lundi 25 juin 2018

The Hours (2002) de Stephen Daldry

The HoursAvec Meryl Streep, Nicole Kidman, Julianne Moore, Ed Harris, Claire Danes, Toni Collette, Eileen Atkins, Stephen Dillane, John C. Reilly, Miranda Richardson, Jeff Daniels, Christian Coulson, Linda Bassett, Margo Martindale, Daniel Brocklebank, Sophie Wyburd, Jack Rovelo, Michael Culkin, Colin Stinton. Allison Janney, Lyndsey Marshal.

Sujet artistique et intellectuel. Réalisateur anglais. Deux histoires sur trois Américaines, avec une à New York. Cette réalisation très classique au service de ses sujets parait  de prime abord plutôt académique. Elle l'est. Mais dans le bon sens du terme. C'est-à-dire basé sur un très bon scénario. Scénario qui mélange ici trois histoires en parallèle, mais qui correspondent entre elles avec une chronologie et avec des diégèses différentes.
Une des histoires est la vie de Virginia Woolf (Nicole Kidman, habitée). Les deux autres histoires sont liées: les mêmes personnages ou en tout cas un des personnages apparaît dans une comme enfant  (avec comme maman Julianne Moore, dans une interprétation très rentrée, comme elle sait si bien faire et qui sied à son personnage) puis à l'âge adulte dans la troisième (avec Meryl Streep en éditrice, avec une interprétation très sortie, comme elle sait si bien le faire) . Il semblerait qu'il soit lié à des personnages du roman écrit par Virginia Woolf.
La compréhension détaillée de l'histoire et de l'articulation des trois histoires importe peu. Car le sujet du film est l'émotion. Tout cela fonctionne parfaitement et produit un film rempli d'émotions et de subtilités. Le film parle de la vie. De la vie sentimentale. De la vie affective. De l'utilité. De la mort. Bref c'est à la fois très prétentieux et extrêmement subtil ce qui donne un film très fort sur le plan émotionnel. Avec comme vecteurs de ces émotions, la distribution tout entière avec en tête les trois actrices principales, qui sont toutes parfaites.Nous pouvons aussi noter la belle interprétation de Ed Harris. Bref de la très belle ouvrage avec profusion d'émotions, bien écrite et interprétée.

La Promesse de l'Aube (2017) de Eric Barbier

La Promesse de l'aubeAvec Pierre Niney, Charlotte Gainsbourg, Didier Bourdon, Jean-Pierre Darroussin, Finnegan Oldfield, Catherine McCormack, Pawel Puchalski, Nimo Schiffman, Lou Chauvain, Préciado Rodriguez.

Voici un exemple d'un certain classicisme ou académisme français. Académisme dans le bon sens du terme. Académisme qui se traduit par la qualité de la mise en scène, de l'interprétation, du beau travail de la décoration, de la reconstitution historique, des costumes, bref et aussi il faut le reconnaître de l'utilisation de la voix. Utilisation de la voix off   qui provient sûrement du matériel original qui est un roman. Mais qui néanmoins ici est utilisé avec parcimonie et à bon escient.
Mais tout ceci n'est pas préjudiciable aux films contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, car l'histoire et le sujet sont suffisamment variés et l'histoire rebondit suffisamment pour produire un intérêt pour le spectateur. Le film contient au moins une séquence impressionnante: celle qui se déroule dans les bombardiers de la Royal Air Force avec un très beau travail de restitution numérique (image et sons) qui arrive à traduire le sentiment de confinement et de risques que vivent ces militaires. Et avec un très beau travail de composition numérique.
Côté interprétation tout fonctionne parfaitement et les acteurs très professionnels font très bien leur boulot même si l'on n'est pas dans quelque chose qui est extraordinaire. Charlotte Gainsbourg est très convaincante, ainsi que Pierre Niney. De la belle ouvrage.
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22 Jump Street (2014) de Phil Lord et Christopher Miller

Avec Channing Tatum, Jonah Hill, Peter Stormare, Ice Cube, Amber Stevens, Wyatt Russell, Nick Offerman, Jillian Bell, Jimmy Tatro, Rob Riggle, Dave Franco, The Lucas Brothers, Caroline Aaron, Richard Grieco, Joe Chrest, Eddie J. Fernandez, Kate Adair, Toby  Nichols.

