mercredi 11 novembre 2020

Le Jardin Du Diable (1954, 1h40) de Henry Hathaway

Avec Gary Cooper, Susan Hayward, Richard Widmark, Hugh Marlowe, Cameron Mitchell, Rita Moreno, Víctor Manuel Mendoza.

Le film parfait. Henry Hathaway signe (avec l'aide de son scénariste Frank Fenton; le film dispose de dialogues qui font mouche) un chef-d'oeuvre du genre. Cinq personnages pour une narration parfaite, où chacun des personnages se dévoile petit à petit et surtout évolue en dehors des préjugés que le spectateur pourrait leur attribuer.

L'histoire est simple: Susan Hayward demande de l'aide pour aider à sortir son mari enseveli dans sa mine d'or. Et elle est prête à payer. Elle trouve trois gringos (nous sommes au Mexique) coincés là, car le bateau qui les transportait à un problème technique, et un Mexicain du cru. Ils acceptent de venir avec elle, contre rémunération (l'idée de "mine d'or" peut rendre gaillard). Pour revenir ensuite et repartir sur leur bateau. Sur les trois gringos, nous avons Gary Cooper dans le rôle du penseur qui possède la maturité, l'expérience et la sagesse. Il y a Richard Widmark, joueur professionnel, qui fait confiance au hasard. Et  Cameron Mitchell, le "jeune", immature, qui monte vite dans les tours, qui aura droit à sa correction, mais qui restera stupide.

Le chemin de ne sera pas de tout repos: tout cela se déroule en territoire indien (des Apaches), qui sont dans une période où ils veulent se faire du blanc ou du mexicain. Le chemin aller, vers la mine et le mari prisonnier sous les éboulis, sera la préparation des drames potentiels  et la caractérisation progressive de chacun des personnages. Le chemin retour sera celui de l’accélération dramatique et la révélation de chacun avec l'affrontement avec les Indiens et la résolution des micros conflits dramatiques entre chacun des personnages.

La musique de Bernard Hermann est par moment de grande qualité: elle renforce habilement certaines séquences.

Une des grandes qualités du film est aussi sa  photographie et les décors naturels magnifiques qui sont ceux d'un film de jungle et des décors de montagnes et roches volcaniques, et qui pourraient plus faire penser au King Kong de Cooper et Schoedsack qu'aux westerns de John Ford (soit dit en passant, il ne s'est absolument rien passé dans l'Utah sur le plan historique). Ce corpus d'images donne au film une densité, magnifié par le Cinémascope.

Une belle fable et un grand film.

 Le Jardin du Diable [Blu-Ray] [Édition Spéciale]


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