vendredi 8 avril 2016

La Belle et la Bête (2014) de Christophe Gans

Avec  Vincent Cassel, Léa Seydoux, André Dussollier, Eduardo Noriega, Myriam Charleins, Audrey Lamy, Sara Giraudeau, Jonathan Demurger,

Il fallait une dose certaine de courage, d'inconscience et d'égoïsme pour produire une pareille histoire, à un moment où la norme du film spectaculaire est trustée par la pornographie (voir la doxa Hasbro, Marvel, DC Comics et leurs succès-damnés).
La Belle et la Bête Edition 2014 Blu-rayChristophe Gans prend son temps pour célébrer ses décors somptueux.  En abusant un peu trop des mouvements de caméra (ascendants, descendants, multiples panoramiques, encore et encore).
La direction d'acteur est fonctionnelle. La distribution est riche. Léa Seydoux a l'air d'y croire.
Le film est harmonieux dans l'utilisation de décors réels, numériques, ou de studio.
Le film contient sont lot d’échos avec Le Pacte des Loups: costumes, le lion - la Bête, les costumes, la forêt, le gibier, les chiens, etc.
Heureusement que ce film n'a pas été produit par Europa Corp; le classicisme d'un Gaumont sied mieux au sujet.
Il faut reconnaître qu'on se moque de l'histoire. Mais si on le compare à ses modèles esthétiques: Avatar, Le Seigneur des Anneaux, Legend, Le Pacte des Loups, entre autres, le film se tient bien et n'est pas déshonorant.
Au total, une curiosité, qui n'emporte pas l'adhésion complète, mais qui ose, et qui grâce à son travail pictural maintient l'intérêt sur la durée. 

Belles familles (2015) de Jean-Paul Rappeneau

Avec Mathieu Amalric, Marine Vacth, Gilles Lellouche, Nicole Garcia, Karin Viard, Guillaume De Tonquédec, André Dussollier, Gemma Chan, Claude Perron.

La bande-annonce était horrible et suscitait le désintérêt: un film vieux, des enjeux désuets et horriblement dénués de réalité...
Belles familles Edition Spéciale Fnac DVDC'est effectivement un film vieux... Tout le monde gesticule dans cette pièce de vaudeville illustrée tel un téléfilm polonais. Un film qui fatigue le spectateur de tant de vacuités. Pour pallier l'absence de mise en scène ou la capacité de diriger un acteur? Les moments (cela arrive plusieurs fois) où Amalric change d'avis en le montrant retournant sur ses pas sont le summum de la nullité.
Une belle musique à l'ancienne (qui jure avec les images), c'est peut-être la seule chose à sauver d'un film rance où il n'y a pas une once de surprise, de modernité ou de réalité sociale. Et pour le peu que l'on s'intéresse à ces personnages fats, tout est prévisible. La distribution, plutôt riche et professionnelle, ne permet pas de sauver le film; on notera une Karin Viard atypique (et mal coiffée). Mais que sont ils tous et toutes venus faire dans cette galère?

On se demande comment un scénario aussi cousu de fil blanc aurait pu être transcendé par la mise en scène.
C'est ce qu'on appelle un navet.

L'Hermine (2015) de Christian Vincent

Avec Fabrice Luchini, Sidse Babett Knudsen, Eva Lallier, Corinne Masiero, Sophie-Marie Larrouy, Fouzia Guezoum, Simon Ferrante.

Un peu décevant sur le plan narratif, mais intéressant pour les procédures de la justice et considérations sur la loi, la justice et la vérité, qui, le film nous explique, peuvent ne pas avoir de rapport.
L'hermine DVDLes procédures judiciaires et l'envers du décor sont passionnants à suivre. De même la manière d'appréhender les choses par les personnels du tribunal.
Les personnages gardent leur mystère, que ce soit Fabrice Luchini, qui est peu incarné si ce n'est à travers les pommes qu'il mange ou son amour pour son anesthésiste. Le personnage de l'anesthésiste, Sidse Babett Knudsen, reste lui aussi mystérieux, et parle peu. Là où le film est intéressant est dans sa manière de caractériser ces deux personnages principaux (Luchini, Knudsen) uniquement à travers les autres personnages et pas pas leur attitude ou leur comportement.

La conclusion de l'histoire, ou plutôt la conclusion des histoires, laisse le spectateur sur sa faim, mais en tout cas permet de deviner au spectateur comment elle pourra se terminer.

Les Pionniers de la Western Union (1941, Western Union) de Fritz Lang



Avec Robert Young, Randolph Scott, Dean Jagger, Virginia Gilmore, John Carradine, Slim Summerville, Chill Wills, Barton MacLane.

Le prologue quasiment sans dialogue donne une bonne impression de départ. Évidemment il sert à exposer les deux personnages principaux, qui ne se connaissent pas, mais que l'on retrouvera plus loin comme pivots de l'histoire.
http://sidoniscalysta.com/212-thickbox_default/les-pionniers-de-la-western-union.jpgMalheureusement, quelques éléments vieillissent le film: l'humour pataud avec Slim Summerville et ses gags récurrents; il est évident que l'humour n'intéressait pas Lang. Ainsi que la musique pléonastique très dans les standards de l'époque, sirupeuse et lourde à souhait, casse les oreilles de manière quasi permanente.
Le film est plutôt réussi dans son triangle amoureux et la rivalité amoureuse entre Randolph Scott et Robert Young pour Virginia Gilmore (plutôt fade au demeurant).
Bonne direction d'acteur au total: Randolph Scott à l'air bon. Randolph Scott n'a pas été qu'un grand dadais monolithique dans westerns de Série B.
Cela fait penser à un John Ford sans empathie pour ses personnages, et peut être avec des personnages un peu plus troubles:  on pourrait penser à John Wayne pour le personnage de Randolph Scott, mais la duplicité du personnage ne lui aurait pas plu.
Le traitement du duel final entre Randolph Scott et ses anciens camarades de bande est anti spectaculaire à souhait et traité en quelques secondes.
Le film reste spectaculaire pour son incendie à la fin, qui reste impressionnant.

Calvary (2014) de John Michael McDonagh

Avec Brendan Gleeson, Chris O'Dowd, Kelly Reilly, Aidan Gillen, Dylan Moran, Isaach de Bankolé, M. Emmet Walsh, Marie-Josée Croze.

Calvary - Exclusivité FnacExotisme de la vie du clergé, exotisme de la campagne irlandaise. Qui peint la vie de gens tous plus ou moins détraqués ou avec une fêlure, y compris notre personnage principal de curé interprété par Brendan Gleeson; pour se terminer par un règlement entre une victime et un curé dont le prédécesseur était pédophile.
Le film contient une brochette de personnages décalés et tous plus fêlés les uns que les autres. Au total ce n'est pas un film dont on se désintéresse, car le drame des personnages, leur vie plus ou moins misérable ou ennuyeuse provoque son lot de dramaturgie.

Belle distribution, tous et toutes impeccables.