mardi 29 novembre 2016

Le Combat Ordinaire (2015) de Laurent Tuel

Avec Nicolas Duvauchelle, Maud Wyler, André Wilms, Liliane Rovère, Olivier Perrier, Jérémy Azencott, Randiane Naly, Gérard Bohanne.
Le Combat ordinaireC'est l'histoire d'un photographe de guerre qui ne veut plus faire de photographie. Ce n'est pas expliqué, mais cela sert de toile de fond à son retour vers sa famille où il retrouve son père atteint de la maladie d'Alzheimer. À côté de chez lui habite un officier français à la retraite, ancien de la guerre d'Algérie, qui visiblement a commis des tortures. Il rencontre une fille qui veut un enfant de lui. Notre pauvre photographe, c'est-à-dire Nicolas Duvauchelle, n'en peut plus, est sujet à des crises d'angoisse, et a de grosses difficultés à vivre; il va même jusqu'à consulter un psy. Les aléas de la vie sont le canevas du film. Ou le combat ordinaire de la vie?
Le film est réussi dans son évitement des flash-backs. lI utilise par contre une voix off qui n'apportent rien, mais nous remercions le réalisateur de ne pas nous avoir infligé des flash-backs traumatiques à la fois des guerres qu'il a photographiées voire de la guerre d'Algérie (pour le père ou le voisin, car nous apprenons que son père à fait la guerre d'Algérie, mais n'en à jamais parlé).
Le film qui au total prend son temps, déroule sa petite musique, progresse par petites touches, par moment très contemplatives. Le film donne une part importante aux animaux; le chat, la chouette, et puis sa copine est vétérinaire. Le film contient aussi une petite touche de social avec les ouvriers des docks de Lorient en cours de disparition, les ouvriers, pas les docks.
La force du film est l'interprétation de Nicolas Duvauchelle qui porte le film. L'ensemble de la distribution est d'ailleurs de bonne qualité et de bon niveau. Au total un film qui progresse à sa vitesse, qui n'est pas extraordinaire, mais qui se laisse visionner.

lundi 28 novembre 2016

Crazy Kung Fu (2004) de Stephen Chow

Avec Stephen Chow, Wah Yuen, Leung Siu Lung, Dong Zhi Hua, Chiu Chi Ling, Chan Kwok Kwan, Tin Kai Man, Huang Sheng Yi. Yuen Qiu, Chiu Chi-ling, Yu Xing, Lam Tze Chung.
Crazy Kung-Fu
C'est bien un film fou. Qui pourrait d'ailleurs être un dessin animé: le film contient les exagérations que peuvent se permettre les dessins animés.
Le premier problème du film est la dimension culturelle sûrement très chinoise (sic!) qui sert de base à l'humour.  Un humour pas forcément imaginé ou conçu, compréhensible pour ou par des Européens. C'est très pataud. Les acteurs grimacent. C'est vraiment très médiocre sur le plan humoristique. Et qui font passer les simagrées d'un Jackie Chan pour le summum de la subtilité.
Le deuxième problème est la direction des acteurs, leur interprétation, qui est catastrophique: ils passent leur temps à surjouer, à grimacer, à ouvrir la bouche.  C'est consternant à ce niveau-là, mais il semblerait que ce soit une norme ou un nécessaire pour faire de l'humour en Chine probablement?  Ou à Hong Kong.
Le côté fou du film est aussi ailleurs. Il est au niveau des combats et des chorégraphies qui sont délirantes et qui mélangent l'utilisation de la gestuelle traditionnelle du kung-fu avec ce que permettent de faire les effets spéciaux et les effets numériques par ordinateur. Nous sommes dans l'exagération et le cartoon. Et d'ailleurs cela ne marche pas trop mal: il est possible d'apprécier ces délires et ces chorégraphies qui sont neutralisées par leur énormité (de prime abord c'est très violent).
Selon certains standards cela pourrait être vraiment un navet, mais cela semble ressembler à une superproduction.
Le troisième élément du film qui ne fonctionne pas: l'histoire sentimentale avec la marchande de glaces et les flash-backs associés, avec les images de l'enfance: c'est débile, ridicule et n'apporterait rien au film; mais il doit y avoir une dimension culturelle...
Mais cela reste néanmoins une espèce de curiosité, uniquement pour grands enfants.

