dimanche 4 février 2018

La Vengeance Dans La Peau (The Bourne Ultimatum, 2007) de Paul Greengrass

Avec Matt Damon, Julia Stiles, David Strathairn, Scott Glenn, Paddy Considine, Edgar Ramírez, Albert Finney, Joan Allen, Tom Gallop, Corey Johnson, Daniel Brühl, Joey Ansah, Colin Stinton, Dan Fredenburgh, Lucy Liemann, Bryan Reents.

La Vengeance dans la peauCe troisième de franchise est maintenant cadencé par la volonté de Jason Bourne de savoir d'où il vient; il est toujours amnésique, mais joue avec ses anciens commanditaires qui se démènent pour le faire disparaître.
Les qualités du premier de franchise ont disparu. Place à l'action, à l'ultra-technologie et aux séquences de bravoure, avec toujours comme questionnement: comment  va-t-il s'en sortir. Et petit à petit remonter vers ses anciens patrons, pourris bien sûr.
Il est possible de sauver du découpage hystérique des séquences d'action mais néanmoins très spectaculaires, la séquence jubilatoire à la gare de Londres ou la poursuite à Tangier, qui sont des mélanges d'actions à mains nues, avec  une violence sèche de bon aloi, avec une exploitation de la géographie du lieu.
Franka Potente ayant disparu, les scénaristes embarquent Julia Stiles, et cela apporte un peu de respirations au scénario.
Cette trilogie se conclue sur une note ironique avec le rictus de Julia Stiles qui laisse penser que cela va continuer. Cette trilogie est de bonne tenue et très honorable.
Elle a d'ailleurs ringardisé la franchise James Bond et neutralisé la franchise Fast & Furious. Montage au cordeau, intrigues multiples et jubilatoires, actions spectaculaires, high-tech mesuré. Pas besoin ici de pouliche siliconée, pas besoin de phallocratie. Ce qui est étonnant est que Jason Bourne se sort de toutes les situations, ce qui est invraisemblable, mais finalement nous y croyons et adorons cela. C'est la force de cette franchise: c'est improbable, c'est invraisemblable, mais c'est réaliste et les personnages autour de Jason Bourne ne sont pas plus grands que nature. La distribution est d'ailleurs judicieuse.
Cette franchise est aussi la meilleure interprétation de Matt Damon: il n'a jamais été aussi bon. 

La Mort Dans La Peau (The Bourne Supremacy, 2004) de Paul Greengrass

Avec  Matt Damon, Franka Potente, Joan Allen, Julia Stiles, Karl Urban, Gabriel Mann, Joan Allen, Marton Csokas, Tom Gallop, John Bedford Lloyd, Ethan Sandler, Michelle Monaghan, Karel Roden, Tomas Arana, Oksana Akinshina, Yevgeni Sitokhin, Marina Weis.
La Mort dans la peau - Blu-ray + Copie digitale
Ce deuxième de franchise permet de reprendre là où se termine le premier. Nous retrouvons Frank Potente, mais les scénaristes ont décidé de la tuer pour donner une motivation à Jason Bourne. Cela commence déjà mal: quel manque d'idée. Les scénaristes font ce que le personnage fait croire dans le premier de franchise: elle ralentit le héros, il faut donc l'éliminer.
Par ailleurs, le metteur en scène change. Nous y retrouvons des éléments qui faisaient la qualité du premier. Mais il y a introduction de ce qui réduira l'intérêt pour la franchise: la surcharge de technologie, des scènes se déroulant exclusivement en ville, une mise en scène des séquences d'actions tellement découpées et hachées qu'elles manquent de lisibilité et de spatialisation (faire bouger la caméra et enchainer les plans de moins d'une seconde à la limite du ridicule donne plutôt l'impression de brouillon que de maîtrise). Et fondamentalement, l'absence d'ancrage dans une réalité. Jason Bourne n'a maintenant d'interaction uniquement avec des collègues, des policiers ou des tueurs.
Mais au total, le potentiel sympathie avec le personnage de Jason Bourne fonctionne; nous sommes heureux lorsqu'il se sort de situations improbables. Le questionnement pour le spectateur n'est pas de savoir si Jason Bourne va s'en sortir, mais de savoir comment il va s'en sortir. Il n'y a donc plus de suspense. Et au total, voir Jason Bourne faire trembler l'ensemble des autres personnages, bardés de leurs technologies et certitudes, est assez jubilatoire. Seul contre tous. C'est ce qui sauve ce deuxième de franchise.



