lundi 31 août 2015

Terminator Genisys (2015) de Alan Taylor


 Terminator Genisys Blu-ray

Avec Arnold Schwarzenegger, Jason Clarke, Emilia Clarke, Jai Courtney, Byung-Hun Lee, Matt Smith, J.K. Simmons, Dayo Okeniyi.

Ce Terminator est un peu poussif à se mettre en place. D'autant plus que ce film se considère comme une suite de Terminator (le premier film, du papa James Cameron) et Terminator 2 (le deuxième film, du papa James Cameron), faisant fi  du 3 (magnifique réinterprétation de Jonathan Mostow) et du 4 (beaucoup de bonnes idées, mais un final ridicule), pourtant tout deux de très bonne tenue, technique et artistique. C'est un choix, peut-être regrettable, mais comme les voyages dans le temps peuvent conduire à de multiples possibilités, nous ne sommes pas au bout de la franchise et la suite nous réservera sûrement de bonnes surprises.
Le film est intéressant dans sa manière de faire le lien avec 2015. Le soulèvement des machines arrive par la démultiplication des objets connectés, l'internet of things, ou alors en français, l'internet des objets. Connectés entre eux, des ordinateurs que tout un chacun possède et qui vont nous réduire en esclavage (ce n'est peut-être pas encore le cas? Et notre ordiphone alors?).
La distribution de Jason Clarke est une mauvaise idée: le typecasting l'associant toujours à des personnages ambigus, de méchants, nous neutralise l'effet dès le début sur le fait qu'il va y avoir un retournement. Mauvaise pioche. Retournement intéressant d'ailleurs et qui relance le film, un peu plan-plan (encore!) et mou jusque là.
La bonne idée du film, c'est Arnold Schwarzenegger, version 1984 et version 2015, avec les cheveux blancs. Emilia Clarke et Jai Courtney s'en sortent finalement bien et incarnent le film et la franchise sans problème. Le film est habile à mélanger les éléments du premier et deuxième de franchise, en particulier avec les personnages de Byung-Hun Lee et J.K. Simmons.
Au total le film est un peu en demi-teinte et ne marque pas l'esprit à la première vision. Mais il prend de l'intérêt à la re-vision.
C'est n'est finalement pas la superproduction dévastatrice, mais un bel hommage à la franchise.

Les Tortues Ninja (2014) de Jonathan Liebesman

Avec Megan Fox, William Fichtner, Will Arnett.

L'animation numérique permet de donner vie à ces personnages improbables. Même si le film de Steve Barron n'était pas déshonorant (Les Tortues Ninja,  1990), loin de là, et ce sans images générées par ordinateur.
Les personnages de tortues adolescentes et Ninja sont sympathiques. Mais curieusement, le film ne nous les montre pas beaucoup. De par son sujet, car il nous conte la genèse de ces tortues mutantes. Et au total, même si le sujet se prêtait à beaucoup de délire, le film en est très loin et manque cruellement de subversion.
Heureusement que Megan Fox est là pour aussi fournir la chair là aussi à un sempiternel journaliste qui cherche son sujet (c'était déjà le cas dans le Godzilla de Roland Emmerich; tortue, lézard: ce n'est pas très éloigné).
Avec un méchant très caricatural et c'est là une des faiblesses: l'histoire est plan-plan et a déjà été vu des dizaines de fois. Le méchant est très con - William Fichtner, encore une fois dans le même rôle - et son comparse japonais tout aussi con. Il faut bien le dire.
On retiendra une scène de luge avec un camion, un 4x4 et nos tortues qui fond tous ensemble de la luge.

Under The Skin (2014) de Jonathan Glazer

Avec Scarlett Johansson, Jeremy McWilliams, Lynsey Taylor Mackay.

Bel objet filmique que ce dessous de peau. Le film évoque le Stanley Kubrick de 2001 ou alors un Leos Carax (en moins bordélique), et pourquoi pas Michelangelo Antonioni. Du cinéma de la contemplation. De la cité et ses habitants, ses pauvres, ses taudis, et aussi de forêts, de la campagne, de ses paysages.
Belle forme filmique donc. Mélangeant images fantastiques et prises sur le vif dans la rue. Le film est un mélange d'improvisation et de composition que l'on devine très longue. Tout ceci n'est pas le fruit du hasard.
Au total nous avons droit à Scarlett Johansson, extraterrestre qui se nourrit des hommes seuls. D’abord comme un prédateur, puis elle commence à avoir des états d’âme. Et prise d'empathie (que le film élégamment n'explique pas) elle cesse de se nourrir jusqu'à mourir. Le twist est que pour se nourrir, elle doit les attirer, et à tendance à se dénuder. Ce qui n'est pas sans donner un certain intérêt au film, voire un intérêt certain. Scarlett Johansson vaut tous les effets spéciaux numériques, passés et futurs.
Le film intrigue, passionne, et est plastiquement superbe. Un bel objet filmique.


mardi 11 août 2015

Le Hobbit 2 La Désolation de Smaug (2013) de Peter Jackson, version Director's Cut

Avec des ordinateurs.

