samedi 29 avril 2023

La Diplomate (The Diplomat, Saison 1, 8 épisodes, 2023) de Debora Cahn

Avec Keri Russell, Rufus Sewell, David Gyasi, Ali Ahn, Rory Kinnear, Ato Essandoh, Jess Chanliau, Pearl Mackie.

Série dont l'argument est la vie professionnelle et sentimentale de l'ambassadeur des USA à Londres pendant une crise (un  bateau de guerre anglais a été la cible d'une attaque avec beaucoup de militaires morts). Nous suivons les chemins tortueux de la diplomatie où tout le monde ment et où les enjeux ne sont jamais ce que l'on imagine. 

Cette série renoue avec le film d'espionnage et nous nous rendons compte que Keri Russell, l'ambassadrice, n'a pas un métier facile.

Le format série permet toutes les digressions professionnelles, diplomatiques et sentimentales. Tout cela est parfaitement huilé sur le plan scénaristique et dramatique. La forme par contre est inexistante sur le plan de l'originalité : cette série ressemble aux centaines d'autres. Elle se distingue néanmoins pas la présence de Rufus Sewell, personnage dont nous ne savons jamais réellement ce qu'il pense, qui possède son propre arc dramatique, toujours en relation avec celui de Keri Russell ; il est son mari, mais avec par moment son propre agenda. Ce qui permet d'ajouter des éléments de tensions qui sont propres à sa relation avec Keri Russell.

L'ensemble reste passionnant de bout en bout.

La Diplomate 

dimanche 23 avril 2023

Les Quatre Mercenaires D'El Paso (1h32, 1971) de Eugenio Martín

Avec Lee Van Cleef, James Mason, Gina Lollobrigida, Simón Andreu, Diana Lorys, Gianni Garko, Aldo Sambrell, Jess Hahn, Daniel Martín, Luis Rivera, Lone Fleming.

Ce western spaghetti, est une comédie, avec l'arrière plan du western tortillas standards : révolutionnaires, fédéraux, bandits détrousseurs de banques et riches avides d'argent eux aussi. Le mode opératoire de beaucoup de personnages est l'avidité.

Les scènes de comédie concernent Gina Lollobrigida et ses prétendants, il y en a plusieurs, dont une avec Lee Van Cleef et l'autre James Mason. Elle est le principal aimant sexuel du film, et elle en joue pour toujours agir à son profit, pour survivre et financier sont train de vie. Et les personnages masculins n'en sont pas dupes.

Lee Van Cleef fonctionne bien dans un registre comique, en chef de bande, ne maîtrisant pas tout, vendant sa bande pour de l'argent, mais n'arrivant que très rarement à être payé.

Ce western spaghetti sort du lot grâce à son humour de comédie romantique au milieu du western tortillas. Qui plus est, supporté par une belle distribution. A noter que, comme tout western tortilla, il contient son lot de scènes de fusillades, explosions et attaques, réussies et spectaculaires et bien intégrées à l'intrigue.

https://fr.web.img6.acsta.net/c_310_420/pictures/21/07/23/17/24/5774889.jpg

La Grande Lessive (1h35, 1968) de Jean-Pierre Mocky

Avec Bourvil, Francis Blanche, Roland Dubillard, Jean Tissier, Jean Poiret, Michael Lonsdale, René-Jean Chauffard, Karyn Balm, Alix Mahieux, Marcel Pérès.

Curieux sujet au début de la télévision (nous sommes en 1968) : un professeur de français sabote les antennes de télévision de ses élèves, car ceux-ci sont abrutis par celles-ci et dorment en classe. Nous sommes donc là au début de la télévision. Mais c'est une sujet qui pourrait être transposé avec la télé-réalité ou les réseaux sociaux.

C'est bien évidemment traité avec le style de Jean-Pierre Mocky. Avec une belle distribution : Bourvil en professeur de français possédé par sa mission, Francis Blanche en dentiste obsédé sexuel, Michael Lonsdale en majordome du Général De Gaulle (dans une série de scènes jubilatoires autour de l'alcool dans son appartement avec sa femme), Roland Dubillard en professeur de sport homme à tout faire de Bourvil.

Ajoutons les policiers, débiles comme souvent chez Jean-Pierre Mocky. Et n'oublions pas Jean Poiret toujours parfait en faux-cul et menteur de haut vol.

Le clou du film est Bourvil dans un personnage loin de ses distributions habituelles où il est le guignol de service. Ici il est en quête pour s'assurer que ses élèves apprennent et ne soient pas abrutis par la télévision.