La Mémoire Dans La Peau (The Bourne Identity, 2002) de Doug Liman

Avec Matt Damon, Franka Potente, Chris Cooper, Clive Owen, Brian Cox, Adewale Akinnuoye-Agbaje, Gabriel Mann, Walton Goggins, Josh Hamilton, Julia Stiles, Orso Maria Guerrini, Tim Dutton, Denis Braccini, Nicky Naudé, David Selburg.

La Mémoire dans la peauCe premier de franchise est une belle réussite. Il permet de renouveler le film d'espionnage. Il permet à Matt Damon de produire sa meilleure interprétation; son jeu inexpressif fait merveille ici. Les seconds rôles secondent parfaitement le héros, avec Franka Potente qui apporte des éléments de réalité, de réalisme, qui sert l'histoire et la crédibilité de l'ensemble. D'ailleurs l'ancrage dans une certaine réalité est une des caractéristiques de cette franchise (ce sera encore vrai pour le deuxième de franchise, mais moins pour le troisième). À la fois par les métiers fréquentés par le personnage principal, et par les lieux de transit (par exemple un bateau de pêche, une voiture, une station d'autoroute).
Ce premier de franchise a la bonne idée de varier les décors: la mer et le bateau de pêche, un appartement à Paris, une ambassade une ferme à la campagne; ils apportent une variabilité visuelle et évitent la monotonie.
La richesse du film n'est pas dans ses séquences d'action (même si elles possèdent un coté "à l'ancienne" avec combat à mains nues, poursuite en voiture, course poursuite à pieds), mais dans la confrontation de ses séquences d'action avec le réel et des gens "normaux". Même si, et c'est le propos du film, Jason Bourne n'est pas normal et nous nous en rendons compte avec lui au cours de la progression de l'histoire.


samedi 3 février 2018

Rien Que Pour Vos Cheveux (You Don't Mess with the Zohan, 2008) de Dennis Dugan

Avec Adam Sandler, John Turturro, Emmanuelle Chriqui, Nick Swardson, Lainie Kazan, Ido Mosseri, Rob Schneider, Dave Matthews, Michael Buffer, Charlotte Rae, Sayed Badreya, Daoud Heidami, Kevin Nealon, Robert Smigel, Dina Doron, Shelley Berman, Chris Rock, Mariah Carey, John McEnroe, George Takei, Bruce Vilanch,  John Paul DeJoria, Alec Mapa, Ahmed Ahmed, Ben Wise.

Rien que pour vos cheveux PosterRien que pour vos cheveux est le produit invraisemblable dans lequel Adam Sandler campe un agent du Mossad, superhéros et doté de pouvoirs extraordinaires, tout en ayant un physique de gros balourd. Agent du Mossad qui rêve de devenir coiffeur. Et qui y arrive en faisant croire à sa mort et part pour les USA of America pour devenir coiffeur. 
Le film contient une dose très importante de loufoquerie qui en font un chef-d'œuvre du genre et peut-être le meilleur Adam Sandler: vulgarités scatologiques et sous la ceinture (une quantité phénoménale de gags sous la ceinture). Mais cela fonctionne, car Adam Sandler va jusqu'au bout et ose tout. Sous couvert de débilités,  le film parle d’Israël et des relations entre Palestiniens et Israéliens. 
Avec justement John Turturo dans le rôle de l'ennemi palestinien de notre ex-agent du Mossad, qui signe là une de ses meilleures performances. 
Le film contient des moments de débilités d'anthologie qui rejoignent les meilleurs Will Ferrell,  les meilleurs Farrelly ou les meilleurs Ben Stiller. Du très grand Art.



