mardi 26 décembre 2017

Le 13eme Guerrier (1999) de John McTiernan

Le 13ème guerrierAvec Antonio Banderas, Dennis Storhoi, Vladimir Kulich, Diane Venora, Daniel Southern, Omar Sharif, Tony Curran, Maria Bonnevie, Sven Wollter, Brian Jensen, Richard Bremmer, Erick Avari, Sven-Ole Thorsen, Alex Zahara.

Un film d'action avec des décors naturels, magnifiques, avec des épées, des chevaux, et un village assiégé par des créatures qui se prennent pour des ours. A l'époque du tout numérique, la force du film est dans l'exploitation des éléments: brume, boue, feu, pluie, sang, l'eau, mais aussi le bois, les arbres. Le tout conduit sous les yeux de l'Arabe, Antonio Banderas, dans sa meilleure interprétation. Il est le treizième guerrier qui complète les douze guerriers Vikings qui ont décidé d'aider un roi Viking à se défendre  contre les Wendols, les mangeurs de morts, des créatures peu sympathiques qui collectionnent les têtes (coupées).
La force du film est aussi dans son dosage des méchants: dont on parle au début, que l'on ne voit pas ou que par bribe, puis que l'on affronte dans la brume ou à la tombée de la nuit. Pour finalement être incarné par leur chef de guerre et par leur mère. Et  aussi dans son recours aux images violentes de sang, de têtes coupées, de plaies ouvertes.
Même si certains éléments le laissent supposer, l'histoire ne contient aucun élément fantastique. C'est  aussi ce qui fait sa force. Ce sont des humains qui s'affrontent, de niveaux de barbarie différents. C'est ce qui fait que le film, bien qu'il puisse y être apparenté, n'est pas de l'heroic fantasy. Il se veut film historique et film de choc des cultures (la culture raffinée des Perses versus celle des Vikings versus celle des Wendols).
Le film se distingue aussi par son anti-climax, l'affrontement entre le roi des Vikings et le chef de guerre Wendols: filmé au ralenti tout en étant spectaculaire. Cette séquence il faut dire arrive après le clou du film, l'attaque du "serpent de feu", le siège du village par les cavaliers lors de belles séquences spectaculaires de charges et d'affrontements (épées, flèches).
Le film est coproduit par l'auteur du roman initial, Michael Chrichton, mais aussi coproduit par John McTiernan lui-même. Il est probable qu'une partie de certaines séquences aient été retournées par Michael Chrichton. Mais l'on retrouve bien les caractéristiques visuelles de Predator, de Medecine Man ou de Basic.







Money Monster (2016) de Jodie Foster

Money Monster - DVD + Copie digitaleAvec George Clooney, Julia Roberts, Jack O'Connell, Caitriona Balfe, Dominic West, Lenny Venito, Giancarlo Esposito, Emily Meade, Aly Mang, Olivia Luccardi, Chris Bauer, Condola Rashad.

Si nous comprenons l'intention, nous restons sur notre faim. George Clooney s'est surement bien amusé à camper son personnage haut en couleur. Le film se veut quelque part comme un outil pour dénoncer certaines dérives du capitalisme et des médias. Mais nous restons circonspects sur la démonstration et sur son absence d'efficacité.
Même si le film intrigue pour arriver à nous faire regretter la mort de Jack O'Connel; mort que le film nous laisse entrevoir aisément. Julia Roberts dans un rôle passif, est gâchée. Son personnage a peu d'intérêt.
L'histoire manque de débiles et débilités: il aurait fallu les frères Coen pour la faire décoller.

Loving (2016) de Jeff Nichols

LovingAvec Ruth Negga, Joel Edgerton, Will Dalton, Dean Mumford, Terri Abney, Alano Miller, Chris Greene, Benjamin Booker, Justin Robinson, Dennis Williams, Keith Tyree, Sharon Blackwood, Rebecca Turner, Christopher Mann, Mike Shiflett, Winter-Lee Holland, Karen Vicks, Lance Lemon, Marquis Adonis Hazelwood, Marton Csokas, Greg Cooper, Michael Abbott Jr., Robert Haulbrook, Bill Camp.