22 Jump Street - DVD + Copie digitale
Nous avons là l'exemple parfait des grandes qualités d'un bon film hollywoodien(même si Phil Lord et Christopher Miller ont des rapports particuliers avec le système hollywoodien). Avec des acteurs extrêmement performants et brillants dans leur genre, notamment ici avec Channing Tatum et Jonah Hill dans les rôles assez communs de flics de comédie légèrement outrageante et avec des éléments dramatiques. Le tout emballé dans un canevas de scénario plutôt travaillé et une mise en forme efficace.
Avec un savoir-faire certain à la fois dans la direction d'acteur et dans l'utilisation d'éléments loufoque où l'humour lourd est au service d'une étude psychologique des personnages et de leurs relations dans le milieu universitaire.
Ici cela se déroule dans une université américaine et dans un de leurs éléments fondamentaux: l'équipe de sport, les sportifs et le rôle social de ces éléments. C'est-à-dire que cet ensemble produit une maîtrise à tous les niveaux, pour au total servir un objectif un peu vain (l'histoire, nous nous en moquons et elle importe peu). Mais ce n’est pas pour le sujet que nous dégustons ce genre de film. C'est pour la performance des acteurs et le degré de débilité atteint ou de décrochage du scénario (au service de l'histoire bien sûr, mais elle est secondaire). Et ici nous sommes servis: Channing Tatum étant réellement un acteur protéiforme capable d'être à la fois physique et comique, introverti et expansif. Jonah Hill est moins surprenant, car il est dans son type de personnage que nous avons vu de multiple fois.

Ma Vie de Courgette (2016) de Claude Barras

Avec les voix de Gaspard Schlatter, Sixtine Murat, Paulin Jaccoud, Michel Vuillermoz, Raul Ribera, Estelle Hennard, Elliot Sanchez, Lou Wick, Brigitte Rosset, Monica Budde, Adrien Barazzone, Véronique Montel.

Ma vie de courgette
Ma vie de courgette est le mètre étalon du drame, du drame pur. Malgré l'utilisation de l'animation, ou pourrait-on dire plutôt grâce à cette animation qui permet de réduire les personnages à des schémas d'expression mais parfaitement utiles et efficaces. Et surtout grâce à une histoire et un  scénario extrêmement tragique mais rempli d'une humanité qui en fait une espèce d'usine à émotions permanente. Et qui permet de créer une œuvre de toute beauté, très au-dessus de beaucoup de films (d'animation ou pas).
Bien que ce soit un film d'animation ce n'est pas un film pour enfant ou en tout cas pour jeune enfant puisqu'il s'agit d'un enfant orphelin confié à une institution, où ils rencontre d'autres enfants parce que retirés de leurs parents pour différentes raisons (violence, inceste, abus et tout ce qu'on pourrait imaginer de pire).
Du très beau travail dans son ensemble et qui montre qu'il est possible de produire une histoire remplie d'émotions sans l'utilisation d'images numériques démentes et de paysages gigantesques.

Dans La Forêt (2017) de Gilles Marchand

Dans la forêt Avec   Timothé Vom Dorp, Jérémie Elkaïm, Théo Van de Voorde.

Curieux film que cette œuvre, tout en atmosphère. Tournée dans les forêts suédoises, avec beaucoup de lacs.
Nous nous demandons si au-delà des turpitudes psychologiques du père et de son plus jeune fils (qui possède un don, un peu comme le shining), le réalisateur n'a pas cherché à traiter la forêt et les lacs comme des personnages à part entière. Les arrière-plans dans le noir, les caméras subjectives du point de vue de la forêt, la créature vue par l'enfant ne sont-ils pas simplement sa peur, sa peur de la nuit, la peur élémentaire de ce que nous ne voyons pas.
Voilà un film d'atmosphère, avec un climat bizarre et oppressant qui lui permet de rester en permanence à la limite du fantastique ou de l'onirisme: nous ne savons jamais si ce sont des hallucinations. Plutôt un cauchemar. Dans des décors de forêt plutôt beaux et avec un nombre limité de personnages. Le film reste toujours un petit peu hermétique et cela peut être vu comme une qualité et le rend intéressant. Ou alors cela peut être vu comme un défaut et en fin de compte, à la fin, le spectateur ne comprend pas trop ce qui s'est passé et le film n'est absolument pas limpide.
En tout cas les acteurs et la direction d'acteurs sont plutôt réussis et portent le film et font croire à ce qui se passe. On pourrait le résumer le film comme un très bel exercice de style.
Une curiosité.

jeudi 14 juin 2018

Ek Tha Tiger (2012) de Kabir Khan

Avec  Salman Khan, Katrina Kaif, Girish Karnad, Ranveer Shorey, Roshan Seth, Steve Dasz, Lisa Byrne, Olivia Jackson, Troi Ge, Bella Boyd, Rochelle Okoye, Usha Uthup.