Criminal - Un Espion Dans Ma Tête (2015) de Ariel Vromen

Avec Kevin Costner, Gary Oldman, Tommy Lee Jones, Gal Gadot, Jordi Mollà, Michael Pitt, Amaury Nolasco, Ryan Reynolds, Alice Eve, Antje Traue, Scott Adkins, Lara Decaro, Freddy Bosche.

Criminal - Un espion dans la têteDéception pour ce sous Jason Bourne.  Kevin Costner a du bien s'amuser, mais l'on devine toutes les articulations dramatiques ou retournements. Pas de surprise dans le déroulé du film donc. La forme ne remonte pas le niveau et ne permet pas de sauver le film: passable, aucun brio, voir quelquefois manquant de lisibilité dans le découpage.
Côté distribution, Kevin Costner est une vraie bonne idée.  Le reste de la distribution n'a rien de mémorable; le personnage de Gary Oldman fait tellement d'erreurs qu'il n'a aucune crédibilité. La femme de Ryan Reynolds bascule trop vite vers son nouveau mari et la fin est bien sûr ridicule. Et Tommy Lee Jones est complètement transparent comme second rôle de luxe.
Nous avons le sentiment que le scénario aurait pu être plus travaillé avant d'être passé par les images. Il est probable que cette production a voulu naviguer sur la vague de la tentative de redémarrage de la franchise Jason Bourne qui d'ailleurs a été un échec.
Dommage, car Kevin Costner est plutôt très bien dans ce personnage de méchant qui bien sûr a des raisons de l'être et qui peut-être ne l'est pas vraiment. Le ridicule du film est d'essayer de nous faire croire qu'il pourrait être sauvé par l'amour. Cela pourrait presque être un nanar.
Ariel Vromen avait commis l'agréable The Iceman (2012). Peut-être qu'ici les poids conjugués de la superproduction et de sa star l'ont restreint.

jeudi 17 novembre 2016

The Finest Hours (2015) de Craig Gillespie

Avec Chris Pine, Casey Affleck, Ben Foster, Holliday Grainger, John Ortiz, Kyle Gallner, John Magaro, Eric Bana, Beau Knapp, Josh Stewart.
The finest hours DVDVoici l'exemple d'un bon navet en bonne et due forme.  Encore un film où l'origine véridique du sujet induit une croyance qui fait croire que cela fera un bon film. Ce n'est malheureusement pas le cas. Ce n'est pas la distribution qui est professionnelle, mais plutôt la direction d'acteur du metteur en scène qui est très lourde: nous ne nous identifions à aucun personnage. Chris Pine fait tout ce qu'il peut pour paraître crédible, pour avoir l'air d'être concerné, mais on y croit pas. Casey Affleck toute mâchoire serrée n'est pas crédible pour autant.  À part les métiers techniques - décorations, images numériques - rien ne fonctionne dans ce film. Les séquences spectaculaires sont bien faites, mais il n'y en a pas beaucoup. Bref c'est raté. En voyant le logo Disney nous avions pris peur, et malheureusement nous avions raison.

Warcraft (2016) de Duncan Jones

Avec Travis Fimmel, Toby Kebbel, Robert Kazinskyl, Paula Patton, Ben Foster, Dominic Cooper, Ben Schnetzer, Robert Kazinsky, Clancy Brown, Daniel Wu, Ruth Negga, Anna Galvin.

Warcraft Le Commencement Edition spéciale Fnac DVDSuccès damnés du Seigneur des Anneaux en moins ennuyeux. Nous ne rappellerons jamais assez le mal fait par Tolkien à l'heroic fantasy, médiocre référence à cet univers riche et variée.
Ici nous sommes un peu au-dessus de la moyenne, sans être novateurs, car tout est prévisible. L'histoire est plutôt complexe, voire compliquée, avec beaucoup de dialogues et de personnages pour ce premier de série.Normal pour installer l'univers.
La distribution formatée est à l’œuvre avec Ben Foster qui est encore et toujours le méchant de service.
Nous regrettons le manque d'invention, dans le sujet et les motivations des personnages, que ce soit les gentils et les méchants.  Ici d'ailleurs,  et c'est une qualité du film, est son relatif faible manichéisme.
Décors, costumes, maquillages, images numériques, tout est au top. Le film pourrait devenir intéressant s'il comportait des éléments inhumains ou pervertis. En ce sens le Conan le Barbare avec Arnold Schwarzenegger contenait au moins quelques éléments érotiques et adultes tout en étant ridicule bien sûr. Ici cela manque même si Paula Patton contribue à un certain érotisme.