Die Hard 4 - Retour En Enfer ( Live Free or Die Hard, 2006) de Len Wiseman

Die Hard 4 : Retour en enferAvec Bruce Willis, Justin Long, Timothy Olyphant, Maggie Q, Cliff Curtis, Jonathan Sadowski, Andrew Friedman, Kevin Smith, Yorgo Constantine, Cyril Raffaelli, Chris Palermo, Mary Elizabeth Winstead, Sung Kang.
Ce quatrième de franchise permet de retrouver le buddy movie des années 80, relooké à la technologie des années 2000 (internet, ordiphone et  tous leurs bibelots) avec le système de la franchise Die Hard où John McClane participant à un gigantesque escape game doit affronter un certain nombre d'épreuves: dans un gratte-ciel (Piège de Crystal, 1988),  dans un aéroport (58 Minutes Pour Vivre, 1990),  dans une ville (Une Journée En Enfer, 1995), et ici dans le pays (les USA of America) tout entier ou presque.
Le buddy movie est très réussi: très bien écrit et interprété. Les alternances régulières de scènes dialoguées avec les séquences d'action sont bien distillées. Justin Long fournit un contrepoint bienvenu à Bruce Willis. Le méchant est très réussi aussi (Timothy Olyphant est parfait).
Le film contient des séquences de tôles froissées très spectaculaires et pour trois d'entre elles, d'anthologie: l'hélicoptère descendu par une voiture, la voiture dans l'ascenseur et l'avion avec lequel John McClane fait mumuse, toutes dans un esprit de dessins animés exagéré de bon aloi en mélangeant énormité et violence.
L'histoire intègre habilement la fille de John McLane dans l'histoire: Mary Elizabeth Winstead apparait peu, mais est suffisamment marquante.
Au total, une réussite qui honore cette franchise et qui place cette variante de la franchise au même niveau que les McTiernan.

Running On Karma (2004) de Johnnie To et Wai Ka-Fai

Running on KarmaAvec Andy Lau, Cecilia Cheung, Cheung Siu Fai.

C'est l'histoire d'un danseur nu body-buildé, ancien moine, qui a le pouvoir de voir le karma de ses interlocuteurs (ou uniquement de certains); c'est à dire des visions noires ou pas. Il croise le chemin d'une jeune femme qui a un karma très sombre. Il croise aussi le chemin d'un tueur indien géant et contorsionniste au point de tenir dans une boîte.
Ce film mélange à la fois comédie, drame, policier, film d'horreur et des éléments déjantés. Cet ensemble constitue un ensemble surprenant (pour un public européen?) et extrêmement sombre (au final).
Andy Lau est habillé avec un costume de Hulk: il est le danseur nu bodybuildé.
La direction d'acteur laisse à désirer, ou plutôt le doublage en version originale est tellement mauvais qu'il casse un peu la crédibilité des personnages.
Au total l'ensemble est plutôt distrayant. Les sautes de genre et d'humeur ne sont pas très compréhensibles, mais nous tenons jusqu'au bout ne serais ce que pour la curiosité de savoir comment tout cela va aboutir. 
Si les thématiques sont très chinoises, et si le mélange des genres peut paraître surprenant, la contribution de film à la filmographie de Johnnie To semble très limitée: nous n'y retrouvant la sophistication et l'élégance de ses films ultérieurs.

Predator 2 (1990) de Stephen Hopkins

Predator 2 - Combo Blu-ray + DVDAvec Danny Glover, Kevin Peter Hall, c,  Ruben Blades, Maria Conchita Alonso, Adam Baldwin, Bill Paxton, Kent McCord, Morton Downey Jr., Steve Kahan, Robert Davi, Vonte Sweet, Calvin Lockhart, Jsu Garcia, Abraham Alvarez, Lilyan Chauvin.

Predator 2 est la quintessence du film d'action des années 80: cosmopolitisme, film de "potes" forcés, violences urbaines, science-fiction, effusions de testostérone, sens de la distribution, festival de fusillades, manipulation des clichés.  Parfaitement mené par un bon technicien sur un scénario qui joue sur les codes du premier de franchise, mais trouve sa propre originalité (grâce au changement d'environnement: de la jungle à une grande ville futuriste).
Sans égaler le brio de la mise en scène de John McTiernan, Stephen Hopkins signe un deuxième de franchise très réussit, avec un scénario aux circonvolutions bien trouvées qui maintiennent l'intérêt.