Ek Tha Tiger - Blu-Ray
Que de plaisirs dans ce film indien, mélange de comédie romantique, de film d'espionnage, de film d'action, et surtout histoire d'amour puisque c'est ce qui structure le scénario. Le contexte est l'affrontement entre les services secrets pakistanais et les services secrets indiens sont comme des Roméo et Juliette; il se trouve que deux agents secrets de chacun des deux pays tombe amoureux ceci donne évidemment un contexte à la fois de comédie un peu romantique plutôt réussie, histoire d'amour plutôt sympathique, et de temps en temps des scènes d'action à la fois en flash-back ou en live. Et intégré à de très bons moments des numéros musicaux sous la forme de montage séquence.
 Pour ne produire dans l'ensemble un bijou de film d'action et d'espionnage que les États-Unis ne savent pas faire ni les Anglais d'ailleurs (nous pensons très vite à James Bond: Tiger étant le James Bond indien). Autres caractéristiques et réussite de ce film est la direction d'acteurs qui est plutôt fine et pas lourde comme d'autres films indiens. Le film bénéficie de beaucoup de moyens et de décors multiples notamment par exemple Cuba et l'Irlande. Carton plein pour ce film divertissant sympathique.
Dans les figures de style, il y a une utilisation du ralenti qui est de plus en plus rare, mais qui fonctionne plutôt bien ici. Le montage séquence aussi est très souvent utilisé. Il y a ici la grosse star masculine du cinéma indien, Salman Khan, qui s'en sort très bien avec un physique un petit peu passe-partout de petit trapu, mais qui est à l'aise dans tous les styles de comédie: humour, comédie romantique, émotion, scène d'action et chorégraphie pour les séquences de danse collectives. Et ce qui est intéressant aussi ce sont les changements de ton: dans le scénario le film commence par une grosse séquence d'action très standard et typique par exemple de différentes franchises occidentales (on peut penser à un James Bond). Mais ensuite le film bascule vers la comédie puis une histoire d'amour, puis l'ensemble mélangé. Donc tout cela est très bien écrit et agencé. Du beau travail de professionnels.
Autre élément important aussi dans ce film; le sentiment et la volonté de raconter une histoire et de divertir. Sentiment et volonté que l'on ne trouve plus que rarement dans le cinéma étatsunien, qui n'est plus que bien souvent de la pornographie (son principal objectif est de montrer ce qu'on peut faire avec des effets numériques à la fois dans le réalisme et dans l'extravagance; voir par exemple tous les films de superhéros qui sont la communion des deux). Donc ici pas de pornographie numérique (même si les images numériques sont très présentes), mais un sens de l'histoire et du divertissement conduit avec alacrité.
Curieusement, sur le plan technique c'est en général de bons niveaux, mais lors de quelques séquences d'action la doublure de l'acteur principal est flagrante (elle n'a même pas le même physique que Salman Khan) et même l'incrustation numérique du visage de Salman Khan sur sa doublure est vraiment approximative. Mais ce sont de petites peccadilles techniques qui ne sont pas graves dans le feu de l'action; néanmoins cela fait un peu bâclé. Étonnant pour un film qui dure plus de 2 heures.

Tunnel (2016) de Kim Seong-hun

Avec Ha Jung-Woo, Doona Bae, Dal-Su Oh.

Tunnel
Nous pouvons nous demander pourquoi ce genre de film n'avait pas encore été fait. Mais peut-être est-ce le cas. En tout cas, c'est une bonne idée de scénario. Un tunnel routier s'effondre sur quelques voitures. Et le film conte comment évolue le personnage principal qui se retrouve coincé sous les gravats et comment est traité l'événement par les médias et les politiques. Le bon côté du film est de montrer quelque part la bêtise des médias et des politiques qui cherchent à exploiter l'événement. L'autre qualité principale est une très bonne utilisation des décors et de la mise en scène pour faire ressentir l'impression de claustrophobie de notre personnage coincé. Le scénario a la bonne qualité de ne pas nous faire savoir à l'avance comment cela va se terminer. Et d'ailleurs le film est plutôt bien dans ce sens, car une issue heureuse n'est pas forcément quelque chose qui est envisagé et tout concourt au contraire. Jusqu'au dernier moment, où finalement le scénario fait son choix. Donc au total ce sujet de mini film catastrophe, de bonne série B, fait figure, est très bien exploité: il donne un film de deux heures avec un suspense permanent, sans être lourd, mais toujours avec le bon niveau de tension.

mardi 12 juin 2018

Abraham Lincoln: Chasseur de Vampire (2012) de Timur Bekmambetov

Avec Benjamin Walker, Dominic Cooper, Anthony Mackie, Marie Elizabeth Winstead, Rufus Sewell, Martin Csokas, Jimmi Simpson, Joseph Mawle, Robin McLeavy, Erin Wasson, John Rothman, Cameron M. Brown, Frank Brennan, Curis Harris, Alex Lombard.

