mercredi 27 février 2019

Green Book - Sur Les Routes Du Sud (2018) de Peter Farrelly

Viggo Mortensen, Mahershala Ali, Linda Cardellini, Sebastien Maniscalco, Dimiter D. Marinov, P.J. Byrne, Don Stark, David An, Brian Stepanek, Geraldine Singer, Iqbal Theba, David Kallaway, Tom Vitue, Ninja Devoe, Daniel Greene.
Green Book : Sur les routes du sud
Il y a d'abord une performance d'acteur de la part de Viggo Mortensen qui joue une espèce de mafieux italien balourd raciste etvobsédé par la nourriture. Et qui s'éveille au cours du récit à l'antiracisme et au respect des autres. Tout en leur foutant des coups de poing dans la figure. Il y a le personnage de ce pianiste, interprété par Mahershala Ali, qui fait la tournée dans les États du Sud des États-Unis, extrêmement cultivé, homosexuel, ce qui n'est pas sans susciter certains problèmes.
Si l'on fait abstraction du fait que le réalisateur et un des frères Farrelly, le film et une espèce de candidats aux Oscars qui cadence bien son histoire et sa progression. Il s'agit bien d'un road-movie qui évolue au milieu de la ségrégation raciale avec un bon dosage d'humour tout en pointant le ridicule de la ségrégation. Il s'agit bien d'une forme académique, mais pas trop pesante. Et les outrages que l'on trouve dans les films des frères Farrelly sont ici remplacés par les outrages de la ségrégation et la débilité qui lui est associée.
Le film est classique sur la forme, axé sur le récit et le rythme de l'ensemble. Le film est probablement un peu mièvre, mais il s'agit d'une histoire vraie. Et les deux acteurs sont formidables.

dimanche 17 février 2019

Railroad Tigers (2016) de Ding Sheng

Railroad Tigers Blu-rayAvec Jackie Chan, Jaycee Chan, Darren Wang, Zitao Huang, Alan Ng, Hiroyuki Ikeuchi, Andy Lau, Fai Wang, Fan Xu, Ping Sang, Wing Lun Ng, Talu Wang, Zoe Zhang, Wei Na, Yunwei He, Asano Nagahide, Koji Yano, Yishang Zhang, Teiyu Takagi.

Ce véhicule pour Jackie Chan n'en est finalement pas un.
Comme souvent dans ses superproductions, nous avons ici un arrière-plan historique, où les méchants sont les Japonais. Comme souvent il y a une multitude de personnages, que ce soit du côté des méchants Japonais, des gentils tigres du titre, une bande de voleurs qui pillent les trains japonais. Comme souvent depuis quelques années, il est entouré d'une multitude de jeunes acteurs qui réalisent beaucoup de séquences d'action que le vieil acteur ne peut plus faire lui-même.
L'intrigue est simple: il s'agit de faire sauter un pont utilisé par les trains de ravitaillement japonais. Pour des raisons qui importent peu, ce sont nos brigands qui doivent s'en charger.
Passons sur les défauts standard de ce genre de production: une direction d'acteurs catastrophique avec des acteurs qui surjouent, grimacent et sont des caricatures. Mais aussi un humour par moment balourd, mais qui fonctionne lorsqu'il est intégré dans des séquences d'actions épiques.
Et c’est la seule qualité du film, il contient quelques séquences d'action spectaculaires et remplies d'humour.
Autre faiblesse du film: ses décors insipides (une plaine), une voie ferrée et un ou des beaux trains à vapeur.


Cow-Boy (1958) de Delmer Daves

Avec Glenn Ford, Jack Lemmon, Anna Kashfi, Brian Donlevy, Dick York, Victor Manuel Mendoza, Richard Jaeckel, King Donovan, Vaughn Taylor, Donald Randolph, James Westerfield, Eugene Iglesias.

