dimanche 1 mai 2022

Les 7 Mercenaires (The Magnificent Seven, 2h08, 1960) de John Sturges

Avec Yul Brynner, Steve McQueen, Charles Bronson, Eli Wallach, Horst Buchholz, Robert Vaughn, Brad Dexter, James Coburn, Jorge Martínez de Hoyos, Vladimir Sokoloff, Rosenda Monteros, Rico Alaniz.

Avec les yeux d'un enfant, ce film possède beaucoup de sympathie. Son histoire où des faibles sont embêtés par un méchant très méchant, qui sont aidés par des gentils très forts. Mais si nous le revoyons sans l'esprit  d'un enfant, et sans les éléments positifs, le film se pare d'un certain nombre de défauts. Défauts d'ailleurs liés à ses qualités: la belle brochette d'acteurs. Qui possède un certains charisme pour devenir de grandes stars de cinéma: Steve McQueen, Charles Bronson, James Coburn. Mais ils sont dirigés de manière balourde par John Sturges, ou pas, car peut être ne sont ils pas dirigés du tout. Horst Buchholz est bon, mais il en fait des tonnes.

Ceci lié à un mauvais scénario (trois coscénaristes: William Roberts, Walter Berstein, Walter Newman), qui ne prend pas le temps de caractériser individuellement ses mercenaires, et qui va au cliché voire à la caricature. Le personnage de Steve McQueen est insipide, mal écrit et n'apporte rien (ses dialogues sont consternants). Yul Brynner est inexpressif; et il devient ridicule lorsqu'il se déplace (ses mouvements de bras et de hanche), et son entrée en scène avec le corbillard est écrite par un fainéant: le scène est bâclée - la caractérisation est balourde -. Les personnages sont très bien exposés, introduits (James Coburn, Charles Bronson), mais ensuite ils ne sont que peu sollicités. Seuls le personnage de Robert Vaughn avec ses cauchemars, ou Brad Dexter avec son obsession de l'argent provoquent de l'empathie.

Par ailleurs le film manque cruellement de séquence d'action, spectaculaire, palpitante. La séquence d'action finale est pitoyable, poussive et manque de lisibilité. Le film a-t-il manqué de moyen?Cela ressemble à un brouillon.

À sauver, Eli Wallach qui compose un Calvera perfide et rigolo, et qui a le sens des responsabilités. Et qui se révèle donc le personnage le plus intéressant.

À sauver aussi, la musique d'Elmer Berstein, surtout celles du début du générique.

Les Sept mercenaires [Blu-Ray]

 


Bigbug (1h51, 2022) de Jean-Pierre Jeunet

 Avec Isabelle Nanty, Elsa Zylberstein, Claude Perron, Stéphane De Groodt, Youssef Hajdi, Claire Chust, François Levantal,  Alban Lenoir, Marysole Fertard

Jean-Pierre Jeunet réalise un film avec une utilisation intensive des images générées par ordinateur (appelées aussi CGI porn) pour raconter une histoire où lors d’un futur lointain, l’intelligence artificielle et les robots prennent le pouvoir et se moquent des humains. Le tout dans un univers domestique, c’est-à-dire sans arme à feu, explosion ou violence physique. Ce qui dès le départ rend le film original. Cet univers domestique est tout simplement représenté par l'enjeu dramatique suivant: comment arriver à faire ouvrir la porte de la maison. Il ne s'agit donc pas de sauver le monde ou d'affronter le Mal.

Le film ne déborde pas de subtilité, ce qui n’est pas grave. Il y est beaucoup question de sexe, et c’est tant mieux, car ce n’est pas dans un film étatsunien (ou autre: russe, chinois) de science-fiction que nous verrons cela. C’est la préoccupation de tous les adultes du film, et aussi des jeunes adultes.

À ce titre le film est-il subversif ? Cela dépendra des pays où il est diffusé (production Netflix). Néanmoins un tel recueil de paillardises fait plaisir à voir et n’est pas politiquement correct de nos jours, même en France. Merci donc à Netflix d’avoir permis cela. Et à Jean-Pierre Jeunet, qui est cohérent avec son univers.

D’ailleurs, la distribution typique des films de Jean-Pierre Jeunet : sa troupe contribue à ce film, chacun avec leur bagout, leur typologie, leurs accents, leur manque de subtilité (déjà indiqué), mais qui permet les sources de drames requis pour ce huis clos. Qui pourrait être une pièce de théâtre de boulevard.

Nous retiendrons la performance de Claude Perron, qui arrive à rendre humain son personnage de robot. Nous retiendrons aussi la performance d’Elsa Zylberstein, qui s’en sort très bien avec un personnage très difficile. Nous retiendrons aussi le travail artistique sur les différents robots, tous bien incarnés (conception, doublage voix), et bien dirigés par Jean-Pierre Jeunet.

BigBug

Planète Terreur (Planet Terror, 1h45, 2007) de Robert Rodriguez

Avec Rose McGowan, Freddy Rodríguez, Josh Brolin, Marley Shelton, Jeff Fahey, Michael Biehn, Bruce Willis, Naveen Andrews, Tom Savini.

Le film est un florilège: festival de gore avec liquides suintants,  festival d'effets spéciaux de maquillages, festival d'hommage aux films B et Z: avec histoire débile, direction d'acteur à la serpe, montage, cadrage, dialogues ridicules et déclamés par les personnages comme s'ils étaient Dieu, photographie sombre (ce qui permet des décors pas chers), pellicules rayées, musique synthétique. Mais le tout fonctionne et est par moment jubilatoire. Car  le scénario mélange habilement une multitude de personnages qui apportent leur petite crédibilité à l'édifice. La palme de la débilité va aux personnages masculins. Par contre, Rose McGowan et Marley Shelton étant les personnages les plus intéressants, c'est à dire les moins méta. Rose McGowan apporte à son personnage une espèce de mélancolie et de fatigue. Marley Shelton apporte elle un volontarisme et une vigueur que ne possèdent pas les autres.

Le scénario est très méta justement, très écrit, très intellectualisé, pour donner un film sans complexe, porté par de bons acteurs et actrices, qui surjouent comme leur demande Robert Rodriguez. Le film est un festival de maquillages et de gore, grâce à Howard Berger et Greg Nicotero qui sont les vraies vedettes du film.

Planète terreur