mardi 8 novembre 2016

Légendes Vivantes (Anchorman 2: The Legend Continues, 2013) de Adam McKay


Avec Will Ferrell, Steve Carell, Paul Rudd, David Koechner, Christina Applegate, Dylan Baker, Meagan Good, Judah Nelson, James Marsden, Greg Kinnear, Josh Lawson, Kristen Wiig, Fred Willard, Chris Parnell, Harrison Ford, John C. Reilly, Jim Carrey, Kirsten Dunst, Liam Neeson, Sacha Baron Cohen, Vince Vaughn, Marion Cotillard, Will Smith, Kanye West.

Légendes vivantes (Anchorman 2 : la légende continue)Cet Anchorman 2 est une bonne surprise. Il est même supérieur au précédent et constitue un sommet du genre: production Apatow, Will Ferrell, Steve Carell, un sens de la distribution phénoménal.
Will Ferrell est au top et infuse son génie dans ce personnage à la fois bête et humain. Qui passe de présentateur vedette, à présentateur minable de parc d'attractions aquatiques, à improvisateur d'informations en continu, à patineur sur glace, à aveugle, à père, par exemples!
David Koechner est une ancre de la bêtise à lui tout seul. Le travail d'interprétation extrêmement subtile de Kristina Wiig lors de ses duos avec Steve Carell est d'anthologie.
Le monde des médias et de la télévision est croqué avec brio. Le film en profite pour conter l'avènement des chaines d'information continues. Sur fond des années soixante-dix avec costumes, musique funk ou disco. Avec un dosage réussi d'énormités et de bêtises. Un chef d'oeuvre.

Saint Amour (2015) de Benoît Delépine et Gustave Kervern

Avec Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, Gustave Kervern, Ana Girardot, Solène Rigot, Izïa Higelin, Michel Houellebecq, Ovidie, Andréa Ferréol, Xavier Mathieu, Pascal Merle, Frédéric Felder, Blutch.

Saint Amour DVDSaint Amour est la réussite du duo Benoît Delépine et Gustave Kervern. Sur un canevas truculent comme ils savent faire,  servit ici pas Depardieu et Poelvoorde, ils arrivent à être moins lourds, plus précis dans leurs messages. Souvent leurs films contenaient des éléments sympathiques et d'autres moins réussis. Ici ils trouvent le bon équilibre. Le film réussit le juste équilibre entre le pathétique, l'altermondialisme, l'anarchie, le drame, le comique, c'est à dire l'ensemble des éléments constituants les films du duo.
Histoire de paysans paumés, un père et son fils, Depardieu et Poelvoorde, qui partent faire la tournée des vins. Un road movie donc, au cours duquel ils vont croiser des personnes et des personnages. De la famille Houellebecq à l'agent immobilier Ovidie ou à la retraitée Andréa Ferréol ou encore la femme cherche des spermatozoïdes pour son dernier ovule. Cette progression et les différentes rencontres se prêtent bien à l'évolution des deux personnages principaux.

samedi 5 novembre 2016

The Duchess (2008) de Saul Dibb

Avec Keira Knightley, Ralph Fiennes, Charlotte Rampling, Hayley Atwell, Dominic Cooper, Simon McBurney, Aidan McArdle, Mercy Fiennes Tiffin.
The Duchess