Cow-boy - Blu Ray
Comme son titre l'indique, le film nous raconte la vie des gardiens et conducteurs d'un troupeau de bovins, au mode de vie nomade dans l'ouest faisant transiter les troupeaux du Mexique (ici) vers la grande ville où il y a le marché au bétail, et l'opéra. À la tête, le patron, c'est Glenn Ford, dans un rôle plutôt expressif, mais dont l'interprétation toujours un peu rentrée lui donne une force certaine. Jack Lemmon est le citadin qui souhaite retrouver l'élue de son coeur, Mexicaine dont le père refuse qu'elle s'amourache d'un valet de chambre (situation au début de Jack Lemmon).
Tout ce beau monde au grès du déplacement du troupeau aura des hauts et des bas, des désillusions, des drames. Le tout avec un arrière-plan presque documentaire: nous suivons la vie des ces gardiens de vaches, à travers les évènements qui rythment les déplacements: la nuit, les repas, un décès, les Indiens, les animosités, gestion des animaux qui représentent des dollars.
Bref le film n'est pas dans ses décors, qui ne sont pas travaillés picturalement, mais dans les personnages, leurs noirceurs et obsessions et comment elles évoluent au cours du récit (Edmund H. North et Dalton Trumbo au scénario). D'une manière générale, l'ensemble du casting est plutôt bien écrit et fait interagir un ensemble de personnages de manière habile.
Beau travail pour un western plus riche que la moyenne.

Le Loup Garou de Londres ( An American Werewolf in London, 1981) de John Landis

Le loup garou de LondresAvec David Naughton, Griffin Dunne, Jenny Agutter, John Woodvine, Lila  Kaye, Paddy Ryan, Don Killiop, Paul Kember, Frank Oz, Joe Belcher, Colin Fernandes.

Ce loup-garou de Londres est un peu un mystère. Il s'agit d'un dosage et d'une recette comme sait si bien le faire John Landis (à la mise en scène et au scénario): mélanger horreur et humour. Horreur, la vrai, avec ici des effets spéciaux époustouflants de Rick Baker pour la transformation devant caméra en loup-garou, et bien horribles pour le gore, le sang, les chairs en décomposition. Et l'humour est à travers les situations et les personnages, d'un américain au Royaume-Uni, d'un médecin enquêteur, d'anglais de la campagne et surtout de l'incongruité des situations. Mais aussi avec des scènes "romantiques" entre David Naughton et Jenny Agutter, parfaitement écrites dans ce contexte.
Le tout dans une espèce de non-style, très caractéristique de la manière de John Landis. Le metteur en scène s'efface devant son sujet: l'histoire, les acteurs, les maquillages et effets spéciaux, les touches d'humour. Et avec comme souvent chez John Landis, un personnage qui enquête (ici le médecin).
Au total, il se laisse voir, pour son rythme, et surtout parceque nous nous demandons comment cette histoire va se terminer; c'est une qualité du scénario de maintenir l'intérêt du spectateur.

samedi 16 février 2019

Sage Femme (2017) de Martin Provost

Bande-annonce Sage femmeAvec Catherine Frot, Catherine Deneuve, Olivier Gourmet, Mylène Demongeot, Quentin Dolmaire, Pauline Etienne, Audrey Dana, Pauline Parigot, Jeanne Rosa, Marie Paquim, Elise Oppong.

Ce véhicule pour Catherine Frot, avec le support de Catherine Deneuve, fonctionne parfaitement. Catherine Frot est la sage femme travailleuse et dédiée à son travail. Catherine Deneuve est la jouisseuse en fin de parcours, ex-femme ou maitresse du père de Catherine Frot, qui est décédé. Elles ont des accointances donc. Mais pas forcément de convergences. Là-dessus se greffe Olivier Gourmet, conducteur de camion, jardinier et ouvert d'esprit. Tous les acteurs sont formidables.
Tout ce monde se rencontre, s'entrechoque au grès d'un scénario qui fait évoluer nos deux personnages principaux. Dans un savant mélange d'humour, de drame, avec un cadencement régulier. Le métier de sage femme, la vie en HLM, la maladie et la fin de vie: ce sont les sujets auxquels le film donne à réfléchir.
Une réussite de comédie dramatique.



