Ces trois panneaux sont ce que nous aimons dans le cinéma étatsunien. Un ancrage dans une réalité de l’Amérique profonde, à la campagne, avec des gens ordinaires. L'utilisation d'acteurs charismatiques, que nous reconnaissons et qui se font oublier au profit de leur personnage. Est-ce parce que le réalisateur est anglais et qu'il amène une sensibilité européenne?
Sous couvert d'un film enquête aux chemins tortueux, le film nous présente une brochette de personnages avec beaucoup de fêlures, qui transparaissent par petites touches sous leur carapace ou leur comportement. Chacun des personnages, même secondaire, est habilement brossé et possède une épaisseur.
C'est l'habilité du scénario de faire progresser l'ensemble des protagonistes principaux entre le début du film et la fin.
La force du film est de faire évoluer chacun des personnages au cours du récit. C'est-à-dire que leur comportement évolue au cours du récit; à la fois pour le personnage principal de Frances McDormand, mais aussi pour le personnage de Sam Rockwell, et aussi quelque part celui de Woody Harrelson. Ce qui donne une profondeur et une richesse au récit et suscite l'intérêt et la curiosité de manière récurrente.

Autre élément, la fin qui est une ouverture sans conclusion qui laisse libre l'interprétation du spectateur sur la suite et le devenir du personnage. C'est une bonne idée et classe le film dans la catégorie des productions avec ambitions.
C'est donc un americana qui nous est servi, mais pas très reluisant. Pas très reluisant sur la manière de traiter la l'enquête et le meurtre par la police. Pas très reluisant sur les préjugés, le racisme et tout autre élément type homophobie qui semble bien active dans cette Amérique profonde. C'est ce que semble suggérer le film. Mais avec la subtilité évoquée précédemment de personnages qui évoluent régulièrement au cours du film. À tel point que le méchant et le plus crétin au début du film bascule dans la catégorie des compagnons de l'héroïne principale à la fin.
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