jeudi 22 février 2024

The Abandoned (2h08, 2022) de Ying-Ting Tseng

Avec Janine Chun-Ning Chang, Ethan Juan, An-Shun Yu, Chloe Xiang, Sajee Apiwong, Wei-min Chen, Hsueh Shih-ling, Teng-Hui Huang.

Une policière dépressive (elle est sur le point de se suicider dans le premier plan d'un flm) enquête sur le meurtre d'une jeune thaïlandaise quelle retrouve par hasard.  D'autres disparition suivront. Les corps sont mutilés. S'agit-il d'un tueur en série ? Elle mène l'enquête et arrive à remonter : il s'agit de fille en situation irrégulière à Taiwan ; elles arrivent de Thaïlande. Mais certains disparaissent et son retrouvées avec des organes en moins.

Le tout se déroule souvent de nuit et souvent sous la pluie, dans une ambiance noire, dépressive, très réussit. Notre enquêtrice n'est pas une super héroïne, et la police Taïwanaise n'a pas l'air non plus très performance. Janine Chun-Ning Chang porte le film et mène l'enquête avec difficulté.

Le film est une réussite dans son genre. Il maintient l'attention du spectateur jusqu'à l'identification du coupable et son affrontement avec la policière.

The Abandoned affiche film

lundi 12 février 2024

Le Flic De Beverly Hills (Beverly Hills Cop, 1h45, 1984) de Martin Brest

Avec Eddie Murphy, Judge Reinhold, John Ashton, Lisa Eilbacher, Ronny Cox, Steven Berkoff, James Russo, Jonathan Banks, Stephen Elliott, Gilbert R. Hill, Art Kimbro, Joel Bailey, Bronson Pinchot, Paul Reiser, Michael Champion.

Il s'agit du premier film de la franchise qui a starisé Eddy Murphy. Mélange d'enquête policière et de comédie où le personnage d'Eddy Murphy et ses deux acolytes de la police de Berverly Hills (Judge Reinhold et John Ashton) provoquent la distanciation cool et l'humour. Le contraste entre le style de police de Détroit  d'où vient Eddy Murphy et la police de Beverly Hills est le moteur du scénario : la différence culturelle et d'ingénierie sociale. Bronson Pinchot amène aussi des éléments d'humour. Du côté des méchants nous avons Steven Berkoff, parfait. Et il est toujours agréable de revoir la sous-estimée Lisa Eilbacher.

La dynamique fonctionne, avec une dose limitée de séquences d'action, mais juste ce qu'il faut. Car ici ce sont les personnages qui comptent et qui font la saveur. D'ailleurs le film commence avec une poursuite avec multiples tôles froissées, qui est plutôt la séquence finale de certains films. Comme pour dire, la voilà, elle est faite, maintenant nous pouvons nous consacrer aux personnages et aux chocs culturels. La musique d'Harold Faltermeyer est aussi marquante. Elle contribue à l'empreinte mémorielle du film. Qui est un manifeste de l'esthétique et parfum des années quatre-vingt.

Bande-annonce Le Flic de Beverly Hills

dimanche 11 février 2024

Le Fléau De Breslau (1h50, 2018) de Patryk Vega

Avec Malgorzata Kozuchowska, Daria Widawska,  Katarzyna Bujakiewicz, Andrzej Grabowski, Maria Dejmek, Ewa Kasprzyk, Jacek Beler, Wojciech Kalinowski, Iwona Bielska, Igor Kujawski.

Beau film policier dans sa variante traque de tueur en série. Avec ici un gros rebondissement à mi-parcours qui relance encore plus la tension. Cela se déroule dans la ville de Breslau, où une policière dépressive enquête sur des meurtres extrêmement mis en scène par un tueur en série. Elle n'est pas aidée par la police locale (dont elle fait partie), elle est aidée par un profiler qui arrive de la capitale, qui va faire progresser l'enquête à grands pas.

Le film contient pas mal de gore, c'est-à-dire de corps sculptés par notre tueur en série. Il y a régulièrement de petits éléments surprenants, puis de petites circonvolutions dramatiques, qui font que le spectateur suit cela de manière assidue et se demande comment cela va évoluer. Rajoutons que notre policière dépressive n'est pas du tout impressionnée par ces meurtres ; et que la profileuse s'avère être plutôt déjantée et obsessive.  Cela donne une variante originale du film de traque de tueur en série. Variante qui incorpore des dimensions sociales, une utilisation mesurée de la technologie numérique, de l'humour noir de bon aloi, du gore sans timidité. Pour finir sur une explication finale de la résolution de l'enquête et de la fin de série de meurtres qu'il est difficile de deviner et d'imaginer. Bien vu. Nous en redemandons. 

 Bande-annonce Le fléau de Breslau


samedi 10 février 2024

Black And Blue (2019, 1h48) de Deon Taylor

Avec Naomie Harris,  Tyrese Gibson, Frank Grillo, Mike Colter, Reid Scott, Beau Knapp, Nafessa Williams, James Moses Black.

