vendredi 25 avril 2014

30 MINUTES MAXIMUM (2011) DE RUBEN FLEISCHER



Avec Jesse Eisenberg, Danny McBride, Aziz Ansari.

Le sujet aurait pu donner lieu à un film d'action, un suspense haletant, mais ici c'est plutôt une étude de personnages… Tout en écrivant ceci, on se dit que c'est un bien grand mot. Le pauvre Eisenberg est contraint de braquer une banque par deux débiles mentaux hurluberlus en lui faisant porter une bombe sur la poitrine qui explose s'il ne ramène pas l'argent en temps et en heure. Il s'exécute, mais rien ne se déroulera comme prévu.
En tout cas nous retrouvons la même direction d'acteur que dans Bienvenue à Zombieland, le chef d'œuvre de Ruben Fleischer (pour une Œuvre bien courte pour l'instant il est vrai). Nous retrouvons aussi la gouaille et des protos-personnages à la bêtise inépuisable, presque sublime. Le coté choral et la dynamique entre les personnages peut évoquer un Judd Apatow, à part qu'ils sont ici plus jeunes, plus dynamiques, moins apathiques et dans des milieux sociaux complètements différents, plus prolétaire diront nous.
Dans le cinéma étatsunien, la comédie à personnages débiles est un sous genre en-soi qui n'a pas encore eu son étude par des chercheurs en sciences humaines et en sociologie. Mais qu'attend-on?

THE SECRET (THE TALL MAN, 2011) DE PASCAL LAUGIER



Avec Jessica Biel, Jodelle Ferland, Stephen McHattie.

Bon scénario pour ce film de suspense où des enfants disparaissent dans une petite ville pauvre du Nord Ouest des USA. Jessica Biel est l'infirmière, une espèce de bourgeoise locale.
Laugier traite son film de manière à mettre le spectateur sur différentes pistes: le film de tueur en série, le film d'épouvante, le film enquête, le thriller donc, le film d'horreur. Et heureusement, Laugier évite tout clin d'oeil au spectateur, humour ou second degré (même si les esthètes trouveront des emprunts - Shining -).
En cours de route l'histoire change de direction régulièrement, et il y a une surprise à un moment qui fait basculer le film dans une autre piste. Même si les articulations et pistes sont sympathiques et maintiennent l'intérêt, l'orientation finale et la conclusion paraissent moyennement crédibles.
Cependant tout cela est très bien fait. Les acteurs, crédibles, Jessica Biel en premier, qui n'a pas l'air maquillée. Un très bon film.

PROJECT X (2012) DE NIMA NOURIZADEH



Avec Thomas Mann (II), Oliver Cooper, Jonathan Daniel Brown.


Histoire d'un adolescent qui fait une fête en l'absence de ses parents (qui le considère comme un perdant), se demandant combien de personnes viendront (les plus optimistes de ses copains évoquent 15 personnes) et se retrouvent avec 5000 personnes et la maison et la rue détruite…
Le film évolue par petites touches avec bien sur tous les interdits énoncés par les parents puis par l'adolescent lui-même sautent tous un par un, pour terminer avec les scènes hilarantes avec le lance-flamme.
A la vision de ce film il est clair que les principales préoccupations de ces adolescents sont l'alcool, le sexe et faire la fête, et ce un peu bêtement, mécaniquement, comme si "faire la fête" est, était, une fin en soi.
Le film évolue bien et bascule dans l'énorme à partir d'un moment et provoque l'hilarité.
A noter que c'est la version "non censurée" sortie en vidéo.

LA COULEURS DES SENTIMENTS (2011) DE TATE TAYLOR



Avec Emma Stone, Jessica Chastain, Viola Davis, Bryce Dallas Howard,  Allison Janney, Sissy Spacek Octavia Spencer, Mary Steenburgen.




Distribution féminine impressionnante pour cette belle histoire. Intéressant pour le contexte social (le racisme, les us et coutumes, les préjugés), le sociétal et l'histoire.
Le film sur l'oppression et les droits des Afro-Américains est un sous-genre à part entière du film historique et du drame étatsunien. Ici c'est le haut du panier: par petites touches et sans lourdeur, le drame prend forme petit à petit. Et ce de manière à ne pas pouvoir deviner (ou faiblement) comment cela va évoluer.
De la belle ouvrage. Mention spéciale à Jessica Chastain qui crève l'écran à chacune de ses apparitions. Emma Stone semble moins à l'aise ou en tout cas son personnage semble mécanique, de fiction, et nécessaire pour la narration, mais manque d'ancrage. À noter que ce film de femmes n'est pas tendre avec les hommes, étant absents, violents ou au mieux, lâches.