d'Olivier Reed, halluciné et possédé, que nous ne voyons que trop peu. Et la plastique de Connie Nielsen, trop rare, qui interprète habilement celle qui doit naviguer entre tous (son frère, Gladiator, les sénateurs).

Gladiator Poster

mercredi 11 novembre 2020

Barabbas (1961, 2h17) de Richard Fleischer

Avec Anthony Quinn, Silvana Mangano, Arthur Kennedy, Katy Jurado, Harry Andrews, Vittorio Gassman, Norman Wooland, Valentina Cortese, Jack Palance, Ernest Borgnine, Arnoldo Foà, Michael Gwynn, Laurence Payne, Douglas Fowley, Robert Hall, Joe Robinson.

Richard Fleischer démontre encore une fois son talent dans le filmage avec le format large. Le cinémascope est un format dont il sait tirer une construction de plans qui met en avant tout à la fois les décors sur différents plans, mais aussi les personnages. Et pas uniquement en plans d'ensemble: il suffit d'analyser toutes les séquences dans les sous-sols de la mine de soufre.

Au-delà de la forme, ce péplum sur Jesus Christ est passionnant. Car son personnage principal, Barabbas, est une victime, qui ne contrôle rien de sa vie. Le film commence par sa rencontre avec Jesus Christ. La population décide de l'épargner et de crucifier Jesus Christ, ce qui le poursuivra toute sa vie: prisonnier pour brigandage, puis libre Grâce au peuple (qui préfère exécuter Jesus Christ que lui même donc), puis il est emprisonné à nouveau, puis il devient gladiateur. Le film débute par la crucifixion de Jesus Christ et suit en parallèle de l'histoire de Barabbas et la montée de la secte des croyants en Jesus Christ.

La partie du film où Barabbas est gladiateur permet de suivre les entraînements des combattants, les répétitions des affrontements puis les affrontements eux-mêmes, et d'évoquer le fonctionnement et le rôle des gladiateurs à Rome. Avec en prime Jack Palance qui campe un gladiateur halluciné, combattant professionnel, qui ne semble plus esclave, et qui adore cela: il tue par plaisir.  Concernant l'interprétation, Anthony Quinn est parfait et interprète un incroyant dubitatif, simple et primaire sans être stupide, qui subit et ne comprend pas ce qui lui arrive, mais qui sait être résilient (peut-être avec l'aide de Dieu...).

Le film est intéressant pour les us et coutumes de l'époque: le statut des prisonniers,  des esclaves, les Romains. D'ailleurs le film ne montre pas forcément les Romains comme des méchants, nous ne dirons pas comme bienveillants, mais plutôt comme des concernés.

Barabbas [Édition Spéciale]

Le Jardin Du Diable (1954, 1h40) de Henry Hathaway

Avec Gary Cooper, Susan Hayward, Richard Widmark, Hugh Marlowe, Cameron Mitchell, Rita Moreno, Víctor Manuel Mendoza.

Le film parfait. Henry Hathaway signe (avec l'aide de son scénariste Frank Fenton; le film dispose de dialogues qui font mouche) un chef-d'oeuvre du genre. Cinq personnages pour une narration parfaite, où chacun des personnages se dévoile petit à petit et surtout évolue en dehors des préjugés que le spectateur pourrait leur attribuer.

L'histoire est simple: Susan Hayward demande de l'aide pour aider à sortir son mari enseveli dans sa mine d'or. Et elle est prête à payer. Elle trouve trois gringos (nous sommes au Mexique) coincés là, car le bateau qui les transportait à un problème technique, et un Mexicain du cru. Ils acceptent de venir avec elle, contre rémunération (l'idée de "mine d'or" peut rendre gaillard). Pour revenir ensuite et repartir sur leur bateau. Sur les trois gringos, nous avons Gary Cooper dans le rôle du penseur qui possède la maturité, l'expérience et la sagesse. Il y a Richard Widmark, joueur professionnel, qui fait confiance au hasard. Et  Cameron Mitchell, le "jeune", immature, qui monte vite dans les tours, qui aura droit à sa correction, mais qui restera stupide.

