vendredi 20 juin 2014

MACHETTE KILLS (2013) DE ROBERT RODRIGUEZ

Avec Danny Trejo, Michelle Rodriguez, Mel Gibson, Charlie Sheen, Amber Heard, Demian Bichir, Sofia Vergara, Cuba Gooding Jr., Antonio Banderas, William Sadler,
Lady Gaga.

Robert Rodriguez confirme qu'il est un piètre réalisateur. On comprend que Rodriguez doit avoir une sympathie forte pour Danny Trejo, dont le visage buriné en fait une tête de second couteau et accroche bien la lumière. Mais ce dernier ne possède qu'une seule expression et est encore plus monolithique qu'un Charles Bronson ou un "saumon agile" (Steven Seagal). Bref il est consternant. Et la direction d'acteur médiocre est le lot de tous les interprètes. La distribution féminine s'en sort mieux, car composé de belles filles.
On est aussi content de revoir Mel Gibson dans un rôle de méchant mégalo. Et plus généralement, c'est la seule chose qui suscite l'intérêt: son casting.
Bref tout est débile dans ce film: l'histoire, les personnages, la direction d'acteur. Tout cela ne doit pas couter très cher. Et arrive à faire sourire par moment.

DEUX JOURS, UNE NUIT (2014) DE JEAN-PIERRE DARDENNE, LUC DARDENNE



Avec Marion Cotillard, Fabrizio Rongione, Pili Groyne.

Ce film est atteint d'un systématisme qui nuit à sa qualité: Cotillard (très incarnée et qui y croit) qui va rencontrer un à un ses collègues pour savoir s'ils préfèrent la garder (son emploi) ou toucher une prime. Ce systématisme peut être lassant et susciter un décrochage du spectateur.
Sur la forme, les choix qui ne sont pas communs à ceux du cinéma de grande consommation, et apportent une densité certaine, une épure qui rafraichit: pas de musique, filmer les personnages qui marchent, pas de contrechant dans les scènes dialoguées, ou alors ne pas hésiter à filmer son personnage de dos. Des partis pris qui servent le film.
Au total le film, dramatique, sans être une comédie, se termine ni bien ni mal, car c'est le système des vases communiquant qui régit la vie de ces ouvriers ou techniciens: ce que l'on donne à quelqu'un est forcément pris à quelqu'un d'autre. Ce n'est pas joli.

YVES SAINT-LAURENT (2013) DE JALIL LESPERT



Avec Pierre Niney, Guillaume Gallienne, Charlotte Le Bon, Laura Smet.

Ce n'est pas un film sur Yves Saint-Laurent, mais sur ses histoires sentimentales et sexuelles au cours des années. Par ailleurs le film est peu prolixe sur sa création. Et le film est plus l'histoire du duo, du couple avec Bergé. La prestation technique est de bon niveau (décors, costumes, images) de même que la direction d'acteur (Pierre Niney est encore très bon).
Quelque part le film est une gageure: faire un film sur un personnage antipathique était un challenge.
De la belle ouvrage, un peu terne et faiblement passionnante.

KILLER JOE (2011) DE WILLIAM FRIEDKIN



Avec Matthew McConaughey, Emile Hirsch, Juno Temple, Thomas Haden Church, Gina Gershon.

William Friedkin adapte à nouveau une pièce de théâtre: cela se sent fortement et lourdement dans le climax final - la séquence d'explication dans la cuisine avec tous les personnages, très longue et très… théâtrale -.
Et cela fonctionne, dans cet univers des laissés pour compte du rêve américain où tout est monnaie d'échange, y compris sa sœur.
Casting impeccable et direction d'acteur au diapason.
On aimerait quand même que William Friedkin revienne filmer des décors naturels.

CARTEL (THE COUNSELOR, 2013) DE RIDLEY SCOTT



Avec Michael Fassbender, Penélope Cruz, Cameron Diaz, Javier Bardem, Brad Pitt.

Des mafieux, le ou les cartels de la drogue, et un avocat qui aspire à être mafieux passent leur temps à philosopher sur les relations entre hommes et femmes et de parler de sexe. Avec une distribution de haut vol sans être surprenante. Seule Cameron Diaz est nouvelle et marquante. Michael Fassbender est maintenant typecasté et semble devenir un pastiche de lui-même: attention à la lassitude.
Ridley Scott a-t-il voulu faire un film new age déguisé en Scarface? Un film expérimental déguisé en superproduction (sans en être une - 25M$ de budget)?
Malgré des scènes longues avec des dialogues interminables, le film garde un certain mystère.

LE DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE (2013) DE EDGAR WRIGHT



Avec Simon Pegg, Nick Frost, Paddy Considine.


La bande de Hot Fuzz et Shaun of the dead a pondu un film pas inintéressant, mais très expérimental et manquant cruellement de délire, voire trop grave et sérieux. Mais le film reste intriguant. Dans un genre qui serait la comédie dramatique d'horreur. Avec un patron inspiré de celui de L'Invasion des Profanateurs de Sépulture.
Un film curieux avec des scènes surréalistes - les bagarres où les extraterrestres sont démembrés - ou des scènes dramatiques où le groupe d'amis se révèle ses solitudes et se dispute.
La comédie d'horreur n'est pas toujours réussie elle-même par ses spécialistes (John Landis, Joe Dante), mais au final, parce qu’il reste surprenant, ce dernier pub reste intéressant.