Un film jubilatoire qui n'engendre pas la mélancolie avec une dramaturgie à la serpe, made in Mocky.

LA Grande LESSIVE-BOURVIL

10 Jours Du Côté Du Bien (2h04, 2023) de Uluç Bayraktar

Avec Nejat Isler, Nur Fettahoglu, Senay Gürler, Ilayda Alisan, Ilayda Akdogan, Erdal Yildiz, Ata Artman, Esra Ronabar, Baris Falay, Yurdaer Okur,  Riza Kocaoglu.

Il y a une intrigue journalistique où un détective privé est payé par une famille concernant un de ses enfants. Ce qui conduit notre enquêteur privé dans les bas fonds où se côtoient corruption, enlèvement, trafic d’êtres humains ou d'organes. Avec dans le cheminement, notre enquêteur privé, Nejat Isler, semble plus un suiveur qu'un directeur, c'est-à-dire qu'il subit souvent les évènements. Nous ne sommes pas donc dans un film où notre enquêteur est un professionnel  extrêmement brillant. Il a un colocataire qui fournit une dose de romantisme, il a son ancienne femme qui vient le chercher pour faire de la prison à sa place (il est ancien avocat), deux exemples de lignes dramatiques qui rendent cette intrigue au-dessus de la moyenne.

L'enquêteur nous emmène et nous fait fréquenter des criminels et un système policier turc. Il y a aussi la quête sentimentale de notre enquêteur, avec sa colocataire et son ex-femme.  Ajoutons à cela la dimension culturelle qui permet de donner une patine qui change des productions usuelles de ce genre de film. En particulier avec un rapport à la violence, plutôt frontale ici, qui donne au film un intérêt ; le scénario et la ligne dramatique ont déjà été vus souvent, mais le fait que ce soit turc et se déroule dans une ville donne sa singularité au film.

 https://fr.web.img3.acsta.net/c_310_420/pictures/23/01/13/15/37/3979355.jpg


Queen & Slim (2h12, 2019) de Melina Matsoukas

Avec  Daniel Kaluuya, Jodie Turner-Smith, Bokeem Woodbine, Chloë Sevigny, Flea, Sturgill Simpson, Indya Moore, Benito Martinez, Jahi Di'Allo Winston, Gralen Bryant Banks, Dickson Obahor, Bryant Tardy.

Il est difficile de ne pas penser aux tueurs en fuite Bonnie & Clyde, pour le concept. Mais ici ce ne sont pas des tueurs, c'est un concours de circonstances qui les unit et les oblige à fuir. Ils sont noirs et victimes du racisme et se retrouvent à traverser plusieurs états en voiture. Ils sont mis à prix et décident de rejoindre la cote pour quitter le pays. Comme tout film de route, ils vont croiser des représentants de la population, des petites personnes, des personnages extravagants, des personnages qui les comprennent et les encouragent, qui les aident, qui sont indifférents  ou qui essaient d'en profiter.

La forme est frontale, sans ellipse. La musique est peut-être trop présente (la réalisatrice est une habituée des vidéos musicales, c'est peut-être pour cela) et altère le drame véhiculé par le film par moment. La distribution, les décors, tout est parfait sur le plan technique, avec un gout pour le clinquant et le chatoiement sur le plan visuel.

La grande qualité du film est dans son duo d'acteur, qui fonctionne parfaitement, depuis leur rencontre par hasard jusqu'à leur obligation de se soutenir pour fuir ceux qui les recherchent avec le fait que rien ne les rapproche, mais ils doivent composer ensemble leur avenir. Leur alchimie culmine lors de la très belle scène de sexe dans la voiture.

Sur un canevas dramatique déjà vu, le film possède un beau magnétisme, une belle hystérésis.

https://fr.web.img3.acsta.net/c_310_420/pictures/19/12/20/14/26/5728038.jpg

La Nuit Du 12 (1h55, 2022) de Dominik Moll

Avec Bastien Bouillon, Bouli Lanners, Théo Cholbi, Johann Dionnet, Thibaut Evrard, Julien Frison, Anouk Grinberg, Paul Jeanson, Mouna Soualem, Pauline Serieys, Lula Cotton-Frapier. 