Le chemin de ne sera pas de tout repos: tout cela se déroule en territoire indien (des Apaches), qui sont dans une période où ils veulent se faire du blanc ou du mexicain. Le chemin aller, vers la mine et le mari prisonnier sous les éboulis, sera la préparation des drames potentiels  et la caractérisation progressive de chacun des personnages. Le chemin retour sera celui de l’accélération dramatique et la révélation de chacun avec l'affrontement avec les Indiens et la résolution des micros conflits dramatiques entre chacun des personnages.

La musique de Bernard Hermann est par moment de grande qualité: elle renforce habilement certaines séquences.

Une des grandes qualités du film est aussi sa  photographie et les décors naturels magnifiques qui sont ceux d'un film de jungle et des décors de montagnes et roches volcaniques, et qui pourraient plus faire penser au King Kong de Cooper et Schoedsack qu'aux westerns de John Ford (soit dit en passant, il ne s'est absolument rien passé dans l'Utah sur le plan historique). Ce corpus d'images donne au film une densité, magnifié par le Cinémascope.

Une belle fable et un grand film.

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Shocker (1989, 1h49) de Wes Craven

Avec Mitch Pileggi, John Tesh, Heather Langenkamp, Peter Berg, Camille Coope, Richard Brooks, Sam Scarber, Ted Raimi.

Nous restons déçus devant ce film de Wes Craven. Il a essayé au cours de chacun de ses films de sa carrière d'inventer des nouvelles franchises ou des nouvelles histoires d'horreur. Cela a marché quelques fois sur le plan artistique (Le Sous-Sol De La Peur - 1991 -) ou sur le plan commercial (Les Griffes De La Nuit  1984-, Scream -1996 -) et des fois cela ne fonctionne pas. C'est le cas ici où cette histoire qui était peut-être trop en avance; et ce serait peut-être intéressant de la refaire avec les effets numériques. Avec ce qu'il est possible de faire avec de nos jours avec le CGI porn, le film pourrait prendre une autre dimension. Le film n'est pas bâclé. L'histoire et la narration sont peut-être un petit peu compliqué pour ce genre de film, qui dure 1h49. Néanmoins cela traduit l'ambition de Wes Craven: après avoir créé le personnage (première partie du film), il peut développer et mettre en place le transfert de corps en corps, qui est une idée intéressante à développer.

Le film souffre aussi peut-être d'une interprétation pachydermique et manquant de subtilité (nous ne savons pas s'il s'agit de la direction d'acteur ou de la limite des acteurs eux-mêmes). Tout comme le scénario et le personnage principal. D'ailleurs le méchant du film n'est pas très bien compris par le spectateur. Il est méchant point à la ligne.
Il est possible de lire un discours anti peine de mort en filigrane de l'histoire, car la scène la plus intéressante est justement la scène de la chaise électrique qui crée le méchant du film. Scène pas du tout bâclée que Wes Craven traite avec détails.
Comme il est écrit quelquefois: il y a  de l'idée, mais le film est passable, et l'auteur peut mieux faire.
 
Shocker Poster

Terminator: Dark Fate (2019, 2h08) de Tim Miller

Avec Linda Hamilton, Arnold Schwarzenegger, Mackenzie Davis, Natalia Reyes, Gabriel Luna, Diego Boneta, Ferran Fernández, Tristán Ulloa, Tomás Álvarez, Tom Hopper.

L'intérêt ou le truc facile pour cette franchise est l'utilisation du paradoxe temporel qui permet à chaque épisode d'inventer, de créer, tout et n'importe quoi. C'est-à-dire de ne pas du tout tenir compte des épisodes précédents ou suivants, ou d'en tenir compte si on le souhaite. Cet épisode se situe après le deuxième de franchise (Terminator 2: Le Jugement Dernier - 1991- de James Cameron). Il se permet le réutiliser le personnage de Linda Hamilton (qui ressemble à une momie) et d'introduire encore le personnage d'Arnold Schwarzenegger dans une deuxième partie du film.

Il faudrait que les producteurs se rendent compte qu'Arnold Schwartzenneger n'intéresse plus personne et que son personnage devient lourdingue et sans intérêt pour la franchise. Cette volonté de l'introduire, de forcer son utilisation, ne sert pas la franchise, au contraire. 