L'Homme de Nulle Part (Jubal, 1956) de Delmer Daves

Avec Glenn Ford, Ernest Borgnine, Rod Steiger, Valerie French, Felicia Farr, Basil Ruysdael, Noah Beery Jr., Charles Bronson, John Dierkes, Jack Elam, Richard Burton.

L'Homme de nulle part Blu-rayL'homme de nulle part, c'est Jubal, Glenn Ford (tout en retenu dans une interprétation sobre et puissante), qui est retrouvé gisant sur un chemin de terre par un propriétaire (beaucoup de terres et beaucoup de vaches) interprété par Ernest Borgnine, qui lui propose immédiatement un travail dans son ranch. Rejoindre le ranch veut dire susciter l'intérêt de la femme d'Ernest Borgnine (Valérie French, brune), susciter l'intérêt, c'est-à-dire la détestation, du revendiqué contremaitre (Rod Steiger, dans un jeu tout en extériorisation et outrances - il en fait des tonnes comme tous les malades de l'Actors Studio -). Détestation, car il sent le mouton (nous sommes dans le monde des garçons de ferme qui s'occupent du bétail bovin) et donc détesté des cowboys (les vaches ont besoin d'espaces, les moutons de clôtures), mais aussi, car il est un rival pour la femme du patron. Et assez vite Valerie French lui fait des appels sans dissimulation.
Le patron le nommera assez vite contremaître, c'est-à-dire son second, ce qui n'introduira pas de l’apaisement. Intrigues amoureuses, rivalités de pouvoirs, recherche d'une famille pour Jubal (très belle scène où il explique ce qui est arrivé à son père et comment s'est comporté son père): un cocktail qui fonctionne bien. À cela, ajoutons des pèlerins pas trop intégristes dont une des jeunes femmes (Felicia Farr, blonde) tombe instantanément amoureuse de Jubal. Ce qui encore n'est pas fait pour apaiser les tensions.
Le tout est dans un ensemble de décors naturels magnifiques, filmés avec un format panoramique avec de très belles couleurs. Avec une impression de documentaire sur la vie dans un ranch et la vie de cette communauté (le syndicat des propriétaires de la vallée).
Le scénario est bien écrit: chaque personnage, même les secondaires sont écrits de manière à les caractériser plutôt finement et à ce qu'ils enrichissent la dramaturgie (le personnage de Charles Bronson par exemple).
Au total ce western, très bavard et sans grande scène d'action, est un classique instantané.

mardi 5 février 2019

Citizen Cane (1941) de Orson Welles

Avec Orson Welles, Joseph Cotten, Dorothy Comingore, Agnès Moorehead, Ruth Warrick, Everett Sloane, William Alland, Alan Ladd, Ray Collins, Herman J. Mankiewicz, George Coulouris, Paul Stewart, Harry Shannon, Fortunio Bonanova, Erskine Sanford, Gus Schilling, Georgia Backus, Buddy Swan.

Un problème: aucun personnage ne suscite l'empathie. Charles Foster Kane n'est pas un personnage intéressant et se révèle arrogant, imbécile et antipathique. Les autres personnages ne sont pas plus intéressants.
La direction d'acteur n'est pas très finaude, voire très grossière. Orson Welles lui-même surjoue beaucoup. L'ensemble des autres personnages est aussi à la peine (l'ensemble de la distribution interprète de manière extrêmement pataude, voire pachydermique).
Citizen KaneLes plans sont extrêmement composés. Que ce soit l'utilisation de la profondeur de champ. Que ce soient les angles : caméra au ras du sol pour des contre-plongées, caméra en plongée, angles obliques. Mais aussi l'utilisation du noir, des ombres, ou des puits de lumière est phénoménale.
Beaucoup de plans sont composés avec un objet en amorce, puis plusieurs niveaux de plans, jusqu'à la profondeur au fin fond du décor, chacun des niveaux avec beaucoup de netteté. Bref tout est très composé. Y compris pour l'utilisation de plan-séquence.
Orson Welles  n'hésite pas à filmer des personnages que l'on de voit pas: ils sont dans le noir. Voire à laisser se superposer des dialogues.
Si l'on considère le cinéma comme à l'art de la mise en scène et de la composition alors ce film et effectivement un bréviaire de mise en scène. Tous les plans et séquences sont extrêmement composés et les cadrages et extrêmement étudié. La composition des plans sur toutes les échelles depuis le très gros plan jusqu'à l'arrière-plan, l'utilisation de sources de lumière diverses et variées et des Noirs profonds,  en  font une espèce de catalogue pour apprenti metteur en scène. Mise en scène d'ailleurs plutôt baroque et théâtrale travaillant d'ailleurs sur la profondeur de champ comme sur une scène de théâtre.
Hormis cette dimension de mise en scène puissante, il est plutôt dur de s'intéresser au film temps les personnages ne suscitent aucune empathie. Le principal personnage, Charles Forster Kane, est plutôt antipathique, arrogant (le nombre d'erreurs qu'il commet) et de plus il n'évolue pas au cours du récit.