La force du film est d'éviter tous les clichés de ce genre de drame du racisme ordinaire et quotidien. Ici, Monsieur Loving (Joël Edgerton, avec un rôle à sa mesure) ne souhaite qu'une chose: continuer à aimer sa femme et s'en occuper. Le fait qu'il soit blanc et qu'elle soit noire n'est pas dans ses préoccupations et ne saurait l'en empêcher. Le tout dans le contexte des lois raciales étatsuniennes.
Jeff Nichols réalise un film d'une simplicité déconcertante. À la fois historique sur le mode de vie de ces gens dans la campagne où un homme blanc vie avec des noirs et cela ne semble gêner personne et parait naturel. Leurs loisirs tournent autour de l'automobile avec des courses et beaucoup de mécanique. Mais aussi l'histoire d'un couple dans un contexte social très précis (ségrégation et racisme).
La force du film était aussi de donner l'opportunité à Joël Edgerton de montrer tout son talent d'acteur. À la fois mutique, mais expressive, son interprétation le montre insensible tout en ne comprenant les enjeux de ces histoires de racisme et de règles entre noir et blanc. Que des avocats en recherche de notoriété vont monter en épingle.
Au total c'est un très beau film pour Jeff Nichols; peut-être son chef-d'œuvre.

La Pièce Montée (2009) de Denys Granier-Deferre

Pièce montéeAvec  Clémence Poésy, Jérémie Renier, Jean-Pierre Marielle, Danielle Darrieux, Christophe Alévêque, Aurore Clément, Julie Depardieu, Charlotte de Turckheim, Léa Drucker, Hélène Fillières, Julie Gayet, Dominique Lavanant.

La comédie française avec histoires de familles, histoires de sexe, histoires d'amour. Avec une grosse distribution. Une tentative de film choral. Les acteurs y croient, mais il y est difficile d'y voir autre chose qu'un téléfilm sans personnalité et sans point de vue. Cela aurait était mieux à traiter au théâtre. Pas grand-chose à sauver au total.



Chouf (2016) de Karim Dridi

ChoufAvec Sofian Khammes, Foued Nabba, Zine Darar, Oussama Abdul Aal, Foziwa Mohamed, Nailia Harzoune, Tony Fourmann, Mourad Tahar Boussatha, Mohamed Ali Mohamed Abdallah, Hatika Karaoui, Slimane Dazi, Simon Abkarian, Myriam Schaetsaert.

Il y a le grand frère qui vend de la drogue et qui amène de l'argent au foyer, même si son père n'est pas très content. Il y a le frère qui fait des études, qui est celui qui va s'en sortir, mais qui décide de rester et de venger son frère qui a été abattu. Un documentaire sur les trafics dans les quartiers nord de Marseille: il pénètre le milieu et gravi les différents échelons, pour arriver à savoir qui a tué son frère et pourquoi
Le film a été tourné dans le quartier nord de Marseille ce qui donne une composante documentaire très forte. De même que la vie de la bande et son fonctionnement nous sont présentés au gré de l'évolution de notre personnage principal dans le groupe.
La distribution et les acteurs font mouche. L'histoire est tragique, mais le déroulé est bien écrit. Et même si nous devinons comment cela va se terminer, le film reste passionnant de bout en bout.

vendredi 22 décembre 2017

Vera Cruz (1954) de Robert Aldrich

Avec Gary Cooper, Burt Lancaster, Denise Darcel, Cesar Romero, Sara Montiel, George Macready, Jack Elam, Ernest Borgnine, James McCallion, Morris Ankrum, James Seay, Henry Brandon, Archie Savage, Charles Bronson, Charles Horvath, Jack Lambert.
Vera Cruz

Voilà un film de trogne. Nous y retrouvons un Gary Cooper vieillissant, et Burt Lancaster en chef de bande charismatique qui dégaine plus vite que les autres. Tous les deux dans des rôles opposés: deux mercenaires qui se mettent ensemble pour l'argent. Burt Lancaster en psychopathe tout sourire et dents blanches immaculées. Gary Cooper qui est un ancien officier sudiste, qui a perdu la guerre de Sécession, et qui vient rechercher de l'argent au Mexique en vendant son talent au plus offrant; tout comme Lancaser. Ils essaient de gagner de l'argent pendant la révolution mexicaine contre l'occupant français et l'Empereur Maximilien. D’abord ensemble, ils finiront par s'affronter.
Autres trognes dans la distribution: Jack Elam, Ernest Borgnine ou Charles Bronson. Que des visages familiers.