On reste dubitatif devant ce genre de produit. Prompt probablement à satisfaire les Anglais nous imaginons. Le film anglais de costumes est un sous-genre à part entière; et les différentier relève de l'archivisme plus que du choix esthétique ou de mise en scène.
Que ces personnages hautins puissent passionner pourquoi pas. Ici le prisme est la condition des femmes de la noblesse qui n’était de toute évidence pas facile. Keira Knightley a beau avoir une bonne volonté, son mari forcé, Ralph Fiennes, est un coincé des sentiments et des protocoles, mais il reste énigmatique pendant tout le film. Le spectateur partage ses turpitudes, mais le film ne décolle pas pour prendre son envol, n'arrivant pas à choisir entre le prisme politique - et le partie libéral - ou le prisme du droit des femmes. C'est un bel exercice appliqué. Mais à ne pas choisir, il perd le spectateur.

jeudi 3 novembre 2016

Braqueurs (2016) de Julien Leclercq

Avec Sami Bouajila, Guillaume Gouix, Youssef Hajdi, Kaaris, Redouane Behache, Kahina Carina, David Saracino, Alice de Lencquesaing, Baya Belal.
Braqueurs DVD 
Excellent polar, sans gras, variant les points de vues des casses, avec un montage tout en ellipses qui provoque intérêts, suspense et surprises (le réalisateur a bien compris que ce n'est pas la même chose). Les auteurs ne nous montrent pas le détail et ne nous disent pas comment les choses vont se dérouler. Ce qui laisse le soin au spectateur de combler les ellipses ou de deviner ce qu'il ne lui a pas était montré. Le tout avec des dialogues à l'économie.  Une très belle réussite. Et comble de maîtrise,  le film dure 80 minutes.  Ses auteurs ont tout compris.

Marie Curie et La Lumière Bleue (2016) de Marie Noëlle

Avec Karolina Gruszka, Arieh Worthalter, Charles Berling, Iza Kuna, Malik Zidi, André Wilms.

Un film historique, ou plutôt contant l'histoire de Marie-Curie, sa vie sentimentale, sa vie de famille et la manière dont elle élève ses filles avec sa sœur, et sa vie professionnelle dans un monde d'hommes, ses recherches et ses difficultés dans un milieu constitué d'hommes et refusant que les femmes puissent être douée. Marie Curie leur démontre qu'ils se trompent et le film raconte tout ceci.
Bien incarné (belle distribution) et bien interprété. La réalisatrice se permet même des moments esthétiques de bon aloi. Belle distribution avec Karolina Gruszka en tête.
La réussite du film est le dosage entre éléments historiques sur les recherches de Pierre et Marie Curie, l'histoire sentimentale personnelle de Marie Curie, une ambition esthétique adroitement dosée et les éléments historiques en arrière-plan.

Hunger Games - La Révolte : Partie 1 et Partie 2 (2015) de Francis Lawrence

Avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Woody Harrelson, Elizabeth Banks, Julianne Moore, Philip Seymour Hoffman, Jeffrey Wright, Stanley Tucci, Donald Sutherland, Willow Shields, Sam Claflin, Jena Malone, Wes Chatham, Natalie Dormer.

Hunger Games - La Révolte : Partie 2Hunger Games - La Révolte : Partie 1 Blu-rayÀ la nullité du deuxième de franchise (Hunger Games - L'Embrasement, 2013) succèdent ce troisième épisode découpé en deux parties de deux heures chacune. Et là, la franchise suscite à nouveau l'intérêt: ce mélange de futur (les éléments technologiques: véhicules, armes) et d'ancien (la décoration chez le dictateur Snow), de technologies (ce monde futuriste où la communication est une arme) et de nature (beaucoup de paysages naturels verdoyants) suscitent l'intérêt. D'ailleurs, il est possible de passer directement au premier épisode à ceux-ci, ce qui donne une vraie trilogie.
C'est là où le film est le plus intéressant, dans l'utilisation que fait chaque camp de la communication et de l'image, de l'image de Katniss Everdeen alias Jennifer Lawrence. Chaque camp essayant de contrôler les foules. Y compris la dictatrice Alma Coin alias Julianne Moore. Ce qui donne une ambiguïté de bon aloi et une conclusion sympathique.
Ce troisième épisode découpé en deux morceaux est très bavard, et parsemé de séquences d'actions assez spectaculaires.
Au total une bonne surprise. On regrette quand même les exubérances vestimentaires du premier épisode qui fournissaient un peu d'humour et de légèreté.