Ce Hobbit et ces Hobbits sont fastidieux dans leur déroulement global et le cheminement de nos nains et leur quête: on a très vite oublié ce pour quoi ils s’agitent tous (et pas "toutes" car il y a peu de filles dans cet univers...) et on s'en moque.
Chaque séquence correspond à un plateau de jeu vidéo et consiste à déterminer comment notre groupe va s'en sortir. Qui d'ailleurs pour certaines ne sont pas mal faites ni inintéressantes: l'évasion de la prison des Elfes et la poursuite avec les Orques qui est vraiment pas mal et est le seul élément mémorable de cette suite numérique. La séquence avec les araignées géantes dans la forêt mystérieuse (attention il faut faire croire que l'on a peur) possède quelques éléments gores qui manquent cruellement et ne sont pas assez exploités.
Une multitude de séquences inutiles, longues, bavardes jalonnent le film.
En fait une version hardcore, gore, voire porno de cette suite numérique serait sûrement intéressante, et poncerait le coté niais de ce pudding.
La patine numérique du film le fait tendre vers le film d'animation, ce qu'il est. On a l’impression d'assister à un dessin animé hyper réaliste tout en maintenant une stylisation qui déréalise tout.
Le film essaie d'ajouter un peu d'humour, qui trouve sa petite place à l'interjection de séquences très lourdes.
Quelques séquences gardent leur intérêt, ludique, prisent comme autonome: dans la forêt avec les araignées ou l'évasion de chez les Elfes dans les tonneaux. Tout le reste n'est qu'ennui.

John Wick (2014) de David Leitch et Chad Stahelski

Avec Keanu Reeves,  Willem Dafoe,  Michael Nyqvist,  John Leguizamo,  Ian McShane, Bridget Moynahan, Adrianne Palicki,  Bridget Regan.

Très bonne surprise que ce polar teigneux, invraisemblable, jouissif, amusant (à partir du second de degré, car au premier cela ne l'est pas du tout), noir, spectaculaire. Une série B étalon.
Le film est un peu la parabole de la carrière de Keanu Reeves: ici le méchant russe est les Wachovski, qui ont donné gloire et argent à Keanu Reeves avec leur franchise Matrix (Michael Nyqvist et sa clique mafieuse). Depuis Keanu Reeves est à la recherche d'une nouvelle franchise pour sa stature de star (que des bides commerciaux dans sa carrière depuis). Dans le film il est à la retraite de son boulot de tueur au service de la mafia russe. Et John Wick est sa tentative de revenir au premier niveau, tout comme dans le film il revient à son métier de tueur pour éliminer la mafia russe, parceque elle a fait l'erreur de tuer son chien. On comprend bien que le film est monté sur son nom et qu'il est une tentative de franchise, pour qu'il revienne sur le devant de la scène.
Le film est économe en dialogue: beaucoup de séquences sans bla-bla inutile: place à la mise en scène. Du beau travail.
Le film travaille à l'ancienne avec des combats à mains nues, des fusillades et de la poursuite en voiture, sans donner l'impression que tout est en numérique. Une future référence dans le genre, pourtant très courue.
La musique est bonne. La musique électro rock (Tyler Bates) donne un punch aux images. Pas de musique symphonique ici. Merci.
La distribution est réussie: Keanu Reeves est impérial, un peu monolithique, mais beaucoup plus expressif qu'un Steven Seagal ou un Nicolas Cage. Willem Dafoe est très bon. Michael Nyqvist en mafieux russe donne bien le change. John Leguizamo et Ian McShane sont marquants.. La distribution féminine est parfaite: Bridget Moynahan, Adrianne Palicki,  Bridget Regan. Chaque personnage est bien distribué.
Je propose que les réalisateurs prennent en charge Expendables 4 et/ou que Keanu Reeves rejoigne cette joyeuse franchise.