Place Publique (2018) de Agnès Jaoui

Avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Léa Drucker, Kévin Azaïs, Nina Meurisse, Sarah Suco, Héléna Noguerra, Miglen Mirtchev, Olivier Broche, Yvick Letexier, Frédéric Pierrot, Eric Viellard, Grégoire Oestermann Sam Karmann, Olivier Doran, Serpentine Teyssier, Marie-Agnès Brigot, Michel Masiero.
Bande-annonce Place publiqueLe film choral à la française, typique et représentatif de ce sous-genre de la comédie dramatique et qui est pratiqué depuis des années maintenant. L'histoire tourne autour d'un présentateur de radio vedette en fin de carrière un peu pathétique et pas très intéressant, interprété par Jean-Pierre Bacri (qui s'est ghettoïsé avec le temps: il interprète toujours le même personnage) qui cohabite avec une population convoquée pour l'inauguration d'une crémaillère de sa productrice. Cela permet de rencontrer et de faire cohabiter des personnes de l'univers de la radio et des médias, mais aussi de la campagne, tout à leurs certitudes gorgées de préjugés. C'est donc une espèce de comédie très vaguement dramatique qui dans son ensemble est plutôt bien écrite, mais qui a du mal à passer le stade de l'histoire correcte moyennement bien interprétée par une distribution de qualité, mais qui manque quelque part de personnalité.
Le film actualise un peu les thématiques en faisant apparaître un youtubeur et confronte cette bourgeoisie parisienne avec des gens de la campagne.

1900 (Novecento, 1976) de Bernardo Bertolucci

1900 - Édition Collector Blu-ray + DVD + LivreAvec  Robert De Niro, Gérard Depardieu, Dominique Sanda, Frances Bertini, Laura Betti, Sterling Hayden, Donald Sutherland, Burt Lancaster, Paulo Branco, Stefania Sandrelli, Alida Valli, Anna Henkei, Ellen Schwiers, Romolo Valli, Giacomo Rizzo, Pippo Campanini


Aborder  un film monumental comme celui-là n'est pas facile. Le film conte l'histoire de deux "amis", un fils de paysan et un fils de propriétaire (bourgeoise de campagne), depuis leur naissance (à la mort de Verdi) à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le film est d'une violence inouïe sans être misanthropique. Nous comprenons que le réalisateur aime ses personnages, au moins ses personnages de paysans. Malgré cette violence perpétuelle, le film est à mille lieues d’œuvres des grands misanthropes (Kubrick, Hanneke) dont les violences paraissent ridicules à côté de cette fresque historique où Bernardo Bertolucci décrit une époque dans son ensemble: la fin de l'exploitation des travailleurs, la montée du fascisme, le comportement et la responsabilité de la bourgeoisie. Le tout à travers un prisme à l'opposée du grandiose du sujet: le point de vue d'un paysan (Gérard Depardieu) et d'un bourgeois (Robert de Niro).
Il est évident que le réalisateur est plus intéressé par les personnages de paysans interprétés par Gérard Depardieu en tête. Le personnage de Robert de Niro (en pilotage automatique) est présenté comme subissant en permanence les évènements et ne les faisant jamais changer; il subira toute sa vie. Ce qui ne le rend pas forcément très intéressant et surtout il n'évolue pas beaucoup sur l'ensemble du récit et donc de sa vie.
Le film se veut didactique sur le comportement des fascistes et le comportement de la bourgeoisie qui semble à côté de tout: politiquement, socialement et sociétalement.