Superbe polar où des policiers corrompus dans le traffic de drogue traquent une policière car elle a été témoin de quelque chose qu'il ne fallait pas et risque de les compromettre. Pour s'en sortir elle essaye de compter sur la population locale, puis sur ses collègues flic et aussi compter sur des gangs qui ne sont pas encleins à l'aider de prime abord. Noamie Harris est donc coincée dans un labyrinthe dont l'objectif est la survie.

Belle distribution avec Naomi Harris et Tyrese Gibson dans une performance subtile. Avec une direction d'acteur efficace, des reconstitutions et décors qui ont l'air naturels tout en étant très sombres avec à la photographie Dante Spinotti, que l'on ne présente plus : tout cela conduit par un scénario qui gère parfaitement chacun des arcs dramatiques et leurs mélanges, signé par Peter A. Dowling qui connait son métier. Le principe dramatique est que le spectateur se demande comment elle va s'en sortir sachant que tout le monde souhaite sa mort et que plus l'histoire les obstacles sont de plus en plus importants. Il s'agit donc d'un film bien née. La grande réussite du film est son climat sombre, nihiliste, où la loi n'a presque pas de place.

Il s'agit d'un beau travail de poursuite avec une tension qui va crescendo de manière permanente.

 Bande-annonce Dirty Cops

jeudi 8 février 2024

The Professor And The Madman (2h04, 2019) de Farhad Safinia

Avec Mel Gibson, Sean Penn, Eddie Marsan, Natalie Dormer, Jennifer Ehle, Steve Coogan, Stephen Dillane, Ioan Gruffudd, Jeremy Irvine, Laurence Fox, Anthony Andrews, Lars Brygmann.

Il s'agit de l'histoire, inspirée de faits réels, de la création du premier dictionnaire d'Oxford. Le personnage de Mel Gibson est en charge du projet. Sean Penn est un enfermé en hôpital psychiatrique que va l'aider car il s'agit de recenser une ensemble de mots et connaissance des écrits et sa folie vont être utiles. Le film imbrique tout cela avec une histoire de lutte des classes du coté de Mel Gibson et de rédemption du coté de Sean Penn. Le scénario est plutôt habile en arrivant à rendre cette histoire plutôt captivante. Que le film soit inspirés de faits réel nous importe peu. Mais il manque au film quelque chose, pour nous intéresser pleinement, pour que nous nous sentions concernés.

La direction d'acteur est peu subtile. Les acteurs croient à leurs personnages. Mais Sean Penn en fait des tonnes. Mel Gibson est plus sobre. Les crédits techniques sont parfaits, cela va sans dire, décors, costumes, photographie, maquillages, tout est au top. Mais nous restons sur notre faim, peut être par manque d'empathie. Nous n'en avons pas avec le personnage de Sean Penn ; ses turpitudes nous indiffèrent. Nous en avons un petit peu avec celui de Mel Gibson. Mais son personnage n'évolue pas, reste en retrait, ne manifeste pas beaucoup de proactivité. Le fait que ce soit une histoire vraie ne garantie pas l'intérêt du film.

Au total, une curiosité pour le sujet principalement, la création d'un première dictionnaire des mots de la langue.

 Bande-annonce The Professor And The Madman

dimanche 4 février 2024

Trois Mille Ans à T'Attendre (Three Thousand Years of Longing, 1h48, 2022) de George Miller

Avec Tilda Swinton, Idris Elba, Erdil Yasaroglu, Sarah Houbolt, Sabrina Dhowre Elba, Seyithan Özdemir,  Aamito Lagum, Nicolas Mouawad, Ece Yüksel.

Entre deux épisodes de la franchise Mad Max, George Miller signe (il est coscénariste) un film inclassable, hors du temps, à la fois par son sujet, mais aussi par sa direction artistique et son traitement. Nous pourrions même dire que le film est complètement en décalage de ce qui se produit ces dernières années.

Ce qui finalement le rend curieux, pas indispensable, mais intéressant. Sur sa forme, car le film a bénéficié de moyens. Sur son sujet à base de génie (Idris Elba, solide) qu'une spécialiste des cultures (Tilda Swinton, émouvante) fait apparaître et lui raconte son histoire. Avec moult époques, décors, personnages qui font la richesse visuelle du film. Il faut reconnaître que cette histoire de génie parait anachronique et n'est que faiblement passionnante. Mais il faut considérer ce film, car lorsqu'un Artiste comme George Miller s'y intéresse, le créé (direction artistique, mise en scène, scénario) c'est que c'est forcément intéressant, qu'il y a quelque chose. Nous y retrouvons une partie de son bestiaire et de ses préoccupations.

Au total le film parle de solitude et d'amour. Sous ses oripeaux de film mystérieux, fantastique, se cache le portrait de plusieurs solitudes, qui se rencontrent et qui s'aiment. Dit comme cela, on pourrait presque se croire chez Aki Kaurismäki, mais pas du tout, nous sommes dans un univers fantastique très travaillé.

 Bande-annonce Trois Mille ans à t’attendre