Le reste de la distribution fonctionne, et le côté monsieur et madame tout le monde des personnages arrivent à ancrer le film dans des éléments du réel, notamment sur la partie mexicaine.

Cet épisode ressemble à une série B gorgée d'argent pour enchaîner les séquences d'actions à l'ancienne (fusillades et tôles froissées, avec un support du CGI porn pour l'énormité). Les séquences d'action s'empilent et s'enchaînent de manière plutôt laborieuse pour certaines et nous comprenons bien que c'est le cahier des charges que toutes les huit minutes une séquence d'action doit se dérouler.
L'utilisation du CGI porn est criante et par moment les images font penser à un dessin animé: cela apparaît à plusieurs reprises et laisse penser que le film a manqué d'argent pour peaufiner les images numériques. 
L'histoire ici introduit de nouveaux concepts qui permettront encore d'autres suites qui vont arriver qu'elles soient sous forme film ou série et d'exploiter le filon grâce encore une fois à ce paradoxe temporel qui permet de faire tout ce que l'imagination permet.
Au total le film possède un côté vieille école (années 80/90) au niveau des séquences d'action dans la lignée du premier et deuxième épisode. Mais cela donne une impression de répétition laborieuse et pénible, qui n'arrive pas à se hisser au niveau des autres épisodes. Et en tout cas bien loin du meilleur épisode de la franchise, qui est le magnifique numéro 3 (Terminator 3: Le Soulèvement Des Machines, 2003), qui est à la fois noir et tragique, probablement grâce à la qualité de ses acteurs et son côté science-fiction kitsch.
 
Terminator: Dark Fate Poster

Robin des bois (2010, 2h20) de Ridley Scott

Avec Russell Crowe, Cate Blanchett,  Max von Sydow, William Hurt, Mark Strong, Oscar Isaac, Danny Huston, Eileen Atkins, Mark Addy, Matthew Macfadyen, Kevin Durand, Scott Grimes, Alan Doyle, Douglas Hodge, Léa Seydoux.

Ce Robin des Bois reste une déception. Principalement parce qu'il n'a aucun rapport avec le Robin des Bois que nous connaissons (pour les personnes âgées comme nous). Et qui dans notre mémoire évoque de la dynamique, de la légèreté, de l'humour, quelqu'un qui pille les riches pour donner aux pauvres (le patron étant Les Aventures de Robin des Bois - 1938 - de Michael Curtiz et William Keighley, puis refait à de multiples reprises). Il n'y a rien de tout cela ici.

Le film finit ici sur la genèse du Robin des Bois que nous connaissons, et encore cela est très rapide et arrive de manière abrupte. Le film prépare la petite équipe qui soutiendra Robin des Bois et ses différents personnages. Peut-être ce film a-t-il été conçu comme un prélude à une franchise... Ce qui peut paraître ridicule au milieu des franchises Star Wars et Marvel/DC-Comics.

Néanmoins, Ridley Scott a voulu faire un film historique sur cette période du moyen âge entre l'Angleterre et la France. Film historique, comme il aime en faire (1492: Christophe Colomb  - 1992 -, Exodus: Gods and Kings - 2014 -, Gladiator - 2000 -), mais aussi comme il sait les réussir avec brio (Kingdom of Heaven -  2005 -, Duellistes - 1977 -).

Le film n'est pas ennuyeux, mais au total nous restons sur notre faim. Il n'y a pas d'humour. Ce n'est pas gai. Le film est très terne et pas très joyeux. La narration prend son temps (scénario de Brian Helgeland), l'histoire progresse et nous la suivons avec intérêt, mais sans être passionnante car très prévisible. Mais clairement le film aurait dû porter un autre nom.

En complément, la distribution est parfaite. Les horreurs de la période sont sympathiques, notamment dans le réalisme des armes, us et coutumes, costumes, protocoles entre dominants et dominé. Russell Crowe n'est pas très loin de son personnage de Gladiator (2010). Un peu mystérieux, nous ne comprenons pas toujours les décisions qu'il prend. Mais la distribution autour est parfaite.

Robin des Bois Poster