Coexister (2017) de Fabrice Eboué

CoexisterAvec Fabrice Eboué, Audrey Lamy, Ramzy Bedia, Jonathan Cohen, Guillaume de Tonquédec, Mathilde Seigner, Amelle Chahbi, Mylène Bude, Jean-Charles Rousseau, Grégoire Foessel, Swan L'Haoua.
Nous avons ici un bon exemple du film français multiculturel tendance comique, et plutôt réussi. Le multiculturel est en fait ici les multireligions. Un musulman qui se fait passer pour un imam, un rabbin, et un curé. Ils doivent cohabiter pour former un groupe musical qui pour chacun leur permettra de gagner de l'argent. Félix Éboué réussit à mener son film avec un rythme régulier et des rebondissements plutôt bienvenus même si quelquefois prévisibles.
Le film contient quelques bonnes idées comiques.
Le film est par exemple moins lourd que le gros succès de ce genre de comédie (Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? de Philippe de Chauveron, 2014). C'est ici un peu plus léger; le réalisateur se révèle un plutôt bon directeur d'acteur et sait laisser l'espace à ses personnages sans se mettre trop en avant lui-même.

3 Billboards, Les Panneaux De La Vengeance (2018) de Martin McDonagh

Avec Frances McDormand, Woody Harrelson, Sam Rockwel, Peter Dinklage, John Hawkes, Lucas Hedges, Caleb Landry Jones, Samara Weaving, Amanda Warren, Kerry Condon, Zeljiko Ivanek, Abbie Cornish, Kathryn Newton.

Ces trois panneaux sont ce que nous aimons dans le cinéma étatsunien. Un ancrage dans une réalité de l’Amérique profonde, à la campagne, avec des gens ordinaires. L'utilisation d'acteurs charismatiques, que nous reconnaissons et qui se font oublier au profit de leur personnage.  Est-ce parce que le réalisateur est anglais et qu'il amène une sensibilité européenne?
Sous couvert d'un film enquête aux chemins tortueux, le film nous présente une brochette de personnages avec beaucoup de fêlures, qui transparaissent par petites touches sous leur carapace ou leur comportement. Chacun des personnages, même secondaire, est habilement brossé et possède une épaisseur.
C'est l'habilité du scénario de faire progresser l'ensemble des protagonistes principaux entre le début du film et la fin. 3 Billboards - Les panneaux de la vengeance - Blu-ray + Digital HDLa force du film est de faire évoluer chacun des personnages au cours du récit. C'est-à-dire que leur comportement évolue au cours du récit;  à la fois pour le personnage principal de Frances McDormand, mais aussi pour le personnage de Sam Rockwell,  et aussi quelque part celui de  Woody Harrelson. Ce qui donne une profondeur et une richesse au récit et suscite l'intérêt et la curiosité de manière récurrente.
Autre élément, la fin qui est une ouverture sans conclusion qui laisse libre l'interprétation du spectateur sur la suite et le devenir du personnage. C'est une bonne idée et classe le film dans la catégorie des productions avec ambitions.
C'est donc un americana qui nous est servi, mais pas très reluisant. Pas très reluisant sur la manière de traiter la l'enquête et le meurtre par la police. Pas très reluisant sur les préjugés, le racisme et tout autre élément type homophobie qui semble bien active dans cette Amérique profonde. C'est ce que semble suggérer le film. Mais avec la subtilité évoquée précédemment de personnages qui évoluent régulièrement au cours du film. À tel point que le méchant et le plus crétin au début du film bascule dans la catégorie des compagnons de l'héroïne principale à la fin.