Le talent de Dominik Moll n'est plus à démontrer.  Seules Les Bêtes (2019) était un film impressionnant par sa structure dramatique et la richesse de son histoire. Ici avec La Nuit Du 12, la ligne dramatique du film est plus directe, traditionnelle. Avec un féminicide, l'enquête, les suspects, les flics et leurs problèmes. Le film est incarné par ses personnages, c'est-à-dire par ses acteurs qui donnent les formes requises, d’abord aux policiers avec Bastien Bouillon tout en puissance rentrée, Bouli Lanners plutôt en mode nominal (il fait le même personnage dans beaucoup de films), mais aussi et surtout les actrices de complément, toutes des personnages qui existent et amènent beaucoup d'émotions et ceci de manière naturelle. Cette manière naturelle donne une patine documentaire au film, que nous imaginons bien documenté.

La tonalité du film, toute en description objective de la réalité et mettant en valeur la nature humaine, est ce qui rend le film passionnant malgré son sujet, sombre, tout comme le photographie du film. En particulier cette photographie est sombre et granuleuse. Elle incarne le climat, la noirceur, le fait divers horrible, et l'histoire sombre, surtout dans la teneur de la fin et de la recherche éperdue du coupable très difficile à identifier. 

Le film policier est dramatique, tout comme cette histoire lorsque l'on apprend comment cette histoire se termine. D'ailleurs, une des gageures du film est de le relancer avec le personnage de la juge qu'interprète Anouk Grinberg. Personnage inexistant avant dans le film, mais qui le rend encore plus hypnotique.

https://fr.web.img2.acsta.net/c_310_420/pictures/22/08/29/11/56/2468277.jpg


jeudi 20 avril 2023

American Nightmare 5 : Sans Limites (The Forever Purge, 1h43, 2021) de Everardo Gout

Avec Ana de la Reguera, Tenoch Huerta, Josh Lucas, Leven Rambin, Cassidy Freeman, Alejandro Edda, Will Patton, Will Brittain, Sammi Rotibi, Zahn McClarnon.

Ce cinquième de franchise permet de la renouveler. Nous sortons de la ville pour un déroulement au Texas au pays des cowboys et des émigrés mexicains. La dimension politique joue sur les armes, les Mexicains émigrés et frontaliers, le racisme ou les riches versus les pauvres.

Le fait que certains des assaillants soient connus est aussi une nouveauté dans la franchise. Que ce soit le cowboy, ou la bande de motards rencontrés dans la nuit, qui souhaitent se venger et poursuivent nos personnages principaux jusque dans les collines du désert. Dans les précédents films, le fait que les assaillants soient anonymes était une force pour la tension.

La participation des Indiens natifs est une bonne idée, mais insuffisamment exploitée, trop esquissée et restant finalement à la marge.

Le film fait trop téléfilm sur la forme, peut-être à cause des cadrages des acteurs, mais cela vient peut être de la lumière naturelle, le film est principalement diurne, à l'envers de la noirceur du sujet et de certains personnages.

Mais la tension est bien gérée et exploitée, ce qui fait que cette franchise est dans son ensemble de très bonne qualité, sur un postulat qui fait réfléchir et est terrifiant en lui même.

American Nightmare 5 : sans limites

samedi 15 avril 2023

Infiesto (1h36, 2023) de Patxi Amezcua

Avec Isak Férriz,  Iria del Río, Antonio Buíl, Juan Fernández, Andrea Barrado, Ana Villa, Isabel Naveira, José Manuel Poga, Ismael Fritschi, María Mera.

Film policier où un tueur en série est traqué par la police pendant le confinement de la pandémie Covid-19 dans le nord de l'Espagne. Le confinement donne un climat au film (les rues vides de la ville), renforcé par des décors humides et végétaux verdoyants dans un environnement de petites collines à la périphérie de la ville. Les décors sont une force du film.Il y a aussi une usine abandonnée,  des fermes semi-abandonnées, une mine, ou la ville déserte donc.  Le film possède sa propre atmosphère grâce à ces éléments de décors. 

L'autre composante est notre duo de flics principaux, qui ne respectent pas les procédures, dont un mourra brutalement avant la fin du film. Le non-respect des procédures laisse dubitatif le spectateur et diminue la crédibilité de l'ensemble.

Enfin, l'explication rationnelle des meurtres et leur résolution permet d'introduire une dimension mystique, déjà vue de multiples fois, mais ici dosée de manière juste pour ne pas déséquilibrer le film. Le tout est emballé de manière à faire qu'il n'est pas possible de deviner qui est le tueur, malgré plusieurs hypothèses évoquées en cours de route.

Bref une série B Netflix, sans originalité, mais honnêtement efficace. Un film pour martien qui débarque sur la planète terre.

MTLIVE Infiesto (2023) Poster de film pour élever votre chambre - Impression sur toile - Cadeau 30 x 45 cm - Sans cadre