samedi 18 mars 2023

Les Compagnons De La Gloire (The Glory Guys, 1h52, 1965) de Arnold Laven

Avec Tom Tryon, Harve Presnell, Senta Berger, James Caan, Andrew Duggan, Slim Pickens, Peter Breck, Jeanne Cooper, Michael Anderson Jr., Laurel Goodwin, Adam Williams. 

Ces compagnons de la gloire sont des recrues des Tuniques Bleues qui sont vites formées, car très vites ils vont devoir affronter des Amérindiens Sioux en révoltes. Le film nous montre les recrutements, la formation rapide, puis la poursuite des Amérindiens et les massacres. Les dernières séquences sont assez spectaculaires, en particulier concernant le nombre de morts.

Le film se distingue par la présence importante des éléments féminins, la femme que courtise le commandant, la fiancée de l'éclaireur, la femme du général, ou de certains soldats: les filles du saloon ou celle qui soigne le soldat. Avec en tête Senta Berger, convoitée par Tom Tryon et Herve Presnell. Cela ne donne pas forcément plus de densité aux personnages masculins, mais au groupe dans son ensemble. Probablement, car le scénariste (Sam Peckinpah) sait ce qu'il va leur arriver lorsqu'ils affronteront les Sioux. D'ailleurs le film ne possède pas de personnage principal, même si nous suivons Tom Tryon, mais il n'est pas vraiment le personnage principal : c'est le groupe qui l'est.

Même s'il a des apparats de western de série, il contient différents éléments qui le sortent du lot. Sans être extrêmement brillant, mais toujours intéressant.

Les Compagnons de la Gloire [Édition Collection Silver

The Pale Blue Eye (2h08, 2022) de Scott Cooper

Avec Christian Bale, Harry Melling, Simon McBurney, Timothy Spall, Toby Jones, Harry Lawtey, Fred Hechinger, Joey Brooks, Charlotte Gainsbourg, Lucy Boynton, Robert Duvall, Gillian Anderson, Steven Maier, Brennan Keel Cook, Orlagh Cassidy.

Tout est parfait dans ce produit : la distribution, les éléments techniques (photographie, décors, costumes, etc.) mais aussi le canevas dramatique de cette enquête qui se révèle plus complexe que le début du film le laisse supposer.

Avec un climat pesant d'hiver et d'automne (gros travail sur la photographie) qui donne une atmosphère au film, une identité, presque irréelle, qui va avec la conclusion du film.

L'adjonction de Harry Melling dans le rôle d'Edgar Allan Poe permet justement de rajouter des éléments à l'intrigue, pas forcément irrationnels, mais des circonvolutions qui donnent la saveur de cette histoire.

Nous restons sur notre faim néanmoins, car le rationnel et le coté primaire de notre enquêteur Christian Bale va finalement révéler des choses liées à l’irrationnel mixées avec du concret réel (tout ce qui est lié à la femme de celui-ci). Cette découverte des coupables des meurtres n'est pas une surprise, mais nous laisse sur notre faim.

Néanmoins Scott Cooper est doué pour peindre des atmosphères, des univers cohérents et denses.

Bande-annonce The Pale Blue Eye

Coexister (1h30, 2017) de Fabrice Eboué

Avec  Ramzy Bedia, Fabrice Eboué, Guillaume de Tonquédec, Audrey Lamy, Jonathan Cohen, Mathilde Seigner, Amelle Chahbi, Bérénice Achille, Vincent Solignac, David Bosteli, Emilie Vidal Subias, Farid Omri, Mohamed Bounouara, Franck Migeon, Tassadit Mandi.

Ce produit made in Fabrice Eboué possède les qualités de son auteur. Il n'a pas peur de poser de l'humour et de l'absurde sur des sujets qui pourraient paraître trop sensibles pour certains individus qui pourraient considérer qu'il n'est pas possible de se moquer de tout.

La direction d'acteur est subtile sur des gags quelquefois peu subtils, mais qui fonctionnent. Le canevas dramatique permet d'utiliser l'humour sur des sujets difficiles ou du moins pas forcément grands publics. Un faux imam, un vrai curé et un Rabin à la retraite forcée doivent cohabiter, coexister, comme produit marketing (comme l'ont été les Village People en leur temps, sur des thématiques différentes, mais il s'agit bien du même concept). Le producteur est Fabrice Eboué, aidé par Audrey Lamy, parfaite ici, amène sont lot d'humour et de contrepoint à l'arc comique principal. Le scénario est bien écrit et fait cohabiter les trois histoires: la coexistence de nos religieux, l'intrigue sentimentale d'Audrey Lamy, et la troisième étant celle du producteur Fabrice Eboué lui même.

Sur la coexistence des religieux, le scénario est dans le prévisible et l'attendu concernant les thématiques abordées, provoquant de l'humour, mais le film n'est pas là.

Coexister [Blu-Ray]

L'apparition (2h24, 2018) de Xavier Giannoli

Avec Vincent Lindon, Galatéa Bellugi, Patrick d'Assumçao, Anatole Taubman, Elina Löwensohn, Alicia Hava, Gérard Dessalles, Bruno Georis, Claude Lévèque.

Curieux sujet que cette enquête pour savoir si l'apparition de la vierge d'une bonne-soeur est véridique ou pas. Avec Vincent Lindon en reporter de guerre mandaté par le Vatican pour effectuer l'enquête.

