lundi 13 juin 2016

Aliens le retour (Aliens, 1986) de James Cameron

 Aliens, le retour - Combo Blu-ray + DVD
Avec Sigourney Weaver, Michael Biehn, Lance Henriksen, Paul Reiser, Carrie Henn, Bill Paxton, Jenette Goldstein, William Hope.


Le chef d'oeuvre de James Cameron?
Bien sûr le mélange du film de commando, du film d'action et du film d'horreur dans un cadre à fort suspense fonctionne bien. Avec les décors impressionnants qui donnent son climat au film: reprise de la direction artistique du premier de franchise (Alien, 1978) et travaux préparatoires pour le futur Abyss (1989) avec la station, les coursives, les tunnels et l'ensemble de l'arsenal technologique.
Mais le film est surtout réussi dans ses moments calmes, lorsque la caméra panoramique, se faufile ou nous montre les décors, les temps calmes de l'hyper sommeil, le bruit du matériel ou des chaînes de grues. Avec le bruitage adéquat et la bonne musique de James Horner, subtile (ce qui est rarement son fort).
Cette version longue est plus cohérente et permet de fouiller plus les personnages.
Autre qualité de ce film, et de la franchise, et de ne pas montrer les monstres de manière ostensible et permanente. On ne les voit finalement pas souvent et leur présence est évoquée à travers les décors puissants de Giger ou par des inserts furtifs, ou alors par des écrans interposés (détecteurs de mouvements, caméras).
À quand un reboot de cette franchise (qui peut très bien exister en même temps que le spinoff Prometheus). Mais attention aux images générées par ordinateur qui vont permettre de démultiplier les vilaines bêtes à l'infini à l'écran: à utiliser avec parcimonie.

Rambo (First blood, 1982) de Ted Kotcheff

Avec Sylvester Stallone, Richard Crenna, Brian Dennehy, Bill McKinney, Jack Starrett, Michael Talbott, Chris Mulkey, John McLiam, David Caruso.
Rambo Poster 
Un film qui fait comprendre la nécessité d'un suivi psychologique pour les combattants qui reviennent du front. Ici sous la forme d'un film de survie, écologique et social. Hymne pour le retour à la nature (relatif: nous le voyons chasser, mais pas manger des baies). Un classique dans le genre.
À noter que dans ce premier de franchise, John Rambo ne tue personne et se contente de neutraliser ou mettre à terre ceux qui l'affrontent. Et uniquement s'ils l'ont cherché.
Il est dur de ne pas jubiler quand il neutralise sans tuer ces citoyens pas du tout amicaux, prétentieux et satisfaits de leur médiocrité (comme dit le Shérif: "notre ville est ennuyeuse, mais c'est comme ça qu'on l'aime."). Brian Dennehy est parfait en Shériff local dépassé par les évènements. Un vrai bréviaire, qui semble d'actualité et ne pas avoir changé depuis Ronald Reagan.
Après avoir vécu l'horreur de la guerre au Vietnam, c'est horreur des entrailles de la Terre que lui font vivre ces "citoyens amicaux". Et nous exultons presque lorsqu'il détruit une partie de la ville.
Mention spéciale à Richard Crenna, hilarant en officier arrogant avec mâchoire serrée qui comprend bien son ancien poulain et devine ses déplacements.

The Lobster (2015) de Yorgos Lanthimos


THE LOBSTER DVD

Avec Colin Farrell, Rachel Weisz, Jessica Barden, Olivia Colman, Ashley Jensen, Ariane Labed, Léa Seydoux, Ben Whishaw, John C. Reilly.

The Lobster est une sympathique dystopie où des couples doivent s'apparier pour survivre. Sinon ils sont transformés en animal de leur choix, ou sont pourchassés à mort par ceux qui n'arrivent pas à s'apparier (se donnant alors un délai supplémentaire pour chaque récalcitrant ou récalcitrantes tuées).
C'est donc un programme très joyeux pour ce film qui reste cohérent dans une ambiance totalitaire très bien distillée progressivement. On y croit et on se demande comment cette histoire va évoluer. Jusqu'à la fin, qui laisse l'interprétation au spectateur pour se faire sa propre conclusion.
La distribution est de haut vol et y croit: pléiade d'acteurs et d'actrices confirmées.
Le côté amusant est que les couples essaient de se trouver des caractéristiques qu'ils partagent, et bien sûr de force, jusqu'au mensonge, jusqu’à la violence et jusqu'à l'absurde. Sinon cela ne serait pas intéressant.
Le film est une réussite dans le maintien de son climat, de sa petite musique, progressive, inéluctable, où tout est tragique.
Probablement le film le plus anti convention, anti-norme de ces dernières années. Un film punk donc.

Ma Loute (2016) de Bruno Dumont

Avec Fabrice Luchini, Juliette Binoche, Valeria Bruni Tedeschi, Jean-Luc Vincent, Brandon Lavieville, Raph, Didier Despres, Cyril Rigaux, Laura Dupré, Thierry Lavieville, Lauréna Thellier, Manon Royère, Caroline Carbonnier, Fabrice Jolie.

Cette Loute rappelle beaucoup le Quinquin. Des disparitions. Un couple de policiers burlesques. Des autochtones aux visages immédiatement reconnaissables. Les paysages.
Dumont rajoute ici des éléments de fantastiques et d'horreur que l'on pourrait trouver chez un Eli Roth ou plutôt un George Romero pour le côté "social".
ma loute - PosterMais aussi un peu de musique extra diégétique. Et surtout des acteurs professionnels, et non des moindres, très typés, dont Fabrice Luchini et Juliette Binoche.
Il y a une histoire d'ambiguïté sexuelle avec le personnage de Billie, sous  intrigue à elle seule qui donne aussi du sel à l'ensemble.
Les acteurs professionnels sont poussés à l'extrême,  comme des acteurs poussés chez un Stanley Kubrick (par exemple Shelley Duvall dans Shining ou George C. Scott dans Docteur Folamour).
Pour trouver le vrai? Ou pour tordre leurs tics ou casser leur image: Luchini, tordu, bossu, Binoche  surjouant à l'extrême telle une actrice de théâtre de boulevard faisant son spectacle en roue libre.
Les amateurs sont eux beaucoup plus dans la retenue, main uniquement dans l'interprétation, car ils sont eux dans l’excès à travers ce qu'ils font.
On retrouve cette manière de mélanger l'horreur et l'ironie comique de P'tit Quinquin. Comique burlesque. Horreur, tellement énorme qu'elle en devient comique. Et le film flirte avec des éléments fantastiques de bon aloi sur la fin.
Le film peut aussi être vu comme un film politique, sans prendre parti, car que ce soit les pauvres ou les bourgeois, ils sont tous dégénérés et antipathiques. Les seuls qui semblent normaux sont les deux policiers, qui enquêtent, semblant débiles, mais finalement qui arrivent à converger vers les coupables! Et même forts sympathiques, et qui essayent de mettre du rationnel dans cette histoire et cet environnement détraqués.  Qui d'ailleurs finissent par se détraquer et planer eux même.
De multiples fragments et niveaux de lecture pour cette œuvre originale.