Abraham Lincoln, Vampire Hunter - Blu-ray + Copie digitale
Dans le domaine de la série B de fantastique, voire de science-fiction, nous n'avions pas encore eu celle-là. Abraham Lincoln, chasseur de vampires dans une histoire avec en toile de fond la Guerre de Sécession et la vie de Abraham Lincoln. Et au premier plan, son métier de marchand et la chasse aux vampires qu'il pratique, car étant jeune il a été victime d'un méchant vampire. Nous sommes toujours étonnés de la force d'Hollywood de réaliser ce genre de film improbable. Nous pourrions par exemple croire difficilement à un film français qui expliquerait que Louis XIV ou que le Général de Gaulle était un chasseur de vampires. Mais passé ce postulat ou cette absurdité, le film fonctionne et déroule sa petite musique de violence graphique, de film d'époque avec reconstitution bénéficiant de beaux travaux (décors, images numériques, maquillages). La photographie du film est très travaillée des ton monochromes de bon aloi qui donne une patine au film.
Le film bénéficie de toute la qualité technique d'un film contemporain avec un travail de reconstitution et de décor facilité par l'utilisation des images numériques et bien sur les vampires et leur transformation en méchant vampire avec les dents énormes: là aussi très bien aidé par les images numériques et une bonne dose de violence. Au total le film est bien troussé et maintient l'intérêt. Pour finalement nous tenir pas forcément en haleine, mais intéresser jusqu'au bout dans cette histoire complètement farfelue.
Marie Elizabeth Winstead est, comme à chaque fois, très solide
Au total le film est jubilatoire. Il dispose de plus d'une très bonne musique d'Henry Jackman.

Equalizer (2014) de Antoine Fuqua

Equalizer - DVD + Copie digitale
Avec Denzel Washington, Marton Csokas, Chloë Grace Moretz, David Harbour, Haley Bennett,  Bill Pullman, Melissa Leo, David Meunier, Johnny Skourtis, Vladimir Kulich.


Sur le canevas standard de l'ancien qui s'est retiré, mais qui reprend du service à l'insu de son plein gré et qui détruit tout sur son passage, nous avons ici une variante originale, qui fonctionne, qui évite presque le déjà vu alors que ce patron de scénario a été fait plusieurs dizaines de fois et est très usé.
Des John Wick récents aux Jason Bourne, en passant par les Jack Reacher, par exemple.
Ici, il y a un monsieur tout le monde, Denzel Washington, en mode chemises à carreaux affreuses, pantalon jean trop grand, qui travaille dans un magasin de bricolage, qui aide tous le monde (genre le meilleur employé du mois en permanence), que les autres considèrent comme un vieux, et qui aide (c'est son coté bon Samaritain) une prostituée qu'il croise la nuit (il est insomniaque; il ne dort jamais, mais il est toujours en forme) et un collègue latino obèse à passer des examens physiques (genre entraînement Rocky).
Autre singularité du personnage, il n'a aucune arme et ne se sert que de ce qu'il trouve là où il est.
Mais il a un secret, que le film apporte progressivement et à bon escient.
La force du film est de ne pas donner ses cartouches de suite (bon scénario de Richard Wenk), mais avec parcimonie, et  ce n'est qu'au bon d'un certain temps, lors du dernier tiers, que le spectateur a les explications.
C'est une des qualités du film c'est sa capacité à par moment donné l'impression que c'est un film un peu social, puis subitement de basculer dans le film d'action des veines déjà évoquées plus haut sans l'arsenal technologique. Donc quelque part c'est à travers cela qu'il trouve son originalité. Confirmé par le fait que Denzel Washington n'est pas l'acteur que l'on imaginerait dans un film d'action: il n'a pas le physique pour, ni la mythologie. Et c'est d'ailleurs un de ses talents: il peut s'adapter à beaucoup de films de style différent.
Au total, une bonne surprise, dans son genre.

L'Un Dans L'Autre (2016) de Bruno Chiche

L'un dans l'autreAvec Louise Bourgoin, Stéphane De Groodt, Pierre-François Martin-Laval, Aure Atika, Ginnie Waston, Jean-Benoit Ugeux.