Belle distribution pour supporter cette histoire. La jeune Galatéa Bellugi est impressionnante. Vincent Lindon suit cette histoire, toujours un peu en suspension, dans un univers où certains sont prêts à croire beaucoup de choses.

Xavier Giannoli maîtrise de bout en bout cette histoire, assez iconoclaste de nos jours car peu liée aux préoccupations sociétales. Histoire qui possède de multiples dimensions : le protocole du Vatican; l'enquête de Vincen Lindon ; le personnage de Galaté Bellugi, et sa relation avec Vincent Lindon ; l'exploitation médiatique par les croyants (Anatole Taubman, impressionnant) ; les croyances des pèlerins. Bref, même si le sujet peut ne pas intéresser à priori, le film est passionnant.

Xavier Giannoli sait choisir les musiques du film, qui sont toutes magnifiques et accompagnent bien les images.

Bande-annonce L'Apparition

 

 

Kuruthi (2h02, 2021) de Manu Warrier

Avec Prithviraj Sukumaran, Roshan Mathew,Mammukoya,Srindaa,Murali Gopy,Shine Tom Chacko,Manikandan R. Achari,Navas Vallikkunnu,Naslen.

Cette production de Mollywood (le cinéma Malayalam du Kerala dans le sud de l'Inde), de durée raisonnable, conte le drame d'un veuf, Roshan Mathew (qui vient de perdre femme et enfant, dans une interprétation toute en mélancolie avec toute la misère du monde sur ses épaules) et son père (Mammukoya, le philosophe de service) qui se retrouvent pris en otage d’abord par un policier poursuivi qui se réfugie chez lui avec un prisonnier, puis assiégé par Prithviraj Sukumaran (obsessionnel et hystérique) qui souhaite tuer le prisonnier à tout prix (c'est à dire tuer toutes celles et ceux qui voudraient l'en empêcher). Rajoutons à cela Srindaa, voisine de Roshan Mathew, qui en pince pour lui, mais ils ne sont pas de la même communauté. Bien sûr la maison assiégée avec nos otages est perdue dans la montagne et la fôret ; ce qui permet de resserrer la tension.

Le conflit latent n'est pas clair, mais il semblerait qu'il s'agisse de conflit entre communauté musulmane et hindoue. Plus le film avance, plus la tension monte : d’abord le flic et son prisonnier, puis ceux qui cherchent à le tuer. Le tout se déroulant pour une bonne partie dans la nuit.

Le film contient quelques dialogues moralistes, mais au total il s'agit d'un superbe thriller campagnard qui fonctionne et pour lequel il est difficile de deviner la progression.

Kuruthi

En Place (6 épisodes de 30 minutes, 2023) de François Uzan et Jean-Pascal Zadi

Avec Benoît Poelvoorde, Jean-Pascal Zadi, Eric Judor, Emmanuel Dehaene, Fadily Camara, Panayotis Pascot, Sean Guégan, Marina Salehzada, Jean-Christophe Brétignière, Marina Foïs, Fary.

En place, ou comment un animateur dans un quartier populaire devient candidat à l'élection présidentielle. Le film présente les dessous d'une élection présidentielle avec l'ensemble des perfidies qui l'accompagne (intéressement, trahison), mais aussi la vie des banlieues avec des multiples communautés, sur un format de trois heures qui permet les différents développements.

Mention spéciale à la distribution, Jean-Pascal Zadi (en naïf qui fonctionne toujours en deux temps), Benoît Poelvoorde (en politicien calculateur complètement intéressé), Éric Judor (en conseiller perfide) en tête, tous parfaits.

C'est une comédie, mais beaucoup d'éléments sous-jacents ne sont pas reluisants, que ce soit dans la campagne présidentielle ou au sein de la banlieue, avec de partout des trahisons, des influences, des éléments pas très sympathiques, qui font de cette série une comédie dramatique plus qu'une comédie.

En place

Samson et Dalila (Samson and Delilah, 2h14, 1949) de Cecil B. DeMille

Avec Hedy Lamarr, Victor Mature, George Sanders, Angela Lansbury, Henry Wilcoxon, Olive Deering, Fay Holden, Julia Faye, Russ Tamblyn, William Farnum, Lane Chandler, Moroni Olsen, Francis McDonald.

Cette production Cecil B. DeMille constitue un spectacle multicolore qui mélange luxuriance des décors, histoire violente (avec des plans avec du sang, bien rouge, car le film est en Technicolor). Mais il s'agit d'une histoire compliquée où ce pauvre Samson, alias Victor Mature, tout à la fois sûr de lui, mais ne comprenant rien, tombe dans les filets de Dalila qui pilote sa vie, sans qu'il s'en rendre compte. Les séquences d'actions restent spectaculaires et gardent leur cachet. Nous retenons en particulier un combat à main nue contre un lion, assez spectaculaire.

Les acteurs ne sont pas dans la subtilité: la direction d'acteur est lourde, Hedy Lamarr et Victor Mature en font beaucoup, Victor Mature dans un premier degré permanent, Hedy Lamarr dans un second degré avec roulage des yeux que Samson ne voit jamais, mais bien insistants. Mais l'ensemble reste passionnant avec une histoire riche de multiples rebondissements. George Sanders est plus dans la subtilité et l'ironie.

 Samson et Dalila [Blu-Ray]