De plus ici tout est parfaitement écrit (beau scénario de Roland Kibbee et James R. Webb). Que ce soit les méchants c'est-à-dire les Français et l'empereur Maximilien, avec Cesar Romero en tête qui est délicieusement méchant. L'intrigue entre Lancaster et Cooper pour la protection du trésor et les différents retournements de situation associés. La révolution mexicaine pointe son nez et remet en cause certaines convictions. Tout concourt à faire de ce film un classique instantané.



Fast & Furious 8 (2017) de F. Gary Gray

Avec Vin Diesel, Jason Statham, Dwayne Johnson, Michelle Rodriguez, Tyrese Gibson, Ludacris, Charlize Theron, Kurt Russell, Nathalie Emmanuel, Luke Evans, Elsa Pataky, Kristofer Hivju, Scott Eastwood, Patrick St. Esprit, Janmarco Santiago, Luke Hawx, Corey Maher, Olek Krupa, Alexander Babara, Andre Pushkin, Robert Jekabson, Nick Gracer, Eden Estrella, Gary Weeks, Matthew Cornwell, Jeremy Anderson, Jason Rhymer.
Fast & Furious 8 - DVD + Copie digitaleNous restons dépités devant ce genre de produit. Qui fait plutôt penser à un dessin animé. Tant les personnages sont des schémas (la direction d'acteur est inexistante). Tant l'image est laide. Et tant les séquences d'action sont celles d'un dessin animé, avec les énormités et les excès que permet le dessin animé.
Nous sommes intrigués par le fait que ce produit a eu un succès aussi important. Il n'y a pas d'histoire, c'est un condensé de vulgarités et de bêtises, mais il y a quelques scènes d'action rigolotes. Par ailleurs cette histoire de demeurés mentaux qui se retrouvent à conduire en automobile sur un lac gelé dans un pays d'Asie comme si de rien n'était: nous nous demandons comment ils en sont arrivés là;  rien ne questionne la crédibilité, ni l'utilité, ni la cohérence, ni fondamentalement à quoi tout ceci peut-il bien servir ! Surement à divertir. Mais cette franchise est vraiment le degré zéro du divertissement: du vide sur de l'insignifiant. Elle réalisé par des fainéants. 

Le réalisateur est connu pour son absence de point de vue. Nous ne pouvions donc pas attendre grand-chose de ce film. Et effectivement c'est un film qui n’est basé sur rien. Et ce genre de film donne de l'intérêt à une vieille franchise comme celle de James Bond qui est quand même beaucoup plus chic et stylée. Et cela commence par la distribution, dénuée de classe; ils et elles ont l'air fatigué et usé (Michelle Rodriguez confirme encore une fois qu'elle est la pire actrice de sa génération); Charlize Theron qui a surement besoin d'argent fait son boulot de méchante de dessin animé. Nous aimerions qu'ils et qu'elles meurent. Mais non.
Le navet étalon.
 

Les tueurs (The Killers, 1946) de Robert Siodmak

Avec Burt Lancaster, Ava Gardner, Edmond O'Brien, Albert Dekker, Sam Levene,  Virginia Christine, Vince Barnett, Jeff Corey, Jack Lambert, Charles McGraw, William Conrad, Queenie Smith, Phil Brown, Donald MacBride, Charles D. Brown, Harry Hayden, Bill Walker.
Les Tueurs

Un classique du film de gangsters. Et du film Noir. Le film commence par une séquence où deux tueurs débarquent dans une petite ville étasunienne, et abattent de sang-froid Burt Lancaster, qui visiblement s'y attend et ne fait rien pour y échapper. Cette première séquence impressionne, par des dialogues mordants et secs, par sa violence, par l'utilisation du noir profond dans les décors (le film est en noir et blanc).
Ensuite le film est une enquête conduite par l'assureur (Edmond O'Brien) qui souhaite comprendre, car il y a une bénéficiaire à l'assurance sur la vie qu'avait contractée Burt Lancaster. Nous y retrouvons le petit gang qui prépare un casse, qui se déroule, et avec de multiples trahisons, et avec une femme fatale.
La femme fatale est interprétée par Ava Gardner, dont l'interprétation n'est pas convaincante du tout: elle joue mal.
Edmond O'Brien quant a lui, avec son personnage plutôt cynique, que nous croyons au début avoir de l'empathie pour Burt Lancaster, est juste un truc de scénariste pour que le spectateur suive l'enquête. Sa motivation se révèle plutôt financière et ridicule et sans aucune empathie pour le pauvre Burt Lancaster. Tout cela est très cynique, et noir, justement.