C'est une espèce de comédie romantique qui souhaite renouveler le genre en inversant les personnages, c'est-à-dire en échangeant les enveloppes physiques: le mari se retrouve dans le corps de sa maîtresse et sa maîtresse se retrouve dans le corps du mari. L'un dans l'autre, comme l'indique le titre.
Ce qui donne prétexte à un scénario, pas inventif, mais avec une durée raisonnable (85 minutes, ce qui est appréciable - dur d'ailleurs d'imaginer qu'il puisse durer plus longtemps-). Ce qui permet aux acteurs de se faire plaisir. Justement de ce point de vue là Stéphane de Groodt est très mauvais et a du mal à incarner sa maîtresse. Par contre l'autre actrice est beaucoup plus à l'aise pour incarner un mec, il est vrai avec des postures très caricaturales, vu que son amant apparaît comme un crétin fini de manière permanente (d'ailleurs à un moment donné nous nous demandons ce qu'elle peut bien lui trouver). Ce sont les limites du postulat. Au total le film n’est pas désagréable. Mais il est sans invention et surtout sans subversion. Et on peut peut-être apprécier une fin amorale même si tout cela n'est guère au-dessus du niveau d'un téléfilm moyen pour une chaîne commerciale moyenne gamme.

Le Confiance Règne (2004) de Étienne Chatiliez

La Confiance règneAvec Vincent Lindon, Cécile de France, Eric Berger, Martine Chevalier, Jacques Boudet, Anne Brochet, Jean-Marc Roulot, Pierre Vernier, Béatrice Constantini, Claude Gillot, André Wilms.

Deux personnages d'idiots, pauvres et profiteurs, confrontés à des idiots riches.
Nous pouvons même demander si cette histoire est réellement une comédie, car tous les personnages sont des idiots, consternants, y compris les deux personnages principaux interprétés par Cécile de France et Vincent Lindon. Qui s'en donne à cœur joie dans la débilité. Mais aussi les gens qui les emploient, qui sont souvent ou pour la plupart pas très intéressants. Seul le personnage d'Anne Brochet s'en sort un peu et apparaît avoir un peu d'humanité. C'est la principale limite du film qui par ailleurs est un mélange d'incongruités et de vulgarités qui fonctionnent sur la durée.
Ce qui est étonnant d'ailleurs c'est qu'il est assez daté, à la fois par son traitement du sujet qui est très proche des comédies des années 80, c'est-à-dire franc et direct dans sa lourdeur, et dans l'humour pas forcément subtil, mais assez efficace. Par l'interprétation aussi peut-être, qui est à la fois outrée et très théâtrale. Peut-être est-ce un choix de direction des acteurs... Mais cela fonctionne plutôt bien, tout en étant par moment horripilant.

dimanche 10 juin 2018

Tueurs Nés (Natural Born Killers, 1994) de Oliver Stone

Avec Woody Harrelson, Juliette Lewis, Robert Downey Jr., Tommy Lee Jones, Tom Sizemore, Richard Lineback, Rodney Dangerfield, Maria Pitillo, Josh Richman, Steven Wright, Phil Neilson, Peter Crombie, Marshall Bell, Louis Lombardi, Hank Corvin.

Tueurs nés
Revoir Tueurs Nés nous replonge dans les années 90. Le film apparaît avec le recul d'une absence totale de finesse. Ce qui ne l'empêche par de contenir de beaux moments. Mais il est extrêmement démonstratif et manque de subtilité (comme beaucoup d'Oliver Stone). Néanmoins ses grandes qualités subsistent. Par exemple une interprétation et une direction d'acteurs phénoménaux. Avec en-tête Juliette Lewis; qui aurait pu être nommée à l'Oscar. Et aussi un travail formidable sur le cadrage,la photographie, les images; la colorimétrie, la granularité, qui donnent au film une patine expérimentale. Mais qui paraît moins expérimental maintenant, mais qui néanmoins donne une partie de sa force au film. Le film et une espèce de thèse contre les médias. Symbolisés par le personnage interprété par Robert Downey Junior qui est horripilant pendant tout le film et dont nous apprécions l'assassinat à la fin. Une des autres qualités du film est son utilisation de la bande-son. Et notamment de la musique composée d'un patchwork une multitude de chansons et des intermèdes musicaux plutôt bien trouvés et donnant à chaque fois la tonalité et le bon complètement aux images. Il y a donc un très beau travail de mixage et de montage et de recherche de texture sonore.
Dernière composante réussie du film: l'humour noir. Présent à intervalle régulier, découlant de l'énormité de beaucoup de situations, mais qui fonctionne. Ce qui pourrait qualifier ce film de comédie d'horreur, tant les deux composantes sont réussies.